L’IA dévore l’énergie mondiale, défiant nos ambitions climatiques. Pour Soluble(s), Tristan Nitot, pionnier du logiciel libre, éclaire l’impact écologique du numérique et de l’intelligence artificielle, et interroge la possibilité d’un futur plus sobre et responsable, alors que la France doit électrifier massivement ses usages pour atteindre la neutralité carbone.
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Transcription (Automatisée, avec IA…)
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Image : pexels-mikhail-nilov.
– Simon Icard : Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je me penche sur le numérique et l’intelligence artificielle. Je me demande comment continuer de bénéficier de ces avancées formidables alors que leurs impacts écologiques ne sont pas sans conséquences. Mais on va le voir, des solutions émergent.
Bonjour Tristan Nitot.
– Tristan Nitot : Bonjour.
– Tu t’es défini avec le sourire comme un informaticien qui fait des phrases. Tu es un expert du numérique, un auteur blogueur, un podcasteur et tu es le directeur associé Communs numériques et anthropocène chez Octo Technology. On va plonger ensemble dans ce que nous ne voyons pas lorsque nous nous servons de nos logiciels, de nos ordinateurs et de nos smartphones, à savoir leur conception. C’est un sujet qui, qui pèse son poids de CO2 du gaz carbonique dont les émissions globales doivent réduire pour réussir à contenir ce fameux réchauffement climatique. Alors, tu nous aideras à faire la part des choses entre les usages individuels, la conception donc, et la responsabilité collective. On va parler de sobriété et de frugalité. Et comme toujours dans ce podcast, on va rester dans une approche compréhensible et constructive.
Le parcours de Tristan Nitot : de l’informatique à l’écologie numérique
Mais d’abord Tristan, on veut en savoir un peu plus sur toi, sur ton parcours. Tu as commencé à travailler dans l’informatique au début de l’Internet grand public. C’était dans les années 90. Qu’est-ce qui t’a conduit finalement à te pencher sur des solutions pour un numérique plus vert ?
– Alors en fait, j’ai commencé l’informatique quand j’étais adolescent, à quatorze ans, en 1981. Un copain de mes parents avait acheté un ordinateur personnel et s’est dit Tiens, pendant les vacances de Pâques, ça va peut-être amuser le petit Tristan.
Et effectivement, je n’ai pas dé-scotcher de cet ordinateur pendant toutes les vacances de Pâques et au point que j’ai décidé d’en faire mes études et ma carrière. Et après des études d’ingénieur en informatique, je me suis retrouvé… J’ai monté une entreprise, j’en ai rejoint une autre et puis finalement, j’ai rejoint Netscape.
Alors ça, ça dira, ça parlera plutôt aux plus vieux, parce que moi, je suis né en 1966, j’ai 58 ans, donc c’est pour vous donner une idée. Et on pourrait dire que Netscape, c’était le navigateur de vos parents ou de vos grands-parents suivant l’âge que vous avez. Mais c’était un des premiers navigateurs web et c’est celui qui a eu un vrai succès commercial.
Et puis Netscape a fait une… a participé à la guerre des navigateurs avec Microsoft et pour essayer de ne pas se faire dévorer tout cru par Microsoft qui était considérablement plus gros que lui et beaucoup plus installé financièrement, Netscape a été la première entreprise qui a ouvert le code source d’un logiciel existant et a de facto été, on pourrait dire, la première entreprise qui a fait de l’open source. Après avoir fait du logiciel propriétaire et ç’a donné ce qui est devenu Firefox. Donc moi, j’ai, j’ai créé, cofondé Mozilla Europe que j’ai présidé. Et puis on a fait le lancement de Firefox 1.0 dans le monde et en Europe en particulier.
Et puis, au bout de 17 ans, j’en ai eu marre et je suis allé faire… Je suis allé jouer ailleurs. Je suis allé travailler dans une entreprise qui s’appelle Cozy Cloud, ensuite chez Qwant, un moteur de recherche européen et après un passage chez Scaleway où j’ai été responsable du développement durable. Maintenant, je suis chez Octo qui est un cabinet de conseil. Où donc je m’occupe de l’anthropocène. L’anthropocène, c’est le, cette ère géologique qui est définie par le fait que c’est l’humain qui est le facteur déterminant de cette époque.
– Dans tout ce parcours. Dans toutes ces années riches en travail, il y a eu aussi ce questionnement qui arrivait sur l’impact du numérique. C’est arrivé à quel moment pour toi ?
