[TRANSCRIPTION] Comment aider les “gilets orange” des Banques Alimentaires
C’est la couleur de la solidarité. Depuis 40 ans, les “gilets orange” des Banques Alimentaires luttent contre la précarité alimentaire. Le dernier week-end de novembre, cette association organise sa grande collecte dans les magasins de distribution alimentaire français.
Écouter plus tardUn rendez-vous annuel avec la générosité des consommateurs, indispensable pour le bon fonctionnement de l’aide alimentaire, fragilisé par l’inflation.
Pour Soluble(s), Laurence Champier, directrice générale de la fédération française des banques alimentaires, détaille l’enjeu de cette opération. Une collecte qui se déroule dans un contexte de forte hausse des prix et d’augmentation du nombre de personnes en situation de pauvreté en 2023.
Transcription (automatisée)
Article source : Comment aider les “gilets orange” des Banques Alimentaires
Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je veux parler d’un vaste réseau de solidarité qui lutte contre la pauvreté et pour que chacun mange à sa faim en France et depuis 40 ans.
Bonjour Laurence Champier.
Bonjour.
Tu es la directrice générale de la Fédération des Banques Alimentaires.
On va parler de votre action, de qui peut y contribuer et comment.
On verra aussi à qui elle s’adresse et tu nous diras quelle est la situation sur le front de la lutte contre la précarité en cette fin d’année 2023 en France.
Mais d’abord, vous le savez, je me montre toujours curieux à propos du parcours de mes invités.
Laurence, que faisais-tu avant d’intégrer la Banque Alimentaire?
Alors, il y a 13 ans, en fait, je suis rentrée comme bénévole à la Fédération française des Banques Alimentaires après un parcours dans la communication.
Depuis de nombreuses années, je travaillais dans l’agroalimentaire et des agences de communication liées à cet univers-là.
C’est plutôt spécialisé en com de crise.
Et puis, à un moment donné, je me suis dit que j’allais faire une pause et je suis rentrée comme bénévole il y a 13 ans.
J’ai monté le service communication et partenariat à la Fédération.
Et il y a sept ans, le conseil d’administration m’a demandé si je voulais reprendre la direction générale.
Et c’est vrai que ça allie à la fois à ce que je sais faire, c’est-à-dire communiquer, valoriser, et puis dans un univers autour de l’alimentation.
Et ça, c’est un peu le fil rouge de toute ma carrière professionnelle.
Donc, aujourd’hui, ça peut être un autre sens, mais en tout cas, ça a tout son sens dans mon parcours.
Une fonction qui a tout son sens, c’est beaucoup de sens.
On va le voir tout en détail, tout au long de cet épisode.
J’en viens donc à l’actualité qui nous réunit.
Alors, lorsqu’on dit banques alimentaires, les Français qui nous écoutent doivent non plus à se représenter une couleur.
La couleur orange, c’est celle des Gilets que revêtent les bénévoles qui sont sur le terrain.
Vous êtes particulièrement visible chaque fin novembre dans les supermarchés, dans les magasins alimentaires.
Parle-nous de l’importance pour vous de la grande Collecte Nationale qui, en 2023, a lieu les 24, 25 et 26 novembre.
La première chose, c’est que cette Collecte Nationale, c’est avant tout un moment de solidarité.
C’est un moment de citoyenneté, de partage.
Et ça, ça existe depuis près de 40 ans.
Quasiment dès la création des banques alimentaires, on a créé une collecte auprès des citoyens.
Ça, c’est la première chose.
La deuxième chose, c’est que ça représente 10 % de nos approvisionnements.
Donc, c’est à peu près entre 20 et 22 millions de repas chaque année qui sont collectés en trois jours.
Donc, c’est une formidable machine logistique, solidaire.
Et puis, la dernière chose, c’est aussi un grand moment de mobilisation puisqu’on passe de 7000 bénévoles au quotidien, qui font marcher la machine de solidarité contre la précarité à 110 000 bénévoles.
Effectivement, à rebord notre fameux Gilet Orange, alors que je ne le porte pas aujourd’hui, mais disons que la couleur orange, en fait, elle symbolise à la fois beaucoup de guetter, elle permet de nous voir.
Et ça, c’est la communicante qui parle.
On nous repère dans un magasin avec nos Gilets Orange.
