[TRANSCRIPTION] La PrEP, c’est quoi ce traitement gratuit qui protège du sida ?
Tout rapport sexuel non protégé fait courir un risque. Initialement ciblé vers les personnes qui pratiquent une sexualité sans préservatif, ce traitement préventif est ouvert à toute personne (non porteuse du VIH) sur prescription médicale individualisée.
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Pour Soluble(s), le docteur Radia Djebbar, coordinatrice médicale chez SIS-Association (Sida Info Service) répond à des questions très concrètes et détaille l’intérêt pour les personnes de cette Prophylaxie Pré-Exposition (PreP) qui fait partie de l’arsenal efficace dans la lutte contre le sida.
Dans cet épisode nous rappelons aussi l’importance de l’usage du préservatif dans la lutte contre le VIH et l’ensemble des infections sexuellement transmissibles (IST).
Transcription (automatisée)
Article source : La PrEP, c’est quoi ce traitement gratuit qui protège du sida ?
(Seul le prononcé fait foi)
Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je m’intéresse à un traitement préventif qui a fait ses preuves pour faire obstacle au SIDA.
– Bonjour, Dr Radia Djebbar.
– Bonjour
Tu es une médecin et coordonnatrice de l’équipe d’experts médicaux à SIDA Info Service en France.
On va parler de cette prophylaxie pré-exposition que l’on appelle la PrEP.
Tu nous diras qui est concernée, qui a intérêt à en bénéficier.
Comment l’apprendre et nous parlerons de l’usage du préservatif qui demeure essentiel dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles dont fait partie le VIH, le virus responsable du SIDA qui infecte encore environ 5000 nouvelles personnes chaque année en France.
Mais d’abord, on voudrait en savoir plus sur ton parcours.
Je le disais, tu es médecin.
Comment as-tu décidé de travailler dans le champ de la prévention?
Je suis médecin, je suis pneumologue à l’origine.
Je suis arrivée dans le VIH tout à fait par hasard en 2000.
Et c’est une spécialité qui m’a passionnée.
J’ai laissé tomber ma première spécialité qui était la pneumologie.
Depuis 2000, je suis dans le VIH, dans la lutte contre le VIH et les hépatites.
Dans des services hospitaliers d’abord, avec un petit temps, ainsi d’infoservices en tant que coordinatrice médicale.
Et puis de plus en plus, plus de temps à SIDA Info Service, dont le travail m’a passionnée.
C’est un travail qui est en même temps un travail associatif de lutte contre le VIH.
Et puis un travail qui fut par des experts, en fait, qui sont très informés du VIH.
Ce ne sont pas des bénévoles, ce sont des personnes qui sont formées au VIH.
Donc petit à petit, je suis Sida Info Service à temps plein en tant que coordinatrice médicale.
Et merci de te rendre disponible pour répondre à nos questions.
Alors, on va apprendre le sujet de la PrEP le plus concrètement possible.
D’abord, peux-tu nous dire, qu’est-ce que c’est que cette PrEP?
Ce sont des comprimés?
Actuellement, oui, ce sont des comprimés.
Il y a une possibilité que le traitement par injection soit également utilisé.
Il y a eu l’AMM au niveau européen, mais pas encore au niveau (..).
Donc, actuellement, on est sur la forme PrEP en comprimés.
Il y a un seul médicament qui est composé de deux molécules qui s’appellent le Truvada.
C’est le seul médicament qui a eu une autorisation pour être utilisé dans la PrEP.
Actuellement, il est délivré en générique, sous forme de générique, et il est pris en charge complètement par l’assurance-maladie.
C’est un traitement qui permet d’éviter d’être contaminé par le VIH.
Tu le disais, pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie depuis 2016.
Mais il s’adresse à un public jugé prioritaire.
Peux-tu nous dire qui est prioritairement concerné par ce traitement?
Alors, à l’origine de la promotion de cette idée de prévenir le VIH par un traitement, pris en continu, c’est-à-dire tous les jours ou en discontinu pour couvrir une période d’activité, les personnes qui étaient essentiellement concernées sont toutes les personnes qui…
D’abord, il ne faut pas être infecté par le VIH.