– Alors en fait, c’est arrivé il y a, je crois, une vingtaine d’années, peut-être même un peu plus, 22 ans, parce que je tiens un blog qui s’appelle Standblog.org. depuis 23 ans, je crois que c’est la semaine prochaine que ça va faire 23 ans. Et donc j’ai retrouvé des.. mes premiers articles où je commençais à parler du climat. Au début, ce qui m’inquiétait surtout, c’était la fin du pétrole. Je ne sais pas pour ceux qui connaissent Jean-Marc Jancovici,
En fait, je le suivais déjà à l’époque et c’était son angle de décrire les problèmes, c’était de dire, on a un problème d’énergie, on a un problème de pétrole. Et puis assez rapidement, il a dit, mais le pétrole, c’est aussi du CO2 qui va derrière ces énergies fossiles, qu’on brûle, ça génère du CO2 et le CO2, ça change le climat. Et j’en ai parlé pendant un bout de temps, mais je me rendais compte que les gens n’étaient pas intéressés par le sujet et que vraiment, autant quand je leur parlais d’open source, ils adoraient. Mais quand je leur parlais de climat, ça n’accrochait pas du tout.
Et au bout de quelques années, juste peut-être pour préserver ma santé mentale, j’ai arrêté d’en parler. Et ça m’a repris lors de la démission de Nicolas Hulot en août. Fin août 2018, il démissionne en direct sur France Inter le matin. Un truc juste incroyable. Il dit Écoutez, j’en peux plus, j’y arrive pas, je m’en vais. Et là, je me suis dit, mais moi qui pensais qu’un ministre de l’Environnement, ça nous suffirait pour faire face aux problèmes alors que ben, il est médiatique, il sait de quoi il parle, il est relativement désintéressé. Et en fait, il s’avère complètement impuissant. Mais comment j’ai pu être assez bête pour croire qu’avec un type comme ça, ça suffirait pour résoudre le problème ? Et donc je me suis dit ben, il faut, je vais relever mes manches et puis je vais m’y coller. Alors à l’époque, j’étais chez Qwant et j’étais Porte-Parole de Qwant et ce n’était pas dans les valeurs de l’entreprise d’en parler. Donc j’étais obligé de.. de ne pas en parler parce que sinon on n’aurait pas compris. Mais assez rapidement après, je me suis mis à faire des conférences sur le changement climatique et en particulier, je voyais bien que les gens attendaient surtout sur du numérique parce que c’était pour ça que j’étais connu. Et donc j’ai commencé à parler numérique et changement climatique.
Mais le vrai sujet finalement, c’était le changement climatique et le fait qu’il y avait un problème. Et je me disais que, en expliquant aux gens que s’il y avait un problème, et ben, ils auraient envie de le résoudre. La réponse est non. Je sais, j’ai un peu l’impression qu’ils en ont rien à cirer.
L’empreinte écologique du numérique : quelques chiffres clés
– En tout cas, le sujet concerne quand même de plus en plus de gens. Et sans doute aussi, à mesure que l’usage et les usages, en général, augmentent. Il faut dire que maintenant, donc dans les années 2025, l’impact mondial du numérique est supérieur à celui de l’aviation civile en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Alors ce n’est pas l’apocalypse, mais on est à 3 %, trois–4 % des émissions de CO2 au monde. Et on va aller dans le détail de tous ces sujets. Alors, comme toutes les activités humaines, le numérique a donc un impact sur l’environnement. Voici donc deux chiffres à avoir en tête pour bien comprendre la suite de cet épisode. En 2022, c’est-à-dire avant la montée en puissance de l’IA. 11 % de la consommation électrique française était liée au numérique, l’équivalent des besoins en électricité de l’ensemble de la région Île-de-France. Cela représentait toujours, en 2022, 4,4 % de l’empreinte carbone de la France, selon l’ADEME, l’Agence nationale de la transition écologique, qui alerte en disant que si rien n’est fait, elle s’attend à un triplement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Alors sans spoiler, rassurez-vous, des choses sont faites quand même, donc ça ne devrait pas arriver. Mais il faut se retrousser les manches comme tu dis Tristan. Je le disais, on va aller dans le détail. Qu’est-ce qui pèse le plus dans cette empreinte écologique du numérique ? On entend beaucoup de chiffres différents, ce n’est pas facile de s’y retrouver.
Au-delà des chiffres : les impacts cachés de la fabrication des appareils
– Oui. Alors avant de répondre à ta question, il y a une mise en contexte qui me paraît fondamentale, c’est qu’en fait, aujourd’hui, on n’est pas sur une trajectoire durable. C’est-à-dire que, en fait, on le voit enfin récemment, je ne sais pas, je ne sais pas où sont les auditeurs qui vont nous écouter, mais on a eu une vague de chaleur en France qui n’est pas terminée partout, qui est particulièrement précoce puisqu’elle a commencé au printemps. Et là on en est à peu près à 1,5 degré de réchauffement global qui est l’objectif qu’on devait avoir pour 2050 (NDLR : 2100).
