Dans un épisode de Soluble(s), Simon de Gardelle, directeur de l’Association française des aidants, revient sur la visibilité inédite obtenue grâce au Z Event 2025. Voici un résumé en questions-réponses pour comprendre les enjeux de cette reconnaissance.
Écouter plus tardQu’est-ce que le Z Event 2025 a apporté aux aidants ?
L’événement caritatif en ligne a permis de récolter 16,1 millions d’euros pour huit associations, dont l’Association française des aidants. Plus qu’un financement, c’est une exposition médiatique exceptionnelle qui a touché une population jeune sur Twitch, qualifiée par Simon de Gardelle de « Téléthon de demain« .
Pourquoi cette visibilité était-elle nécessaire ?
Un Français sur deux ignore encore ce que signifie le terme « aidant », et un tiers des aidants ne savent pas qu’ils le sont. Cette méconnaissance pose un problème, car elle empêche l’identification des besoins et l’accès aux dispositifs d’aide existants.
>> Lire l’article complet : Comment soutenir 9 millions de proches aidants en France
Qui sont concrètement ces proches aidants ?
Les aidants sont des « proches » et des « aimants » selon Simon de Gardelle. Il s’agit de 9,3 millions de Français – parents, enfants, conjoints ou amis – qui accompagnent leurs proches dans la maladie, le handicap ou la perte d’autonomie. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas que des retraités.
Comment expliquer cette invisibilité sociale ?
« On ‘naturalise’ le fait d’aider son proche« , explique le directeur de l’association. Cette normalisation culturelle fait que beaucoup considèrent qu’aider sa mère ou son frère relève du rôle familial naturel, sans identifier la dimension sociale et les besoins spécifiques de cette situation.
Quels dispositifs existent pour les accompagner ?
L’Association française des aidants propose 300 Cafés des aidants à travers la France, espaces de « rencontre, convivialité et accompagnement« . L’atelier « Comprendre pour agir » aide les aidants à « prendre du recul » sur leur situation en six sessions de trois heures.
Quels sont les principaux défis des aidants ?
Ils oscillent entre épuisement physique et psychologique d’une part et culpabilité de « ne pas faire assez » d’autre part. Cette double pression peut mener au burn-out, particulièrement quand la relation d’aide n’est pas choisie, mais contrainte par les circonstances.
Existe-t-il des droits spécifiques aux aidants ?
Depuis 2015, la loi d’adaptation de la société au vieillissement reconnaît juridiquement les proches aidants. Les principaux droits incluent le congé de proche aidant et le droit au répit, mais ils restent peu connus : seulement 20 000 recours en 2024.
Pourquoi parler d’urgence démographique ?
L’âge moyen d’entrée dans l’aidance est passé de 39 à 33 ans, avec des jeunes aidants dès 5 ans. L’effet ciseau entre vieillissement de la population et pénurie de main-d’œuvre dans le médico-social va « se répercuter sur nos vies« , alerte Simon de Gardelle.
Comment valoriser l’expérience d’aidant ?
L’association lance en octobre 2025 des modules digitaux « Aidant et compétent » pour changer les regards. L’objectif : arrêter de considérer cette période comme « un trou dans un CV » et la valoriser comme une expérience riche en compétences transférables.
Quel conseil pour les nouveaux aidants ?
« Ne pas rester seul avec cette situation« , recommande Simon de Gardelle. Il s’agit de chercher l’information, se mettre en lien avec d’autres aidants et des professionnels, car « on n’est jamais vraiment préparé » à devenir aidant.
Simon Icard (résumé avec IA)
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