[TRANSCRIPTION] Un abri qui sauve des vies face aux violences conjugales et intrafamiliales
Les victimes ne devraient pas avoir à quitter leur logement.
Mais, face à l’urgence, trouver un abri de confiance peut s’avérer déterminant pour des personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.
“Un abri qui sauve des vies” est une association qui répertorie et met en relation des abritant.e.s et des abrité.e.s. (Majeurs et mineurs accompagnés)
Ces hébergements gratuits sont proposés par des particuliers pour une courte durée.
Transcription (automatisée)
Article source : Un abri qui sauve des vies face aux violences conjugales et intrafamiliales
Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je souhaite médiatiser une initiative citoyenne pour mettre à l’abri des personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.
Bonjour, Charlyne Péculier.
Bonjour.
On va parler de ces violences dont le nombre de dépôts de plainte était en forte augmentation en France en 2021, date des derniers chiffres officiels disponibles au moment où on se parle, en 2023.
Tu nous diras le principe d’un abri qui sauve des vies, l’association que tu as cofondée et que tu présides.
Nous verrons qui peut en bénéficier et comment aider si on est intéressé.
Mais d’abord, tu le sais, dans Soluble(s), on a apprécié toujours d’en savoir un peu plus sur le parcours de nos invités.
Est-ce qu’on peut dire qu’avec toi, l’engagement n’attend pas le nombre des années?
Tu as 26 ans, je crois.
C’est ça.
Déjà, merci beaucoup pour l’invitation.
Très heureuse de parler d’un Abri Qui Sauve Des Vies dans le podcast.
Oui, alors il y a beaucoup de jeunes engagés aujourd’hui, malgré ce qu’on peut penser.
Au contraire, il y en a plein et on est beaucoup dans l’association aussi.
Et moi, mon parcours est plutôt dans le secteur public.
Je suis adjointe au maire par ailleurs, déléguée au développement durable à Cesson, une petite commune de 11 000 habitants à côté de Melun dans le 77, en Seine-et-Marne.
Et puis, j’ai été plutôt attachée parlementaire.
Je suis placée par l’Assemblée nationale.
J’ai un profil de communication plus tôt.
Et aujourd’hui, je suis chargée de développement d’une association, d’une autre association qui est sur l’insertion professionnelle qui s’appelle Inclusion.
Voilà, maintenant, beaucoup plus un profil très associatif, très dirigé vers l’associatif.
J’avais envie de plutôt me tourner vers ça.
Et un parcours engagé d’en tourner vers l’intérêt général.
J’en viens donc à ce qui nous réunit aujourd’hui.
C’est Un abri qui sauve des vies.
Le nom de l’association parle de lui-même.
Tu dis que c’est un premier pas vers l’avenir.
Est-ce que tu peux nous expliquer le principe de cette association?
Alors, l’association Un abri qui sauve des vies, c’est la première association nationale d’hébergement citoyen pour les personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.
Donc concrètement, ce sont des particuliers qui peuvent proposer une aide, une mise en sécurité pour des personnes victimes de violences par une mise à mise de disposition gratuite d’une chambre chez eux ou d’un logement vacant.
On accepte aussi tout ce qui est professionnel, hôtel par exemple, j’ai dit voilà, on est large là-dessus, mais on est surtout sur des particuliers et on est la seule association qui a développé une expertise propre aux personnes victimes de violence conjugales et intrafamiliales.
Il y a d’autres, je cite mes collègues notamment de J’accueille, qui font l’hébergement citoyen sur pour les réfugiés.
Voilà, nous on est sur les personnes victimes de violence.
Alors on parlait de la jeunesse et de l’engagement.
Alors, Réline, c’est un projet étudiant?
Oui, il y a beaucoup de belles histoires comme ça.
Et nous, on est un projet étudiant qui s’est monté pendant le COVID, enfin pendant le premier confinement, qui à l’origine ne devait pas du tout se réaliser réellement.
C’était un dossier à présenter sur une initiative solidaire pendant le confinement qui s’appuyait sur le numérique.
