[TRANSCRIPTION] GLACIERS : Les protéger et conserver la vie qui arrive déjà (avec la fonte…)
C’est un phénomène qui s’accélère depuis plusieurs décennies. “La fonte des glaciers va toucher chaque être humain dans les prochaines décennies, qu’il le veuille ou non”.
Écouter plus tardElle est causée par le réchauffement climatique, qui est lui-même causé par les activités humaines, qui émettent trop de gaz à effet de serre.
Éloignés de la plupart des habitants de la planète, les glaciers jouent pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre de notre planète et de nos sociétés
Pour Soluble(s), le glaciologue Franco-Suisse, Jean-Baptiste Bosson, alerte sur le “désenglacement” en cours et détaille son approche de terrain pour préserver les écosystèmes “vierges de l’impact de l’homme” qui s’établissent là où la glace recule ou disparaît.
Il appelle à une meilleure protection juridique de ces nouveaux espaces. Des zones humides, qui permettent de séquestrer du carbone.
Des zones à préserver, car elles offrent ‘une seconde chance” nous dit le glaciologue.
Transcription (automatisée)
Article source : GLACIERS : Les protéger et conserver la vie qui arrive déjà (avec la fonte…)
Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, direction Les Hauteurs, je souhaite parler de la fonte des glaciers et des solutions pour éviter d’aggraver ces conséquences sur la nature qui a horreur du vide.
– Bonjour, Jean-Baptiste Bosson.
– Bonjour, Simon.
Tu es un glaciologue, un scientifique qui travaille au Conservatoire d’Espaces Naturels, de Haute-Savoie.
Et on va voir que tu as à cœur de proposer des réponses.
Tu es le co-ordinateur du projet Ice & Life.
C’est un projet novateur qui propose d’explorer une des plus grandes métamorphoses actuelles de notre planète.
C’est comme ça que tu le présentes, tu agis.
Entre science et protection de la nature, on va se pencher sur les menaces qui pèsent sur les glaciers.
Je te demanderai aussi comment on peut les protéger et rester tous jusqu’au bout de cet épisode, car on va parler de ce qui se joue maintenant pour demain, en quelque sorte, Jean-Baptiste nous dira comment préserver la vie qui s’installe déjà là où la glace se retire.
Mais d’abord, vous le savez, j’ai l’habitude de commencer les épisodes du Soluble(s) par une forme d’exploration à ma manière, c’est-à-dire la découverte du parcours de nos invités.
D’ailleurs, tu es Franco-Suisse, la science et l’environnement sont un fil rouge de ton parcours.
Pourquoi as-tu choisi cette voie?
Alors, la nature, c’est clairement un fil rouge.
Après, je dirais que la science, pas forcément.
Moi, j’étais tout très mauvais en science.
Moi, je fais un bac S, mais sommes toutes un peu médiocres en mathématiques ou en physique.
Moi, je ne suis vraiment jamais très bon scientifique et je ne me considère pas encore aujourd’hui comme un très bon scientifique.
La connaissance m’a toujours émerveillé.
J’ai quand même fait des grandes études, un doctorat, des longues études en tout cas.
Je commençais par sciences politiques et puis après j’ai été vers la géographie montagne, alpine, et puis après j’ai été vers l’étude des glaciers pour mon doctorat.
J’ai un parcours assez atypique comme ça.
Et puis après ce qui m’intéressait vraiment, je voulais vraiment essayer de mettre mon énergie et mon travail au service de la protection de la nature.
Et après, j’ai travaillé pour des organisations internationales et nationales ou départementales comme un an de protection de la nature.
Mais sous l’enquête scientifique, je crois vraiment que l’entrée scientifique, elle permet de neutraliser les débats.
Ce n’est pas un débat pour contre avec beaucoup d’émotions.
C’est un débat où on part des données, on met les données sur la table qui sont froides et objectives et on essaie de construire à partir de là et de prendre à la fin les meilleures décisions collectives dans les territoires ou à d’autres échelles d’action à partir de la science.
Je pense que malheureusement notre monde actuel est vraiment en mauvais état.
En tout cas, la nature est en très mauvais état.
On a beaucoup d’inquiétudes sur les sociétés humaines.
Mais je pense qu’un des grands péchés originels de nos sociétés modernes ou de nos sociétés historiques, c’est de ne pas du tout être basé sur les données et sur la science.
Je ne dirais pas que si tout est basé sur la science, tout irait bien, mais il y a un vrai défaut.
C’est comme s’il y avait la science d’un côté et puis bon, il y a les décisions et le monde du quotidien de l’autre.
Et puis on ne tient pas vraiment en compte des données, des alertes de tout ça.
Donc voilà, moi, l’idée, c’est vraiment de placer les données, la connaissance au cœur des territoires, au cœur des débats publics et au cœur des débats sur l’avenir.
Et puis pour vraiment essayer d’insuffler et prendre les meilleures décisions possibles collectivement.
On va prendre tous ces sujets un par un.
Alors je disais, tu es glaciologue.
En quoi ça consiste concrètement ce métier?
On t’imagine les pieds dans la neige ou sur la glace dans les Alpes ou ailleurs?
