[TRANSCRIPTION] Des réponses et des solutions pour les abonnés des médias du groupe Nice-Matin
Tu le sais, ici, on adore les solutions. Dans le Sud-Est, Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin ont adopté le journalisme de solutions et proposent des contenus exclusifs à leurs abonnés numériques.
Une évolution de l’offre éditoriale, lancée en 2016, qui permet aux titres de ce groupe de presse quotidienne régionale d’entretenir un lien constructif avec ses audiences.
Une pratique qui a infusé parmi les équipes et qui fait écho ‘au journalisme de réponse” que pratiquent les journalistes du groupe en répondant régulièrement à des questions de lecteurs pour produire des contenus informatifs.
Pour Soluble(s), la journaliste Sophie Casals raconte son histoire et détaille l’approche des médias du groupe Nice-Matin qui sont engagés dans une transformation numérique qui place les lecteurs au cœur d’une offre éditoriale de proximité.
Des lectrices et des lecteurs qui sont régulièrement invités à participer aux choix des dossiers et peuvent poser des questions pour obtenir un décryptage de l’actualité.
Transcription (automatisée)
Article source : Des réponses et des solutions pour les abonnés des médias du groupe Nice-Matin
Bienvenue dans un nouvel épisode hors série.
Vous le savez, avec Soluble(s), on a à cœur d’explorer les solutions.
Et on pense que les médias en font partie.
Aujourd’hui, direction la Riviera et le Sud-Est de la France avec un groupe média pionnier en la matière.
Bonjour, Sophie Casals.
Bonjour.
Tu es rédactrice en chef adjointe, aussi responsable de la transformation numérique du groupe Nice-Matin.
On va voir ensemble comment ce groupe de presse, des Alpes-Maritimes, du Var et de Monaco a placé le journalisme de solution au cœur de son offre.
Tu nous diras en quoi cela consiste, pourquoi c’est important pour vous, vos lecteurs, ce que ça a changé aussi avec le temps dans vos rapports avec le public.
On va apprendre plein de choses et découvrir aussi vos coulisses.
Mais d’abord, peux-tu nous parler un peu de toi?
Tu es journaliste.
Est-ce qu’on peut dire que tu as deux terrains de prédilection?
La proximité dans ta région, mais aussi le numérique?
Ben, écoute, absolument.
C’est vrai que dès le début de mon parcours journalistique, j’ai eu à cœur de faire du journalisme de terrain.
J’avais commencé par une rédaction américaine à Londres, à Bloomberg, mais ce terrain me manquait.
Donc, j’ai quitté Londres et je suis revenue dans la région, d’abord à Toulon, à l’époque, c’était Nice-Matin-le-Var, et ensuite à Nice, où j’ai vraiment fait un travail de reporter qu’on appelle de local dans la presse quotidienne régionale.
Donc, au plus près des gens, tu parlais de ça tout à l’heure, donc vraiment un travail de proximité pour raconter l’actualité de nos villes, et en particulier de la ville de Nice et de son arrière-pays.
Et puis, il y a eu la possibilité d’intégrer l’équipe numérique emmenée par Damien Allemand.
Ça, c’était au moment où on a racheté notre entreprise.
On s’était constitué en SCIC, Société Coopérative d’Intérêts Collectifs.
Voilà.
Et du coup, j’ai rejoint l’équipe numérique pour faire partie de cette aventure, de mettre au cœur de notre offre éditoriale payante pour nos abonnés un journalisme un peu différent, qui donnait à voir l’actualité, mais sous le prisme des solutions, en tout cas des réponses aux problèmes.
Alors peut-être le terme solution pas toujours très bien compris.
C’est évidemment pas nous les journalistes qui avons les solutions.
Mais on essaie d’identifier vraiment des problématiques assez phares dans nos deux territoires du Var et des Alpes-Maritimes.
Et on se dit, ben voilà, ça c’est vraiment un problème.
On essaie d’en identifier plusieurs et ensuite on essaie de voir qui fait mieux ailleurs que nous, en fait.
Ou quelles sont les gens qui font ici des choses qui sont peut-être à petite échelle, mais qui à grande échelle pourraient faire la différence.
Alors on va explorer tout ça dans le détail.