Et en fait, en présentant, on était quatre étudiants, et en présentant à notre promotion ce projet, il y a eu un engouement et cette réceptivité, je me suis dit, ça veut dire qu’il y a quelque chose à faire réellement, puis l’envie de se sentir utile pendant le confinement aussi, de s’engager aux côtés d’autres personnes, il y a eu quand même un gros élan de solidarité, et profiter justement de cette solidarité qui se mettait en place, de pouvoir l’organiser pour mettre en sécurité des personnes victimes de violence.
Parce qu’il y avait aussi une hausse des signalements, une hausse, en tout cas, un sentiment de hausse des violences pendant le confinement avec cette promiscuité.
Et donc, il fallait agir de toute façon.
Et on s’est dit, mais les logements sont prêtés pour des soignants, pour se rapprocher de l’hôpital.
Sans doute qu’il y a quelque chose à faire sur la même philosophie pour des personnes victimes de violence, avec tout l’accompagnement qui en découle derrière.
Alors, tu employais le mot numérique.
On parlera de toutes les modalités pratiques dans un instant.
Mais je crois aussi que les réseaux sociaux pendant le confinement, et notamment le réseau social Instagram, a donné un sacré coup de pouce à cette initiative.
Oui, alors en fait, on a un petit peu inondé tous les créateurs de contenu Instagram quand on a lancé cette association, cette initiative solidaire, parce que l’origine, elle ne devait pas dépasser le confinement.
Et on s’est rendu compte de la portée et l’utilité de cette association.
Mais à l’origine, en fait, on a envoyé des messages tout simplement à des créateurs de contenu qui nous ont relayé très gentiment, qu’il y avait une grosse communauté.
Et donc, ça a commencé à monter comme ça en quelques jours.
C’était impressionnant.
Je ne suis pas sûre qu’aujourd’hui, on arrive à être aussi fort, aussi vite sur les lents de solidarité, même si ça continue.
Mais il y avait quand même le confinement qui portait tout le monde.
Et donc, on a eu ce premier élan par les réseaux sociaux, qui est encore le cas aujourd’hui.
D’ailleurs, on va travailler un peu plus fortement nos réseaux sociaux parce que c’est un canal très important pour nous.
Mais aussi les médias traditionnels, finalement.
En fait, je suis passée à Ça commence aujourd’hui, qui a bien voulu mettre en lumière un abrique Sauve-d’Evie en mai 2020.
Et pareil, je pense que sans Ça commence aujourd’hui, je ne suis pas sûre qu’on serait là aujourd’hui parce que ça a fait cet élan.
Et la mobilisation citoyenne, de manière générale, demande une grosse communication pour pouvoir mobiliser les gens, concrètement, les faire connaître l’initiative.
Et donc, heureusement que cette émission-là nous a le relier.
Et d’ailleurs, ça a participé à prendre la décision de dire qu’il faut qu’on continue parce qu’on a eu tellement de sollicitations après qu’on s’est dit qu’on ne peut pas s’arrêter là, que ce n’est pas possible.
Alors, ça commence aujourd’hui une émission de télévision en France.
Alors, comme souvent, c’est des associations secrets.
Alors là, tu vas parler de l’élan.
C’est aussi qu’elles viennent combler un manque.
Comment fonctionne habituellement l’accueil des personnes victimes de violences conjugales ou intrafamiliales qui cherchent à quitter leur logement?
Ce qui est le premier pas vers l’avenir dont tu nous parlais tout à l’heure.
Oui, pour nous, la mise en sécurité, elle est nécessaire.
Alors, on aimerait beaucoup, comme tout le monde, que ce soit l’agresseur qui parte du logement.
Ça, ce serait l’idéal.
Mais on se rend compte dans les faits que c’est difficile à mettre en place.
Enfin, on ne peut pas toujours le mettre en place.
Et donc, il y a besoin de cette mise en sécurité, qui est le premier pas vers la reconstruction, qui est vraiment nécessaire pour au moins faire des démarches, à essayer de même juste d’avoir un moment de répit, qui est très important, parfois pour retrouver son logement et que l’agresseur parte.
Donc, ça peut être pour quelques jours.
Mais voilà, ce moment-là, il est très important.
Il est très important aussi pour pas qu’il y ait un retour chez l’agresseur.
Donc, en fait, la prise en charge est très importante quand on sort des violences.
Parce qu’il y a des femmes, parfois, où la prise en charge n’est pas forcément la bonne, adaptée.