Parle-nous de ton métier.
Alors ça, je l’ai beaucoup fait pendant mon doctorat et puis je continue à le faire de temps en temps pendant l’année.
Mais c’est vrai que souvent les gens, ils imaginent que j’ai un des jobs les plus cool au monde d’être en montagne sur les glaciers et en fait, je suis assez peu aujourd’hui sur le terrain.
Alors j’y vais quand même, j’essaie d’y aller quand même quelques dizaines de jours par an au maximum pour collecter des données, avoir un lien avec le terrain.
Mais aussi maintenant j’ai la chance d’avoir des super équipes qui m’accompagnent et qui vont un peu plus sur le terrain que moi.
Et moi j’ai beaucoup fait de terrain évidemment, mais aujourd’hui je pense que l’immense enjeu, l’immense absolue, elle n’est plus tellement dans le fait de produire de la connaissance, elle est dans le fait de la diffuser.
Et aujourd’hui, enfin encore hier, là je suis en dépassement professionnel en ce moment, avec des amis pour les accompagner dans un film, ou en rencontre le public pour parler notamment de l’évolution des glaciers.
Et je crois que l’immense défi aujourd’hui est beaucoup plus sociétal, y compris quand on regarde les travaux du Jacques, etc.
Il est évidemment sur la connaissance, mais il est surtout sur le partage de cette connaissance, sa diffusion dans la société, comment tout ça percole et comment tout ça aboutit à la fin des, comme je dis, aux meilleures décisions possibles.
Et moi, depuis des années, c’est un choix volontaire, mais je fais beaucoup moins de terrain dans les montagnes, ça ne me dérange pas, je pense que je suis tout aussi légitime, ça ne m’empêche pas de publier dans des très grandes revues scientifiques, ou d’avoir une légitimité de glaciologue, ou en tout cas de spécialiste de ces zones.
Par contre, je passe beaucoup plus de temps aujourd’hui, mes terrains, c’est un peu du radia, mais c’est beaucoup plus en salle de réunion à Paris, par exemple, on discute de la protection des glaciers, autour notamment des travaux d’Ice & Life.
Mon terrain, il n’y a pas longtemps, c’était un ministère, sinon c’est mes réunions au CNPN, le Conseil national de la protection de la nature, où c’est des organes justement où on peut essayer de placer cette connaissance au cœur de la société pour l’influencer.
Aujourd’hui, je disais ça pour rigoler souvent à des amis ou à des journalistes, je suis devenu un glaciologue des villes.
Mais parce que je pense que les décisions, et ça se joue aussi partout dans la société, qu’il faut absolument que les scientifiques le plus possible, peut-être pas tous, parce que tous n’aiment pas ça ou n’ont pas forcément cette envie ou le talent en communication scientifique, mais il me semble que c’est un défi colossal pour la science aujourd’hui de faire société et d’être au cœur de la société.
Et qu’on l’a oublié pendant des très longs temps, ou en tout cas ça a été perçu comme, oulala, aller parler dans la société, c’est politique.
Il y a des tensions, regardez, on peut pas prendre parti contre une autoroute, regardez aujourd’hui ce qui se passe à Toulouse, à Toulouse Cast, il y a 200 chercheurs de Toulouse qui ont signé une pétition et qui veulent prendre part au débat public à partir de données scientifiques, à partir d’un regard scientifique sur l’évolution du monde et des grands enjeux.
Je pense que ce qui a beaucoup manqué ces dernières décennies, l’impression que la science est dans les labos, sur le terrain, dans les pubs internationales ou nationales, ou dans des colloques, et que par contre dans la société, c’est si on leur demande leur avis, les scientifiques peuvent donner, mais je pense qu’il faut absolument remettre la connaissance, les données objectives, au cœur des grands débats actuels pour prendre les meilleures décisions, et justement ne pas faire tout ce qui des fois on croit bien faire, ou alors des gens mal intentionnés imposent des mauvaises décisions, et il faut absolument contrer ça.
Il ne me semble pas, et je pense que la science est une extraordinaire entrée.
Pourquoi aussi?
Parce qu’on est honnête en science.
On produit nos données, on va les diffuser au plus grand nombre, mais on passe par des revues où nos pères vont les valider, les données et les théories qu’on développe.
Ce n’est pas une prise de position personnelle, c’est un récit, c’est des données qu’on collecte, mais qui sont évaluées par nos pères et validées par nos pères avant d’être diffusées.
Ça donne une dimension à tout ça.
Ça montre que ça, c’est assez unique aussi.
Et donc, voilà, moi, c’est un choix volontaire d’avoir, après mon doctorat, quitté le monde académique.
Je n’ai pas fait de post-doc, je ne me suis pas rapproché de ma carrière d’enseignant ou chercheur à l’université en France ou en Suisse, comme c’est assez classique, ou partir à l’étranger en post-doc.
J’ai voulu volontairement mettre cette connaissance modeste de ma part, ou en tout cas mon modeste robot scientifique, au service de la protection de la nature.