C’est très important, donc ça s’adresse à des personnes qui ne sont pas contaminées par le VIH.
Et donc, ce traitement s’adressait en priorité aux personnes qui étaient exposées au VIH et qui n’utilisaient pas le préservatif.
Donc, essentiellement les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les trans, les personnes qui travaillent dans la prostitution, les personnes qui viennent, qui vivent dans des zones à haute prévalence du VIH, petit à petit est née la notion de prévention combinée.
C’est-à-dire qu’on peut utiliser plusieurs moyens pour éviter d’être contaminé par le VIH.
Et là, donc, l’utilisation de la PrEP, c’est généraliser, concerne toute personne qui pense que dans ses pratiques sexuelles, elle prend un risque.
Et donc, on voit parfois des personnes qui utilisent le préservatif pour certaines pratiques et qui utilisent quand même la PrEP parce qu’elles ont des .. de pratiques qui ne sont pas couvertes par le préservatif.
C’est-à-dire qu’en effet, il n’y a pas de contre-indication, peut-être même au contraire, d’utiliser les deux modes de sélection.
La notion de risque est centrale, mais ce n’est pas facile de se situer personnellement sur une échelle de risque vis-à-vis du Sida.
Est-ce que tu peux nous éclairer un peu sur ça?
Alors, ça dépend de ces pratiques sexuelles.
Les risques, c’est tout rapport sexuel non protégé.
Effectivement, après entre la notion de la prévalence du risque chez le partenaire, mais dès le moment où on a un rapport sexuel non protégé, qu’il soit donc de pénétration sexuelle ou homosexuelle, il y a un risque d’être affecté par le VIH.
Il y a aussi tout ce qui est l’utilisation de droits par voie injectables, également qu’il y a un risque.
Et puis, tous les risques sanguins qui relèvent du métier de soignants, donc les accidents d’exposition professionnelle.
Ce qu’on voit fréquemment, malheureusement, c’est que les personnes ne se sentent pas concernées, parce que le VIH ne les concerne pas.
Et donc, ce qu’il faut savoir, c’est quand même que tout rapport sexuel non protégé par un préservatif peut exposer un risque d’infection par le VIH.
Alors, je me mets dans la situation de toute personne qui découvre l’existence de ce traitement, la PrEP, en nous écoutant.
C’est disponible, donc homologuée par les autorités de santé en France, c’est disponible aux personnes majeures, aux hommes, aux femmes et aux transgenres.
C’est tout public, j’allais dire.
C’est également, ça peut être également proposé aux mineurs.
Donc là, vous m’avez cité les majeurs, hommes, femmes, trans, donc c’est pour toutes ces personnes.
Mais c’est également possiblement prescrit aux mineurs.
Et comme il y a une situation de risque majeure pour les mineurs, si le mineur est un travailleur du sexe, par exemple, s’il est dans une situation qui n’expose au VIH, la prescription peut se faire aux mineurs avec ou sans l’autorisation des parents ou des tuteurs.
D’accord.
Précision importante.
Donc on parle de prescription.
Une question, c’est, tous les médecins peuvent prescrire la PrEP?
Il faut en parler à son médecin généraliste, par exemple?
Au départ de la prescription de la PrEP, la première initiation est obligatoirement hospitalière.
Et le médecin généraliste pourrait renouveler les ordonnances.
Depuis 2021, je crois, peut-être avril 2021, les médecins généralistes peuvent initier la première prescription et suivre complètement la personne qui est sous PrEP.
Alors bon, on n’est pas dans une consultation médicale, mais j’ai dit, on va poser des questions très concrètes.
Dès lors qu’il est question d’un médicament, certaines personnes peuvent se poser la question d’incompatibilité avec d’autres médicaments.
Alors, je pense, par exemple, au phare, mais à la pilule contraceptive.
Est-ce que ces deux médecines peuvent se prendre en même temps?
Le médicament qui est utilisé dans la PrEP est justement un médicament qui a très peu d’incompatibilité ou d’effet secondaire du couple.