Alors, Et on n’est qu’en 2025 et en fait, on a déjà dépassé l’accord de Paris. Il disait, il faut être le plus possible près de 1,5 degré et le plus en dessous de deux degrés. Même si on monte un peu plus qu’à 1,5, il faut être en dessous de deux. Là, on est parti pour aller vers les 3,1 degrés tel qu’on est parti… Si jamais on suit les obligations qu’on s’est fixé, les règles qu’on s’est fixées, si on les suit. Et en même temps, on voit bien que Trump et compagnie détricotent ces résolutions, qu’en fait, on est parti pour aller au-delà des 3,1 degrés. Alors, je ne sais pas vous mais moi, mon appartement est inhabitable avec 1,5 degrés l’été. Quand ça.. Quand ça chauffe…Quand il sera à 3,1, ça va être monstrueux. Je vais aller ailleurs. Je ne pourrai pas habiter chez moi et ça va être le cas pour plein de gens. Donc en fait, il faut réduire massivement, massivement, nos émissions de gaz à effet de serre et pour être dans un monde vivable.
Et là, tu vois, tu es en train de nous dire ouais, ils sont en train d’augmenter, ça continue d’augmenter. Ça fait depuis 1990, premier rapport du GIEC qu’on sait qu’on va dans le mur. Tu vois, ça fait 35 ans qu’on sait qu’on va dans le mur et on va de plus en plus dans le mur. Et tu viens de le dire, on va continuer à augmenter nos émissions et notre consommation d’électricité, etc. Alors que non, il faudrait le réduire massivement. Donc il y a déjà ce hiatus qu’il est important de préciser.
– C’est-à-dire qu’il y a ce cadre très clair qui a été fixé par les Etats. Donc, pour ce qui nous concerne, nos représentants, donc l’accord de Paris sur le climat qui date de 2015, avec donc cet objectif de neutralité carbone en 2050 pour arriver en 2100 à le contenir autour de deux degrés et idéalement moins. Mais ça, c’est compromis d’après les dernières alertes scientifiques.
– Extrêmement compromis, effectivement. Donc, pour en revenir au numérique, on a tendance à penser parce qu’on vit, j’imagine. Enfin je vis. J’imagine que tu vis aussi, je sais pas où tu es mais, et les auditeurs probablement vivent dans un pays occidental. Et c’est des endroits où en fait, on va consommer du numérique. Tu vas recevoir par avion un smartphone. Ils sont expédiés par avion pour des raisons de logistique rapide où un ordinateur et tu vas le garder quelques années. Maintenant, on fait durer les smartphones en moyenne, de l’ordre de trois ans, les ordinateurs quatre ans, cinq ans. Et en fait, on arrive, ils sont déjà fabriqués. Évidemment, ils ne sont pas fabriqués à la porte à côté de chez toi. Ils sont fabriqués à l’autre bout du monde. Et la fabrication, ça va être les puces qui sont fabriquées à Taïwan. Ça va être les boîtiers qui sont fabriqués en Chine. Mais en fait, les minerais, eux, ils viennent d’Afrique du Sud ou d’Amérique du Sud ou du Gabon. Et c’est là qu’on va creuser des mines. C’est là qu’on va consommer du diesel pour soulever des tonnes de terre, pour en extraire le minerai, ou ça va polluer évidemment tout autour.
Et tout ça nous est évidemment inconnu parce que ça n’arrive pas près de chez nous déjà, et que évidemment, il n’y a pas de marketing pour nous dire oh, regardez comme c’est cool tout ce qu’on fait au Gabon avec ces horreurs de la guerre, parce que comme ça rapporte beaucoup d’argent, il y a des bandes armées qui essayent de contrôler les territoires, qui utilisent le viol comme arme de guerre. Enfin, ils font travailler les enfants dans les mines. Évidemment, ça, on n’en parle pas. Pas une firme d’informatique ne va mettre dans ses publicités à la télévision : Regardez comment on exploite des enfants ! Ça, c’est sûr que ça ne risque pas d’arriver. Donc tout ça, on ne le voit pas et ça fait de la destruction, ça fait des émissions de gaz à effet de serre, ça fait des vies abîmées et on ne le voit pas du tout.
Et nous, on voit juste arriver des ordinateurs et des smartphones dans des belles boîtes Virginale, sublime. Tu vois, avec des influenceurs qui font des vidéos de unpacking comme regarder comme le nouvel iPhone. Il est beau, évidemment, ils sont là pour nous faire consommer, mais l’essentiel de l’impact, il est fait avant que le machin, il arrive sur ton bureau ou sur ta table de salle à manger et ça on l’ignore complètement. Et après ? Bah nous, qu’est-ce qu’on fait ? On va charger nos smartphones Et puis on sait que les smartphones et puis les nouveaux ordinateurs avec des puces ARM, ça consomme très très peu. Et en fait, l’empreinte lors de l’utilisation de ton ordinateur ou ton smartphone, il est très réduit. Tu n’es pas obligé de recharger en aluminium ton MacBook Air ou ton iPhone, tu vois ? Et non, une fois qu’il est dans son boîtier, tu utilises, tu uses très peu de matière, mais il a utilisé beaucoup d’eau pour fabriquer des puces et pour fabriquer le boîtier, etc.
