[TRANSCRIPTION] « Les Oasis » | Habiter un écolieu collectif : c’est comment ?
Un nouveau design pour la vie en société ?
Rénover et acheter à plusieurs une vieille et grande bâtisse, créer un hameau qui place l’écologie et des activités économiques durables au cœur du projet, ou encore bâtir un lotissement écologique et citoyen, investir un immeuble d’habitat participatif. .
On dénombre plus d’un millier d’écolieux en France, Belgique et au Luxembourg. Un mode d’habitat qui réunit des personnes qui ont toutes en commun la volonté de mener une vie plus sobre, alignée sur leurs valeurs sans s’isoler de la société, bien au contraire.
Mais comment ça marche ? Par où commencer ?
Pour Mathieu Labonne, « la vie en écolieu collectif est la réponse et la plus efficace pour des citoyens qui veulent s’engager et réduire fortement leur empreinte carbone. Vivre en collectif est un formidable catalyseur de transition ». Si ce mode de vie “n’est pas fait pour tout le monde, les Oasis peuvent inspirer une société écologique” poursuit cet ancien chercheur en climatologie qui a lui-même fondé son écohameau.
Transcription (automatisée)
Article source : « Les Oasis » | Habiter un écolieu collectif : c’est comment ?
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je souhaite médiatiser une solution mise en œuvre pour adopter un mode de vie plus sobre, plus proche de la nature en conjuguant habitat et activité écologique.
Bonjour Mathieu Labonne.
Bonjour Simon.
Vous êtes le président de la Coopérative Oasis, une structure qui accompagne la création d’écolieux collectifs.
On va voir ensemble concrètement ce que sont vos oasis, comment ça marche, à qui ça s’adresse, en savoir plus aussi sur cette manière de vivre et comment vous adoptez ce mode de vie plus sobre et plus désirable.
Mais d’abord, on veut en savoir un peu plus sur vous pour vous présenter.
On peut dire qu’avant d’intégrer vous-même un écolieu, vous vous sentiez déjà très concerné par l’écologie.
Racontez-nous en quelques mots votre parcours.
Oui, donc j’ai fait des études dans le spatial, donc à SUPAERO à Toulouse.
Il est pas question de changement climatique pendant mes études.
Ça m’a passionné.
Je suis devenu chercheur en climatologie pendant quelques années au CNRS après mes études.
Puis spécialiste sur les questions du bilan carbone.
J’ai participé notamment à un bilan carbone de plusieurs espèces de recherche en France.
L’étude de ces sujets, notamment énergétiques et climatiques, m’a montré à quel point notre mode de vie est à revoir de fond en comble.
En quoi ce n’était pas juste des ajustements qu’il fallait faire, mais un nouveau design de notre mode de vie.
Après avoir contribué à des travaux à grande échelle, j’ai eu la chance de voir de près les travaux du GIEC, quand j’étais chercheur, etc.
J’ai voulu l’engager à une échelle plus locale, pour aussi avoir une action très concrète.
Je me suis passionné assez tôt pour la question des écovillages, en visant plusieurs écovillages dans d’autres pays.
Je suis impliqué dans un lieu collectif, et à un moment donné, en 2014, j’ai pu prendre la direction de l’association Colibris, qui à ce moment-là réfléchissait à relancer ce concept d’Oasis, qui était toujours assez limité en France.
Je suis arrivé à la direction de Colibris, pour lancer le projet Oasis, qui est devenu en 2018 la Coopérative Oasis, qui est une structure qui est maintenant à cinq ans, mais un projet qui est beaucoup plus ancien, et qui vise effectivement à promouvoir ce mode de vie, mais aussi surtout à aider et soutenir toutes celles et tous ceux qui vont vivre comme ça.
Pour moi, aujourd’hui, c’est la réponse peut-être la plus efficace, la plus accessible en fait, pour des citoyens qui veulent s’engager, pour réduire fortement leur empreinte carbone.
Voilà, donc c’était…
Aujourd’hui, je pense que c’est un formidable catalyseur en fait de transition que de vivre en collectif.
Le collectif, c’est le maillon central du projet des Oasis, donc des écolieux, vous le disiez, lieux de vie, donc c’est un habitat, des habitats.
Il y a, j’imagine, plusieurs types de projets d’Oasis.
Vous avez participé à la création de plus d’un millier d’écolieux en France, mais aussi en Suisse, en Belgique, au Luxembourg.
Dites-nous en quelques mots le principe autour de ce collectif.
En fait, on recense plus de mille projets.
On n’a pas forcément créé plus de mille projets.