Et donc, le retour à domicile avec son agresseur, elle lui semble moins pire, vous imaginez.
Moins pire que l’hébergement dans lequel elle est.
Donc, il y a vraiment cette notion-là à avoir en tête.
Donc aujourd’hui, comment ça fonctionne?
On a le 115, tout simplement.
On a des associations aussi, des assistantes sociales qui peuvent qu’on est liées en particulier avec l’hébergement d’urgence.
Mais on va dire des particuliers peuvent appeler le 115 pour pouvoir être dans un centre d’hébergement d’urgence dans un premier temps.
Et ce centre d’hébergement d’urgence, parfois il est pour tout public, je dirais, en situation de mal logement.
Et parfois, il y a 10 000 places dédiées à peu près en France pour les femmes victimes de violences.
Donc c’est un peu la roulette.
On peut tomber très très bien avec un super accompagnement.
Comme parfois, il y a des conventions avec les hôtels notamment.
L’État a conventionné avec des hôtels.
Ça représente à peu près 50 000 nuitées par jour en France quand même, les hébergements d’urgence en hôtel.
Et parfois, on peut mal tomber.
Alors il n’y a pas du tout une notion de, je sais pas, de remplacer le centre d’hébergement.
Évidemment que non.
Ou de taper dessus.
Pas du tout.
C’est complémentaire.
Mais voilà, ça dépend aussi du type de public.
Ça dépend de la situation à l’origine.
Ça dépend du ressenti de la personne.
C’est bien d’avoir plein de solutions différentes pour adapter.
Dans le cas des violences conjugales, la fuite, c’est, je peux dire, du foyer.
Même si elle est regrettable, comme tu le disais, ça devrait être l’inverse.
C’est un moment particulièrement dangereux, particulièrement critique.
Alors, évidemment, c’est facile à dire derrière un micro.
Mais lorsque c’est possible, il vaut mieux essayer d’avoir un plan en amont.
Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui sont concernées et qui nous écouteraient et qui, donc, pourraient avoir besoin d’avoir recours à vos actions?
Oui, c’est une très bonne question parce que c’est toujours difficile.
Il y a un maillage très important d’associations en France pour les familles de teams de violence.
En revanche, je ne sais pas toujours vers qui se tourner.
Et est-ce qu’on se tourne d’abord vers la partie hébergement ou le suivi?
Moi, ce que je donnerais comme conseil, c’est déjà de ne pas se retrouver dans cette situation de critique de partir quand l’agresseur est là.
Ça, c’est super important de ne pas le faire, de ne pas quitter la personne frontalement, en fait, plutôt de préparer discrètement un départ, qu’il soit dans des conditions les plus optimales possibles, c’est-à-dire quand l’agresseur n’est pas là.
Et du coup, ça peut être bien d’aller voir déjà une association de proximité.
Donc, il y a un site qui les référence, ce qui s’appelle Arrêtons les violences.gouv.fr, qui du coup recense géographiquement les associations.
Donc, c’est bien d’avoir un premier rendez-vous, de pouvoir parler, de pouvoir préparer les choses.
Alors là, je parle dans une condition, il n’y a pas un danger immédiat.
Je parle aussi d’un danger immédiat, il faut appeler la police, évidemment.
Ça, c’est le premier point.
Il y a le 3919 aussi qui peut aider à préparer, qui est une écoute 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, qui est très important ici.
Mais voilà, préparer un petit peu les choses sans pour autant partir frontalement devant l’agresseur.
Parce que là, on peut avoir, même sur des situations, il n’y a pas eu de violence physique, mais seulement psychologique.
Il peut y avoir quand même des violences physiques à ce moment-là et ça peut devenir très grave.
Donc ne pas se mettre en danger, surtout.
Rassemblez un maximum d’affaires, les papiers, tous les éléments et puis rassemblez l’épreuve.
Ça me semble important.
Donc, je conseille notamment Mémos de vie qui a été développé par France Victime, qui est en fait une plateforme numérique où on peut déposer des preuves.
C’est sécurisé, c’est fait exprès et on peut déposer des preuves, que ce soit des captures d’écran, des mots du médecin, le dépôt de plainte, tous les éléments qui peuvent aider après dans le parcours, d’ailleurs en amont du dépôt de plainte quand il n’y en a pas eu.