Et c’est aussi le symbole aujourd’hui vraiment de mobilisation et de solidarité et d’engagement par énormément d’acteurs, que ce soit au moment de la collecte, des familles, des associations, des entreprises.
Et c’est un peu ce fil qui nous relie, ce fameux Gilet Orange est une marque de fabrique et en même temps un signe vraiment distinctif et de cohésion.
Donc, voilà, on le voit au bord des routes, on le voit parfois sur les chantiers, mais on le voit surtout dans la solidarité.
Et aujourd’hui, d’ailleurs, on appelle nos bénévoles les Gilets Orange.
C’est-à-dire toute la place qu’il a pris, ce Gilet qui n’est pas trop joli en soi, mais qui rend plein de service.
Donc, pour faire l’analogie, celui de la sécurité routière.
C’est vrai.
Alors, les Gilets Orange, des Gilets la couleur de la générosité.
Pour le dernier week-end de novembre, on va aller sur les détails de cette collecte dans un instant.
Mais pour bien comprendre la suite, je voudrais en savoir plus sur les missions de la Banque Alimentaire ou des Banques Alimentaires, comme son nom l’indique, vous jouez un rôle de collecte, de stockage, à qui sont destinés les produits que vous recevez en dons.
Alors, depuis 40 ans, je le disais tout à l’heure, les Banques Alimentaires ont été créées par des associations et pour des associations.
Donc, on redistribue tout ce qu’on va collecter sur un territoire au niveau national.
Donc, tous ces produits alimentaires qui sont soit retirés des rayons, soit donnés par l’industrie alimentaire ou des producteurs, on va les collecter, effectivement, les ramener dans une banque alimentaire où ils vont être triés, stockés.
Et ensuite, on s’appuie, et ça, c’est très fort, dans notre projet associatif sur le maillage territorial des associations, des acteurs de terrain qui existent déjà.
Donc, on a 6 000 associations aujourd’hui, Centre Communal d’Action Sociale et Épicerie Sociale, qui viennent se servir chez nous.
On est une super plateforme logistique solidaire qui permet à ces associations, en venant s’approvisionner dans une banque alimentaire, de consacrer tout leur temps, toute leur énergie à accompagner les personnes.
Et c’est là où il y a vraiment, je dirais, il y a la complémentarité entre une banque alimentaire sur un territoire et toutes ces associations partenaires.
Donc nous, on est des supers collecteurs, mais pas qu’eux, puisque dans le projet associatif des Banques Alimentaires, il y a le premier, je dirais, volet, lutte contre la précarité alimentaire.
Mais il y a aussi, en France maintenant, quelque chose d’indissociable à l’action que mènent les banques alimentaires, c’est l’accompagnement social.
Et donc on utilise l’alimentation, et c’est ce qui me plaît aussi dans ce projet associatif, comme levier d’inclusion.
Quelqu’un va venir dans une association, dans un CCA, dans une épicerie sociale, pour venir chercher de l’aide alimentaire.
Parce qu’il en a besoin.
Et à ce moment-là, on va lui proposer, on va utiliser ce prétexte du don, ou de la remise de produits alimentaires pour l’accompagner, lui proposer des actions d’accompagnement.
Ça va être sur le retour à l’emploi, sur l’estime de soi, sur la prévention santé.
Donc le rôle des banques alimentaires, c’est avant tout, effectivement, d’aller chercher des produits, de les distribuer aux associations.
Et puis on en parlera peut-être depuis le Covid, plein de nouvelles actions, parce qu’on est un réseau aussi vivant.
Qui suit les enjeux de la société et ses évolutions.
Et donc, voilà, on a fait évoluer notre projet associatif par rapport à notre projet de départ.
Et notamment pour faire de la distribution directe partout où c’est nécessaire.
Et depuis 40 ans, évidemment, la société française a évolué.
Le contexte économique varie au gré de la conjoncture.
Il y a eu deux événements, tu as mentionné le Covid, mais il y a aussi le retour en France de la forte hausse des prix de l’alimentation, l’inflation.
Comme on dit, est-ce que cela renforce immanquablement vos besoins en tant qu’association?
Donc voilà, ça parle, je veux dire, en soi.
Il y a deux effets.
Il y a effectivement l’effet de collatéraux, un peu de la crise Covid, avec des personnes qui sont trouvées en chômage partiel, des autres entrepreneurs qui n’avaient plus de revenus.