On a accompagné plutôt 400 projets, disons.
Donc oui, il y a des typologies assez différentes dans ces lieux.
C’est pour ça que le terme d’Oasis, il est vantant assez flou parce qu’en fait, il n’y a pas une bonne façon de vivre en collectif et de façon écologique.
Ça peut être des lieux, des fois très communautaires, des lieux beaucoup moins, des espèces de lotissements écologiques.
Ça peut être des états participatifs un peu plus périurbains.
Il peut y avoir des formes très variées, des tailles variées.
Mais ce que ces lieux ont en commun, effectivement, c’est de rassembler des personnes.
Souvent des groupes assez petits.
Les Oasis dans le réseau sont entre 5 et 50 personnes, la plupart des projets.
Donc, ça reste des projets assez petits, mais où les personnes ont évidemment de l’espace privatif pour vivre, mais ont aussi beaucoup, et c’est le curseur qui est différent pour chaque projet, beaucoup d’espaces en commun.
L’idée, c’est de mutualiser, de faire ensemble pour d’une part avoir moins pour soi et donc moins consommer à titre personnel.
Et en même temps, tout en dépensant moins, accéder à un niveau de service intéressant.
Ça peut être aussi bien de mutualiser des chambres d’amis au début de la riz, les choses qu’on a chez soi, mais finalement qu’on n’utilise pas tous les jours.
Ça peut être de mutualiser des véhicules, ça peut être d’avoir accès à un potager en commun.
Si vous avez un potager ou un poulailler que vous partez en vacances, vous êtes bien embêté, vous êtes tout seul, alors que si vous êtes dans un collectif, vous pouvez vous organiser.
Donc finalement, toute cette démarche d’autonomie, de retrouver du pouvoir d’agir dans nos vies, de refaire par nous-mêmes, ne soit pas un enfermement ou une trop grande contrainte.
Mais puis, c’est vraiment une démarche d’émancipation.
Et ça, ça marche par le collectif.
En fait, si on veut être…
Je pense que dans l’avenir, il faudra qu’on soit plus autonome, qu’on réapprenne à moins dépendre du système globalisé pour répondre à nos besoins.
Et ça, ça passe par retrouver un statut de producteur, que ce soit sur notre nourriture, sur notre énergie, de refaire nos bâtiments, des co-constructions, etc.
Et ça, évidemment, tout seul, c’est très contraignant.
Alors que si on le fait à plusieurs, on se complète avec des compétences différentes, avec des savoir-faire.
Et aussi, on est capable de se relayer, de distribuer des rôles, etc.
Donc, il y a des formes assez variées.
Nous, on ne souhaite vraiment pas promouvoir une forme plutôt qu’une autre.
On fait quand même un constat aujourd’hui qu’il y a quand même eu des majorités de projets, qui sont plutôt des projets en rénovation à la campagne.
Donc, parce qu’il y a quand même un enjeu d’accès au foncier et qu’aujourd’hui, la plupart des lieux qu’on accompagne ne sont plutôt de la rénovation que de la construction neuve, que c’est des collectifs en général assez petits.
C’est aussi le propre de la France d’avoir, .., d’avoir des très grands écovillages, mais avoir beaucoup, beaucoup de petits écolieux.
On a vraiment beaucoup de lieux, entre 5 et 10 familles, qui fleurissent partout.
Et que dans ces lieux, à la campagne, souvent en propriété collective, se développe à la fois un lieu de vie, qui évidemment est la base de recréer des lieux de vie solidaires, conviviaux, qui permettent aux gens d’avoir un mode de vie plus écologique.
Mais aussi que comme c’est du coup plus loin des lieux de travail, c’est souvent des gens aussi qui en profitent pour faire des transitions professionnelles, pour créer des nouveaux métiers.
Alors pas tous, évidemment, ça dépend où on est situé.
Mais voilà, donc ça se mixe entre activités économiques et lieux d’habitation qui recréent finalement une vie de village.
C’est tout simplement revenir à cet idéal.
D’ailleurs, c’est encore aujourd’hui l’idéal de la plupart des Français.
On me pose la question de c’est quoi un peu leur rêve d’une société en bonne santé.
L’imaginaire, c’est souvent un village qui serait fonctionnel, qui marcherait bien, où tous les services nécessaires sont présents, mais qui reste à taille humaine.
C’est-à-dire où on peut connaître ses voisins, on peut créer du lien avec eux, on peut créer de la confiance avec les gens qui nous entourent.