Et donc, c’est pour ça que j’ai fait le choix d’aller vers des ONG, vers des organisations internationales pour les servir en quelque sorte, et leur donner les arguments pour que dans le débat public, on arrive à peser un peu et mieux préserver le vivant sur Terre et les glaciers.
Oui, parce que très basé sur le sujet des glaciers, c’est aussi se tenir aux avant-postes de ce dérèglement climatique qui en cours sur la planète.
C’est vraiment ce que tu observes avec tes données.
Sur le terrain ou même depuis les villes?
Oui, tout à fait.
Je l’assume complètement.
Je suis très mauvais en science, en physique.
Je suis retrouvé en quelque sorte glaciologue.
Je publie pas mal d’articles en glaciologie dans des journaux de glaciologie.
Je ne suis pas alpiniste, je vais peu sur les glaciers.
J’ai le vertige, c’est quand même le comble pour un amoureux de la montagne, quand on fait beaucoup comme moi.
Mais il y a toute une immense partie, une partie des Alpes, en tout cas très verticales et très pentues.
Je ne peux pas accéder, y compris autour des glaciers.
Et donc, moi, mon attrait pour les glaciers, je pense qu’il est né quand j’étais en science pro, autour de 19 ans, 20 ans.
En fait, je pense que je l’ai compris plus tard.
Mais il est exactement ce que tu viens de dire.
C’est que les glaciers permettent d’être en première ligne pour comprendre et d’agir sur les enjeux colossaux sociétaux, environnementaux, climatiques, naturels, énergétiques, tout ce qu’on veut.
C’est un extraordinaire objet pour être placé au cœur du débat.
Et en fait, mon attrait pour les glaciers, c’était pas celui d’un alpiniste qui veut faire du terrain pour faire des sommets en même temps.
Et puis, collecter des données, voyager partout sur terre et faire des experts.
Je n’ai fait aucune expérience, moi, glaciologue, mais c’est aussi volontaire pour limiter mon bilan carbone, etc.
Et je pense que mon attrait pour les glaciers et mon étude des glaciers, ce que j’écris dans les articles scientifiques qu’on publie, c’est beaucoup plus cet extraordinaire objet de la nature, qui est vraiment extraordinaire, qui est unique et qui interprète complètement l’homme.
Peux-tu nous décrire les plus beaux paysages que tu vois lorsque tu es sur un glacier?
D’ailleurs, c’est quoi un glacier au juste?
Un glacier, c’est une masse de glace sédimentaire.
Ça veut dire que ce n’est pas de la glace que vous avez dans votre congélateur, c’est de la glace qui va se former par la lente densification de la neige.
Ce n’est pas un lac de montagne qui gèle et qui commence à bouger, c’est les neiges éternelles dans les lieux les plus froids du monde, en haute montagne et vers les pôles, qui vont s’accumuler d’année en année, recouvrir les anciennes neiges et ainsi de suite.
Et puis, cette neige en profondeur va se compacter parce que les poids, il devient colossal au-dessus d’elle.
Et donc, ça forme une glace qui est très solide.
On appelle de la glace sédimentaire.
Et puis, au bout d’un moment, cette masse est tellement épaisse et tellement lourde qu’elle commence à se déformer sur elle-même.
En fait, ça devient un flux visqueux.
On n’a plus mal à le croire, mais voilà, cette masse est un peu comme du miel qui s’écoulerait comme ça et puis qui va glisser aussi.
L’eau qu’elle va produire va la faire glisser un petit peu par endroits, etc.
Et donc, un glacier, c’est une masse de glace sédimentaire qui s’écoule à la surface de notre planète.
Ça, c’est la définition officielle un peu.
Donc, il faut beaucoup de neige au début qui va se transformer en glace et cette glace, elle va commencer à bouger.
Voilà pour la définition d’un glacier.
Donc, on va les trouver dans toutes les zones.
En fait, on a des neiges éternelles qui vont permettre qu’il y ait assez de neige qui s’accumule pour transformer en glace et faire que cette glace devienne tellement épaisse qu’elle bouge.
Et puis, les paysages, bon, moi, je suis un glaciologue des montagnes, pas un glaciologue des régions polaires.
Donc, moi, les paysages sont des paysages de hautes montagnes où on a un mix de verticalité minérale avec des pas rocheuses, des sommets, des aiguilles autour des glaciers, des dômes rocheux et puis des immenses fleuves, des petits ou des grands fleuves de glace.
C’est vraiment comme une rivière solidifiée qui fait quelques centaines de mètres de large qui s’écoule comme ça dans les paysages de montagnes et où on évolue en surface, nous, en zigzag entre les crevasses.
J’étudie de plus en plus ce qui succède aux glaciers.
En fait, en fait, on travaille beaucoup.
Moi, finalement, ces dernières années, je fais presque plus de l’écologie de haute montagne que de la glaciologie.
Et en fait, on étudie ce qui a déjà succédé aux glaciers depuis que l’homme a fortement modifié le climat.
Donc, en gros, on vivait une période froide sur Terre qui s’appelle le petit âge glaciaire.
C’est 1350, 1850, ce qui fait que les glaciers, ils avaient ré-avancé pendant cette période-là, ils ont fait peur aux hommes.