– Beaucoup de matières premières et un impact social et environnemental sur les lieux d’extraction de ces matières premières. Et tu le disais sur l’impact carbone en lui-même donc, toujours selon ces chiffres de l’ADEME, 50 % de l’impact du numérique est lié à la fabrication et au fonctionnement des terminaux. 46 % aussi aux centres de données, ces fameux data centers. L’intelligence artificielle générative est arrivée un peu comme un boulet de canon et commence à.. à s’immiscer dans le quotidien des utilisateurs, notamment ici. Et pour répondre à ta question, ici en France où j’habite moi aussi, l’IA générative de type chat GPT, Llama, Copilot, Grok ou Gemini, c’est la nouvelle vague. 39 % de Français l’utilise activement, selon une étude Ipsos publiée au début de l’année 2025. Alors peut-on dire que l’IA change la donne ? En alourdissant la facture écologique ou ce sont surtout des effets d’annonce des premiers temps ?
L’IA : un nouveau défi pour la consommation énergétique des data centers
– C’est très difficile à dire parce que là encore, les fabricants ont dit alors c’est plutôt des gens qui font du logiciel, ils communiquent de façon très partielle ou, voire même partielle sur la consommation, en partie parce que ce sont des données confidentielles. Parce que si on sait combien tu consommes, on sait combien ça coûte et qu’évidemment la concurrence est extrême parce que les enjeux sont phénoménaux. Donc en fait, ils brouillent les chiffres au maximum et ils ont une communication très confuse là-dessus. Il n’y a aucun doute que l’IA, de toute façon, ça consomme énormément et ça, on ne le voit pas parce qu’en fait ça se fait dans des data centers. Et les data centers, c’est pareil, ça peut être à côté de chez toi, mais c’est généralement pas juste à côté et tu n’y as pas accès. Tu ne vois pas comment c’est fait. Moi, j’ai travaillé chez un hébergeur, j’ai fait des visites de data centers, j’ai fait visiter à des personnalités ce data center. C’est simple pour tester un data center, pour voir s’il marche bien, il faut imaginer que c’est un hangar climatisé. Donc c’est un grand, grand grand, grand frigo où tu ferais rentrer des centaines de camions dedans. Et pour voir s’il fonctionne bien, on met des.. des radiateurs électriques qu’on fait tourner à fond, des radiateurs industriels électriques pour consommer de l’énergie et pour souffler, de la chaleur pour voir si on arrive à bien l’évacuer. Ça, c’est pour tester un data center avant de le mettre en route et parce qu’après, c’est exactement ce que ça fait. Sauf que c’est plus des radiateurs, c’est des ordinateurs, mais des ordinateurs qui sont très puissants, très concentrés, qui consomment énormément d’énergie. Toute cette énergie, elle est transformée en chaleur et cette chaleur, il faut l’évacuer. Et c’est ça en fait, c’est qu’on met des genres de radiateurs dans des frigos. Bon, et en plus, il se trouve que ça fait des calculs informatiques. Tout ça pour créer un ami imaginaire avec chat GPT quoi… Alors ça on s’en rend pas du tout compte de la consommation que ça fait, mais c’est énorme. Et puis aussi, dans certains data centers, généralement pas en France, ça consomme beaucoup d’eau parce qu’on peut pas, certains data centers utilisent l’eau pour rafraîchir les machines.
– Alors comme tu disais, il y a très peu de données. Pour préparer cette émission, j’ai pu quand même trouver une comparaison entre les data centers qui abritent des équipements pour l’IA et les data centers plus classiques historiques. Pour l’IA, c’est 4 à 5 fois plus énergivores que les data centers traditionnels. Et là aussi, on est dans des perspectives de consommation mondiale en énergie des data centers qui pourraient doubler d’ici seulement 2026 en électricité, l’équivalent de la consommation du Japon. Mais je ne vais pas vous abreuver de chiffres plus longtemps, j’en rajoute quand même un il est en milliards d’euros (109), celui annoncé par le Président de la République française, Emmanuel Macron. Toujours au sujet des data centers, c’est le montant des investissements privés qui ont été annoncés en France pour l’établissement de 35 nouveaux sites pour accueillir des data centers dédiés à l’essor de l’intelligence artificielle. Alors, on le sait que du point de vue électrique, la France possède des installations de production assez fortement décarbonées, avec des renouvelables et son parc de centrales nucléaires. Selon l’Élysée, la France est un “paradis énergétique” pour des structures aussi voraces en électricité que l’IA et ce grâce au nucléaire. Comment toi, tu perçois cette course à l’énergie qui s’accélère sous l’effet de l’IA ?