Alors la confiance, le collectif, alors on est quand même plus loin, et c’est beaucoup plus engageant qu’une colocation puisqu’on est souvent dans un projet d’achat collectif.
C’est la création de petites sociétés où chacun a une part de la propriété.
Quelles sont les motivations qui s’expriment le plus pour habiter un écolieu?
Y a-t-il un profil type parmi les habitants des Oasis?
Les profils sont très variés.
Donc il y a des produits en propriété collectif.
Effectivement, il y a des produits en propriété collectif.
Il y aura des co-pro, des ASL, des lotissements.
Il y aura des projets carrément en format associatif.
Il y a une grosse diversité.
Et ça, ça fait que finalement, effectivement les profils des personnes sont assez variés.
Il y a quand même un peu ce biais de tous les autres engagés sur l’écologie.
C’est quand même globalement des personnes en moyenne plus éduquées que la moyenne nationale.
Ça, c’est clair.
C’est un peu le biais.
On peut le remarquer, mais c’est pas forcément des personnes riches, contrairement à ce qu’on pense, même au contraire.
Le fait de mutualiser permet à des personnes qui ont peu de revenus, même des fois des personnes qui sont minima-sociaux, d’accéder à un mode de vie écologique, ce qu’ils ne peuvent pas forcément faire tout seuls.
Mais il faut également dans la collective qu’il y ait des personnes qui puissent acheter.
Et c’est vrai que cette question de l’achat, du projet immobilier est importante.
Les motivations de ces personnes, j’ai envie de dire, on peut les résumer tout simplement à deux motivations.
Après, il y en a plein qui sont sous-jacentes.
La première, c’est être plus heureux, tout simplement.
C’est-à-dire que les gens qui créent ces projets, c’est des gens qui pensent qu’en ayant effectivement choisi ses voisins, en créant une relation de confiance avec eux, en pouvant être plus solidaires.
Par exemple, pour un exemple, j’ai trois jeunes enfants.
Ma vie est dans un éco-hameau.
Il y a un éco-hameau avec pas mal de familles.
Du coup, j’offre à mes enfants un cadre très favorable pour grandir, avec d’autres adultes qui ont d’autres compétences que moi, avec pas mal d’autres enfants avec qui ils peuvent jouer, avec un grand jardin commun, chez les uns, chez les autres, etc.
C’est un moyen, une oasis, de recréer des conditions qui favorisent finalement cet épanouissement de l’individu, avec aussi des relations humaines qui sont à la fois l’enjeu et la difficulté évidemment de vivre en collectif, mais aussi ce qui est le plus nourrissant, de pouvoir créer ces liens de fraternité, avec des personnes qui ne sont pas forcément des amis d’ailleurs.
C’est un type de relation particulière, un peu comme vraiment une vie de village.
C’est-à-dire qu’on est un peu plus que des voisins, parce qu’on s’est choisi et qu’on cultive les liens, mais on n’est ni des collègues, ni des amis.
On développe une solidarité entre nous et des idées aussi de mixité générationnelle, de mixité sociale, qui sont de plus en plus importants dans ces projets.
Et l’autre motivation, là évidemment, d’être plus heureux et de répondre un peu à nos idéaux d’une vie épanouie, il y a aussi cette idée qui est forte chez le monde des projets et de plus en plus de contribuer à la société au travers de ces projets-là.
C’est-à-dire, c’est des personnes qui sont convaincues qu’en parallèle d’autres engagements, qui peuvent être plus militants ou autres, avec leur propre mode de vie, baisser leur empreinte carbone, contribuer à un territoire, contribuer à une biodiversité locale, c’est des actions importantes.
Et donc, l’écolieu, l’oasis, c’est un levier, finalement, pour pouvoir être meilleur sur ces questions-là.
On montre aujourd’hui qu’en moyenne, en somme, c’est une étude qui a été faite sur 30 oasis différentes, on est à peu près à deux fois moins d’émissions de carbone par à peu près d’oasis qu’un français moyen.
Alors, ça ne fait à la fois pas beaucoup, à la fois, c’est énorme, parce qu’il y a quand même une bonne partie de nos émissions qui sont aussi liées à des choses qu’on ne peut pas dissocier d’entre différents français, des émissions des routes, des hôpitaux, etc.
Mais par contre, sur plusieurs points notamment, la partie logement, donc les consommations énergétiques des bâtiments, la question alimentaire ou la question des différents achats, le bien de consommation, etc.
Les oasis sont nettement en dessous d’un français moyen et ça, c’est vraiment la vie en collectif, au-delà des convictions des personnes, qui permet de réussir ça.