Mais un processus essentiellement naturel, ce petit âge glaciaire, et donc les glaciers étaient relativement gros.
Et depuis la révolution industrielle, on a profondément modifié le climat.
Aujourd’hui, les travaux du GIEC montrent très bien que sans cette modification humaine du climat, il n’y a pas de changement climatique.
Aujourd’hui, on devrait encore vivre au petit âge glaciaire, vu autrement, donc la taille des glaciers dans nos paysages ou sur Terre devrait être à peu près celle de 1850-1900.
Oui, parce que tu parlais de vertige tout à l’heure.
Certains chiffres donnent le vertige pour bien comprendre.
Alors on sait tous que pour cueillir de la neige et puis après des glaciers, il faut donc que les températures soient adaptées.
Et en cause actuellement le réchauffement climatique, on disait qu’il trouve principalement son origine dans les émissions de gaz à effet de serre.
Ces émissions de gaz sont d’origine humaine.
Voilà pourquoi tu parles de l’époque pré-industrielle.
Et c’est vrai que cette époque dans tes données scientifiques, c’est un marqueur important.
On est à peu près en 1850.
Quelle a été l’évolution depuis?
Est-ce que tu peux nous dire sur ce point quel impact l’âme a eu sur les glaciers eux-mêmes?
Bon, l’homme, il est, comme tu disais, le principal contributeur du changement climatique actuel.
Il n’y a pas grand-chose qui explique ce plus un degré global.
Ça n’a l’air de rien comme ça.
Depuis 1850-1900, c’est le plus un degré global à la surface de la planète.
Juste ce, un degré global pour les glaciers alpins, c’est à peu près 70 à 80 % de ce volume de 1850 qui a disparu ou qui va disparaître, quoi qu’il arrive.
Ça montre l’étendue, déjà l’ampleur de ce seulement un degré.
Ça veut dire, regardez, c’est moins 70 à 80 % des glaciers alpins en volume.
Ça montre l’hypersensibilité de cet objet glaciaire.
C’est vraiment à peine, on tourne le thermostat d’un côté ou de l’autre, à peine on met un peu plus de neige ou un peu moins de neige, à peine, regardez la réponse, on perd des quantités colossales.
La conséquence de ça, elle n’est pas que dans nos glaciers alpins, elle est dans tous les glaciers du monde, elle est dans toutes les…
Tous les écosystèmes sur terre sont impactés par le changement climatique, mais peut-être pas beaucoup vont répondre aussi vite que les glaciers, c’est pour ça qu’ils sont si importants à étudier, parce que c’est vraiment, en quelque sorte, des lanceurs d’alerte dans la nature, un peu comme les coraux, par exemple, dans les océans.
Et puis, la conséquence globale de cette fonte, elle est déjà que depuis 1900 sur terre, le niveau marin en moyenne, il a augmenté de 23 cm partout sur terre.
Donc, ça veut dire que ça concerne pas qu’un glaciologue qui est un peu triste que leur bout de glaçon où ils fondent dans les montagnes ou des alpistes, ça concerne la terre entière.
Parce que quand les glaciers fondent, il y a un impact sur le climat.
Parce que les glaciers sont blancs et on voit beaucoup du rayonnement solaire.
Donc, quand ils ne sont plus là, la terre se réchauffe d’autant plus fort.
Les glaciers produisent beaucoup d’air frais et d’eau frais qui modifient les cycles hydrologiques et aussi les fonctionnements des océans, le Gold Stream, par exemple, des choses comme ça.
Et donc, quand ils fondent, les conséquences sont vraiment totales et globales sans qu’on s’en rende vraiment compte.
Oui, on s’en rend compte sur les traits de côte.
Et puis, je crois que pour le commun des mortels sur terre encore, c’est très, oui, OK, les glaciers fondent sur les montagnes et bon, et what else?
Et en fait, ce processus, il induit vraiment des conséquences qui sont totales et globales.
Et donc, voilà.
Et nous, on montre, par exemple, dans nos travaux pour Ice & Life, que, par exemple, dans les Alpes françaises, suite, les glaciers occupaient à peu près 600 kilomètres carrés au petit âge glaciaire dans les Alpes françaises.
Et aujourd’hui, ils restent à peu près 200 kilomètres carrés.
Ça veut dire qu’on a perdu déjà deux tiers depuis 1850 de la surface des glaciers dans les Alpes.
Donc, c’est colossal, les Alpes françaises.
C’est vraiment 400 kilomètres carrés.
C’est l’équivalent de, si on met neuf lacs du Bourget à côté, c’est le plus grand lac 100 % naturel, 100 % sur le sol français.
Parce que le lac Léman est partagé avec la Suisse.
Mais c’est comme si on collait neuf lacs du Bourget à côté.
Donc, ça commence à être des surfaces colossales.
Et ça, c’est les zones qui ont été désenglacées depuis 1850 à cause de l’activité humaine et du réchauffement global.
Et donc, pour finir avec les questions des paysages, nous, avec mon équipe, on travaille beaucoup dans ces zones-là.
En fait, en se posant la question, mais qu’est-ce qui a succédé aux glaciers dans ces zones?
