Dans un épisode de Soluble(s), Simon Icard reçoit Élodie Boileau, présidente de l’association VISOV (Volontaires Internationaux en Soutien Opérationnel Virtuel). Cet article résume en questions-réponses leur échange sur le rôle des 150 bénévoles numériques qui surveillent les réseaux sociaux pendant les crises pour aider les autorités et informer les citoyens en temps réel.
1. C’est quoi VISOV ?
VISOV, c’est Volontaires Internationaux en Soutien Opérationnel Virtuel. Près de 150 bénévoles numériques répartis à travers la France surveillent les réseaux sociaux pendant les crises pour aider les autorités et informer en temps réel les citoyens. La mission : transformer le flot d’informations en utilité concrète lors d’inondations, d’incendies, d’attentats ou de tempêtes.
2. Comment est née l’association ?
VISOV vient d’un groupe de citoyens qui ont commencé à échanger sur Twitter en 2013. Ils se sont rapprochés du Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises du ministère de l’Intérieur et des services d’incendie et de secours pour voir s’il y avait un intérêt. En prenant des cas concrets comme l’accident de train de Brétigny, ils se sont rendu compte qu’il y avait une réelle utilité et ont créé l’association en 2014.
3. Comment VISOV s’active-t-il lors d’une crise ?
VISOV a une veille permanente des réseaux sociaux. Quand un événement prend de l’ampleur et touche directement la population, l’association monte une équipe de veille pour chercher de l’information, dialoguer avec le citoyen et le renseigner. Les volontaires travaillent avec le réseau des préfectures et des SDIS (pompiers) pour leur transmettre témoignages, photos et vidéos.
4. Quel est le rôle de VISOV auprès des autorités ?
« Nous ne sommes qu’un outil de plus dans tout ce qu’ils utilisent pour gérer les crises », explique Élodie. VISOV permet aux services de l’État d’avoir une communication adaptée vers le citoyen, de répondre aux inquiétudes qui n’ont pas encore été prises en compte et de dimensionner l’événement avant même l’arrivée des secours.
5. Quelles informations les réseaux sociaux apportent-ils aux secours ?
Les volontaires collectent surtout des images et des vidéos, car les gens ont le réflexe de prendre des photos quand il se passe quelque chose d’impressionnant. « Ça permet de mieux comprendre l’événement, ça permet de le dimensionner et de comprendre ce que les gens sont en train de vivre« , explique Élodie, parfois même avant que les premières équipes de secours soient sur les lieux. Ces témoignages visuels aident à orienter la réponse opérationnelle
6. Qui sont les volontaires VISOV ?
80 % des bénévoles ont un lien de près ou de loin avec la gestion de crise, la sécurité civile ou la communication. Ce sont des pompiers volontaires ou professionnels, des membres d’autres associations de sécurité civile, ou simplement des citoyens à l’aise avec les réseaux sociaux et intéressés par ces sujets.
7. Quels réflexes adopter sur les réseaux en crise ?
Avant même de prendre une image, se poser la question : « Est-ce que moi je suis en sécurité ? » Ensuite, s’assurer qu’il n’y a personne qui a besoin d’aide urgente autour de soi et prévenir via les numéros d’urgence si nécessaire. Enfin, partager image ou témoignage uniquement si on est sûr de l’information, sans inventer d’histoires.
8. Pourquoi ne pas propager de rumeurs ?
« Si on n’est pas sûr d’une information, on ne la partage pas », insiste Élodie. Les rumeurs naissent souvent parce qu’on a entendu dire quelque chose mais qu’on n’en est pas sûr. En ne partageant que ce dont on est certain (lieu, heure), on évite de dire des bêtises et on informe mieux les autres personnes sur les réseaux.
9. Quel moment a marqué Élodie chez VISOV ?
Le cyclone Irma en 2017 à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Il n’y avait plus de réseau là-bas, et VISOV a mis en place un formulaire de recherche diffusé auprès des familles en métropole. « On était en lien avec ces familles qui des fois revenaient vers nous en disant j’ai eu des nouvelles de mes proches aussi. C’est vrai que là tout de suite, c’est quelque chose qui marque », raconte-t-elle.
10. Comment devenir volontaire VISOV ?
Se rendre sur visov.org et remplir le formulaire de contact. Il faut être à l’aise avec les réseaux sociaux, savoir y chercher de l’information et avoir un intérêt pour la gestion de crise et la sécurité civile. La disponibilité est indispensable : pouvoir donner de son temps, que ce soit trente minutes ou plusieurs heures, quand une urgence survient.
Simon Icard (résumé avec IA)
POUR ALLER PLUS LOIN
Le site de l’association agrée de sécurité civile VISOV : www.visov.org
Visov sur les réseaux sociaux :
– X (ex-Twitter)
– Instagram
– LinkedIn
– Facebook
Lire aussi le dossier sur les risques sur le site du gouvernement français : www.info.gouv.fr/risques
À SAVOIR
En cas d’urgence connaître ces numéros d’appel (France) :
– 15 = Samu
– 17 = Police
– 18 = Pompiers
Et d’autres numéros très importants comme :
– Le 112, numéro d’urgence européen
– Le 114 pour les personnes sourdes et malentendantes
– Le 196 pour les urgences en mer
– Le 191 pour les urgences aéronautiques
TIMECODES
00:00 Introduction
01:46 Le parcours d’Élodie Boileau, présidente de VISOV (Volontaires Internationaux en Soutien Opérationnel Virtuel).
03:11 La naissance de VISOV : l’idée d’un groupe de citoyens
05:48 L’organisation de la veille VISOV : chercher l’information et dialoguer avec le citoyen.
07:42 Le rôle de VISOV en cas d’attentat : surveillance des rumeurs et diffusion des consignes publiques.
10:30 Les catastrophes climatiques et naturelles
13:43 Comment VISOV s’organise en amont grâce aux alertes de Météo-France (vigilances).
15:27 Les profils des volontaires VISOV
18:35 Les conseils de réaction pour un citoyen témoin d’une crise : la sécurité avant l’image.
19:35 L’importance de ne partager que des informations dont on est certain pour éviter les rumeurs.
22:04 Souvenir marquant : l’aide à la recherche de proches après l’Ouragan Irma.
24:45 Comment devenir volontaire VISOV
26:06 Merci à Eloldie Boileau !
26:55 Fin
_
Ecouter aussi
Canicules, inondations, tempêtes, feux de forêt : comment s’y préparer – Avec la Croix-Rouge
AMEP, c’est quoi le don d’électricité renouvelable entre voisins ?
Comment les boîtes aux lettres Papillons libèrent la parole des enfants victimes de violences