Beaucoup d’étudiants en a parlé.
Donc ça, c’est le premier effet de crise dû à la crise sanitaire.
Des parents aussi qui avaient, par exemple, des enfants qui étaient à la cantine et qui se retrouvaient en chômage partiel et plus de cantine pour leurs enfants.
Donc trois repas par jour à faire, avec des revenus qui avaient baissé.
Fin 2021, on est à peu près à 20 % d’augmentation.
Et puis, ensuite est venu l’impact de l’inflation, de la hausse des prix, du conflit ukrainien qui est aussi en toile de fond de cette inflation.
Et là, une explosion des prix qui a amené des gens, quand on parle de précarité, il y a des bénéficiaires, alors où les personnes concernent.
Et voilà, la définition des personnes qui sont accompagnées, en tout cas, diffère.
Mais ce qui est sûr, c’est qu’on a aujourd’hui des personnes qui étaient accompagnées avant le Covid, qui continuent à être accompagnées aujourd’hui.
Et puis, on a ce qu’on appelle le halo.
Ces gens qui sont à la frontière de la précarité et que l’inflation a fait basculer.
Ils nous disent aujourd’hui, on a 63 % des personnes qui viennent chez nous et qui nous disent, en fait, je viens à l’aide alimentaire parce que c’est trop cher dans le commerce.
Ça, c’est la réalité et l’impact de l’inflation.
Après, on a aussi des personnes qui, on le voit, viennent plus souvent.
Donc quand je parlais de 34 % de personnes en plus tout à l’heure, je crois que c’est 9 % en 2022.
On voit vraiment cette évolution, ces 6 % au premier trimestre 2023.
C’est qu’on voit presque l’effet mathématique, en fait, entre l’inflation, la perte d’emploi, des personnes qui étaient déjà accompagnées dans le cadre de l’aide alimentaire, et le recours justement à un besoin d’assistance.
Et c’est ça qui est, je trouve, très frappant, parce que depuis 40 ans, on voit ces épisodes de crise se succéder, avec des échéances plus ou moins courtes.
Mais en 2008, avec la crise des subprimes, on avait connu le même effet, malheureusement, de levier de recours à l’aide alimentaire.
On est passé de 780 000 personnes accompagnées en 2018 à plus de 950 000 en 2020.
Donc, c’est-à-dire qu’il y a vraiment un effet de seuil et de mécanisme presque de besoin d’aide.
Plus de besoin d’aide, donc plus de besoin de dons à collecter pour cette grande opération de collecte qui a lieu ce dernier week-end de novembre.
Alors, tu nous parlais de cette contrainte budgétaire qui pèse sur tout le monde, sur les donateurs aussi, immanquablement.
Aurais-tu peut-être des conseils à donner à quelqu’un qui voudrait dépenser la même somme que l’an passé, par exemple, si elle doit faire des choix dans les régions pour continuer à donner?
Est-ce qu’on peut tenir compte justement de ce contexte pour faire les dons les plus utiles?
Alors, je crois qu’en fait, il y a deux gestes de donateurs.
Et le premier, c’est le geste, je dirais, utile.
Effectivement, et donc là, on continue à demander des produits.
Ils sont pour nous des fonds de placard.
Donc, on ne prend pas de produits frais.
Je pense que c’est important de le dire.
Pendant la Collecte Nationale, c’est vraiment des produits secs.
Ça va être des produits avec des dates longues.
Je pense qu’effectivement, le réflexe, ça pourrait être de dire, avant, je donnais une boîte de conserve et aujourd’hui, avec le prix des pâtes, par exemple, je vais donner plutôt deux paquets de pâtes.
Bah non, il faut continuer à nous donner des conserves.
Il faut continuer à nous donner des plaques cuisinées.
Il faut continuer à donner des produits bébés parce qu’on a une demande très forte.
On a beaucoup de familles monoparentales aujourd’hui et de plus en plus de bébés en situation de précarité.
C’est 136 000 enfants qui sont accompagnés par le réseau chaque année.
Donc, je veux dire, il faut continuer à donner et ne rien changer.
Peut-être donner moins, mais donner, en fait.
Et ça, je pense qu’il n’y a pas de petit don.
