Journalisme de solutions, enquêtes de terrain, droit de suite sur les échecs : comment informer et inspirer sans pratiquer un journalisme de “bonnes nouvelles” ? À l’occasion de la sortie du Guide du Marseille Désirable et des sept ans de son média en ligne, Nathania Cahen, cofondatrice, ouvre les coulisses de Marcelle devant le micro de Soluble(s).
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Image générée par IA.
Le podcast Soluble(s) s’intéresse régulièrement aux médias qui innovent, parce qu’ils peuvent faire partie de la solution. Dans une France où 82 % des citoyens se disent fatigués de l’actualité et où la confiance envers la presse plafonne à 32 % (Baromètre La Croix – Verian – La Poste, 2025), Marcelle trace un autre chemin depuis la région Sud.
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- Photo : Pexels.
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- Photomontage : Pexels et Capture d’écran La-Croix.com.
Un média de solutions sans concession
“Un média de solutions, c’est juste un pas de côté ; on n’édulcore rien, on informe”, explique Nathania Cahen. Lancé en 2018 par une équipe de journalistes professionnels, Marcelle applique une méthode et une éthique journalistique pour couvrir une dizaine de thématiques, de l’alimentation à la mobilité en passant par l’éducation et la santé. Le regard de Marcelle se porte sur des réponses à des enjeux de société et d’environnement.
La règle fondamentale : “On ne traite un sujet qu’une fois la solution éprouvée.” Pas d’effet d’annonce, pas de projets dans les cartons. Le média privilégie le retour d’expérience et l’analyse critique des initiatives déjà testées sur le terrain.
Les journalistes de Marcelle se réunissent dans des tiers-lieux pour leurs réunion de travail à Marseille.
Une approche terrain rigoureuse
Marcelle applique les codes du journalisme traditionnel à un angle différent. 80 % des articles sont réalisés en rencontrant directement les protagonistes, le téléphone étant systématiquement évité quand une rencontre est possible. “On a vraiment beaucoup de plaisir à rencontrer les gens dont on parle dans nos articles”, précise la cofondatrice. Les informations sont sourcées et vérifiées selon les standards professionnels habituels.
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- Capture d’écran marcelle.media.
Les sujets sont choisis collectivement par l’équipe de quatorze journalistes, répartis entre Marseille et les correspondants en région. Le média assume aussi ses limites avec la rubrique « Ça a tourné court », qui revient sur les solutions qui n’ont pas fonctionné. “Toutes les solutions ne sont pas viables dans le temps. On parle aussi de ce qui ne marche pas”, souligne Nathania Cahen.
Un modèle économique hybride
Sans publicité, Marcelle fonctionne grâce aux abonnements (à partir de 5 €/mois) et à un système original de parrainage de rubriques. Des institutions marseillaises et des entreprises engagées soutiennent chaque thématique : les hôpitaux de Marseille pour la santé, le Mucem pour la culture, Tenergie pour l’environnement, etc…
“On fonctionne comme une communauté de valeurs. C’est donnant-donnant : on organise des événements ensemble, on se consulte régulièrement”, détaille la journaliste. Ces partenariats, parfois noués depuis cinq ans, permettent au média de maintenir son indépendance éditoriale tout en assurant sa viabilité économique.
Marseille comme terrain d’expérimentation
Le Guide du Marseille Désirable, paru cet été aux éditions EMCG, illustre l’ancrage local du média. Ce recueil de 230 adresses durables et solidaires reflète les valeurs éditoriales de Marcelle appliquées au quotidien marseillais.
L’équipe 100 % féminine de Marcelle ayant participé à la rédaction du Guide du Marseille Désirable. Photo : © Claude Almodovar.
Les journalistes de Marcelle partagent leurs bonnes adresses : restaurants locavores, boutiques éco-responsables, tourisme durable, lieux culturels “pour tous” et associations où s’engager : le guide propose une autre façon de vivre la deuxième ville de France.
Photo : © Anne-Sophie Nival-Guide Marcelle.
Un événement prévu le 16 octobre 2025 à La Cômerie (Marseille, 6ème) rassemblera les acteurs cités pour décliner sur scène de façon vivante les cinq chapitres du guide.
L’éducation aux médias comme démarche
Marcelle développe aussi une démarche d’éducation aux médias et à l’information (EMI), en diffusant sur le GAR, une plateforme privée destinée aux lycéens français, certains de ses contenus qui viennent nourrir des projets éducatifs en classe. Les articles sont adaptés en formats courts et déclinés par ses journalistes spécialisés en audio et en vidéo pour toucher le public jeune souvent désabusé par l’information traditionnelle.
“On met tout en œuvre pour que ces jeunes aient envie de s’intéresser à nos sujets”, explique Nathania Cahen. Cette démarche EMI s’inscrit dans l’objectif plus large du média : prouver qu’informer peut aussi donner envie d’agir.
Capture d’écran du site 22-med.com.
22-med, l’extension méditerranéenne
En parallèle de Marcelle, l’équipe édite depuis avril 2024 un second média : 22-med. Ce site indépendant couvre les vingt-deux pays du bassin méditerranéen, traitant à la fois des sujets de société communs à la région et de thématiques patrimoniales ou environnementales. Les contenus sont traduits en onze langues, avec pour objectif de favoriser le dialogue autour de la Méditerranée tout en conservant l’esprit de solutions.
Simon Icard (rédigé avec IA)
POUR ALLER PLUS LOIN
- S’informer avec Marcelle sur son site web : marcelle.media
- En librairie : Le Guide du Marseille Désirable
Rédaction : Agathe Perrier, Audrey Savournin, Maëva Gardet-Pizzo, Marie Le Marois et Nathania Cahen
Illustrations : Stéphan Muntaner et Olivier Jullien.
(EMCG, 17 €). - Suivre Marcelle sur Instagram & LinkedIn.
- Le « live du Guide du Marseille Désirable » by Marcelle à La Cômerie (Marseille, 6e) – Le 21 novembre 2025.
Et aussi : Le média en ligne 22-med.
TIMECODES
00:00 Introduction
01:15 Le parcours de Nathania Cahen
03:06 La genèse de Marcelle
05:55 Le journalisme de solutions
07:51 Le contexte & La méthode de travail
09:30 Les thématiques traitées par Marcelle
13:23 L’équipe et l’organisation
14:43 Le Guide du Marseille Désirable
19:22 Le modèle économique
21:43 L’éducation aux médias
24:00 22-med et l’extension méditerranéenne
26:16 Merci à Nathania Cahen !
27:13 Fin
CITATIONS
En direct de Nathania Cahen – Cofondatrice de Marcelle
– Sur les échecs :
« Toutes les solutions ne sont pas viables dans le temps. On parle aussi de ce qui ne marche pas. »
– Sur l’approche terrain :
« On a vraiment beaucoup de plaisir à rencontrer les gens dont on parle dans nos articles. »
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