Il n’y a aucun problème à le prendre avec une contraception, que ce soit une contraception régulière ou une contraception d’urgence.
Il n’y a pas de contre-indication.
La seule précaution à prendre avec ce traitement, c’est l’utilisation avec ce qu’on appelle les pansements gastriques, tout ce qui diminue l’acidité.
Ce n’est pas une contre-indication définitive.
Il faut juste espacer les deux prises, la prise de dupe de vada et la prise du pansement gastrique.
Sinon, il n’y a pas d’autres contre-indications connues à ce médicament.
J’ai une question justement sur la connaissance, la notoriété de ce traitement, parce que ça fait quand même depuis 2016 qu’il est remboursé, qu’il est proposé.
Comment expliquer qu’il n’est pas si connu que ça dans la population générale?
Est-ce que c’est le préservatif qui lui fait de l’ombre, j’allais dire par son efficacité, et qu’il est difficile de comprendre l’addition parfois de ces deux modes de prévention lorsqu’on choisit de faire les deux?
Il y a déjà un élément dont on n’a pas parlé, qu’il est important de citer, c’est que la PrEP ne protège que du VIH.
La PrEP ne protège pas des autres VIH.
Donc, ça, c’est le premier élément.
Je ne crois pas que le préservatif fasse de l’ombre la PrEP.
Parce que comme on regarde les sollicitations que nous avons sur Sida Info Service, il faut savoir que nous avons à peu près 100 000 sollicitations par année.
Les personnes qui nous appellent parce qu’elles ont pris un risque, parce qu’elles s’inquiètent, on a plus de 50 % qui n’ont pas utilisé le préservatif.
Le préservatif reste quelque chose qui n’est pas utilisé par l’ensemble de la population.
Je pense que le problème vient peut-être d’une mauvaise communication.
La communication, t’as demandé que la PrEP a été initiée au départ essentiellement chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes.
Donc, la communication continue à se faire vers cette population, vers les trans aussi, mais très peu vers la population générale, et en particulier, très, très peu vers les femmes.
Au niveau des personnes qui utilisent la PrEP, selon les données de la CPRM dans la Caisse d’assurance maladie, les femmes représentent à peu près 3 % seulement des personnes qui prennent la PrEP.
Je pense que c’est un défaut de communication sur la PrEP, son efficacité, son inocuité.
Alors quelles sont les données justement à propos de l’efficacité et de l’inocuité?
Parce qu’en effet, le traitement pose souvent des…
on se pose toujours cette question avant de le prendre, même si en effet, c’est autorisé par les autorités de santé.
L’efficacité est très, très élevée, elle est proche de 100 % quand le médicament est bien pris, quand il n’y a pas d’oubli, quand il n’y a pas trop d’ordres à l’éprise, etc.
Donc l’efficacité est très, très élevée.
C’est un médicament qui a vraiment fait ses preuves comme élément de prévention d’infection par le VH.
L’innocuité, c’est un médicament qui a très peu d’effets secondaires, mais il y a un risque très minime d’insuffisance renarde.
Donc, il est nécessaire d’avoir un suivi régulier quand on prend la PrEP.
La surveillance régulière est la conséquence de ce risque minime d’effets secondaires, mais également du fait que les personnes qui sont PrEP et qui ont des rapports sexuellement protégés prennent des risques par rapport aux DST.
Et on sait que les DST font le lit de l’infection par le VIH.
Donc, il y a une surveillance dès le moment où on est sur PrEP, il y a une surveillance régulière qui est nécessaire environ tous les trois mois pour dépister les DST et dépister ce risque d’effet secondaire qui est très minime.
Alors, on parle de la PrEP depuis tout à l’heure.
Nous, nous parlons donc d’une stratégie de prévention.
Que faire si on ne prend pas la PrEP et que l’on sait ou que l’on pense qu’on vient de prendre un risque immédiat d’être touché par le virus du Sida après une relation sexuelle ou un accident, un accident médical ou la manipulation d’une serein.
Par exemple, il existe un traitement d’urgence, donc à bien distinguer.
Ce traitement s’appelle le traitement post-exposition.
Qu’en est-il et comment procéder?