C’est le thème de notre conversation.
C’est vrai que j’ai voulu qu’on se parle de ces deux sujets qui sont aussi chers aux auditeurs de Soluble(s).
En effet, les solutions et l’information en la matière.
Tu le disais, le groupe Nice-Matin fait figure de pionnier.
Car depuis 2016, avec vos trois marques de presse, donc Monaco-Matin, Var-Matin et Nice-Matin, vous pratiquez ce journalisme de solutions.
C’est vraiment articulé avec l’essor du numérique.
C’est ce que tu commençais à nous dire.
C’est indissociable les deux.
C’est une façon de conquérir aussi des abonnés, de leur proposer quelque chose en plus.
C’est une façon de conquérir aussi des abonnés, de leur proposer quelque chose en plus.
Oui, c’était vraiment l’idée à l’époque.
Et c’est toujours l’idée, c’est de leur dire, on vous propose quelque chose en plus.
Parce qu’effectivement, si on rembobine en 2016, même 2015, on avait assez peu d’abonnés numériques à l’époque.
Et c’est vrai que les gens s’abonnaient pour le journal dans une version liseuse, donc le journal en PDF.
Donc là, l’idée, c’était de leur dire en plus, vous vous abonnez pour soutenir.
Alors il y a un peu cette notion aussi de financement participatif.
Vous soutenez un journalisme qui va vous proposer de traiter l’actualité sous un angle différent et un journalisme qu’on peut aussi appeler constructif.
Je pense qu’on peut aussi se retrouver dans ce terme-là.
Un journalisme un peu qui donne envie d’agir ou en tout cas qui ne désespère pas notre audience.
Parce que c’est vrai que nous, on est déjà à l’époque, mais on est toujours préoccupé quand on regarde les résultats du rapport de Reuters chaque année.
Parce que vraiment beaucoup, beaucoup de gens, et du coup pas qu’en France, dans le monde entier, se détournent de l’info parce qu’elle est éminemment anxiogène.
Donc voilà, nous on trouve du sens pour nos lecteurs de leur donner à voir des belles initiatives.
Mais ce n’est pas du journalisme de bonnes nouvelles non plus, mais vraiment des réponses à des problèmes qui existent.
Alors les problèmes ne manquent pas dans l’actualité, ils sont parfois même, et le plus souvent d’ailleurs, à l’origine même de cette actualité.
Il y a des frictions, des tensions entre les gens, les choses, les institutions.
Ça crée des informations.
Mais vous allez donc au-delà.
Je voulais parler de ces problèmes pour mieux comprendre cette approche du journalisme basé sur les solutions.
Je me demande comment vous faites vos choix.
C’est quoi un bon sujet de solution chez Nice-Matin?
Un bon sujet de solution, c’est déjà en se disant qu’on va traiter d’un problème qui concerne le plus grand nombre.
Alors c’est toujours difficile d’intéresser tout le monde, mais c’est pour ça que, en tout cas dans les dossiers qu’on fait, on présélectionne trois thématiques et on demande à nos lecteurs de voter.
Parce que déjà, on estime que le vote va nous donner une légitimité.
Le mot est un peu fort, mais ça va nous donner un poids.
On va se dire, bon, alors ce sujet-là, c’est les lecteurs qui l’ont choisi.
Donc un bon sujet, c’est déjà un sujet qui va être concernant pour eux.
Et après, un bon sujet solution, c’est un sujet qui montre la complexité du problème et qui ne prétend pas non plus avoir une réponse miracle ou une solution miracle, parce que là, je pense que ce serait un petit peu mensonger.
Donc on essaie toujours de dérouler, voilà, quel est le problème, quelles réponses sont apportées ici ou ailleurs, et en essayant toujours de montrer les limites éventuelles des réponses apportées, ou en tout cas, si c’est quelque chose qui est très bien développé ailleurs, est-ce que ce serait transposable chez nous?
Donc, voilà, quand on a fait ce travail-là, normalement, on se dit que notre audience va avoir quelque chose qui va avoir du sens, en tout cas, pour elle.
Cet épisode de Soluble(s) est une nouvelle occasion pour nous de se rendre dans les coulisses du travail des journalistes.
Prenons donc un exemple.