C’est-à-dire le fait d’avoir une vie sociale épanouie dans un lieu, de pouvoir mutualiser, partager, s’échanger des biens, de pouvoir les réparer ensemble, etc.
permet que les gens consomment moins.
Et justement, sur cet impact, on va y revenir un peu après, mais j’avais une autre question sur, très concrète, je pense que ceux qui nous écoutent se posent la question justement sur cette vie en collectivité.
Vous disiez, on est un peu plus que des voisins, mais c’est différent.
Comment concrètement s’organise, justement, la vie commune?
Est-ce qu’il y a une entente au préalable sous forme d’un accord, je ne sais pas, d’un règlement, d’une charte?
Oui, c’est un long chemin.
De vivre en collectif, c’est sûr que quand on baigne dedans, on ne se rend plus compte, mais ça nous a demandé de beaucoup travailler sur nos relations, sur nos valeurs aussi.
Si vous voulez, une oasis, c’est la somme de trois choses.
C’est la somme d’un lieu, il faut qu’il y ait un lieu physique.
C’est la somme d’un collectif, il doit s’être rencontré.
Donc évidemment, si une personne se laisse dans un lieu, ce n’est pas une oasis.
Et d’une raison d’être, c’est-à-dire qu’il faut avoir clarifié ce pour quoi on est ensemble.
Et ça, il faut se poser la question de façon très belle, parce que créer un éco-village, ce n’est pas une raison d’être suffisante.
La question, c’est vraiment de descendre sur nos aspirations profondes, nos valeurs.
Qu’est-ce qui nous motive?
Qu’est-ce qui fait du lien entre nous?
Alors, c’est un gros travail qui ne s’arrête pas en quelques heures de discussion.
Et ce qui fait que dans les lieux, il y a souvent des ciments communautaires assez forts, je ne sais pas, une pensée politique, une vision de la vie qui est commune, mais il peut aussi y avoir une relation de confiance qui se construit au travers d’un projet, c’est-à-dire le fait de travailler ensemble, de mettre son argent en commun, de construire des bâtiments, etc.
Ça peut être aussi quelque chose qui nous oblige à nous rencontrer, à nous frotter les uns aux autres, parce qu’évidemment, on est tous avec nos tempéraments, individualité, et d’arriver à transformer en fait ces différences en une force dans un projet.
Ce qu’on a peut-être à montrer sur la question des polarités.
En fait, tout groupe possède des polarités dans un groupe.
Il y a des gens qui sont différents.
Il ne faut pas croire que les Oasis soient un rassemblement de gens qui se ressemblent tous.
Il y aura des gens très variés.
Mais c’est des personnes qui décident de faire de ces différences non pas une difficulté, mais une force, et qui décident de se comprendre.
Donc effectivement, une démarche de travail sur soi est quand même nécessaire dans un lieu.
Des personnes qui seraient trop individualistes auraient du mal à se mettre au service d’un projet collectif où tout ne va pas être comme je veux, parce qu’il y a forcément des choses où j’aurai des compromis, où je vais peut-être perdre un peu de souveraineté par rapport à avoir ma propre maison dans un lotissement où je sais exactement ce que je veux partout.
Mais ça, si on le met en regard de ce qu’on gagne à côté, ça peut vraiment valoir le coup.
Et c’est là où souvent les personnes qui vont vers ce mode de vie, c’est quand même des gens qui ont pas mal cheminé sur ces questions-là, qui sont formées sur des enjeux de gouvernance, pour pacifier leur communication ou leur relation, etc.
Donc c’est quand même un apprentissage.
En fait, on n’a pas appris à vivre ensemble.
Dans la société aujourd’hui dans laquelle on est, très égocentrique, très individualiste, retrouver ce sens du collectif, même pour des personnes très altruistes, c’est un chemin et c’est un chemin qui n’aura jamais fini.
Puisque c’est toujours un équilibre entre cette polarité, on va dire de l’individu, qui a besoin de s’affirmer, qui s’individualise et qui ne veut pas juste faire comme tout le monde.
Et c’est tant mieux.
Et d’un autre côté, d’un collectif qui est nécessaire pour répondre à nos besoins.
Et donc voilà, c’est cette question du commun qui est important.
La théorie des communs, une théorie qui vient beaucoup nourrir cette réflexion, sur cet équilibre entre l’individu et le collectif.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
C’est un chemin.
Alors, je le disais en introduction, votre mission est notamment d’accompagner la création d’écolieux.
Dites-nous en quelques mots sur quoi votre accompagnement est le plus recherché.