Le traitement post-exposition, comme nous le dit son nom, c’est après une exposition.
Il est vraiment différencié de la PrEP, selon qu’on vient de parler.
Le traitement post-exposition, différemment de la PrEP qui est une bi-thérapie, le truvada contient deux molécules.
Le traitement post-exposition est une trithérapie, donc un traitement comme on en donne aux personnes qui sont infectées par le VIH, dont la caractéristique essentielle est qu’il doit être pris le plus rapidement possible après la prise d’un risque, dans les 48 heures ou plus tard.
Au-delà de 48 heures, une personne qui a pris un risque, même si le risque est important, si elle arrive dans le médecin après 48 heures par rapport au risque, elle ne peut plus bénéficier de ce traitement.
C’est un élément vraiment très, très important de retenir plutôt n’y va.
Mieux, on est préservé du risque d’infection par le VIH.
Et c’est un traitement qui est pris pendant quatre semaines et qui nécessite ensuite une surveillance et un suivi pendant deux mois après l’arrêt du traitement pour le moment.
Cette durée va peut-être être réduite.
Et donc, on est qui nécessite un suivi.
Et pour ce traitement post-exposition, que l’on appelle aussi le TPE par son nom petit nom, comment le recevoir?
Il faut se rendre aux urgences à l’hôpital?
Alors pour le TPE, les médecins généralistes n’ont pas encore la possibilité de le prescrire.
Donc la seule possibilité, c’est d’aller vers un service de maladie infectieuse pendant les heures d’ouverture, un …, centre de dépistage non-…, ou aux urgences.
Il n’y a pas d’autre possibilité d’accès à ce traitement en passant par son médecin généraliste.
C’est compliqué quand on vient de prendre un risque, surtout si l’État ne sait pas où aller, à qui s’adresser.
Sida Info Service a un annuaire très, très développé, mis à jour pratiquement en temps réel.
Les écoutants de Sida Info Service pourraient donc, en fonction de l’endroit où se trouve la personne qui a pris un risque, l’orienter vers un endroit, vers un service d’urgence, ou un service de maladie infectieuse qui est ouvert à ce moment-là.
Alors, on va parler un peu des autres modalités de prévention du Sida.
Mais peux-tu d’abord nous parler du Sida en lui-même, en 2023?
C’est-à-dire qu’on sait que les personnes touchées par la maladie peuvent bénéficier d’un traitement, d’une trithérapie, mais on ne sait pas encore guérir cette maladie.
Non, on ne sait pas guérir.
Il faut d’abord faire la différence entre l’infection par le VIH et le SIDA.
L’infection par le VIH, c’est le fait d’être contaminé par le VIH.
La contamination par le VIH va avoir passé plusieurs étapes, plusieurs stages.
Et le SIDA, c’est le stage ultime de l’évolution de l’infection.
C’est quand on a commencé à développer des maladies graves qui sont provoquées par l’infection qui a évolué pendant plusieurs années.
Il y a une trithérapie actuellement qui est très efficace, qui a très peu d’effet secondaire et qui, malheureusement, ne guérit pas.
On ne guérit pas, mais les personnes qui sont infectées, qui sont sous traitement, donc plutôt on prend le traitement, c’est ce qu’on pousse au dépistage, en fait, on pousse au dépistage pour dépister la contamination très rapidement.
Quand on est dépisté au stade de ce qu’on appelle la prime infection, c’est-à-dire dans les trois premiers mois qui ont suivi la contamination, on a beaucoup plus de chance en ayant un traitement très rapidement, d’avoir un pronostic de vie normale et de bien répondre au traitement, etc.
Donc, on pousse les gens à se dépister pour qu’ils soient traités le plus rapidement possible.
Sinon, la traité rapide, je me disais, elle est efficace, elle a des prises très simples, très souvent c’est incompréhensibles par jour.
Et avec très peu d’effets secondaires, toutes les modifications morphologiques qu’on voyait avec les premiers traitements n’existent plus, les effets sur le cœur et cardio-rasculaire, etc.
n’existent plus.