Le réchauffement climatique.
On peut entendre régulièrement que si le problème est global, les solutions sont largement locales, en tout cas dans leur mise en œuvre.
Même si vous êtes un journal de proximité, vous traitez aussi des grands sujets et des grands enjeux de notre époque.
Comment vous combinez les deux, justement?
Effectivement, la question du climat est un bon exemple.
Si on parle d’infos angoissantes, je pense que là on en a une.
Et effectivement, nous, on est dans un questionnement permanent sur ces questions-là.
Parce qu’on se dit, le problème est global, il est énorme.
Et donc, parfois, on se dit, est-ce qu’en montrant une petite solution, est-ce qu’on n’est pas un peu hors sol?
Mais justement, non, en fait, on se dit que pour intéresser des gens à ces enjeux climatiques et les intéresser, mais de façon un peu constructive, il faut leur montrer des gens qui se mettent en mouvement déjà, qui font des choses.
Alors, évidemment, que ce sera à petite échelle et du coup, on contextualise toujours, mais pour nous, c’est important.
Alors, des petites choses et des choses plus grandes.
Donc là, par exemple, on avait rencontré, on avait fait un sujet il y a un petit moment sur l’agriculture.
C’était comment, du coup, c’était aussi comment faire une agriculture plus résiliente et, en tout cas, plus adaptée à tous les changements.
Nous, la Méditerranée, on sait qu’on va avoir quand même un réchauffement qui va être important, donc on va avoir des problèmes de sécheresse.
On les touche déjà du doigt depuis quelques années.
Et on a déniché une petite pépite , qui est une start-up, qui s’est développée à Sofia Antipolis.
Et là, une autre journaliste qui travaille avec moi aux solutions (,…..), est retournée les voir.
On est allé les voir en 2017.
Et ils ont trouvé un système qui permet de limiter les pesticides, même ne pas utiliser de pesticides, et de permettre aux plantes d’aller chercher plus profond des nutriments grâce à des micro-champignons.
Donc en fait, c’est quelque chose qui existe dans le sol, qu’elles vont doper et qui permettent donc aux plantes de trouver plus facilement les nutriments et d’avoir besoin de moins d’eau.
Donc là, on est typiquement dans quelque chose qui va aider, en tout cas l’agriculture, à faire cette évolution et à s’adapter aux changements climatiques.
Il y a d’ailleurs une diversité de situations économiques, géographiques, sociales, de mode de vie dans votre région, dans le Sud-Est, évidemment.
Alors, depuis les palaces de la promenade des Anglais jusqu’à l’arrière-pays, en passant par les quartiers populaires.
Vous proposez des dossiers thématiques sous la forme de séries qui explorent ces solutions pour vos abonnés numériques.
Ce sont des contenus exclusifs.
Comment vous prenez en compte, justement, cette variété des terrains, des sujets sur vos territoires?
En fait, on a des sujets qui vont être un peu plus urbains, qui vont correspondre un peu plus aux gens qui vivent en ville.
Donc, c’était un peu ce sujet qu’on avait fait, qui était prospectif.
Alors, on peut estimer que ce n’est pas forcément une solution.
Mais en fait, oui, parce que des choses qui commencent maintenant, en fait, si on veut se dire quelles villes, nos villes en 2040, et donc c’était ce sujet-là, ça veut dire que c’est aujourd’hui déjà ce qu’elles se préparent.
Et est-ce qu’on est sur la bonne trajectoire, pas la bonne trajectoire?
Donc là, on avait demandé à des géographes, à des urbanistes de nous dessiner un peu les contours des villes pour qu’elles soient vivables et souhaitables.
Donc là, on peut dire qu’on s’adressait plutôt à nos lecteurs de la frange littorale, où on a nos grosses villes.
Mais ensuite, on avait fait par exemple un dossier pour lequel vraiment nos lecteurs avaient majoritairement voté.
C’était comment on redynamisait ce qu’on appelle l’arrière-pays chez nous.
Donc c’est toutes ces vallées, cet arrière-pays aussi varois, où on sait qu’il y a ce problème comme partout en France aussi, de désertification, de perte de commerce et donc de lien social.
Et donc on avait exploré ce sujet-là.
