[TRANSCRIPTION] Le bistrot qui se déplace dans les villages
Alsace. Clément Nicaud, 28 ans, a lancé, en 2022, un bistrot itinérant. Avec le « Bistrot de Villages » son camion vert aux allures vintage, cet alsacien se déplace dans des communes qui n’ont plus de troquets dans le département du Bas-Rhin.
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Bienvenue dans ce nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je souhaite médiatiser la solution qu’a trouvé Clément Nicaud pour entreprendre et transporter un bistrot dans les endroits qui n’en ont plus.
Bonjour Simon.
Vous êtes le fondateur de Bistrot de Villages.
On va parler de votre idée et de ce qu’elle permet de résoudre.
Mais d’abord, on va en savoir plus sur vous.
On peut dire que vous avez changé de voie en créant votre bistrot ambulant.
Vous faisiez quoi avant?
Ouais, on peut dire ça.
Avant, j’étais commercial à TF1.
Je vendais des programmes de télévision aux autres chaînes françaises, belges et suisses francophones.
Donc quelque chose d’assez différent de A à Z par rapport à ce que je fais maintenant.
Et je suis très content de me reconvertir.
Vous êtes maintenant aux commandes du bistrot de Villages.
C’est un camion vert, décrivez-le nous.
C’est ça.
En fait, c’est un petit bar ou un petit bistrot que j’ai mis dans un camion qui a un effet vintage dans le sens où la carrosserie rappelle les anciens tube de Citroën des années 60-70, que les plus anciens dans les villages alsaciens, et pas forcément alsaciens d’ailleurs, ont normalement connu.
Parce que c’est vrai, quand je me suis lancé, avant de me lancer, je voulais absolument avoir un camion qui rappelle les anciens commerçants itinérants de l’époque.
Donc de base, je voulais réellement avoir un vrai tube Citroën à l’ancienne.
Sauf que des tubes qui roulent correctement, il n’y en a pas beaucoup.
Quand il y en a, ils coûtent cher.
Et quand il y en a, et malheureusement, ils ne sont pas suffisamment solides pour pouvoir transporter une tireuse à bière, un four à bois, des rangements, des tribaux, un cave à vent.
Donc finalement, j’ai trouvé une alternative qui me plaît bien, et qui a l’air de bien plaire, à savoir utiliser un Jumper Citroën.
Donc c’est un fourgon classique, un utilitaire de déménagement, de transport tout à fait moderne et décarrossé.
Et je l’ai ensuite recarrossé par un carrossier italien qui s’appelle Caselani, qui est basé près de Milan en Italie.
Et c’est le seul dans le monde à proposer ce type de véhicule.
Un camion unique au monde qui circule en Alsace.
Vous sillonnez les routes.
Alors, comment s’organise, vous êtes lancé en août 2022?
Tout à fait.
Quand on a lancé le projet, la toute première étape, ça a été de soumettre l’idée à différentes communes situées au sud de Strasbourg.
Parce que j’ai mon atelier qui est dans un petit village au sud de Strasbourg.
Et pour éviter de faire trop de déplacements du prix de l’essence en ce moment, je préférais cibler des communes qui n’étaient pas trop loin de mon camp de base.
Et comme je suis originaire de la région, c’était assez facile pour moi de les identifier.
Donc j’ai écrit une vingtaine de communes, toutes situées au sud de Strasbourg, entre 17-40 km de Stras’.
Et le retour s’était globalement plus positif.
Et j’avais en tête de cibler huit communes.
Et donc les huit communes qui m’ont répondu positivement à mon mail, à mes demandes, ont été sélectionnées pour intégrer mon planning de tournée.
Donc vous avez un planning de tournée, un emplacement.
Quelles consommations proposez-vous?
Ce sont des produits locaux?
C’est 100% locaux.
J’ai une carte assez réduite parce que forcément dans un camion, on ne peut pas proposer mille et un produits, donc au niveau de la petite restauration, je propose deux choses, soit des tartes flambés cuites au feu de bois, qu’on appelle flamme-cuche, en Alsace, ou soit des planchettes apéritives, charcuterie, fromages, végétariennes ou des knacks, avec tous les produits sourcés dans la région.
Et au niveau des boissons, comme dans les commerces itinérants, on n’est qu’appelé à la licence 3, donc on peut seulement distribuer, proposer à la vente des alcools inférieurs à 18 degrés.
Donc concrètement, je propose la bière pression, la bière bouteille, du crémant, du vin, des sodas, des eaux, pour ceux qui préfèrent l’eau.
Et voilà, complète, concrètement, je peux proposer à peu près tout en boissons en dessous de 18 degrés.
Et vous vous installez dans des endroits autorisés, mais sur l’espace public, il y a une terrasse, vous dépliez votre matériel.
On a envie de savoir comment la clientèle a accueilli votre projet, parce que vous vous rendez dans des endroits où il n’y a pas forcément de bistrot, voire où il n’y en a plus depuis un moment.
L’idée, c’est de cibler des villages dépourvus de commerce de proximité.
Donc, soit des villages dortoirs à 100%, où il n’y a vraiment plus de commerce, soit Grèce, peut-être un gros restaurant de village qui traverse les âges, mais qui n’est ouvert, par exemple, que le vendredi ou le week-end, et pas forcément en semaine.