Enfin, c’est important de garder ces preuves-là.
Et puis après, vous pouvez contacter aussi un abri qui sauve des vies.
On a un numéro de permanence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, qui est disponible sur notre site Internet.
Donc il y a des moyens, enfin, il y a beaucoup de gens pour aider.
Après, c’est comment je les identifie.
Donc, arretonslesviolences.gouv.fr qui est un super site pour ça.
Et puis, voilà, préparez un peu en amont.
Après, ils ont des réseaux.
Toutes les assos ont des bons réseaux pour vous aider.
Merci beaucoup.
Je pense que c’était un affaire importante de le rappeler.
On mettra dans la description de cet épisode tous les liens, toutes les informations que tu as évoquées.
Je reviens au sujet de ton association, Un abri qui sauve des vies.
On va voir un peu les détails à présent.
Alors, les bénévoles qui mettent à disposition leur logement, parce que c’est une mise à disposition gratuite de leur logement, vous les appelez des abritants.
Alors qui peut devenir un ou une abritante?
Pour devenir un ou une abritante, il suffit de s’inscrire sur le site Internet.
Mais ce qui est important, du coup, en amont, c’est d’avoir un endroit calme, meublé.
Il faut qu’il y ait quand même le minimum pour vivre.
Quand c’est un logement vacant, je parle.
Sinon, ça peut être une chambre, dans un appartement, une maison.
Pour quelques nuits seulement, ça peut être aussi un canapé dans une pièce à vivre.
Alors c’est un peu moins d’intimité.
Donc c’est pour des durées très courtes, mais ça peut quand même servir.
Et donc après, il suffit de s’inscrire sur le site Internet qui n’engage à rien quand vous vous inscrivez.
Ça permet après d’avoir un lien, de prendre contact, de répondre à vos questions, de vérifier les choses avec vous si le cadre est ok.
Donc après, on fait une vérification de pièces d’identité.
Il y a une signature d’un contrat de confidentialité qui se fait très, très facilement en ligne, qui permet de…
Enfin, c’est simplement pour éviter que l’adresse, enfin que la divulgation d’informations, l’idée c’est de ne pas créer sur tous les toits que vous avez telle personne chez vous.
À ce moment-là, si l’agresseur l’apprend par le bouche-à-oreille, c’est pas terrible.
Voilà, c’est des choses comme ça qu’on met en place.
On met en place en fait tout le cadre juridique qui est important et tout le suivi aussi de l’hébergement, parce qu’il suffit pas de mettre en relation et dire ben voilà, vous allez avoir telle personne chez vous.
Ça ne se passe pas comme ça, évidemment.
Ce n’est pas…
Il y a des étapes et puis surtout, on fait un suivi.
On ne vous laisse pas tout seul face à votre engagement.
Oui, parce que la question de la confiance, encore plus lorsqu’il est question de logement et dans ces sujets, est importante.
Alors comment vous vérifiez, j’allais dire, la fiabilité des abritants?
Alors, c’est par déjà le premier appel qui permet de vérifier les motivations.
Alors, les motivations, je vous rassure, on n’a pas eu des choses glauques.
Donc, vérification de motivation, c’est voir si la personne, elle comprend bien dans quoi elle s’engage, enfin sur quoi elle s’inscrit.
C’est-à-dire, on n’est pas…
Ce n’est pas une aide ménagère.
Je cite ça parce qu’on a eu l’exemple de temps en temps.
Ce n’est pas une aide ménagère pour chez vous.
Ce n’est pas du tout ça.
C’est vraiment accueillir avec bienveillance une personne qui est victime de violence, pouvoir lui donner un cadre sain.
Et puis, ce n’est pas d’accompagnement psychologique ou social derrière.
Ce n’est pas du tout ça qu’on demande aux abritants.
C’est vraiment accueillir avec bienveillance.
Donc, on vérifie ça.
Et puis après, la pièce d’identité, c’est une vérification qui se fait en visioconférence, qui permet aussi de voir la personne, d’avoir un petit échange, voilà.
Donc, c’est à la fois assez simple parce qu’on ne voulait pas rajouter un administratif trop important, mais assez sécurisé pour qu’on soit sûr des motivations et de ce qui va se passer par la suite.