Est-ce que ça reste des zones minérales encore très hostiles, très sauvages?
On va trouver ça en moyenne et haute montagne.
Et puis, quand c’est un petit peu plus bas, on va très vite trouver des zones de pelouse alpine où la végétation arrive de plus en plus vite.
Des zones de forêts à la vallée, dans le massif du Mont-Blanc.
Là où les glaciers ont fondu ces dernières décennies, on a des belles forêts qui sont en train de se développer.
Donc, ça, c’est assez émerveillant.
Je ne dis pas du tout que c’est une bonne nouvelle que les glaciers fondent.
Ce qui est émerveillant, c’est comment, un peu comme tu disais dans l’intro, la nature est au moment du vide et la vie est partout et tout le temps.
Elle est sur les glaciers sous certaines formes et elle est après les glaciers avec d’autres formes.
Ça, c’est les paysages où on évolue, nous, plutôt sur ce qu’on appelle des écosystèmes post-glaciaires.
Ça veut dire ce qui s’est formé depuis 1850 et qui finalement sont les écosystèmes nés de l’action humaine.
Donc, des nouveaux lacs, des nouvelles rivières.
Dans l’Arctique, ça veut être des nouveaux fjords, des eaux de marine, etc.
Et donc, avec mon équipe ou l’équipe d’Ice & Life, on essaye de répondre à la question qu’est-ce qui a succédé au glacier?
En aucun cas, je pense qu’on va en parler après, mais le message est de dire si les glaciers fondent, il y a de nouvelles forêts, des nouveaux lacs.
C’est vraiment à regret de la fonte des glaciers qui se confondent à moto.
C’est le combat clé numéro un.
Oui, tu le disais, tu es scientifique, tu observes.
Tu observes que cette vie, ces écosystèmes évoluent, que cette vie apparaît juste en effet.
Tu le disais en t’écoutant, en fait, je vais te dire, franchement, on se demande s’il y aura encore des glaciers d’ici la fin du siècle, en tout cas, sous nos latitudes européennes.
Est-ce qu’on sait?
Est-ce que vous avez établi différents scénarios qui nous permettent de se dire est-ce que tout est foutu ou pas?
Oui, il y a plein de scientifiques qui travaillent là-dessus dans le monde, qui font des superbes articles sur des modèles que … synthétise aussi après.
Nous, avec l’équipe d’Haute-Savoie, et surtout avec un génial glaciologue suisse qui s’appelle Matthias Huss, a publié cette éteine en nature.
En fait, jusqu’à maintenant, l’histoire des glaciers et des modélisations et de la glaciologie, c’était beaucoup ces dernières années.
Tous les grands articles dont vous entendez parler, c’est une approche sous l’angle du volume.
Quel est le volume d’eau aujourd’hui stocké par les glaciers?
Et quel sera le volume d’eau demain en fonction des projections climatiques?
Et quelles seront les conséquences de ces changements de volume sur les rivières et notamment sur les océans?
Tous les rapports du GIEC, on entend parler, on a peur que l’océan monte à 2100 mètres.
Ça, c’est la réponse des glaciers, des cas de glaciers sur Terre.
Et nous, pour la première fois, avec Mathias et les collègues, on a vraiment fait un zoom sur non pas les volumes, mais les surfaces.
Quelles sont les surfaces aujourd’hui occupées par les glaciers?
Qu’elles seront demain les surfaces?
Ce qui nous intéresse dans les surfaces, c’est l’entrée écosystème.
En fait, les glaciers sont un habitat.
Aussi, évidemment, plus ils sont grands, plus ils influencent le climat avec leurs couleurs blanches, etc.
Mais c’est aussi un habitat pour une diversité spécifique.
Et l’idée, c’était de savoir quelle taille allait avoir cet habitat dans le futur et puis qu’est-ce qui allait succéder aux glaciers.
Et donc, pour répondre à ta question sur le devenir et l’espoir, en fait, on montre très bien, mais comme on montre tous les travaux scientifiques depuis 15 ans, en tout cas en modélisation, sur les scénarios futurs, qu’on est vraiment à un croisé des chemins, l’humanité, en fonction des émissions de gaz à effet de serre.
Soit on ne fait pas grand-chose pour le climat, on continue à croire que c’est un épi phénomène secondaire qu’on traitera peut-être si on a du temps en fin de journée ou à la fin de l’année, s’il reste trois crédits financiers.
Mais si on ne fait vraiment pas grand-chose pour le climat, là on enclenche des processus naturels, enfin déjà on réchauffe beaucoup la machine terre, en plus on enclenche des processus naturels type la fonte des glaciers qui sur-accèlèrent le processus, et là la machine elle devait infernale, on parle d’une terre étuve, une terre beaucoup plus chaude qu’aujourd’hui, et là on condamne les glaciers à long terme, au moyen terme.
Les neuses qu’on monte juste sur tous les glaciers du monde, donc dans cet article dans Nature cet été, on a étudié tous les glaciers du monde sauf les deux grosses calades, sauf la calade du Groenland et de l’Antarctique, mais tous les 210 000 autres glaciers qu’il y a sur terre.
