Face à la défiance généralisée et à la polarisation, Soluble(s) s’intéresse à “Faut qu’on parle” : cette initiative citoyenne, impulsée par le Fonds Bayard-Agir pour une société du lien et portée par La Croix, Notre Temps, La Voix du Nord et Réel Média. Béatrice Bouniol, cheffe du service culture au quotidien La Croix, explique au micro de Soluble(s) comment un dispositif gratuit, ouvert à tous, vise à retisser la démocratie en France.
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Un climat de divisions documenté
En 2024, plus d’un Français sur deux estimait que les différences sont trop importantes pour avancer ensemble, selon une étude du think tank Destin Commun.

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Le baromètre La Croix 2025 relève 62 % de défiance envers les médias. Cette polarisation – formation de camps qui ne se parlent plus et considèrent leurs contradictions comme des menaces – est ce que “Faut qu’on parle” entend combattre, en remettant la parole et la rencontre au centre du dialogue citoyen.

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Une alliance puissante mobilisée pour le dialogue
L’opération s’appuie sur la mobilisation de quatre grands médias : La Croix, Notre Temps, La Voix du Nord et Réel Média, qui unissent leurs réseaux pour porter le mouvement partout en France. Portée par le Fonds Bayard – Agir pour une société du lien , l’expérience vise à dépasser les clivages, avec comme principe central la création de liens par la conversation et l’engagement citoyen.

Photo : Marianne Pubill – Logo : Faut qu’on parle.
Un dispositif gratuit, ouvert et accessible
Participation sans frais, inscription en ligne et questionnaire sur neuf sujets clivants et trois questions personnelles. L’algorithme conçu par l’ONG My Country Talks associe des participants volontairement opposés, en veillant à la proximité géographique.
- Photo : Marianne Pubill – Logo : Faut qu’on parle.
- Photo : Marianne Pubill – Logo : Faut qu’on parle.
La rencontre se déroule dans un lieu choisi librement (parc, brasserie, café de gare en partenariat avec la SNCF), sans intermédiaire sur place. Tout est pensé pour la simplicité, la liberté et la confidentialité.

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Un impact humain et mesuré
En 2024, 6 400 citoyens ont tenté l’expérience. 95 % se disent satisfaits, 75 % ont gardé le contact, et la majorité souhaite renouveler. Selon une étude Stanford/Harvard, deux heures d’échange réduisent de 77 % la polarisation affective. Les témoignages pointent une redécouverte du lien : baisse de la colère, envie d’écouter et de comprendre l’autre, même dans le désaccord.
- Photo : Marianne Pubill – Faut qu’on parle.
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Une analyse scientifique indépendante à venir
Pour cette deuxième édition, le regard du chercheur Albin Wagener – spécialiste des discours et du vivre-ensemble à l’Université catholique de Lille – viendra enrichir la compréhension de l’impact réel du projet. Son suivi permettra d’étudier les évolutions individuelles, mais aussi la portée collective du dialogue, avec des outils d’analyse linguistique et d’attitudes citoyennes. Cette approche scientifique vient apporter une caution supplémentaire et permettra aux organisateurs et aux médias de partager des résultats objectifs sur le bénéfice du dispositif.

Photo : DR.
Suivre la démarche sur tous les médias alliés
L’alliance de médias participants accompagne l’opération, publie informations et retours, et invite chacun à retrouver la force du dialogue dans une démocratie en recherche de solutions.
“Faut qu’on parle” revient partout en France le 22 novembre 2025 – une démarche citoyenne, gratuite, accessible à tous.
Plongez dans une expérience qui apaise les colères, ravive la curiosité, et donne envie de renouer des liens sincères. Ce nouvel épisode vous propose de ressentir la joie d’une vraie rencontre et de retrouver confiance dans l’autre et dans la démocratie, même au cœur du désaccord.
Simon Icard (rédigé avec IA)
TIMECODES
00:00 Introduction – Pourquoi dialoguer en 2025 ?
01:45 Béatrice Bouniol : son parcours
02:33 Comprendre la polarisation en France
04:25 L’idée et le fonctionnement de Faut qu’on parle
08:57 Jour J : Comment se passe la rencontre ? Témoignages et ressentis
12:08 L’impact d’une discussion – Étude Stanford/Harvard sur la polarisation affective
17:25 Pourquoi s’engager pour le dialogue en tant que média ?
20:16 Face à la culture du clash
24:41 Conseils pour aiguiser son esprit critique
27:56 Conclusion & infos pratiques
28:32 Merci à Béatrice Bouniol !
28:59 Fin
POUR ALLER PLUS LOIN
– S’inscrire à l’opération : fautquonparle.org
– Suivre la couverture en se rendant dans vos kiosques ou sur les sites des médias de l’alliance :
La Croix : la-croix.com
Notre Temps : notretemps.com
La Voix du Nord : lavoixdunord.fr
Et sur les réseaux sociaux :
Réel Média : reelmedia.fr
CITATIONS
En direct de Béatrice Bouniol, cheffe du service culture au journal La Croix:
– Sur l’ambition du dispositif :
« On ne cherche pas à convaincre, on cherche à comprendre ce qui habite l’autre, même si notre point de départ est radicalement différent. »

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– Sur ce qu’apporte la discussion :
« Ce ne sont pas forcément les sujets politiques qui comptent le jour J, mais la manière dont on se découvre dans le face-à-face. Beaucoup repartent avec l’impression d’avoir retrouvé une forme de confiance. »
– Sur le choix des binômes :
« L’algorithme développé par My Country Talks permet de trouver la personne inscrite qui partage le moins de réponses avec soi, tout en étant proche géographiquement. »
– Sur l’importance du dialogue :
« La démocratie, c’est apprendre à se parler et à accepter la contradiction. »
– Sur ce qui va être suivi cette année :
« Le chercheur Albin Wagener va aller plus loin dans l’analyse scientifique en étudiant les discours et les évolutions de posture avant et après la rencontre. »
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