Donc, trouver le lieu de ces rêves n’est sûrement qu’un début.
Et vous venez de le dire, il y a eu une réflexion préalable.
Mais quand on vient, vous trouvez sur quel point concret, on a besoin d’avancer en général.
Oui.
Alors, en fait, c’est vrai que créer un projet, ça demande beaucoup de compétences parce que c’est des questions juridiques, financières, d’urbanisme, d’architecture, des questions évidemment de gouvernance, de gestion des relations.
Voilà, de communication extérieure et au sein du groupe, etc.
Donc, il y a un gros travail à faire.
Les deux thématiques, en fait, qui sont les plus importantes entre lesquelles nous, on accompagne principalement les groupes, c’est que créer une Oasis, ça revient quand même déjà un petit peu à créer une entreprise, même si ce n’est pas forcément une entreprise dans sa façon d’être au quotidien.
Mais c’est souvent effectivement une société qui veut acheter un lieu en commun avec des parts sociales où les personnes vont mettre de l’argent, il va falloir rembourser des emprunts, etc.
Et donc toute la dimension de gestion juridique et fin de soi du projet, c’est là où on apprend à la plupart des groupes.
C’est souvent .. notamment juridique où les gens peuvent parfois paniquer un peu parce qu’il y a plein de formats juridiques possibles.
Il ne faut pas faire n’importe quoi.
On sait maintenant que si les problèmes sont mal montés, ça peut coûter très cher plus tard.
Donc de prendre ce temps de bien concevoir son modèle au départ en travaillant bien sur ses valeurs parce que le modèle juridique s’adapte finalement aux valeurs du groupe et pas l’inverse.
Donc ça, c’est vraiment l’ultra majorité des accompagnements, c’est des gens qui viennent vers nous en disant ben voilà on est dix personnes, on a trouvé un petit château à la campagne à rénover qu’on aurait bien acheté ensemble.
Comment on fait?
Quelle forme de société?
On a lu des bouquins, on a quand même besoin de mieux comprendre pourquoi on ferait le choix entre une coopération d’habitants, une STI, une SCIC ou autre.
Donc ça c’est une grosse partie.
Et l’autre forme d’accompagnement qu’on propose, c’est peut-être au début, de plus en plus maintenant ces gens le font ça au début et c’est une très bonne chose.
Avant, c’était plutôt quand ils habitent déjà sur place, c’est aussi travailler sur l’aspect humain, justement des projets.
D’avoir un tiers accompagnant, c’est toujours utile.
Et pour travailler sur plusieurs aspects à la fois, les aspects on va dire, plutôt d’organisation, donc les questions de gouvernance, par exemple, comment est-ce qu’on distribue des rôles?
Comment est-ce qu’on prend des décisions, etc.
Mais aussi sur comment est-ce qu’on prend soin de nos relations?
Comment est-ce qu’on crée une culture du vivre ensemble?
Comment est-ce qu’on prend soin finalement de ce nous qui est encore récent et qu’il faut aider à faire grandir?
Donc il y a beaucoup d’outils maintenant, d’études qu’on a développées.
Je peux dire qu’entre maintenant et il y a dix ans, sur le volet humain, on a énormément évolué.
C’est-à-dire que même les gens ont une posture différente.
On est passé d’une posture assez dogmatique.
Il y a encore quelques années que des outils qui étaient un peu miraculeux, qui visaient à une espèce d’idéal d’un truc tout horizontal, on est passé maintenant à des visions beaucoup plus articulées entre cette dimension totalité qui est nécessaire pour vivre ensemble, pour créer de la confiance, et aussi des dimensions un peu plus verticales parce qu’on se rend compte qu’il y a des formes de leadership qui sont nécessaires parce qu’il y a des compétences dans un groupe, parce qu’il y a besoin d’efficacité par moments.
Ces articulations entre ces différents schémas de gouvernance, c’est une grosse avancée des dernières années.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
C’est un chemin.
Alors, je le disais en introduction, votre mission est notamment d’accompagner la création d’écolieux.
Dites-nous en quelques mots sur quoi votre accompagnement est le plus recherché.
Donc, trouver le lieu de ces rêves n’est sûrement qu’un début.
Et vous venez de le dire, il y a eu une réflexion préalable.
Mais quand on vient, vous trouvez sur quel point concret, on a besoin d’avancer en général.
Oui.
Alors, en fait, c’est vrai que créer un projet, ça demande beaucoup de compétences parce que c’est des questions juridiques, financières, d’urbanisme, d’architecture, des questions évidemment de gouvernance, de gestion des relations.