Et c’est vrai qu’on peut avoir ce réflexe de se dire, bah cette année, je ne peux pas.
Et donc, ça, c’est vraiment un appel que je lance.
Et même si vous donnez un tout petit peu moins que ce que vous pouviez donner avant, continuez à donner parce que nous, c’est derrière l’assurance qu’on va pouvoir aussi continuer nos missions.
Et puis, il y a le deuxième geste de don.
C’est celui qui consiste à dire, et que moi, j’aime beaucoup, donnez-nous aussi ce qui vous ferait plaisir de recevoir.
Voilà, parce qu’on demande aussi parfois des produits plaisir.
Et comme le café, comme le chocolat, comme des gâteaux, voilà, comme des choses qui peuvent faire plaisir.
Et ça, il ne faut pas, quand on donne, en fait, il ne faut pas toujours donner utile.
Voilà, il faut…
Moi, je pense que c’est important, quand on est en situation de précarité, quand on va dans une asso, d’avoir aussi ces petits plaisirs qu’on ne peut pas forcément s’offrir, offrir à ses enfants.
Et ce n’est pas parce qu’ils sont dans les produits de première nécessité et qu’ils ne sont pas inscrits comme tels, qu’on ne faut pas les donner.
Voilà, j’aime bien ces deux façons de faire des dons.
Voilà, de toute façon, évidemment, chaque don est un don important et aussi un don de son cœur quelque part, un élan de générosité.
D’ailleurs, on parle de produits et d’argent parce que c’est important, précisément dans ce temps d’actualité.
Mais les citoyens, les particuliers peuvent vous aider autrement que par des dons physiques.
Quels sont les autres moyens d’aider les banques alimentaires?
On peut donner de son temps?
Alors, on peut donner de son temps.
C’est vrai qu’on est, je dirais, une grande organisation de solidarité qui est basée sur le bénévolat.
Donc, je disais tout à l’heure, 7 000 bénévoles au quotidien.
Les banques alimentaires, ce n’est pas que la collecte.
C’est aussi une action tout au long de l’année.
Donc, c’est important qu’on puisse s’investir et s’engager.
Il y a 79 banques alimentaires partout sur le territoire, y compris dans les Outre-mer, avec plein de missions différentes.
On a plus de 7 000 missions aujourd’hui à proposer.
Donc, chacun y trouvera son compte en fonction de ses envies, de son degré d’engagement et puis de son territoire.
Ça, c’est la première chose.
La deuxième chose, c’est que je le disais tout à l’heure, on s’adapte.
Et aujourd’hui, on voit bien que, par exemple, la grande distribution voit une attrition de personnes dans les magasins.
Effectivement, avec la crise de l’inflation, il y a parfois moins de clients où ils dépensent moins et où ils dépensent autrement.
Et donc, on a lancé, pendant la crise sanitaire, monpanysolidaire.org, qui, en fait, est la collecte des banques alimentaires, mais dématérialisée.
Et donc là, le donateur va retrouver un caddie avec des paniers type.
Et il peut faire un petit don, il peut faire un bon moyen, il peut faire un don plus conséquent selon ses moyens financiers, mais qui correspond toujours à une typologie de produit.
Ce qui est important de savoir, c’est quand on donne une banque alimentaire, c’est vraiment la promesse donateur qui prime.
Donc, si on achète virtuellement sur monpanysolidaire un panier pour les étudiants, nous, derrière, on va aller acheter des produits et on va les redistribuer à des associations étudiantes et de proximité.
Et puis, la troisième manière de nous soutenir c’est des dons financiers, je dirais, plus classiques, là aussi, tout au long de l’année, pour pouvoir soutenir plus globalement l’action des banques alimentaires.
Le grand public, le CPO, tu y faisais référence tout à l’heure, mais dans vos missions, il y a le sauvetage des denrées alimentaires.
C’est d’ailleurs cette idée qui est venue se greffer à cet élan de solidarité il y a 40 ans et donc de venir raccorder quelque part le monde de la grande distribution avec celui de la solidarité.
Tu disais que les particuliers lors des grandes collectes, cela représente 10 % de l’approvisionnement de votre banque alimentaire.
Alors, il y a 90 autres pour cent.
Est-ce que tu peux brièvement nous en parler?
Qui sont les autres donateurs?