Une des avancées essentielles dans le traitement du vih, c’est qu’on sait maintenant qu’une personne qui est traité, qui a une charge virale indétectable depuis quelques mois, depuis six mois on dit, ne contamine plus.
Donc l’objectif, si on arrive à traiter tout le monde, c’est d’aller rendre un détecteur jusqu’à un moment où il n’y a plus de VIH dans le monde.
Alors c’est là où la communauté médicale se mobilise, notamment, et tu utilises les références pour promouvoir le dépistage.
Alors je me dis que l’épidémie de COVID a grandement popularisé le recours aux tests.
Le test du COVID est devenu presque banal pour monsieur et madame tout le monde.
Qu’en est-il du test du VIH?
Est-ce que les regards, l’accès aux tests évoluent favorablement?
C’est gratuit depuis janvier 2022 en France.
C’est ça.
Jusque-là, le dépistage se faisait dans les CIGs, de manière gratuite dans les CIGs, dans les hôpitaux.
Là, actuellement, on peut faire…
Ce n’est pas la gratuité qui a changé, parce qu’il a toujours été gratuit quand on a une couverture sociale.
Seulement, dans les laboratoires de ville, il fallait avoir une prescription médicale.
Il fallait d’abord passer par son médecin, et s’il était pris en charge par la sécurité sociale, à condition d’avoir cette prescription.
Ce qui a changé, c’est que n’importe qui peut se rendre dans n’importe quel laboratoire de l’objet médical et demander à être dépisté sans avoir d’ordonnance, sans avoir de prescription.
Et ça, c’est pour pousser le maximum de personnes à se faire dépister pour qu’on puisse diagnostiquer et traiter ce qu’il faut savoir.
C’est qu’un traitement a un double bénéfice.
Il a un bénéfice pour la personne quand elle sait qu’elle est infectée et qu’elle se traite.
Elle améliore son pronostic.
On dit actuellement qu’une personne dépistée, traitée, quand elle a un bon nombre de cédécades, elle a le même pronostic humain et vital qu’une personne qui n’est pas infectée par le VIH.
Donc je disais que ça a un double avantage, donc un avantage individuel si ce traitement et cette prise en charge, et il y a un avantage collectif de ne pas contaminer les autres.
Je rebondis sur ce que tu disais tout à l’heure sur ce délai de trois mois qui est important pour avoir les meilleures chances possibles, si malheureusement on est contaminé, les meilleures chances d’efficacité possible des traitements et avoir cette vie et se prendre cette expérience de vie normale.
Est-ce que ça veut dire qu’il faut que les citoyens adoptent une façon de se faire un calendrier pour se faire dépister, qui tient compte de ces trois mois?
Est-ce qu’il y a des bonnes pratiques à connaître?
Oui, alors, je voudrais juste corriger sur le pronostic vital.
En fait, même si on n’est pas dépisté dans les trois mois et qu’on n’est pas arrivé au stade SIDA et qu’on prend son traitement et que le traitement est bien pris, on a quand même un bon pronostic vital à long terme.
Maintenant, l’objectif des traitements, c’est que les personnes aient une vie.
Comme les autres, seulement celles qui sont diagnostiquées très très tôt, le voyage ne va pas se cacher dans des endroits où il ne sera pas accessible, ce qu’on appelle les réservoirs.
Donc, il ne va pas se cacher dans ces endroits.
Et de cette façon, le pronostic à très très très long terme est encore meilleur.
D’accord, et donc, est-ce qu’il y a des bonnes pratiques à calendrier à suivre, un peu comme le calendrier vaccinal, quelque part qu’il faudrait connaître, que tout le monde devrait avoir en tête?
Tout à fait, il existe des recommandations très très précises pour les personnes qui ont des partenaires multiples, et en particulier les HSH.
Il est recommandé de faire un dépistage tous les trois mois.
Comme ils prennent des risques, ils ne vont pas aller tâcher à ce qu’ils ont pris un risque à venir se prendre un TPE.
Donc on dit un dépistage tous les trois mois justement.
Et un dépistage à tout changement partenaire pour les autres.