Donc voilà, pour le coup, ce cadre-là, pour l’instant, est suffisant et permet quand même de voir un minimum la personne.
Il n’y a pas une vérification du logement sur place parce que ça demanderait beaucoup d’organisations et des bénévoles partout.
Et puis, du coup, on est quand même sur des situations d’urgence majoritairement, donc on ne pourrait pas le faire systématiquement.
Et puis, il n’y a pas un besoin particulier là-dessus.
Enfin, on a fait 130 hébergements d’urgence.
On sait maintenant quelles sont les priorités.
Évidemment, les personnes abritées sont à même de juger aussi par elles-mêmes.
Il y a une convention qui a signé un contrat sur place, un petit peu comme quand on prend un logement.
Y a-t-il des conditions à respecter afin de bénéficier de ces abris?
Il faut être majeur?
Alors oui, effectivement, il faut être majeur.
On peut accueillir une femme avec ses enfants, par exemple.
Il n’y a pas de soucis.
En revanche, un mineur seul, ce n’est pas possible pour des questions d’assurance.
Une personne qui serait en situation irrégulière sur le territoire ne pourrait pas aussi être abritée pour des raisons également d’assurance.
Alors, les personnes étrangères, il n’y a pas de soucis, évidemment, tant qu’elles sont en situation régulière.
Après, on va éviter tout ce qui est trouble psychiatrique qu’il pourrait mettre en danger ou se mettre même en danger soi-même.
Les troubles, enfin, tout ce qui est alcoolémie et puis tout ce qui est drogue aussi, on évite pour des raisons de sécurité.
Voilà, c’est normal.
Donc, on a quand même des prérequis assez évidents, basiques, je dirais, parce que pour que l’hébergement se passe bien.
Et après, le suivi permet aussi d’identifier des choses.
Enfin, le fait qu’à la fois, on suit la personne, l’abrité et l’abritant, ça permet quand même de bien identifier s’il y a des problématiques, sachant qu’on est sur des hébergements moyenne court de 15 jours.
Donc, c’est quand même, c’est relativement court.
Ça permet, enfin, on ne veut pas laisser les gens pendant des mois et des mois chez quelqu’un, c’est absolument pas confortable pour personne.
Ce n’est pas le but.
Le but, c’est qu’elle retrouve aussi sa vie.
Alors, je dis, elle, on est aussi sur des personnes, on est aussi sur des hommes qui sont victimes de violence, en très petite minorité.
Mais on a voulu être universaliste parce qu’on a aussi, parfois, des violences intrafamiliales, où c’est une personne LGBT, un homme LGBT qui va être victime de violence, parce qu’il y a une orientation sexuelle qui n’est pas acceptée par la famille.
Et donc, voilà, on a obtenu aussi d’être très universaliste là-dessus, et de ne pas rester que sur des femmes victimes de violence, parce qu’il y a des hommes aussi.
Un accueil inconditionnel, même s’il y a des prérequis, évidemment.
Alors, l’association a déjà un impact important dans le monde réel, même si on a parlé de numérique et de mise en relation à distance.
Vous avez publié votre bilan d’impact.
Alors, quels sont les grands chiffres à retenir?
C’est surtout qu’en 2022, on a fait quasi trois fois plus d’évergement qu’en 2021.
Parce qu’on y allait aussi petit à petit.
L’idée, c’était de tester, d’expérimenter le modèle.
Aujourd’hui, on est vraiment dans une phase de développement, parce qu’on a fait le tour de la question et encore des éléments à travailler.
Mais globalement, le cadre, il est là et l’expertise, elle est là.
Donc maintenant, on est plus dans une phase de développement.
Après, sur les chiffres, ce qui est important, c’est qu’il n’y a pas de retour à domicile ou très peu, plutôt sur du logement vacant.
Mais nous, en tout cas, quand il y a une cohabitation, il n’y a pas de retour à domicile chez l’agresseur.
Je vous parlais au tout début de l’encadrement et le fait de suivre la personne.
Parce qu’on dit souvent, j’ai eu la discussion récemment avec une présidente d’association, on dit souvent, il faut sept fois, il faut sept aller-retours entre l’agresseur et la sortie des violences pour que la personne prenne sa décision et qu’elle parte réellement.