Alors, effectivement, les banques alimentaires étaient extrêmement en avance sur leur temps puisqu’en 1984, quand on a été créé, effectivement, l’idée assez géniale, c’était de se dire d’un côté qu’il y a du gaspillage alimentaire, de l’autre côté, il y a des personnes en situation de précarité.
Comment on fait pour que ces deux mondes, en fait, se rejoignent et donner un peu de sens à toute cette surproduction?
Et donc aujourd’hui, on a des donateurs qui sont donc la grande distribution des producteurs agricoles et puis des industriels agroalimentaires ou des coopératives qui nous donnent des produits.
Alors, il y a des produits en fin de vie, effectivement, qui sont retirés des rayons aujourd’hui ou qui ont des problèmes d’étiquetage, ça peut arriver, ou des problèmes de recette, trop de sel, un peu trop de sucre.
Et donc, tous ces produits, plutôt que de les jeter, ils sont de grande qualité.
C’est des produits que toi, au moins, on peut acheter dans la grande distribution.
Et bien, les entreprises font le choix de nous les donner.
Ça, c’est à peu près, je dirais, 60 % de nos approvisionnements aujourd’hui.
Si je grossis le trait, entre 50 et 60 % en moyenne nationale.
Ensuite, il y a la collecte.
Donc là, ce n’est pas de la lutte contre le gaspillage.
Et puis, il y a des fonds européens et des crédits nationaux, des subventions nationales données par l’État français pour soutenir nos actions.
Donc, on a trois grands pôles.
Si on regarde plus finement après sur les…
Je ne sais pas s’il est tout à l’heure, mais on a distribué l’équivalent de 124 millions de repas l’année dernière.
Donc, c’est évidemment colossal.
75 % sont issus du gaspillage alimentaire.
Voilà, c’est à peu près…
Mais selon les années, selon les territoires.
Donc, c’est très difficile.
Ce qu’on voit, c’est que la lutte contre le gaspillage, c’est devenu un enjeu aujourd’hui, un enjeu de société, un enjeu aussi d’entreprise.
Et que donc, on est obligé, on en parlait tout à l’heure en préambule, mais il y a de plus en plus d’acteurs qui prennent conscience que la lutte contre le gaspillage est incontournable.
Mais du coup, il y a de plus en plus d’acteurs associatifs.
Il y a parfois de jeunes startups qui sont arrivés aussi sur le marché de la lutte contre le gaspillage.
Et donc, on est obligé d’aller chercher des ressources d’approvisionnement complémentaires.
Et donc, depuis la crise du Covid, on a commencé à acheter des produits qu’on n’a plus par la lutte contre le gaspillage.
Alors, les Français connaissent très bien les restaurants du cœur, les restos du cœur.
Vous êtes dans cette grande famille de solidarité.
Vous n’êtes pas en concurrence.
Mais je voulais justement parler de cette organisation de la distribution de l’aide alimentaire en France.
Donc, pour que les gens l’ont compris en nous écoutant, on ne vient pas à la banque alimentaire pour récupérer des paniers.
On passe par l’intermédiaire d’associations.
Qui sont les associations dans votre réseau?
Alors, 6000 associations, CCS, Épiceries Sociales.
Sur ces 6000 associations, enfin partenaires, on a à peu près 3000 associations ou les distributions qui sont adossées à des grands réseaux.
Et quand on parle de grands réseaux, c’est la Croix-Rouge française, ça va être Saint Vincent de Pôle, ça va être les Centres Communaux d’Action Sociales, on en a à peu près 1400, on a beaucoup d’épiceries sociales.
Et donc, par exemple, des épiceries sociales, des phages, donc ça, c’est les épiceries sociales pour les étudiants.
Ça, c’est des grands réseaux.
Et puis après, on a 3000 partenaires qui sont des associations indépendantes.
Et donc là, c’est des collectifs de citoyens qui se sont montés ou une expérimentation locale au départ, une initiative qui, en fait, s’est structurée et devenue une association.
Donc, on a vraiment aujourd’hui cet effet de levier dont je parlais tout à l’heure.
Quand on donne une banque alimentaire, on donne après, on a un effet comme ça des multiplicateurs qui est énorme puisque, par exemple, pour prendre la Banque de Paris et l’Île de France, vous donnez à la Banque Alimentaire de Paris et l’Île de France.