Voilà, de communication extérieure et au sein du groupe, etc.
Donc, il y a un gros travail à faire.
Les deux thématiques, en fait, qui sont les plus importantes entre lesquelles nous, on accompagne principalement les groupes, c’est que créer une Oasis, ça revient quand même déjà un petit peu à créer une entreprise, même si ce n’est pas forcément une entreprise dans sa façon d’être au quotidien.
Mais c’est souvent effectivement une société qui veut acheter un lieu en commun avec des parts sociales où les personnes vont mettre de l’argent, il va falloir rembourser des emprunts, etc.
Et donc toute la dimension de gestion juridique et fin de soi du projet, c’est là où on apprend à la plupart des groupes.
C’est souvent .. notamment juridique où les gens peuvent parfois paniquer un peu parce qu’il y a plein de formats juridiques possibles.
Il ne faut pas faire n’importe quoi.
On sait maintenant que si les problèmes sont mal montés, ça peut coûter très cher plus tard.
Donc de prendre ce temps de bien concevoir son modèle au départ en travaillant bien sur ses valeurs parce que le modèle juridique s’adapte finalement aux valeurs du groupe et pas l’inverse.
Donc ça, c’est vraiment l’ultra majorité des accompagnements, c’est des gens qui viennent vers nous en disant ben voilà on est dix personnes, on a trouvé un petit château à la campagne à rénover qu’on aurait bien acheté ensemble.
Comment on fait?
Quelle forme de société?
On a lu des bouquins, on a quand même besoin de mieux comprendre pourquoi on ferait le choix entre une coopération d’habitants, une STI, une SCIC ou autre.
Donc ça c’est une grosse partie.
Et l’autre forme d’accompagnement qu’on propose, c’est peut-être au début, de plus en plus maintenant ces gens le font ça au début et c’est une très bonne chose.
Avant, c’était plutôt quand ils habitent déjà sur place, c’est aussi travailler sur l’aspect humain, justement des projets.
D’avoir un tiers accompagnant, c’est toujours utile.
Et pour travailler sur plusieurs aspects à la fois, les aspects on va dire, plutôt d’organisation, donc les questions de gouvernance, par exemple, comment est-ce qu’on distribue des rôles?
Comment est-ce qu’on prend des décisions, etc.
Mais aussi sur comment est-ce qu’on prend soin de nos relations?
Comment est-ce qu’on crée une culture du vivre ensemble?
Comment est-ce qu’on prend soin finalement de ce nous qui est encore récent et qu’il faut aider à faire grandir?
Donc il y a beaucoup d’outils maintenant, d’études qu’on a développées.
Je peux dire qu’entre maintenant et il y a dix ans, sur le volet humain, on a énormément évolué.
C’est-à-dire que même les gens ont une posture différente.
On est passé d’une posture assez dogmatique.
Il y a encore quelques années que des outils qui étaient un peu miraculeux, qui visaient à une espèce d’idéal d’un truc tout horizontal, on est passé maintenant à des visions beaucoup plus articulées entre cette dimension totalité qui est nécessaire pour vivre ensemble, pour créer de la confiance, et aussi des dimensions un peu plus verticales parce qu’on se rend compte qu’il y a des formes de leadership qui sont nécessaires parce qu’il y a des compétences dans un groupe, parce qu’il y a besoin d’efficacité par moments.
Ces articulations entre ces différents schémas de gouvernance, c’est une grosse avancée des dernières années.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
C’est un chemin.
Alors, je le disais en introduction, votre mission est notamment d’accompagner la création d’écolieux.
Dites-nous en quelques mots sur quoi votre accompagnement est le plus recherché.
Donc, trouver le lieu de ces rêves n’est sûrement qu’un début.
Et vous venez de le dire, il y a eu une réflexion préalable.
Mais quand on vient, vous trouvez sur quel point concret, on a besoin d’avancer en général.
Oui.
Alors, en fait, c’est vrai que créer un projet, ça demande beaucoup de compétences parce que c’est des questions juridiques, financières, d’urbanisme, d’architecture, des questions évidemment de gouvernance, de gestion des relations.
Voilà, de communication extérieure et au sein du groupe, etc.
Donc, il y a un gros travail à faire.
Les deux thématiques, en fait, qui sont les plus importantes entre lesquelles nous, on accompagne principalement les groupes, c’est que créer une Oasis, ça revient quand même déjà un petit peu à créer une entreprise, même si ce n’est pas forcément une entreprise dans sa façon d’être au quotidien.