Qui intéressait quand même aussi les habitants plus urbains, parce que c’est un peu leur terrain de jeu, ils aiment aller à la montagne ou à la campagne.
Donc on essaie quand même de varier pour que tous nos lecteurs se retrouvent dans nos sujets.
Et comme tu disais, de varier des thèmes de société, des thèmes d’environnement, et parfois des choses un peu plus pratiques de vie courante.
Oui, parce que Nice-Matin est un média local, mais généraliste.
C’est-à-dire que même dans le champ des solutions, tous les sujets peuvent rentrer dans votre ligne éditoriale de solutions.
En fait, tout peut rentrer.
Après, c’est vrai que parfois la question, c’est de se dire, est-ce qu’il y a des sujets pour lesquels on n’a pas la solution?
Ben oui, en fait.
C’est pas parce qu’on a cette démarche solution qu’un contenu qui est estampillé solution, on va finir par le lire ou par regarder la vidéo et se dire, ça y est, j’ai la solution.
Pourquoi?
C’est de montrer que c’est compliqué de mettre en œuvre des solutions.
C’est ça aussi un sujet solution.
Mais c’est quand même de se mettre dans cet angle d’approche.
On a eu un sujet qui était un sujet complexe.
Quand les lecteurs ont voté, je me souviens, parce qu’on était en réunion de rédac, on s’est dit, mais comment on va faire?
Est-ce qu’on trouverait des solutions?
C’était sur la crise migratoire, en fait.
Donc, c’est sur les migrants, parce qu’on est vraiment un territoire frontalier.
Et donc, on avait intitulé ce dossier migrant.
Et maintenant, on fait quoi?
Parce qu’effectivement, chaque semaine, chaque mois, il y avait des migrants qui mouraient, malheureusement en traversant la Méditerranée, mais aussi en arrivant chez nous, parce qu’ils prennent des couloirs, ils sont sur l’autoroute, le long de l’autoroute, sur les voies de chemin de fer.
Et donc, on se disait, bon, au-delà de ces horribles chiffres de migrants qui meurent et de cette situation difficile, qu’est-ce qu’on peut faire?
Et effectivement, force est de constater qu’on n’a pas fini le dossier.
D’ailleurs, on avait fait un petit article récapitulatif coulisse en disant, mais on n’a pas évidemment trouvé la baguette magique, mais on a vu plein d’associations, plein de gens qui font, et qui étaient un peu dans ces interrogations, d’aider des gens migrants en situation illégale, légale.
Et donc, il y avait plein de questionnements.
Et du coup, on a été à la rencontre de tous ces gens qui essayaient au moins de fournir un accueil digne le temps qu’ils aient ou pas l’acceptation de leur droit de rester sur le territoire.
Cela fait donc huit ans.
Et je compte bien que les solutions sont incluses dans l’offre éditoriale et au cœur de l’offre éditoriale numérique, Nice-Matin.
Alors comment assurez-vous le suivi des thèmes et des réponses?
Je précise ma question.
Est-ce qu’avec du recul, les journalistes, Nice-Matin, reviennent à évaluer les choses, voire si justement des problèmes s’améliorent?
Alors justement, c’est notre volonté.
Donc ce qu’on fait, c’est qu’on le fait assez bien sur des initiatives ponctuelles.
Je vais faire un méa culpa.
Donc c’est des gens dont on avait suivi le début d’une bonne initiative, mais qui étaient un petit peu encore embryonnaires.
Et donc deux ans, trois ans après, on vient prendre de leurs nouvelles pour savoir est-ce que ça a fonctionné, quels ont été les freins.
Donc ça, on le fait, on aussi astra, on arrive à le faire.
Après, sur des dossiers beaucoup plus structurants, on l’a fait moins régulièrement, mais on l’a fait à l’échelle de, par exemple, de la politique cyclable.
Donc on avait fait un état des lieux, pourquoi le vélo est assez peu utilisé comme mode de déplacement, alors qu’on est quand même dans une région plutôt ensoleillée.
Et voilà, et on avait effectivement pointé grâce à notre communauté de lecteurs, des points noirs et des chantiers devaient avoir lieu.