– C’est un vrai problème parce que c’est vrai, on a une énergie électrique très largement décarbonée en France et c’est une des grandes qualités de notre pays. C’est très bien, mais maintenant, il faut voir que l’industrie du nucléaire en France, on l’a quasiment arrêté, à part la livraison de l’EPR à Flamanville qui a coûté infiniment plus cher que prévu. Mais ça fait des années qu’on, à part celui-là qui a été en plus catastrophique, ça fait des années qu’on a pas mis de centrales nucléaires en production en France et on se rend compte que quand les étés sont chauds, on a des problèmes pour refroidir ces centrales nucléaires au point qu’il vaut mieux les arrêter parce qu’il n’y a pas assez d’eau ou l’eau qui arrive, elle est trop chaude. Et si on rejette de l’eau trop chaude avec les centrales nucléaires, ça va être une catastrophe parce qu’on va ruiner tout, tout ce qu’il y a autour, les poissons, la vie, etc. Donc, on ne peut pas se permettre de faire ça. Et donc on est dans un système qui est déjà au bord de l’effondrement au niveau énergétique, parce que construire une nouvelle centrale nucléaire, ça prend des décennies et il en faudrait plein de nouvelles et on n’aura pas de quoi les refroidir. Donc c’est un peu comment dire, un cul-de-sac technologique sans perspective.
– 2050, 2100 vont demander d’immenses investissements sur les infrastructures électriques. En effet, il y a plusieurs scenarii du réseau de transport d’électricité en France qui rappelle qu’il va y avoir une bascule vers l’électrique, pour le transport, pour les transports automobiles, pour, pour énormément de besoins.
– Il faut aussi, il va falloir aussi électrifier toute l’industrie et comme tu disais, la mobilité. Donc en fait, l’énergie électrique qui est moins polluante que les fossiles pose problème.
La « Loi d’erooM » : une approche pour un numérique plus frugal
– Allez, on quitte les centres de données pour nos appareils et nos logiciels. C’est un sujet sur lequel tu travailles beaucoup et tu milites en faveur d’un changement complet de paradigme. Tu dis qu’on pourrait même diviser par quatre l’empreinte carbone du numérique. Alors évidemment, à la lumière de ce qu’on a entendu, on est curieux de comprendre et d’en savoir plus. Tu as donné un nom à cette méthodologie. Elle s’appelle la Loi d’erooM. Qu’est-Ce que c’est concrètement ?
– Alors en fait, tu sais, pour l’instant, les logiciels sont écrits par des humains. Je dis pour l’instant parce que l’IA pourrait changer tout ça, mais ils sont écrits par des humains et les humains font des erreurs. “Errare humanum est”. Déjà, on disait on en latin du temps des Romains, l’erreur est humaine. Et ben un développeur qui écrit un logiciel de temps en temps, il est moins bon que les autres jours et donc il fait des erreurs. Alors ces erreurs, ça donne des bugs. On en a déjà rencontré dans les logiciels, mais parfois, c’est plus insidieux.
C’est que la façon de l’ordinateur pour donner un résultat, parce que ce n’est pas la meilleure solution qu’on a mis dedans, eh bien, il va utiliser beaucoup plus de ressources que nécessaire, beaucoup plus de temps pour faire travailler le processeur, beaucoup plus de mémoire pour stocker des résultats. Et donc, en fait, si le développeur avait pris le temps de bien relire son travail et de… et de faire ce qu’on appelle de l’optimisation, et bien on pourrait consommer beaucoup moins de ressources.
Depuis un peu plus de 50 ans, 55 ans maintenant, il y a une loi qui s’appelle la loi de Moore, qui vient de Gordon Moore, cofondateur d’Intel, et Gordon Moore. Il disait “la puissance des processeurs double tous les deux ans” à peu près. Et ça s’est vérifié parce qu’on s’est donné les moyens de doubler la puissance des processeurs sous tous les deux ans. C’était formidable parce qu’en fait, on a du coup changé très fréquemment le matériel et puis de quelques centaines de processeurs ou milliers de processeurs par an. Au début des premières années, on en est maintenant à fabriquer des millions de processeurs par an pour que, pour peut-être même des milliards aujourd’hui pour équiper.
– Les processeurs, c’est le moteur de l’ordinateur. C’est ce qui permet de produire les calculs ?
