[TRANSCRIPTION] Comment protéger les mangroves ?
Réservoir de biodiversité et alliées pour contenir le réchauffement climatique, les mangroves restent pourtant menacées. Ces forêts tropicales qui ont les pieds dans l’eau salée régressent à l’échelle planétaire. Pour Soluble(s), Mélanie Herteman, écologue et fondatrice du cabinet Nature & développement basé à Saint-Esprit sur l’ile de La Martinique, détaille les actions et les solutions mises en œuvre pour protéger les mangroves.
Écouter plus tard“Les mangroves jouent un rôle écologique indispensable”
Support de nourrissage pour la faune locale dans les zones côtières tropicales, abri pour les oiseaux, les crabes, protection naturelle contre l’érosion des littoraux, puits de carbone, dans cet épisode, nous vous disons tout sur les mangroves.
Des écosystèmes fragiles et menacés au niveau mondial par la déforestation et notamment celle liée à la crevetticulture, l’artificialisation des sols et l’urbanisme, sans oublier les facteurs de pollutions plastiques et chimiques.
Conséquence, au niveau mondial, leur superficie a régressé de 25 % en cinquante ans.
Transcription (automatisée)
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je souhaite en savoir plus sur les mangroves et parler des solutions pour les préserver.
Pour cela, direction les Antilles, à La Martinique.
Bonjour Mélanie Herteman.
Bonjour Simon.
vous êtes la fondatrice du cabinet Nature & développement basé à Saint-Esprit sur l’île de la Martinique.
vous êtes une spécialiste de l’environnement, du développement durable, experte dans la gestion des zones humides, des milieux aquatiques et des mangroves.
On va voir ensemble l’importance de la mangrove, les menaces qui pèsent sur ces forêts, qui ont les pieds dans l’eau salée et comment les protéger.
Mais d’abord, on a envie d’en savoir plus sur vous.
Comment avez-vous atterri en Martinique et qu’est-ce que le métier d’écologue que vous exercez?
Alors, le métier d’écologue, je vais commencer par ça.
C’est comme le biologiste, je le dis souvent, s’intéresse à un individu et à un individu animal ou végétal pour les botanistes, l’écologue va s’intéresser à l’écosystème et aux interactions qui, en fait, s’organisent dans ces écosystèmes.
Non seulement les interactions entre l’animal et le végétal, mais aussi les organismes dans leur milieu.
Et enfin, puisque nous sommes en 2023, l’écologue s’intéresse aussi souvent aux pressions anthropiques, c’est-à-dire aux pressions liées à nos activités, à nous les humains, sur les écosystèmes vivants.
Comment vous avez atterri à la Martinique?
On entend votre accent du Sud-Ouest, j’imagine, de la France.
Exactement.
Je suis native des Pyrénées, à une altitude en plus.
Et j’ai toujours été bercée par le flot de la Garonne, au final, de sa source jusqu’à presque à son estuaire.
Et c’est comme ça que je me suis intéressée très tôt aux zones humides.
Finalement, je ne savais pas que c’était des zones humides.
Et petit à petit, pour un voyage personnel au Costa Rica à 18 ans, monogénisatique, j’ai découvert les mangroves.
Et j’ai orienté tout mon cursus, mes études et ensuite ma carrière sur l’étude des mangroves et des zones humides tropicales plus largement.
vous nous parlez depuis la Martinique.
Donc, vous êtes souvent sur le terrain entre mer et terre.
pouvez-vous nous décrire les mangroves et nous dire ce que c’est concrètement?
Les mangroves, ce sont des écosystèmes forestiers tout d’abord.
Il faut s’imaginer vraiment qu’on a affaire à une forêt littorale qui se développe dans la zone de balancement des marées, c’est-à-dire dans la zone jusqu’où la marée va arriver à l’intérieur de terre.
Du coup, cette marée qui arrive va laisser une certaine salinité au terrain, au substrat, qui va permettre seulement aux palétuviers adaptés de pouvoir s’y développer.
Et donc, c’est une forêt qui présente un paysage vraiment particulier entre terre et mer et qu’on ne retrouve que dans la zone intertropicale, dans les eaux chaudes finalement.
décrivez-nous ces palétuviers.
On a souvent quand même cette image d’arbres avec des racines qui ressortent de l’eau.
C’est exactement ça.
Ça donne des paysages fantastiques parce qu’on a des arbres qui sont adaptés.
Et justement, comme vous le dites, avec des racines échasses.
Alors vraiment, ce sont des troncs qui vont descendre et puis se diviser en une multitude de petites racines et de grosses racines aussi et qui s’entrelacent.
