Face à l’épidémie de fake news, Vera, l’IA de l’ONG LaReponse.tech, riposte en trois secondes avec des sources fiables. Dans Soluble(s), Florian Gauthier, co-fondateur, dévoile comment cette technologie rétablit les faits pour répondre à une urgence démocratique.
Écouter plus tard-
- Visuel généré par IA (Canva) et Photo de Fabien Gauthier (DR)
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- Visuel généré par IA (Canva)
Une rumeur virale, symptôme d’un problème
En mai 2025, une vidéo circule sur les réseaux sociaux, montrant Emmanuel Macron retirer un objet de la table avant une photo officielle dans un train avec le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer. Des publications, partagées massivement, prétendent qu’il s’agit d’un pochon de cocaïne. En réalité, l’objet est un simple mouchoir, comme le confirment des vérifications de journalistes.
L’Élysée dénonce une “fake news absurde” orchestrée par des “ennemis de la France”, pointant une campagne de désinformation.
Quand l’unité européenne dérange, la désinformation va jusqu’à faire passer un simple mouchoir pour de la drogue.
Cette fausse information est propagée par les ennemis de la France, à l’extérieur comme à l’intérieur. Vigilance face aux manipulations. pic.twitter.com/r62piC4jro
— Élysée (@Elysee) May 11, 2025
Ce cas reflète une crise plus large : 91 % des Français constatent une augmentation des rumeurs et fausses informations sur Internet et les réseaux sociaux (Baromètre 2025 sur l’utilité du journalisme, Viavoice pour Ouest-France, France Médias Monde, France Télévisions et Radio France), et 77 % estiment que la diffusion de fausses informations impacte significativement le fonctionnement démocratique. “C’est impossible d’agir sur de grandes causes si on n’est pas d’accord sur ce qui est vrai,” affirme Florian Gauthier.
Vera : un fact-checking rigoureux et accessible
Disponible gratuitement via WhatsApp, Instagram, ou par téléphone (09 74 99 12 95), Vera rend le fact-checking accessible sans application. Interrogée sur la rumeur Macron, elle répond en trois secondes : “Les accusations reposent sur une vidéo mal interprétée. L’objet était un mouchoir, pas de la drogue” (enregistrement au début de l’épisode).
Capture d’écran Vera IA (WhatsApp – Mai 2025)
Ce qui la distingue, c’est sa discipline : “Vera ne répond pas si elle n’a pas d’informations fiables, contrairement aux IA généralistes,” explique Florian Gauthier. Cette rigueur repose sur 400 sources fiables dont plus de 100 sites de fact-checking accrédités et environ 250 médias reconnus, parmi lesquels Le Monde (Les Décodeurs), Libération (CheckNews), France 24 (Les Observateurs), AFP Factuel, 20 Minutes (Désintox), mais aussi des médias internationaux. La liste, publique et améliorable par les utilisateurs, garantit transparence.
Une initiative citoyenne et indépendante
Lancée début 2025, Vera a traité plus de 150 000 questions, à 6 centimes par requête, grâce à une infrastructure optimisée.
Financée par un prix de 5 000 € gagné lors d’un hackathon et des apports des fondateurs, l’ONG reste libre de toute influence commerciale. “On est hors gouvernement, hors business privé, juste des citoyens,” insiste Florian. Vera utilise actuellement le modèle d’IA GPT-4o pour comprendre les questions, analyser ses sources et formuler les réponses. Elle attire des publics variés, de jeunes citoyens, des enseignants jusqu’aux seniors qui apprécient l’accès par téléphone.
Partenariats pour pérenniser le projet
Pour assurer l’avenir de Vera, LaReponse.tech cherche à nouer des partenariats avec des fondations. “On sera, j’espère bientôt, financés par des fondations. Pas énormément, mais suffisamment pour maintenir les coûts,” précise Florian. Cette stratégie, combinée à l’absence de monétisation des données ou de publicité, vise à préserver l’indépendance tout en développant le service, actuellement porté par des bénévoles.
Éducation face à la désinformation
Vera ne détecte pas les deepfakes, mais redirige vers des médias vérifiés. Face à des rumeurs toujours plus sophistiquées, Florian plaide pour une éducation aux médias : “Une vidéo, une image ne suffit plus pour prouver la vérité”.
Vera prévoit de s’étendre à d’autres plateformes, toujours gratuitement.
Capture d’écran (Site web AskVera)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Voir le site officiel de Vera : www.askvera.org
- Appeler Vera au +33 9 74 99 12 95 ou l’ajouter à ses contact à WhatsApp (09 74 99 12 95)
- Suivre sur Instagram : @askvera_org
TIMECODES
00:00 Appel à Vera
01:10 Présentation de l’épisode
02:34 Le parcours de Florian Gauthier
03:38 L’origine du projet Vera et son accessibilité
04:42 La prolifération de la désinformation et son impact
06:57 Comment Vera fonctionne : les sources fiables
08:10 La différence de Vera avec les IA généralistes
10:10 Pourquoi une ONG derrière Vera ?
10:58 Le financement de Vera
11:50 L’impact de Vera et ses utilisateurs
13:27 L’impact environnemental de l’IA
15:32 Les deepfakes
17:30 Comment contacter Vera
18:36 Fin
CITATIONS
En direct de Florian Gauthier : Moments forts de l’épisode
Plongez dans l’épisode Soluble(s) avec ces citations clés de Florian Gauthier :
Sur la discipline de Vera : « Contrairement aux IA généralistes qui tentent de répondre à tout prix, Vera, si elle ne trouve pas d’informations fiables, assume de ne pas savoir. »
Sur l’indépendance de l’ONG : « Nous sommes hors gouvernement et hors business privé, simplement des citoyens qui œuvrent pour une réponse positive à la désinformation. »
Sur l’éducation aux médias face aux deepfakes : « Aujourd’hui, une simple image ou vidéo ne suffit plus à prouver la vérité, et c’est une réalité difficile à accepter. »
Propos recueillis par Simon Icard
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