Si on les collait tous ensemble, ils couvrent 650 000 km², c’est la taille d’un très très gros pays, c’est la taille de l’Afghanistan par exemple.
On montre que si on fait rien pour le climat et qu’on va dans des scénarios très forts d’émissions, on perd déjà d’ici à 2100 la moitié de cette surface.
Donc juste si on n’arrive pas à se rendre compte, mais c’est colossal, c’est 350 000 km² qui est à fleur en 80 ans devant nous du retrait glaciaire, et donc c’est la taille de la Finlande.
Pour vous donner un ordre de grandeur, voilà ce qui apparaît en 80 ans sur terre du retrait glaciaire, c’est la Finlande.
Et donc ça, c’est un effondrement total.
Et en fait, on induit un climat qui devient tellement chaud, même en 2100, que si on continue les courbes, en fait, on va vers une extraction des glaciers sur terre.
Donc priorité à stabiliser le climat au même moment.
Exactement.
Et on montre l’inverse.
Donc voilà, il fait très peur.
Juste sa pierre, depuis 250 000 ans, on est là.
On a toujours vécu avec des grands glaciers qui influencent le niveau marin, le climat, les cycles de l’eau.
Et en fait, notre société, là, depuis 11 000 ans, depuis l’interglacière dans laquelle on vit, elle a complètement prospéré et vécu grâce à l’eau des glaciers, grâce à un niveau marin stabilisé, grâce aux glaciers.
Et donc, si on les fait fondre si vite que ce que je vous dis d’ici à 80 ans, on va induire des conséquences en cascade, mais qui sont colossales, dramatiques et complètement inédites.
A côté, la crise Covid, c’est une poussière dans l’univers, en termes de coûts, de migrations climatiques, d’enjeux sociaux, politiques, économiques, etc.
Donc, nous, on a l’air vraiment là-dessus.
Ce n’est pas pour le plaisir, ce n’est pas pour avoir beaucoup de fonds, parce qu’on n’arrive pas à avoir beaucoup de fonds de toute manière, mais c’est juste pour dire la vérité, elle est là.
Si la fonte des glaciers, ça va toucher chaque être humain dans les prochaines décennies qui le veuille ou non.
Et puis on montre juste, pour rebondir sur ta question, que si on arrive à appliquer l’accord de Paris, alors on sait que ça devient de plus en plus dur et que la fenêtre, elle se retourne.
Pourquoi?
Parce que les États et les entreprises, aujourd’hui, ne veulent pas sur Terre.
On va être honnête.
Ce n’est pas pour rien qu’on n’applique pas.
C’est qu’on a fait cet accord de Paris qui se voulait ambitieux, qui est avec des cadres nationaux d’engagement.
Quasiment aucun État sur Terre ne respecte ses engagements.
Parce qu’il n’a pas le courage.
Parce qu’il pense qu’après l’huile des luges, les politiciens ne s’intéressent pas beaucoup à ce qui va se passer en 2050.
Enfin, soyons honnêtes, c’est juste ça la question.
Et on laisse volontairement aux générations futures toute cette bombe à retardement qu’est le réchauffement et la forme des glaciers.
On a peu de temps pour y arriver, mais on peut en parler après.
Si on applique l’Accord de Paris, on peut sauver, sur tous ces glaciers du monde, à peu près 75 %, trois quarts des surfaces actuelles.
Je pense que c’est très important de le dire.
Quand je disais qu’on est à une croisée des chemins, c’est que ce joue-là, dans, dans les quinze ans qu’on a devant nous, soit on ne fait pas grand-chose, et là on engage un truc qui est irréversible, que ce soit un immense réchauffement, l’effondrement des glaciers et des conséquences qui sont cataclysmiques sur Terre.
Voilà, on va le dire comme ça.
Soit on arrive à appliquer l’Accord de Paris, on se rebrousse tous les manches collectivement, les États prennent leur part, comprennent que tout se passe où est-là avec la régulation politique des émissions, en imposant au monde économique des restrictions, en plaçant le vrai coût du carbone, peut-être dans le coût des biens de consommation, des déplacements, etc.
en plaçant le vrai coût de la nature, sans laquelle on ne peut pas vivre de la protection et de sa bonne santé dans le système monde capitaliste qui vit comme si on avait X terres et X de grossances naturelles infinies.
Et ce n’est pas vrai.
Il y a des gens qui vont payer cette dette à la fin écologique.
C’est nos enfants, c’est nos petits-enfants qui vont être face à ces enjeux.
Donc nous, on dit que c’est inhumain.
Que nous, l’humanité, à ce moment-là, on soit à ce point irresponsable pour le futur, je me sens.
Et donc on montre très bien, par contre, que si on agit, on peut vraiment, aujourd’hui, instabiliser le climat dans la deuxième moitié du XXIe siècle.
En tout cas, c’est ce que montrent les données du GIEC, les projections, quand on fait de la forte atténuation, de la forte limitation de gaz à effet de serre, on stabilise le climat dans la deuxième moitié du XXIe siècle.
Et donc, ce faisant, on stabilise la fonte des glaciers.