– C’est la puce principale que tu vas trouver dans ton ordinateur, dans ton smartphone et même de plus en plus dans ton lave-vaisselle ou ton micro-onde ou ton ordi. Mais on a tendance à en mettre partout et dessus on met du logiciel. Et il y a un certain Niklaus Wirth, un professeur d’informatique très brillant qui a démontré que, en fait, plus on avait des processeurs puissants, moins les logiciels étaient bons. En fait, plus le développeur devenait paresseux. Et n’essayait pas de faire fonctionner sa machine le plus vite possible parce que ce n’était pas nécessaire puisque de toute façon, l’ordinateur tournait tellement vite. Et c’est ainsi que l’on s’est tous dits, Ah, mais enfin, en tout cas, je l’ai dit, j’ai entendu d’autres gens autour de moi le dire: “il faut que je change mon ordinateur, il est devenu trop lent”.
Alors déjà, il faut être extrêmement clair ça marche aussi pour les smartphones, ça ne devient pas plus lent.
C’est très important de le retenir. Un ordinateur ne ralentit pas avec l’âge. Une personne âgée, elle, marche moins vite avec une canne. Mais un processeur, soit il marche, soit il marche plus. Mais s’il marche, c’est toujours à la même vitesse. Il y a des exceptions, mais bon, on ne va pas se pencher dessus… Par contre, dessus, on met des nouvelles versions de logiciels qui font plus de choses, qui ne sont pas optimisées et qui consomment beaucoup plus d’énergie, de ressources informatiques pour fonctionner. Et donc ton matériel, lui, n’a pas évolué. Mais si tu mets un logiciel plus gros dessus, et bien, tu as l’impression qu’il tourne plus lentement. Il tourne plus lentement non pas parce qu’il est devenu plus lent, mais parce que le logiciel est devenu plus gros. On appelle ça la loi de Wirth, du nom de cette personne.
– C’est un peu la conséquence de l’abondance qui rend paresseux.
– C’est un genre d’effet rebond si tu veux. C’est, pourquoi s’embêter à faire du travail de qualité alors que l’informaticien, son temps coûte cher et donc à la place de lui faire améliorer son logiciel, on va lui dire, tu peux rajouter, prendre, utiliser ton temps pour rajouter une fonctionnalité pour que le logiciel fasse plus et donc le logiciel soit plus désirable. Et à ce moment-là, je vais, moi, fournisseur de logiciel, je vais vendre la nouvelle version de ce logiciel au client. Et puis de toute façon, dans deux ans, ils auront des machines plus puissantes, donc c’est pas grave si c’est plus lent. Et du coup, les gens du matériel, ils étaient contents. Les gens du logiciel, ils étaient contents et tout le monde de repasser à la caisse tous les deux ou quatre ans pour racheter les nouveaux matériels qui étaient devenus trop lents et des nouveaux logiciels qui permettaient de faire plus de choses.
Sobriété numérique : entre contraintes légales et opportunités pour les développeurs
– Comment est perçue cette perspective de changement de… de modèle que tu proposes dans ton domaine ?
– Je trouve que ce que je propose, c’est de se dire, écoutez, en fait, les parties du logiciel qui sont très suboptimales, c’est-à-dire de vraiment mauvaise qualité, et bien, il faut les repérer et c’est là qu’on va les retravailler. Mais je parle de retravailler un ou deux ou 3 % du logiciel. Tu vois, juste là où le développeur a été très mauvais. Et on se rend compte que quand on fait ça, on arrive à ce que cette partie-là, elle tourne dix, 100 ou 1000 fois plus vite.
Moi, j’ai un exemple que je donne dans mes, dans mes conférences ou un de mes collègues a fait tourner 5 400 fois plus vite son logiciel juste en l’améliorant. Ça veut dire qu’il gaspillait 5 400 fois trop de puissance informatique auparavant. Donc ça n’est plus la loi de Moore dont je parlais tout à l’heure, mais c’est l’inverse.
C’est la loi d’erooM, c’est Moore à l’envers.
C’est regarder si vous prenez ce logiciel que vous améliorez ce qui marchait vraiment très mal dedans. Eh bien, vous pouvez vous débrouiller pour qu’il tourne deux fois plus vite en moyenne. Et si vous faites ça régulièrement tous les deux ans par exemple, et bien tous les deux ans, vous avez deux fois plus de puissance disponible. Et avec cette puissance disponible, vous faites ce que vous voulez. C’est comme si vous aviez la loi de Moore qui continuait d’avancer. Mais vous ne changez pas le matériel Or, l’essentiel de l’empreinte, tout ce qui a été consommé comme matériau, comme minerais, etc. Eh bien, vous l’amortissez sur une durée beaucoup plus longue, et vous pourriez avoir des ordinateurs qui durent dix, quinze ou 20 ans, et vous avez payé une fois pour toute leur empreinte de fabrication. Mais vous utilisez grâce à l’électricité décarbonée dont on parlait tout à l’heure. Eh bien, l’utilisation, elle a une empreinte environnementale qui est très faible, en particulier en France où l’énergie est très, très décarbonée.