Mais c’est souvent effectivement une société qui veut acheter un lieu en commun avec des parts sociales où les personnes vont mettre de l’argent, il va falloir rembourser des emprunts, etc.
Et donc toute la dimension de gestion juridique et fin de soi du projet, c’est là où on apprend à la plupart des groupes.
C’est souvent .. notamment juridique où les gens peuvent parfois paniquer un peu parce qu’il y a plein de formats juridiques possibles.
Il ne faut pas faire n’importe quoi.
On sait maintenant que si les problèmes sont mal montés, ça peut coûter très cher plus tard.
Donc de prendre ce temps de bien concevoir son modèle au départ en travaillant bien sur ses valeurs parce que le modèle juridique s’adapte finalement aux valeurs du groupe et pas l’inverse.
Donc ça, c’est vraiment l’ultra majorité des accompagnements, c’est des gens qui viennent vers nous en disant ben voilà on est dix personnes, on a trouvé un petit château à la campagne à rénover qu’on aurait bien acheté ensemble.
Comment on fait?
Quelle forme de société?
On a lu des bouquins, on a quand même besoin de mieux comprendre pourquoi on ferait le choix entre une coopération d’habitants, une STI, une SCIC ou autre.
Donc ça c’est une grosse partie.
Et l’autre forme d’accompagnement qu’on propose, c’est peut-être au début, de plus en plus maintenant ces gens le font ça au début et c’est une très bonne chose.
Avant, c’était plutôt quand ils habitent déjà sur place, c’est aussi travailler sur l’aspect humain, justement des projets.
D’avoir un tiers accompagnant, c’est toujours utile.
Et pour travailler sur plusieurs aspects à la fois, les aspects on va dire, plutôt d’organisation, donc les questions de gouvernance, par exemple, comment est-ce qu’on distribue des rôles?
Comment est-ce qu’on prend des décisions, etc.
Mais aussi sur comment est-ce qu’on prend soin de nos relations?
Comment est-ce qu’on crée une culture du vivre ensemble?
Comment est-ce qu’on prend soin finalement de ce nous qui est encore récent et qu’il faut aider à faire grandir?
Donc il y a beaucoup d’outils maintenant, d’études qu’on a développées.
Je peux dire qu’entre maintenant et il y a dix ans, sur le volet humain, on a énormément évolué.
C’est-à-dire que même les gens ont une posture différente.
On est passé d’une posture assez dogmatique.
Il y a encore quelques années que des outils qui étaient un peu miraculeux, qui visaient à une espèce d’idéal d’un truc tout horizontal, on est passé maintenant à des visions beaucoup plus articulées entre cette dimension totalité qui est nécessaire pour vivre ensemble, pour créer de la confiance, et aussi des dimensions un peu plus verticales parce qu’on se rend compte qu’il y a des formes de leadership qui sont nécessaires parce qu’il y a des compétences dans un groupe, parce qu’il y a besoin d’efficacité par moments.
Ces articulations entre ces différents schémas de gouvernance, c’est une grosse avancée des dernières années.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
C’est un chemin.
Alors, je le disais en introduction, votre mission est notamment d’accompagner la création d’écolieux.
Dites-nous en quelques mots sur quoi votre accompagnement est le plus recherché.
Donc, trouver le lieu de ces rêves n’est sûrement qu’un début.
Et vous venez de le dire, il y a eu une réflexion préalable.
Mais quand on vient, vous trouvez sur quel point concret, on a besoin d’avancer en général.
Oui.
Alors, en fait, c’est vrai que créer un projet, ça demande beaucoup de compétences parce que c’est des questions juridiques, financières, d’urbanisme, d’architecture, des questions évidemment de gouvernance, de gestion des relations.
Voilà, de communication extérieure et au sein du groupe, etc.
Donc, il y a un gros travail à faire.
Les deux thématiques, en fait, qui sont les plus importantes entre lesquelles nous, on accompagne principalement les groupes, c’est que créer une Oasis, ça revient quand même déjà un petit peu à créer une entreprise, même si ce n’est pas forcément une entreprise dans sa façon d’être au quotidien.
Mais c’est souvent effectivement une société qui veut acheter un lieu en commun avec des parts sociales où les personnes vont mettre de l’argent, il va falloir rembourser des emprunts, etc.
Et donc toute la dimension de gestion juridique et fin de soi du projet, c’est là où on apprend à la plupart des groupes.
C’est souvent .. notamment juridique où les gens peuvent parfois paniquer un peu parce qu’il y a plein de formats juridiques possibles.
Il ne faut pas faire n’importe quoi.
On sait maintenant que si les problèmes sont mal montés, ça peut coûter très cher plus tard.