Donc ça, je pense que c’est très important à le dire.
On s’évertue, on le crie partout.
En tout cas, il y a des études scientifiques qui le disent aussi.
On n’est pas du tout tout seul.
Il n’est pas du tout trop tard et on est dans cette position, de se croiser des chemins entre un futur qui est vivable et qui est proche, un peu plus chaud, mais proche de l’actuel, mais vivable.
Et on a du temps pour s’adapter et faire société collectivement à 8 milliards, ou je ne sais plus combien avec tout ça.
Ou alors un truc qui est un truc de malade, en termes de vitesse de réchauffement, de fond des glaciers, puis de conséquences écosystémiques, mais à la fin sociétales, mais qui sont sans commune mesure avec ce qu’a jamais connu l’humanité.
Alors tu disais, les scientifiques le disent, le consensus scientifique le démontre avec les travaux du GIEC.
Il est temps d’agir maintenant pour plus tard.
Et pour maintenant?
Vu les chaleurs qu’on a eues en 2022-2023?
D’ailleurs, on apprend avec toi le terme de désenglassement.
Je reviens dans les Alpes françaises, tu disais, je crois que ça fait donc d’après vos travaux à peu près 66 %, même totalement 66 % de la surface glaciaire qui a disparu depuis 1850.
Je reviens dans les Alpes françaises, tu parlais des paysages.
Alors si je suis très concret sur les données que vous avez publiées, vous avez identifié des espèces animales végétales qui viennent dans 14 zones qui sont donc désenglacées.
L’enjeu aussi simultanément à la lutte contre le réchauffement climatique, c’est la conservation de cette nature.
Par où commencer?
Comment s’y prendre?
Donc là, on arrive vraiment aux solutions.
Je pense que les messages clés, nous, on travaille vraiment dessus sur les solutions.
Elles sont de, comment dire, on a deux marteaux dans les mains.
Je ne sais pas comment dire pour agir.
Le premier, c’est l’atténuation.
Je pense que c’est ce qu’on vient de dire jusque là.
La chose fondamentale, numéro un indispensable, c’est de sauver les glaciers, de stabiliser le climat.
Et pour ce faire, ça se passe vraiment sur l’atténuation, l’immense partie de la réponse sera ça.
Et là, je pense que les glaciers sont nos meilleurs alliés dans nos sociétés, pour comprendre les enjeux et j’espère stimuler, catalyser la réaction collective.
En tout cas, en Suisse, moi et Christophe Mathieu de Suisse, c’est grâce aux glaciers qu’on a mis les engagements de l’accord de Paris dans la constitution.
Sans les glaciers, le peuple suisse et les politiques avaient voté la nombre d’applications volontaires de l’accord de Paris.
C’est incroyable quand même.
Mais grâce aux glaciers, on a réussi à faire une levée de sensibilisation via une initiative populaire.
On a voté le peuple suisse pour sauver les glaciers de la Suisse, ça veut dire appliquer l’accord de Paris.
Ça montre que c’est nos meilleurs alliés pour l’atténuation.
Par contre, en parallèle, c’est ça où je pense que si Ice & Life, on est un peu novateurs, ou en tout cas, on se qu’on nous proposait ça, je ne l’avais pas trop lu dans d’autres papiers scientifiques, c’est de dire que si on fait de la protection de la nature classique, ça veut dire avec des aires protégées, des réserves naturelles, des parcs nationaux, des arrêtés de protection de biotope, si on les place sur les glaciers, sur ces écosystèmes post-glaciaires, sur ces zones qui émergent du retrait glaciaire, par rapport aux glaciers, ce n’est pas ça qui va les sauver, mais en tout cas, ça empêche de mettre des pelleteuses dessus.
Donc on voit ce qui se passe aujourd’hui à la grave, on voit ce qui s’est passé à Zermatt aussi, par rapport à la coupe du Gondoski ces dernières semaines, il y a des gens qui continuent sur terre à la pelleteuse à détruire les glaciers, pour des intérêts économiques à court terme.
Et quand on connaît leur importance, c’est juste inadmissible, l’importance des glaciers, donc au moins si on met une zone en protection, on empêche ce délire de ciel à branche sans laquelle on ne peut pas vivre, donc de détruire les glaciers volontairement à l’explosif ou à la pelleteuse.
Pour rester concret, tu décris donc des paysages et des zones qui sont quelque part vierges de l’intervention humaine.
Dis-nous, pour protéger ces zones vierges de l’intervention humaine, la solution est juridique aussi, c’est ça?
Oui, bien sûr, en fait, on travaille là-dessus.
Donc comment on peut créer des zones protégées dans les territoires?
Un, protéger les glaciers et empêcher qu’il y ait des pelleteuses dessus, mais aussi protéger ce qu’on dit, et ça rejoint ta question d’avant, ces nouveaux écosystèmes émergents, ces nouveaux lacs, ces nouvelles forêts, ces nouvelles pelouses alpines qui se forment après le retrait des glaciers, ces nouvelles zones de rivières qui sont en fait des refuges pour la biodiversité, sont les refuges pour le vivant et qui sont aussi, à défaut de glacier, on aura moins d’eau demain dans les territoires.