L’idée, c’est de cibler ce type de village-là.
Quand j’arrive, je déploie une terrasse d’une trentaine de places assises, terrasse pliable, que je mets dans mon camion.
Je la déploie devant le camion.
Et puis, généralement, la place qui m’a attribué par les communes, c’est la place centrale du village, généralement devant l’église, devant l’école, devant la mairie, ou devant les trois à la fois, quand le village centralise ces trois éléments au même endroit.
Et puis après, j’essaye de communiquer correctement en amont de chaque passage pour inciter les clients à sortir de chez eux.
Et puis généralement, quand on me propose d’abord bien manger, surtout des produits locaux dans une région qui possède quand même une très belle gastronomie, ça attire.
Donc c’est rien qu’il ait été dernier, le succès était au rendez-vous assez rapidement.
Après, je dépense aussi de la météo, donc forcément, quand il faisait 40 degrés l’été dernier, que tout le monde avait soif les champs, je répondais à des besoins assez primaires, mais qui parlent à tout le monde.
Parlez-nous un peu plus encore de votre territoire.
Donc ces villages sont en Alsace, peu de commerce, voire plus de commerce de proximité.
Les habitants et donc vos clients sont plutôt des jeunes ou de tout type de profil?
Tout type de profil, c’est ça qui est intéressant avec ce métier, c’est que je touche toute la population au final, parce que dans nos villages en Alsace, on a à la fois un public senior qui a peut-être vécu constamment dans le même village, des citadins qui, pour des raisons de choix de famille, pour des choix de confort de vie, quittent les centres-villes pour venir à la campagne, mais tout en restant à proximité quand même de grandes villes.
Donc au final, je touche des personnes, des retraités, des jeunes retraités, des moins jeunes retraités, des familles avec des enfants en basal entre 3 et 10 ans, des couples sans-enfant, des fois des ados de 13-14 ans qui vont venir se prendre un coca, vont être glacés après l’école.
Donc oui, c’est ça qui est intéressant, c’est vraiment, ça parle à tout le monde.
Et puis de toute façon, la boisson et la nourriture, généralement, ça parle à tout le monde.
C’est pour ça que j’ai choisi ce choix de reconversion.
Et vous avez fidélisé votre projet pour cette deuxième saison.
Vous fidélisez les clients, vous revenez dans des villages que vous avez pu commencer à fréquenter en 2022.
Quels sont vos projets pour l’année 2023?
Eh ben, consolider le démarrage qui s’est plutôt bien passé.
Donc, c’est vrai que là, au printemps, dès fin mars à fin juin, je vais circuler dans six nouveaux villages que je n’avais pas traversés au lancement l’été dernier.
Comme j’ai une récurrence d’un passage toutes les deux semaines dans chaque commune, ça me permet de modifier ma carte de petite restauration puisque du coup, il y aura un passage avec que des planchettes et des knacks et l’autre passage avec que des tartes flambés.
Donc, ça permet de capter peut-être des personnes qui souhaiteraient manger un peu différemment toutes les deux semaines.
Et au-delà de ça, ensuite, c’est de revenir dans les huit villages que j’ai traversés au lancement, quand je me suis lancé en août dernier, retourner dans les huit communes puisque ça avait bien fonctionné.
Et ensuite, en parallèle de mon activité de bistrotier itinérant la semaine, je propose aussi le camion à la climatisation, les vendredis, les week-ends, pour des fêtes de famille, des mariages, des anniversaires, des événements d’entreprises, etc.
Donc, l’idée, je suis aussi de remplir le calendrier à ce niveau-là, les vendredis, fin de semaine, le calendrier qui s’est déjà bien rempli cet hiver pour l’été à venir.
Donc, c’est vrai qu’il y a des semaines qui vont être bien chargées, mais c’est un peu du jeu.
J’ai hâte.
C’est tout le mal que l’on vous souhaite.
Comme on dit, on vous trouve facilement sur Internet, sur les réseaux sociaux.
Oui, tout à fait.
On suit Internet, bistrotdevillages.fr, Facebook, Instagram.
La petite subtilité, c’est qu’il faut mettre un point entre chaque mot, bistrot.de.villages, et on trouvera toute ma communication que j’essaie d’entretenir régulièrement.
En tout cas, quand j’ai un peu de temps.
Et bien, je mettrai tout ça en description de cet épisode.
Clément Nicaud, fondateur de Bistrot de Villages en Alsace, merci d’être passé dans Soluble(s).
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet www.csoluble.media.
Écoutez l’épisode complet. (Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Le site Internet : www.bistrotdevillages.fr
- La page Instagram : bistrot.de.villages
TIMECODES
00:00 Introduction
00:21 Parcours, un changement de voie professionnelle
01:04 Un camion vert dans lequel le bistrot est installé
02:36 Des débuts en 2022 au sud de Strasbourg
03:43 Des produits locaux à la carte
04:54 Des villages dépourvus de commerces de proximité
06:34 Tous les publics sont intéressés par l’expérience
07:53 Les projets de bistrot de villages
09:45 Merci à Clément Nicaud !
10:12 Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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