– Alors on va voir si nécessité fait loi ou loi d’erooM ! Je te provoque un peu en me demandant si la sobriété numérique est vraiment atteignable à grande échelle dans le système économique tel qu’il est et face aux usages qui se développent ? Ou est-ce que c’est un vœu pieux ? On comprend que les entreprises du numérique ont un rôle prépondérant à jouer, mais penses-tu qu’elles peuvent le jouer par une démarche proactive ou par une évolution des contraintes légales, législatives ?
– Je pense que les contraintes, les contraintes légales pourraient nous aider et j’espère qu’elles arriveront un jour. Mais aussi, on est dans un monde où les informaticiens, c’est pas très facile à trouver. Et si on leur dit écoutez, vous allez ici dans cette entreprise, on vous donne les moyens de faire du bon travail et d’arrêter de gaspiller de la ressource et d’abîmer la planète. Ça peut être une bonne façon de les attirer dans les entreprises et de leur donner une carrière satisfaisante. Donc, ils n’abîment plus la planète. Mais en même temps, ils peuvent continuer à développer des nouvelles fonctionnalités dans la mesure où ça ne pousse pas au changement du matériel. Donc c’est là où c’est une quelque chose de très intéressant pour les développeurs.
– C’est ça, Parce qu’on comprend que dans un monde idéal, ce n’est plus la machine qu’on va remplacer rapidement pour gagner de la puissance, mais des logiciels qu’on va réduire pour, pour gagner exactement la puissance sans consommer de ressources
– Et pas forcément en réduisant les fonctionnalités, mais en gardant les fonctionnalités, mais juste en écrivant celles qui sont très consommatrices, en réécrivant celles-là pour qu’elles consomment moins de ressources en fait.
Le rôle des citoyens et des autorités publiques : est-ce suffisant ?
– Alors voyons pour les quelques autres minutes qui nous restent. Ce qu’il en est des citoyens et des autorités publiques. La France a adopté plusieurs lois, notamment en 2020, 2021, des lois sur la réparation avec un indice de réparabilité des appareils. Ça concerne aussi et notamment les appareils électroniques et informatiques. Depuis 2025, les collectivités locales doivent évaluer leurs équipements et se doter d’une stratégie numérique responsable. Et pourtant, l’ADEME publie des rapports alarmants, comme on le disait au début, avec une perspective de croissance des émissions et de la pollution. Ma question c’est est-ce que c’est suffisant ? Toutes ces réglementations, ces lois oun est-ce qu’il manque quelque chose d’autre au niveau collectif pour accélérer la transition vers ce qu’on appellerait le numérique soutenable ?
– C’est sûr qu’il faut. Il faudrait changer la trajectoire. Moi j’indique une possibilité, une voie, une issue pour faire comme ça. Mais c’est pas facile de perdre les mauvaises habitudes qu’on a accumulées ces 50 dernières années. Toute l’industrie du numérique s’est structurée autour de la loi de Moore. Le fait qu’on avait toujours plus et que dans deux ans, tout, tous les anciens matériels seront obsolètes parce que les nouveaux, ils seraient tellement formidables, etc. Et ça nous a amené en tant que développeurs à devenir fainéants et c’est, c’est fort dommage, mais en même temps, si c’est se mettre à faire de la qualité, ce que je trouve positif en tant qu’informaticien, c’est flatteur. C’est sympa de faire du travail de qualité. Ça, c’est donc il faut, il faut le privilégier et en plus ça nous permet d’être écolos. Alors qu’en tant qu’informaticien, on a toujours envie d’inventer des nouveaux trucs, créer des nouvelles choses. Et là, c’est possible dans la mesure où on a suffisamment optimisé pour libérer assez de ressources. Donc j’ai bon espoir que.. il y a de la… qu’il y a de l’espoir en fait dans le numérique.
– Il y a de l’espoir dans le numérique, tu es là pour en témoigner. Et puis on entend avec tes conférences, tes travaux que tu essaies de faire évoluer les consciences, comme on dit, à faire changer le regard aussi sur l’écologie. Ça peut, ça peut être désirable. Y compris pour un informaticien.
– Exactement. Exactement. Et c’est pourquoi je te remercie de m’avoir invité pour parler de tout ça.
Mesurer et agir : conseils pour un usage numérique plus responsable
– Comment mesurer concrètement cette empreinte carbone et les progrès effectués ? On connaît l’impact carbone des produits du quotidien, mais est-Ce que dans son usage personnel du numérique, là, je parle des citoyens, on peut quantifier ce qu’on contribue à peser en termes de problèmes écologiques. Est-Ce que tu connais des outils à nous recommander ?