Et donc après, c’est à l’échelle des rédactions locales qu’ils ont fait un suivi deux ans après pour voir.
Alors c’est sûr qu’il faudrait qu’on soit beaucoup plus rigoureux, je pense, sur ce suivi des réponses et de ce qui est avancé et pas avancé.
Mais on est toujours attrapé par problème de temps, c’est-à-dire qu’on se lance sur d’autres sujets et le suivi, c’est ce qu’on ne fait pas suffisamment, mais on devrait.
Oui, et puisqu’on est dans les coulisses, j’imagine que cette notion de suivi, elle s’applique particulièrement aux sujets qui font appel à des décisions publiques aussi.
Et donc, ce n’est pas tout le champ des solutions.
Sophie, je le disais dans l’introduction, tu travailles aussi sur la transformation numérique du groupe Nice-Matin.
Je voudrais vous parler de cette évolution que vous avez connue, mais connaisse tous les titres de presse et notamment la presse qui fonctionne sur abonnement ou à la vente au numéro.
C’est un contact économique compliqué.
Est-ce que justement, de diversifier cette offre, on a commencé notre interview avec ça, mais je voulais aller un peu plus loin.
Est-ce que diversifier votre offre éditoriale avec plus de sujets de solutions, plus de sujets de mode de vie rentre dans le cadre d’une stratégie de développement économique?
Les solutions, c’est effectivement un outil qu’on estime important aussi de fidélisation pour garder aussi nos lecteurs.
Parce qu’effectivement, Nice-Matin n’est pas un média de solutions.
Pour nous, c’est quelque chose d’important.
Les solutions, on est bien là, on est attendu sur l’hyper-proximité, on est attendu sur, tu parlais du site Internet, sur une hyper-réactivité par rapport aux événements qui se passent chez nous.
Donc, tout ça, c’est ça qui est très important.
Et ensuite, une fois qu’on a cette audience, on veut lui offrir ce temps long.
Parce que les solutions, c’est des sujets un peu plus longs, donc qui n’ont pas le même impact d’audience que des sujets faits divers, des sujets très forts, comme des intempéries.
Mais c’est des sujets qui donnent la réflexion.
Et ce qui est sûr, c’est que dans le cadre d’émissions de transformation numérique, les solutions, c’est aussi ce dialogue.
On en a parlé parce qu’on fait voter nos lecteurs sur le choix des sujets.
Et cette démarche-là, elle était vraiment très liée aux solutions.
Et on va dire que ça a un peu transpiré dans les démarches des rédactions locales.
C’est de se dire entretenez ce dialogue avec vos lecteurs localement.
Demandez-leur leur avis sur des sujets.
C’est quelque chose qu’on a beaucoup développé aux solutions et qui peut s’appliquer sur des sujets non de solution.
C’est tout ce qu’on appelle l’enquête collaborative et participative.
Quand on parle des déserts médicaux, qui mieux que nos lecteurs dans des zones isolées peuvent nous en parler.
Donc, on fait beaucoup d’appels à témoins.
Et ça, en l’espace de, on va dire trois ans, parce que la transformation numérique, on l’a remise en route il y a trois ans.
En fait, ces pratiques-là, elles se sentent complètement essémées dans les rédactions locales.
Et on voit maintenant que, souvent sur des sujets, les journalistes ont le réflexe en se disant, ben tiens, je fais un questionnaire participatif, je sollicite et on a 1500, parfois 2000 réponses.
Donc, en fait, on se constitue nos propres données locales sur des problèmes.
Donc, ils nous aident à étayer des problèmes, la circulation, les déplacements cyclables, les déserts médicaux.
Et ensuite, on va voir les décideurs.
Donc, les journalistes vont voir les décideurs en disant, ben regardez ce que disent un peu vos concitoyens et qu’est-ce que vous comptez faire.
Donc, c’est en fait, le numérique, c’est un formidable outil aussi.
C’est-à-dire que c’est une relation aux lecteurs dans lequel il y a cette réciprocité possible et cette réaction.
Et ça permet donc aux journaux, comme les autres, de jouer ce rôle qu’ils ont depuis toujours, de créer du lien entre les gens et de parler de ce qui nous relie le temps présent, l’actualité.