Mais si on a des lacs, des zones humides et des sols qui fonctionnent bien, demain on a des sources.
Par contre, si on ne protège pas les zones et qu’on artificialise tout très vite, ou qu’on pollue tout comme on a quasiment pollué tout le reste de la planète, demain on a des vrais problèmes d’eau dans les territoires.
Et puis, dernière chose, les glaciers ont un rôle fondamental sur le climat.
Il ne faut pas qu’ils fondent, mais à défaut s’ils fondent.
Ce n’est pas du tout une solution, c’est la moins pire des choses.
Si on laisse les zones à la nature, le sol qui se développe, la forêt qui va se développer, elle va séquestrer du carbone.
Donc, en gros, si on protège ces zones et qu’on laisse la nature évoluer librement, que des forêts arrivent, des sols se développent, etc., en fait, ça donne des solutions face au grand défi du XXIe siècle et de l’avenir, qui est avoir de l’eau douce, faire face à la sixième extinction de masse et laisser la biodiversité trouver des refuges, des sanctuaires.
Et on ne sait pas vivre sans une biodiversité fonctionnelle sur Terre.
Donc, laissant, lui, des sanctuaires de haute naturalité.
Et puis, troisièmement, évidemment, sur le climat et la séquestration du carbone, ou le rôle des glaciers qui est fondamental.
Et donc, ça, ça passe par soit créer des airs protégés dans les territoires, soit, comme tu le dis, c’est quelque chose qu’on fait, développer du droit.
En fait, ces écosystèmes, les glaciers, ce qui leur succède, sont un impensé total du droit en France.
Il n’y a une seule fois le mot glaciers dans toute la législation.
C’est un chercheur de … qui l’avait montré il y a quelque temps, il y a une seule fois le mot glaciers dans toute la législation en France.
On parlait des prérogatives des accompagnateurs en montagne, mais en tant qu’objet extraordinaire qui couvre des surfaces colossales et qui influence le cycle de l’eau dans toute la vallée du Rhône, par exemple, le positionnement des centrales nucléaires, l’eau douce à Lyon, etc.
On n’en parle jamais et on ne peut pas protéger cette force.
Nous, c’est comment on travaille avec l’État, on fait des propositions aujourd’hui sur le droit, sur comment combler ce vide, ces pièces du puzzle qui manquent complètement et comment on peut développer la législation pour mieux protéger ces zones et faire qu’on les détruise moins.
La conservation, la protection, Jean-Baptiste Bosson, glaciologue coordinateur du projet Ice & Life.
C’est absolument passionnant.
Je mets en lien de cet épisode l’adresse de ton site internet, car il y a beaucoup de ressources pour aller plus loin et prolonger toute la connaissance que tu nous as transmises dans cet épisode.
J’ai entendu parler de financement tout à l’heure.
Vous recherchez aussi de nouveaux financements pour des travaux, des actions?
Évidemment, oui.
En fait, on est toujours à la recherche de financement pour deux choses.
La première chose, c’est le projet, évidemment.
Le plus on a de moyens, le plus on peut être ambitieux, le plus on peut produire les données.
On peut accompagner les territoires.
On peut essayer de stimuler tout ça et aboutir concrètement la meilleure protection de la nature.
Et puis, si les gens ne veulent pas financer les projets comme ça et aucun problème, aussi, il y a des financements directs de la conservation.
Je pense qu’il y a un gros enjeu aujourd’hui sur protéger la nature partout.
Et comme on finance ça, l’État met de l’argent sur la table, mais pas assez.
Il y a des rapports officiels qui le disent et que les identités de l’État en mettent plus.
Et partout dans les territoires, on peut agir si on veut pour la nature.
Et comme on finance ça, il y a plein de moyens d’associations, d’instances qui œuvrent là-dessus.
Et n’hésitez pas à la société civile en général.
On a besoin de fonds partout.
Ce n’est pas que pour moi du tout, pour n’importe quel thème de protection de la nature.
Et c’est très important.
Le message est passé Jean-Baptiste Bosson pour le projet Ice & Life.
Merci d’être passé dans Soluble(s).
Merci beaucoup.
A une prochaine.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet soluble.media
À bientôt !
(Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Le site du projet Ice & Ice : www.iceandlife.com
TIMECODES
00:00 Introduction
01:30 Le parcours de Jean-Baptiste Bosson
04:00 Glaciologue, c’est quoi ce métier concrètement ?
08:56 Sa pratique du métier et l’importance de la science
10:46 Un glacier, qu’est-ce que c’est ?
14:29 L’impact des activités humaines sur les glaciers
17:28 Ce qui succède aux glaciers dans les Alpes, dans le massif du Mont-Blanc
19:22 Y aura-t-il encore des glaciers en Europe d’ici à la fin du siècle ?
23:26 L’Accord de Paris, les solutions
27:09 Le désenglacement des Alpes et la conservation de la nature
30:00 La protection juridique de ces nouvelles zones
33:51 Merci à Jean-Baptiste Bosson !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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A bientôt,
Simon
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