Et dépistage également pour les personnes qui s’installent ensemble avant d’arrêter les préservatives.
Donc on leur recommande l’utilisation des préservatives pendant six semaines, et ensuite faire leur test.
Et si ils sont négatifs tous les deux, ils pourront arrêter le préservatif.
Et les six semaines, c’est parce que le délai de fiabilité d’un test négatif est de six semaines par rapport au risque.
Après un risque, si on est négatif six semaines, on peut être positif avant, mais à six semaines si on est négatif, on est sûr à 100 %, qu’on n’a pas été contaminé.
Et quand je parle de dépistage, c’est le dépistage en laboratoire, puisque le dépistage par les autotests qui sont vendus en pharmacie ou par les tests rapides qui sont faits par les associations, le délai est de trois mois, il est plus long.
Voilà, il y a des recommandations pour les dépistages.
Et merci de nous les indiquer ou de nous les rappeler.
Alors, Docteur, tu travailles, donc on l’entend tout chez Sida Info Service.
Toute personne qui se pose des questions peut vous contacter quasiment à tout moment.
Comment ça fonctionne par téléphone et aussi par par Internet?
Vous avez un tchat.
On a un tchat, on a un mail.
Nous sommes ouvert tous les jours, dimanche, les jours fériés, pour compris de 8h à 23h.
Donc on peut contacter Sida Info Service sur le téléphone, le 0800 848 100 par mail et par tchat également.
Sida Info Service a été créé il y a 33 ans, au début de l’épidémie sur le VIH.
Donc répondez sur le VIH en fait au début.
Et petit à petit, en fonction de l’évolution et de l’apparition de nouvelles maladies, Sida Info Service est devenue une SIS-Association et répond à toutes les questions sur les hépaties, toutes les IST et également sur les questions de la santé sexuelle de manière beaucoup plus globale.
Sida Info Service, donc je mets toutes les informations pratiques, tous les liens, les numéros de téléphone en description.
Alors, c’est pas une émission sur le préservatif, mais je tiens à rappeler que pour les jeunes qui habitent en France et qui ont moins de 26 ans depuis janvier 2023, l’accès au préservatif est gratuit pour deux marques de préservatif et c’est dans toutes les pharmacies françaises.
Il suffit d’y aller et de les demander, c’est ça?
C’est ça, tout à fait.
Tout à fait, c’est gratuit pour les moins de 26 ans en France, dans toutes les pharmacies.
Dr Radia Djebbar, donc coordinatrice médicale à Sida Info Service, merci pour la clarté de ces réponses et toutes ces informations.
On vous trouve aussi sur les réseaux sociaux.
Tout à fait, nous sommes sur les réseaux sociaux, sur Instagram, bien sûr Facebook, etc.
Merci d’être passée dans Soluble(s).
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
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POUR ALLER PLUS LOIN
- Le dossier consacré à la PrEP sur le site de SIS-Association
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0 800 840 800 ☎️ - Et sur sida-info-service.org
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Lire aussi : la fiche de la Haute Autorité de Santé (France).
TIMECODES
00:00 Introduction
01:07 Le parcours du Dr Radia Djebbar
02:14 La PrEP, des comprimés ?
03:13 À qui s’adresse la PrEP ?
05:20 Le risque du SIDA
06:50 Hommes, femmes, trans et mineurs face à une situation de risque majeur
07:45 Quels médecins peuvent prescrire la PrEP ?
08:41 Très peu d’effets secondaires, pilules contraceptives et préservatifs compatibles
10:07 La PrEP ne protège que du SIDA, pas des autres Infections sexuellement transmissibles (IST)
12:01 À propos de l’efficacité et de l’innocuité du traitement
14:01 À connaître également : le traitement post-exposition (TPE)
16:52 Les trithérapies pour les personnes contaminées par le VIH
19:50 Se faire tester est de plus en plus accessible (laboratoire et sans ordonnance)
22:55 À quelle fréquence se faire dépister ?
24:38 Sida Info Service : comment contacter SIS-Association ?
25:27 : Des préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans en France dans toutes les pharmacies.
26:19 Merci au docteur Radia Djebbar !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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