Et ça, c’est fait pour justement lutter contre le mouvement de l’eau et bien s’adapter à tenir sur un substrat qui est souvent vaseux.
Et ça, c’est un des profils de la mangrove.
Mais on a aussi des profils différents d’arrière mangrove avec des paysages beaucoup plus secs étonnamment, beaucoup plus ouverts.
On a différents types de mangroves à travers le monde.
Finalement, on a des mangroves très arborées, très grandes jusqu’à 40 mètres de hauteur, par exemple en Guyane, et puis des arrières mangroves avec des arbres beaucoup plus petits, jusqu’à un, deux mètres de hauteur et des zones ouvertes parfois.
Donc on a une multitude de mangroves.
J’ai d’habitude de dire qu’il y a plusieurs habitats de mangroves dans cet écosystème, en fait.
vous avez prononcé le mot d’écosystème.
On va voir tout ça en détail.
Les mangroves offrent d’importants services, jouent un rôle important pour l’environnement, mais aussi pour les populations locales.
parlez-nous de ce rôle essentiel que jouent les mangroves, d’abord dans la nature, peut-être.
D’abord, elles ont un rôle, on va dire, écologique indispensable car support de la biodiversité littorelle.
Elles abritent les petites larves de poissons, de crustacés.
Elles permettent le développement de beaucoup d’espèces de poissons dans l’océan parce qu’elles constituent des habitats calmes et reposants.
Et dans lesquels les petits poissons peuvent se protéger des grands carnaciers, par exemple.
aussi, elles sont le support de nourrissage et aussi d’abri pour les oiseaux.
Beaucoup d’oiseaux migrateurs, beaucoup d’oiseaux sédentaires y vivent.
Et beaucoup d’espèces de crabes, notamment, qui sont des espèces ingénieurs de la mangrove.
C’est-à-dire qu’on dit que les crabes sont à la mangrove, que les vers de terre sont au sol agricole, par exemple.
Elles fonctionnent comme un réservoir de biodiversité en premier.
Ensuite, elles jouent des rôles très importants dans la préservation des côtes, contre l’érosion marine, par exemple.
Parce que grâce à ces racines et chasses, elles vont lutter contre ce mouvement de houle.
Et donc, elles protègent les populations qui vivent en amont de ces mangroves.
Et on sait que, d’ailleurs, lors du tsunami qui avait ravagé, dans les années 2000, les côtes Indo-Pacifiques, toutes les populations qui se trouvaient en amont de ces zones étaient beaucoup mieux protégées que les populations qui habitent vraiment le front de mer directement.
Le rôle de protection est très important, d’ailleurs, où il y a des trous à cyclone en mangrove, c’est-à-dire que les .. les connaissent bien, ils viennent s’y réfugier en cas de cyclone, parce qu’on sait qu’à l’intérieur des mangroves, la houle sera complètement atténuée et les vents seront moins forts.
Donc, préservation, lieu de biodiversité, et aussi un rôle très important dans la lutte contre le changement climatique, c’est que ces mangroves font partie de la grande famille des zones humides, qui stocke énormément de carbone dans le sol et dans leur biomasse.
D’ailleurs, les mangroves peuvent stocker jusqu’à 5 fois plus de carbone qu’une forêt amazonienne par exemple.
Donc, ce sont des écosystèmes très productifs et très, très, très importants pour le stock de carbone au niveau mondial.
expliquez-nous comment ça fonctionne en quelques mots, ce stockage de carbone.
Lorsqu’on parle de changement climatique, on a souvent compris qu’il s’agit d’une élévation de la température.
Et cette élévation de la température, elle est liée au gaz à effet de serre.
Pour en faire un raccourci, un des gaz à effet de serre, c’est le CO2, le dioxyde de carbone.
Et en fait, les écosystèmes naturels, notamment les zones humides, qui vont participer à fixer finalement ce carbone, et donc ce carbone ne va pas se relarguer dans l’atmosphère, participent à diminuer ce nombre de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et donc participent à limiter l’augmentation de la température.
Voilà, c’est une chaîne en fait de processus.
Et quand on dit finalement que les zones humides effectivement luttent contre le changement climatique, c’est en ce sens, dans le stockage du carbone, soit dans le sédiment, soit dans la biomasse végétale, c’est-à-dire les troncs, les feuilles, etc., qu’on participe à atténuer le changement climatique et donc l’élévation de la température.
On pense à la déforestation des grandes forêts comme la forêt amazonienne.
C’est le même fonctionnement, la même analogie.
Les mangroves sont de véritables écosystèmes, mais elles sont des écosystèmes fragiles.