Et ce chiffre, il n’a aucun sens parce que la personne, quand elle est…
Effectivement, la décision de partir est difficile à prendre, mais il n’y a pas de raison qu’il y ait un retour.
En fait, souvent la raison du retour, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans la partie accompagnement.
Et donc, le fait…
On voit les bienfaits de cette cohabitation avec une espèce de famille d’accueil, sans infantiliser, bien sûr, mais ce cadre bienveillant et le fait de ne pas être seul, ça permet quand même d’éviter le retour à domicile parce qu’on se sent soutenu et que les conditions d’accueil sont très bonnes et on n’est pas isolé socialement.
Un logement vacant, par exemple, on le fait parfois, ça dépend aussi des personnes, on identifie aussi les besoins de la personne, un logement vacant, on peut se retrouver très seul aussi.
Il peut y avoir cet effet là, donc il faut faire attention aussi à bien identifier pour qui il y a un besoin.
Sur les hôtels, sur les nuités d’hôtel, c’est pareil, on peut se sentir très très seul.
Sur le centre d’hébergement, on peut se sentir, au contraire, avoir trop de personnes qui sont victimes de violence et être enfermé dans ce statut de victime qui ne devrait pas être un statut du tout.
C’est vraiment un état passager, même s’il y a besoin d’avoir une reconnaissance là-dessus, mais sur le fait qu’il y ait effectivement victimes de violence, mais ce n’est pas quelque chose à vie.
Et donc, il y a ce côté-là.
Alors, ce n’est pas la solution miracle.
On ne vend pas du tout ce côté-là, mais c’est une solution qui, pour certaines personnes, a vraiment des bienfaits très, très importants.
Un abri qui sauve des vies.
Alors, je suis sûre que parmi les personnes qui nous écoutent, certaines se disent, bon, alors, je ne veux pas fournir d’abris, mais comment puis-je aider?
Est-ce qu’il y a d’autres façons d’aider votre association?
Oui, bien sûr.
Alors, déjà en parler, j’irai en parler.
Nous suivons sur les réseaux sociaux pour pouvoir partager nos publications.
On fait souvent des publications de recherche d’hébergement quand on a des besoins avec notre base de données.
Parce qu’il faut savoir que les abritants sont libres de dire non, évidemment, quand ils sont inscrits et qu’on les appelle.
S’ils ne sont pas disponibles, ils n’ont même pas besoin de se justifier du fait de ne pas être disponible.
C’est normal.
On est très souple là-dessus.
Et d’ailleurs, pendant l’hébergement, s’il y a une contrainte familiale ou quelque chose qui arrive pendant l’hébergement, que la personne s’est engagée pendant 15 jours et dit mais finalement, là au bout de trois jours, je suis désolée.
Alors, ça arrive très peu, mais je suis désolée, j’ai un truc qui me tombe dessus, je ne peux pas garder la personne.
On trouve une solution.
Il y a vraiment un côté souplesse.
Et on est là avec les abritants aussi, tout autant qu’avec les personnes victimes de violence.
Il y a aussi la possibilité d’être bénévole dans l’association, parce qu’on distingue le bénévole abritant qui va être vraiment là pour héberger, et qu’on distingue des bénévoles qui participent au fonctionnement de l’association.
Donc, il y a le côté aide aux victimes.
Donc, je vais aider des personnes victimes avec évidemment une formation en amont.
Je vais tenir la permanence téléphonique quand j’ai le temps.
Il y a le côté, je vais organiser les hébergements d’urgence.
Donc, je vais être en lien avec les abritants.
On a des besoins aussi sur la communication.
Enfin, vraiment, il y a plein de choses à faire dans l’association.
Et d’autant plus, à l’arrivée des Jeux Olympiques, j’en parle aussi en un gros projet qu’on va annoncer bientôt sur les Jeux Olympiques.
Parce qu’on se fait contacter par des associations, par des mairies, par plein de personnes dans l’aide aux victimes qui nous disent oulalalala, on va avoir un vrai sujet parce que les conventions entre les hôtels et l’État sont arrêtées parce que les hôtels reviennent à leur première activité, c’est-à-dire le tourisme, donc on va avoir beaucoup moins de place.