– Alors pour des professionnels, il y a ce qu’il faut. Mais pour, pour des individus, c’est compliqué. Mais en fait, le truc à savoir, c’est qu’il vaut mieux éviter l’IA autant que possible. Parce que l’IA, on ne sait pas, mais on sait que c’est beaucoup mais on a du mal à quantifie. Et garder votre matériel aussi longtemps que possible, en en prenant soin, tout simplement. Et puis. Et puis après, ça va être une question plutôt politique et prendre conscience que on ne peut pas avoir une croissance, une croissance infinie dans un monde fini.
Et la planète, elle a, elle, a des limites. Et donc je pense qu’à un moment, il va falloir réaliser que oui, on a tous envie d’avoir des PIB, des points de PIB et de croissance. Mais en fait, vaudrait mieux trouver une autre façon d’organiser la vie sur cette planète pour qu’on puisse vivre longtemps.
– Alors, tu dis : évitez l’IA autant que possible. Pour ceux qui souhaiteraient tester la différence, on parle de la fameuse habitude que les gens ont de faire des recherches sur des moteurs de recherche comme Google. Cet usage semble être en train d’évoluer vers l’intelligence artificielle. Est-ce que c’est ça dont tu as, que tu as à l’esprit en disant moins d’IA ou où tu as d’autres exemples en tête ?
– Non, moi, je pense à ça. Je pense que, il faut utiliser l’IA seulement si ça fait gagner énormément en performance. Mais demander l’heure à ChatGPT ou lui faire relire vos emails, c’est c’est. C’est vraiment dommage. C’est comme prendre une navette spatiale pour aller chercher le pain… C’est beaucoup de dépenses pour des trucs qu’on pourrait faire à pied ou à vélo.
– C’est comme une navette spatiale pour aller chercher le pain. On a bien bien compris la référence. Le temps passe à toute allure. Alors, je me disais qu’il faudrait, comme souvent, je dis ça, un podcast dédié à ce sujet, mais ça tombe bien parce que tu en as un, voire même deux. Je recommande aux auditrices et auditeurs l’excellent L’octet vert et le petit dernier qui s’appelle Frugarilla, c’est dans toutes les plateformes.
– Ouais, c’est ça. Ouais, ouais.
– C’est sur toutes les plateformes. Mais tu le disais, on peut te retrouver à l’écrit sur ton blog qui a donc plus de 20 ans. Standblog.org. On te retrouve aussi sur les réseaux sociaux et même en librairie avec ton ouvrage “Surveillance :// La liberté aux défis du numérique Comprendre et agir”. C’est un autre thème qui t’intéresse et qui t’occupe beaucoup. Le livre est toujours disponible aux éditions C & F. Si j’ai été complet. Tristan Nitot était dans Soluble(s). Merci d’être passé dans cette émission.
– Merci Simon. Voilà, c’est la fin de cet épisode. Si vous l’avez aimé, notez-le partagez-le et parlez en autour de vous. Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet : csoluble.media. À bientôt !
POUR ALLER PLUS LOIN
- Consulter le blog de Tristan Nitot : www.standblog.org
- Écouter le podcast “L’Octet Vert”
- Le média Frugarilla
TIMECODES
00:00 Introduction : Le numérique, l’IA et leurs impacts écologiques.
01:43 Parcours de Tristan Nitot et son intérêt pour le numérique plus vert.
04:10 Prise de conscience de l’impact climatique du numérique.
08:03 Impact mondial du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre.
10:55 L’impact environnemental et social de la fabrication des appareils.
14:03 L’impact de l’IA générative sur la consommation énergétique des data centers.
17:53 La France et sa production électrique décarbonée face à la course à l’énergie de l’IA.
20:17 La loi d’erooM et l’optimisation des logiciels pour réduire l’empreinte carbone.
30:10 L’espoir d’un numérique plus soutenable grâce aux développeurs et aux changements de pratiques.
32:13 Conseils pour réduire son empreinte numérique personnelle.
33:57 Conclusion et ressources supplémentaires.
35:20 Merci à Tristan Nitot !
CITATIONS
En direct de Tristan Nitot, directeur associé de Octo Technology
– Sur le gaspillage des ressources et l’amélioration des logiciels : « quand on fait ça, on arrive à ce que cette partie-là, elle tourne dix, cent ou mille fois plus vite. »
– Sur le rôle de l’IA : « il faut utiliser l’IA seulement si ça fait gagner énormément en performance. »
– Sur l’obsolescence et la durée de vie des appareils : « garder votre matériel aussi longtemps que possible, en en prenant soin, tout simplement. »
– Sur la sobriété numérique et la croissance : « on ne peut pas avoir une croissance infinie dans un monde fini. Et la planète, elle a des limites. »
– Sur l’utilité des informaticiens et la loi d’erooM : « si on leur dit écoutez, dans cette entreprise, on vous donne les moyens de faire du bon travail et d’arrêter de gaspiller de la ressource et d’abîmer la planète. Ça peut être une bonne façon de les attirer dans les entreprises et de leur donner une carrière satisfaisante. »
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