Au plan mondial, elles régressent.
Qu’est-ce qui est en cause?
Qu’est-ce qui les menace?
Au niveau mondial, il y a une diversité de facteurs.
La première, c’est effectivement la coupe, la déforestation pour un usage économique autre type crevetticulture de masse.
Là, j’entends que ça se fait souvent plutôt dans la partie Indo-pacifique où effectivement beaucoup de mangroves sont utilisées et coupées pour en faire des bassins de crevetticulture.
Mais comme au bout d’un moment, ces bassins vont être inutilisables, on se déplace un peu plus loin dans la mangrove.
Maintenant, il y a des solutions qui sont trouvées pour essayer de faire de la crevette durable.
Mais c’est vrai que quand on achète des crevettes en sachet, il faut se dire que potentiellement, on participe à la déforestation de nos mangroves.
Ça, c’est un premier point.
Après, il y a des zones dans le monde où on utilise les mangroves comme ressources de bois pour faire manger.
Il va y avoir différents niveaux d’impact.
C’est vrai que quand les populations socialement sont démunies, il est très difficile d’aller avec un discours de préservation de la mangrove, parce que pour eux, c’est la substance pour faire un manger.
Ça, c’est les deux principaux facteurs.
Dans les territoires les plus riches, il y a une déforestation qui continue aussi pour parfois aménager le territoire.
Donc là, ce n’est pas de la ressource première, mais ça va être vraiment de la conception, du remblais où on va vouloir étendre finalement le territoire sur la mer.
Donc ça, ça se passe encore pas mal.
On a aussi une pression sur les mangroves qui vont se faire au niveau d’un apport trop important en eau douce.
Et ça, c’est lié à l’aménagement du territoire sur la partie terrestre.
J’explique en deux mots, c’est que plus, on va artificialiser les sols sur la partie terrestre, c’est-à-dire autour des rivières, sur les champs, etc., moins on va permettre à l’eau de s’infiltrer dans le sol.
Donc cette eau va ruisseler jusqu’au bord de mer.
Et en fin de compte, en mangrove, la mangrove va recueillir trop d’eau douce par rapport à ce qu’elle a normalement.
Et donc là, on va empêcher à la mangrove de se régénérer normalement.
Voilà, ça, ça fait partie aussi du facteur.
Et ensuite, on a des facteurs de pollution, plastique, polluant, chimique, etc.
qui, bien sûr, vont aussi arriver jusqu’aux mangroves.
Et vont causer des problématiques sur notamment la faune qui habite la mangrove.
vous êtes à la Martinique.
On disait la pollution de sol par les pesticides et notamment le chlordécone affecte d’elle encore la mangrove.
Et comment?
Alors encore oui, parce que je rappelle que la pollution au chlordécone, elle va être d’actualité pendant encore moins 400 à 700 ans.
C’est une molécule qui est très difficile à partir, c’est-à-dire qu’elle est hydrophobe, elle aime se toquer et se coller dans les particules de sol.
Donc la Martinique est concernée par ce problème encore très, très longtemps.
Et pour en revenir aux mangroves, évidemment, si on a bien compris le processus du ruissellement de l’eau, les mangroves qui sont en aval, évidemment des zones où il y a eu des champs de bananes, ont reçu bien sûr de la molécule de chlordécone.
Et d’ailleurs, sur certaines analyses, j’ai bien été témoin et constaté qu’évidemment, il y a du chlordécone dans certaines parties de substrats de mangroves.
Alors il y a une mobilisation internationale et vous en faites partie pour protéger, préserver, restaurer même parfois les mangroves.
On va le voir en détail.
parlez-nous de la Martinique.
Dans quel état les mangroves sont-elles chez vous?
En Martinique, on a quand même la chance d’avoir maintenant des mangroves qui sont assez bien préservées à force de sensibilisation, à force de préservation et d’achat aussi foncier au niveau du Conservatoire du littoral pour vraiment acter cette préservation.
Donc en termes de surface, on a une mangrove qui ne bouge pas trop, on a une mangrove qui est assez stable.
Et sur les 2000 hectares, on va dire, de mangroves que présente le territoire, la plupart est en bonne santé.
Bien sûr, les zones les plus menacées sont les arrières mangroves qui vont recevoir toutes ces eaux, notamment polluées ou douces, qui vont impacter l’écosystème.
Et bien sûr, il y a aussi des zones où encore, il y a des remblais et des constructions.
Et c’est encore le cas sur des petites zones qui n’appartiennent soit pas à l’État, où on voit encore des projets qui se font.