Et tu faisais référence, posais des questions aussi, puisque vous avez une forte politique d’accueil de questions des internautes.
Comment là aussi, ça transforme votre travail au quotidien?
Alors là, on n’est plus forcément dans le champ des solutions, mais par contre, toujours dans le champ des réponses, puisque vous vous mettez à enquêter sur l’initiative des lecteurs.
En fait, on peut dire que ce qui sous-tend toute notre démarche, c’est au service des lecteurs.
Alors, évidemment, on enfonce un peu des portes ouvertes, mais malgré tout, le patron, c’est le lecteur.
Voilà, notre travail, il a de sens que par rapport à lui.
Donc, on a le journalisme de solution, le journalisme constructif qui donne envie d’agir, qui ne désespère pas en quelque sorte, qui donne des raisons d’espérer.
Et puis, on a ce journalisme de réponse.
On peut peut-être le qualifier comme ça.
Pourquoi pas?
Mais on dit aux lecteurs, vous avez des interrogations, posez-nous vos questions.
Et nous, en fait, on se met à votre service, on va y répondre, on va taper aux bonnes portes et on va vous apporter une réponse.
Donc, ça peut être des questions très pratiques.
Alors, on les retient si elles ont évidemment une portée générale.
On ne peut pas rester dans quelque chose qui serait beaucoup trop spécifique à un seul lecteur.
Mais nous, alors le mot américain est horrible, mais il nous challenge pas mal nos lecteurs parce qu’on peut faire un sujet.
Puis après, ils vont nous envoyer une question pour qu’on creuse plus profond dans le sujet.
Et effectivement, c’est pas sur solution, mais il peut y avoir des questionnements solutions.
Donc, en fait, là, c’est l’équipe numérique qui répond aux questions, mais aussi l’équipe solution qui est intégrée à l’équipe numérique.
Et c’est un outil qu’on aime beaucoup et qui est vraiment important et qui est une énorme, aussi, manne de sujets à explorer.
Donc, c’est vrai que pour nous, c’est important.
Et puis, on a une newsletter des solutions dans laquelle on demande toujours à nos lecteurs, nos abonnés, de nous dire si vous avez un sujet que vous aimeriez qu’on traite.
Et on a des retours, en fait.
C’est vrai que nous, c’est plus dans le qualitatif qu’on voit la relation aux lecteurs.
On a beaucoup de lecteurs qui répondent à ces newsletters et qui nous écrivent et qui nous disent merci de nous demander notre avis, merci de nous demander sur quoi vous voulez.
Enfin, on a envie de vous travailler.
Donc, c’est vrai que ça crée un rapport différent et ça crée un rapport plutôt positif.
On est assez rarement pris à partie vivement ou agressé en ayant cette démarche-là.
L’écoute, le dialogue, les questions, les réponses.
C’est le métier de journaliste que vous faites au quotidien avec, on ne l’a pas dit, mais évidemment avec les faits au cœur du sujet.
C’est impréalable puisque dans vos réponses, c’est bien basé sur votre enquête et fait pour restituer des faits.
Donc, toutes ces questions, toutes ces réponses sur les sites Internet du groupe Nice-Matin, les applications.
C’est facile à trouver sur Internet.
On vous trouve aussi sur les réseaux sociaux.
Je sais que vous êtes actifs pour aller au-devant des publics.
Et tu le disais sous la forme de newsletter.
Pour ce qui est du sujet des solutions, la newsletter s’appelle C’est déjà demain si j’ai bien le mot.
C’est ça.
On aborde des thématiques à l’intérieur de cette newsletter.
Sophie Casals, merci d’être passée dans Soluble(s).
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
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À bientôt !
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TIMECODES
00:00 Introduction
01:08 Le parcours de Sophie Casals
03:30 Du journalisme de solutions pour les abonnés numériques
05:10 Qu’est-ce qu’un bon sujet de solution pour Nice-Matin ?
06:48 Le thème de l’environnement traité localement et de manière constructive
09:00 La variété des terrains urbains et ruraux
12:24 Le suivi dans le temps des solutions locales
14:39 Le numérique et le dialogue avec les lecteurs
17:34 Un « journalisme de réponse »
20:04 Merci à Sophie Casals !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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Simon
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