Mais après, c’est 350 associations qui maillent tout le territoire francilien.
Et si on regarde plus finement, après, ce sont quelques millions de personnes qui sont accompagnées.
Donc, on a vraiment cet effet de pyramide et de ruissellement qui est extrêmement important dans notre organisation et qui, effectivement, fait qu’on aide des petites associations et jusqu’aux plus grands réseaux.
Et donc, on répond, tu l’as dit tout à l’heure, comment on vient aux Banques Alimentaires?
On vient parce qu’on a été envoyé par un travailleur social dans une association.
Et ça, c’est important parce que sur la crédibilité aussi de nos missions, en France, on a l’accueil inconditionnel.
On a besoin d’aide, on trouvera toujours une porte ouverte.
Ça, c’est important.
Mais après cet accueil inconditionnel, il faut travailler sur l’accompagnement pour pas que la pauvreté perdure.
Et donc, comment on travaille comme ça?
Et bien, on travaille avec des associations, des travailleurs sociaux.
Et donc, nous, encore une fois, on leur permet de fournir des denrées alimentaires et des produits non alimentaires.
Et les assos, elles ont toute l’énergie, tout le temps nécessaire pour accompagner les personnes.
Je mets toutes les informations pratiques qu’on a citées dans cet épisode en descriptif de l’émission et notamment le site Internet des Banques Alimentaires, évidemment.
Et puis, vous trouverez aussi une rubrique J’ai besoin d’aide.
Donc, pour les personnes qui nous écoutent et qui auraient besoin d’aide, d’ailleurs toutes les informations dessus.
Mais si vous n’avez pas le temps, il y a deux choses à savoir.
Tapez à la porte d’association, bien sûr, mais aussi recourir à des assistantes sociales.
Exactement ça, je pense qu’aujourd’hui, on a la chance d’avoir un maillage territorial de l’associatif extrêmement fort.
Beaucoup de personnes engagées et qui sont prêtes à tendre évidemment la main, à faire un sourire.
Je pense que le principal atout et la principale qualité qu’on peut avoir, c’est de tendre la main aux personnes qui en ont besoin et surtout de les accompagner sur le chemin de la reconstruction.
Et l’aide alimentaire est vraiment un outil très efficace pour participer à cette reconstruction.
Donc ne pas hésiter.
C’est parfois pas facile de passer la porte du Nassau, d’aller demander de l’aide, mais vous trouverez toujours des bénévoles, des salariés engagés.
Et puis j’espère que ça soit des périodes les plus transitoires possibles, même si malheureusement on voit bien que la précarité ne fait qu’augmenter.
Laurence Champier, donc l’ensemble des bénévoles et des banques alimentaires sont là.
Je mets toutes les informations, je le disais, sous le titre de l’épisode.
On vous trouve aussi sur les réseaux sociaux.
Oui, on est sur Instagram, Facebook et LinkedIn.
Et voilà, écoutez, j’espère, si vous m’avez écouté et entendu, on est plein de bonnes volontés qui viennent m’enjoindre.
Et la famille des Gilets Orange est très impatiente de toutes ces bonnes énergies qu’on espère nombreuses.
Laurence, merci d’être passée dans Soluble(s).
Merci beaucoup.
Merci beaucoup à toi.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet soluble.media
A bientôt !
(Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Le site Internet des Banques Alimentaires : https://www.banquealimentaire.org/
- “Mon panier solidaire”, le site web qui permet de participer en ligne https://monpaniersolidaire.banquealimentaire.org/
- La page “Obtenir de l’aide” citée dans l’émission : https://www.banquealimentaire.org/trouver-de-laide
TIMECODES
00:00 Introduction
00:52 Le parcours de Laurence Champier
02:25 La collecte nationale des Banques Alimentaires, un moment de solidarité déterminant
04:37 Le rôle des Banques Alimentaires depuis 40 ans
07:18 Pourquoi les besoins bondissent depuis 2020
10:40 Comment bien donner lors de la collecte nationale ?
13:11 Trois autres façons d’aider
15:45 La lutte contre le gaspillage alimentaire se conjugue avec la solidarité depuis 40 ans
18:35 Où sont distribués les produits ?
21:25 Obtenir de l’aide pour soi
22:23 Merci à Laurence Champier !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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A bientôt,
Simon
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