Donc la population se mobilise souvent contre ces constructions et est vraiment consciente aujourd’hui de l’importance de cet écosystème.
On peut dire qu’effectivement, on est quand même dans une situation assez encourageante de préservation de cet écosystème.
Quelles sont les principales actions qui sont mises en œuvre pour protéger les mangroves?
vous le disiez, l’achat de foncées, c’est-à-dire finalement la préservation de leur espace naturel, ne pas conquérir de terrain vers elle.
Il y a-t-il d’autres actions qui ont des effets concrets?
Effectivement, la préservation, elle passe par un cadre réglementaire très strict.
Il y a des lois de préservation des zones humides en France.
Il est interdit de remblayer ou de construire sur une zone humide.
Il y a tout un processus si on veut avoir une construction d’intérêts publiques, admettons, sur une zone humide, parce que c’est interdit.
Elles sont toutes préservées.
Et les mangroves, en plus, elles ont plusieurs protections réglementaires.
Le code forestier, le code bannit, mais le Code de l’environnement prévoit des textes qui vont préserver cet écosystème.
Et ensuite, il y a des outils qui sont moins, entre guillemets, un peu moins efficaces, mais qui ont le mérite d’exister.
Des protections, des mises en réserve, des mises en APB, arrêté de protection de biotope, qui est une protection assez forte.
Ça, c’est pour la préservation réglementaire.
Et ensuite, il y a la préservation, on va dire, presque d’action et de citoyenneté, d’action, de formation, de sensibilisation qui est très importante.
L’un ne peut pas aller sans l’autre.
La réglementation va être évidemment indispensable.
Mais la sensibilisation, la communication et l’action maintenant de restauration, parce qu’il faut passer à une étape d’après.
Ça fait un moment qu’on dit qu’il faut préserver.
Mais on a tellement abîmé cet écosystème par ailleurs que maintenant il faut passer à une action ou un petit coup de pouce en tout cas pour restaurer certains de ces hommes.
Et c’est ce qu’on observe depuis quelques années.
Depuis maintenant quatre, cinq ans, on observe de plus en plus de projets, que ce soit aux Antilles ou ailleurs, sur des projets de restauration, de replantation.
Il y en a aussi dans le monde entier.
On connaît nos grands projets, par exemple au Sénégal, en …, où il y a un énorme projet porté par des femmes sénégalaises de restauration de mangroves.
Mais dans nos territoires, il y a aussi beaucoup de projets maintenant qui sont portés par des collectivités.
Et je passe notamment à la ville du Lamentin, qui met en œuvre un projet de restauration d’arrière mangroves depuis maintenant quelque temps, où vraiment c’est physique.
On met des bottes, on va sur le terrain, et puis on a…
Alors bien sûr, je dis ça, c’est raccourci.
Avant ça, on a fait un diagnostic, on a regardé, on a fait un bilan, on a mesuré, on s’est posé la question de savoir quelles espèces on va replanter.
On a mis en place des protocoles aussi bien détaillés avant d’aller sur le terrain avec des arbres.
Pour ne pas non plus faire n’importe quoi, n’importe comment.
Et ensuite, on mobilise un maximum d’associations, d’agents, de citoyens.
Et puis, on donne de sa personne et on participe à replanter pour essayer de redonner un petit coup de pouce à un élan en face à ses écosystèmes.
Oui, parce que la restauration, c’est concrètement une action de replantage.
Je ne sais pas si c’est le bon mot.
Oui, c’est ça.
On met les mains dans la terre et donc dans l’eau salée.
Comment réagissent les habitants?
Est-ce qu’ils participent à ces actions?
Oui, il y a une volonté.
Il y a de plus en plus de gens qui veulent donner du temps.
Ils ne savent pas forcément comment.
Et donc, je parle pour notre écosystème, mais par exemple, pour des projets de restauration de mares, comme même si beaucoup sur les sentiers, beaucoup de gens souhaitent participer maintenant.
Et ça, c’est assez nouveau.
Ils se rendent bien compte, en fait, qu’il y a sa pratique individuelle, diminution de consommation de l’eau, etc.
au quotidien.
Mais les gens, maintenant, ont de plus en plus envie de donner du temps pour la restauration.
Et ça, c’est assez nouveau.
Mais ce qui est plus encourageant encore, c’est que les organismes publics prennent à bras-le-corps ce sujet.
Et moi, ce qui m’encourage le plus, bien sûr, c’est l’envie citoyenne.
Ça, c’est très important.