On a déjà perdu 5000 places, là, donc c’est énorme.
Déjà que les hébergements sont saturés, voilà.
Et donc ils se retournent vers nous en disant vous êtes sans doute une des solutions et qu’il faut qu’on est en tête pour pouvoir faire le lien avec les personnes victimes de violence.
Et donc ils se retournent vers nous en disant vous êtes sans doute une des solutions et qu’il faut qu’on est en tête pour pouvoir faire le lien avec les personnes victimes de violence.
Et donc on a un gros projet qui ne comprend pas que ça, mais qui comprend une protection globale des familles victimes de violence.
Et donc on en parlera, je le tease ici, mais on en parlera bientôt.
J’imagine aussi que vous faites appel à la solidarité ?
Oui, ça fait que je ne parle pas de dons.
Mais oui, il y a des dons aussi sur notre site Internet.
On peut faire des dons.
On a été super complets.
Merci pour tous ces détails.
Et donc pour cette action qu’il y a entreprise, on ne l’a pas dit si explicitement, mais partout sur le territoire français.
On est national.
Alors plutôt franque métropolitaine dans un premier temps, on a pour l’instant, les Outre-mer demandent aussi une attention particulière et un réseau particulier qu’on n’a pas aujourd’hui, mais on cherchera à se développer à un moment donné en Outre-mer aussi.
Et on crée des antennes régionales.
D’ailleurs, c’est notre stratégie de développement aujourd’hui.
On est national, mais on va créer des antennes régionales.
Et l’Île-de-France en premier lieu, parce que ça représente la moitié de nos situations aujourd’hui pour pouvoir être au plus près des équipes locales, aussi des équipes d’aide aux victimes locales.
Voilà, un réseau et un appui qui sauve des vies.
Alors, je le dis parce qu’on a été mis en relation grâce à cette émission par un autre réseau, The Sorority, une application gratuite d’alerte et d’entraide entre femmes et personnes issues de minorités de genre dont on a parlé dans Soluble(s).
Donc, vous pouvez remonter un peu les épisodes de ce podcast et avoir d’autres informations dessus.
Et puis, toutes les informations qu’on a évoquées au long de l’émission, je vous mettrai les liens dans la description de l’épisode parce que il faut être très pragmatique et concret face à ce sujet.
Merci beaucoup d’être passée dans Soluble(s).
Merci à toi.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet.
csoluble.media
À bientôt !
Écoutez l’épisode complet. (Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Le site Internet de l’association “Un abri qui sauve des vies”
- La ligne d’écoute de l’association : 09 77 42 59 20 (tous les jours – 24h/24)
- Un abri qui sauve des vies – Sur Instagram
D’AUTRES CONTACTS CITÉS DANS L’ÉMISSION :
- Le numéro de Police secours en France : 17 ou 112 (depuis un mobile)
- Le numéro de téléphone du service public : le 115 pour un hébergement d’urgence en France
- “Violence femmes info”, le numéro vert national : 3919
- Le site du service public : arretonslesviolences.gouv.fr
- Mémo de Vie, la plateforme gratuite et sécurisée qui accompagne les victimes de violences ainsi que leurs proches témoins. Elle permet de sauvegarder en toute discrétion et sécurité les documents officiels, photos, vidéos, enregistrements audios utiles pour des démarches.
memo-de-vie.org
TIMECODES
00:00 Introduction
01:00 Le parcours d’une jeune engagée
02:18 Le principe de l’hébergement citoyen
06:47 La mise en sécurité est nécessaire, un premier pas vers la reconstruction
07:56 Le 115 et le fonctionnement de l’hébergement d’urgence public en France
09:52 Des conseils en cas de besoin
13:17 Qui peut devenir un.e abritant.e ?
17:06 Qui peut être abrité.e ?
19:26 Les accueils ont triplé en 2022
22:09 Peut-on aider autrement ?
23:46 Les JO en France vont impacter les places d’hébergement
26:11 Merci à Charlyne Péculier !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
Ecouter aussi
The Sorority, l’appli d’entraide pour se protéger contre les violences sexuelles
Ludovic Franceschet, éboueur et star de la sensibilisation sur TikTok