Mais c’est aussi de voir qu’il y a des communes, Lamentin, Saint-Esprit, …, qui ont leurs services d’environnement et leurs services techniques élevés, qui sont suivis par les élus, à l’œuvre et qui ont envie de mettre en action ce genre de projet, qui font des démarches pour avoir des subventions et pour pouvoir vraiment agir en ce sens.
Ça, c’est très encourageant.
Quels sont les conseils que vous donneriez aux habitants et aux touristes pour agir comme des alliés de la mangrove au niveau individuel?
Est-ce qu’il y a des conseils spécifiques ou c’est un peu comme ailleurs dans la nature?
Alors, c’est un petit peu comme ailleurs dans la nature.
Il y a les grands principes de base.
On ne jette rien, on ne cueille rien, on respecte un maximum, on reste dans les sentiers.
Par exemple, on évite d’aller à l’intérieur des terres pour ne pas trop impacter.
On évite de faire du bruit pour le dérangement, etc.
Ça, ce sont les principes généraux.
Après, il y a le contexte ici marin qui fait que pour le tourisme, il y a quelque chose de très important, c’est la crème solaire.
Ça paraît petit, ce que je vais vous dire, mais c’est très grand.
C’est-à-dire que l’utilisation massive de crème solaire, et on va utiliser des litres au final en Martinique, puisque c’est quand même une destination touristique, cette crème solaire se retrouve directement dans l’eau et elle est très toxique pour les espèces aquatiques, les coraux notamment.
Et les coraux et les mangroves sont des écosystèmes interdépendants.
L’un ne va pas sans l’autre.
Et finalement, il existe des solutions.
On n’est pas en train de dire qu’il y a tout le sol qui est en train de cramer au soleil.
C’est déjà d’utiliser les crèmes solaires minérales.
Ce sont les crèmes solaires qu’on utilise pour les femmes enceintes et les bébés.
Donc, ça veut dire qu’elles sont très protectrices.
Évidemment, elles sont un petit peu plus blanches, etc.
Moins d’esthétique, peut-être.
Mais bon, il faut y passer.
Donc, ces crèmes solaires minérales pour les peaux qu’on ne peut pas recourir et puis l’utilisation d’un lycra pour le reste du temps.
En fait, ça paraît anecdotique ce que j’aurais dit, mais en fait, c’est un vrai impact de pollution.
Voilà.
D’autre part, éviter d’utiliser des savons et des gels douche quand on prend la douche sur les douches littorales.
Ça, c’est très important aussi parce que ça ne rentre pas dans un système d’assainissement.
Ça va directement dans le milieu.
Donc, voilà, le touriste, il peut, par des petits gestes comme ça, et même les habitants de la Martinique, d’ailleurs, avoir un vrai impact sur l’environnement.
Et ensuite, évidemment, la première chose, c’est de s’intéresser.
Ça aussi, il y a une modification de l’envie des touristes.
On a de plus en plus de touristes qui viennent pour aussi voir justement ces écosystèmes et l’intérieur du pays, et qui ne font plus une consommation de plages de masse, mais qui veulent avoir ce qu’on appelle l’accès au tourisme vert, à l’écotourisme.
Donc, il y a énormément de jeunes médecins qui se sont formés et qui sont des éco-guides très intéressants et responsables et qui vont faire visiter ces écosystèmes de façon respectueuse.
Du réchauffement climatique à la crème solaire, merci.
C’était très concret, passionnant.
Mélanie Herteman, merci pour toutes ces informations.
Merci d’être passée dans Soluble(s).
Avec plaisir, merci pour cette invitation.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
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À bientôt !
Écoutez l’épisode complet. (Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
Le site Mélanie Herteman : natureetdeveloppement.com
TIMESCODES
00:00 Introduction
00:56 Qu’est-ce que le métier d’écologue ?
02:25 Description des mangroves
04:29 Un rôle écologique indispensable
06:11 Les mangroves stockent naturellement du carbone et aident à lutter contre le réchauffement climatique
07:42 Des écosystèmes fragiles et menacés au niveau mondial
11:21 Une mobilisation internationale pour protéger les mangroves
13:03 En France, la loi interdit de construire sur les zones humaines protégées comme les mangroves
14:06 Des politiques de restauration et de replantation se développent
14:46 En Martinique, la ville du Lavantin conduit une action de restauration et les citoyens sont mobilisés aux côtés de la collectivité locale
17:07 Habitants, touristes : les conseils pour agir et préserver les mangroves
17:50 L’utilisation massive de crèmes solaires est toxique pour la mangrove, quelles alternatives ?
19:07 Le tourisme et la sensibilisation
19:39 Merci à Mélanie Herteman !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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