Donc de prendre ce temps de bien concevoir son modèle au départ en travaillant bien sur ses valeurs parce que le modèle juridique s’adapte finalement aux valeurs du groupe et pas l’inverse.
Donc ça, c’est vraiment l’ultra majorité des accompagnements, c’est des gens qui viennent vers nous en disant ben voilà on est dix personnes, on a trouvé un petit château à la campagne à rénover qu’on aurait bien acheté ensemble.
Comment on fait?
Quelle forme de société?
On a lu des bouquins, on a quand même besoin de mieux comprendre pourquoi on ferait le choix entre une coopération d’habitants, une STI, une SCIC ou autre.
Donc ça c’est une grosse partie.
Et l’autre forme d’accompagnement qu’on propose, c’est peut-être au début, de plus en plus maintenant ces gens le font ça au début et c’est une très bonne chose.
Avant, c’était plutôt quand ils habitent déjà sur place, c’est aussi travailler sur l’aspect humain, justement des projets.
D’avoir un tiers accompagnant, c’est toujours utile.
Et pour travailler sur plusieurs aspects à la fois, les aspects on va dire, plutôt d’organisation, donc les questions de gouvernance, par exemple, comment est-ce qu’on distribue des rôles?
Comment est-ce qu’on prend des décisions, etc.
Mais aussi sur comment est-ce qu’on prend soin de nos relations?
Comment est-ce qu’on crée une culture du vivre ensemble?
Comment est-ce qu’on prend soin finalement de ce nous qui est encore récent et qu’il faut aider à faire grandir?
Donc il y a beaucoup d’outils maintenant, d’études qu’on a développées.
Je peux dire qu’entre maintenant et il y a dix ans, sur le volet humain, on a énormément évolué.
C’est-à-dire que même les gens ont une posture différente.
On est passé d’une posture assez dogmatique.
Il y a encore quelques années que des outils qui étaient un peu miraculeux, qui visaient à une espèce d’idéal d’un truc tout horizontal, on est passé maintenant à des visions beaucoup plus articulées entre cette dimension totalité qui est nécessaire pour vivre ensemble, pour créer de la confiance, et aussi des dimensions un peu plus verticales parce qu’on se rend compte qu’il y a des formes de leadership qui sont nécessaires parce qu’il y a des compétences dans un groupe, parce qu’il y a besoin d’efficacité par moments.
Ces articulations entre ces différents schémas de gouvernance, c’est une grosse avancée des dernières années.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
C’est un chemin.
Alors, je le disais en introduction, votre mission est notamment d’accompagner la création d’écolieux.
Dites-nous en quelques mots sur quoi votre accompagnement est le plus recherché.
Donc, trouver le lieu de ces rêves n’est sûrement qu’un début.
Et vous venez de le dire, il y a eu une réflexion préalable.
Mais quand on vient, vous trouvez sur quel point concret, on a besoin d’avancer en général.
Oui.
Alors, en fait, c’est vrai que créer un projet, ça demande beaucoup de compétences parce que c’est des questions juridiques, financières, d’urbanisme, d’architecture, des questions évidemment de gouvernance, de gestion des relations.
Voilà, de communication extérieure et au sein du groupe, etc.
Donc, il y a un gros travail à faire.
Les deux thématiques, en fait, qui sont les plus importantes entre lesquelles nous, on accompagne principalement les groupes, c’est que créer une Oasis, ça revient quand même déjà un petit peu à créer une entreprise, même si ce n’est pas forcément une entreprise dans sa façon d’être au quotidien.
Mais c’est souvent effectivement une société qui veut acheter un lieu en commun avec des parts sociales où les personnes vont mettre de l’argent, il va falloir rembourser des emprunts, etc.
Et donc toute la dimension de gestion juridique et fin de soi du projet, c’est là où on apprend à la plupart des groupes.
C’est souvent .. notamment juridique où les gens peuvent parfois paniquer un peu parce qu’il y a plein de formats juridiques possibles.
Il ne faut pas faire n’importe quoi.
On sait maintenant que si les problèmes sont mal montés, ça peut coûter très cher plus tard.
Donc de prendre ce temps de bien concevoir son modèle au départ en travaillant bien sur ses valeurs parce que le modèle juridique s’adapte finalement aux valeurs du groupe et pas l’inverse.
Donc ça, c’est vraiment l’ultra majorité des accompagnements, c’est des gens qui viennent vers nous en disant ben voilà on est dix personnes, on a trouvé un petit château à la campagne à rénover qu’on aurait bien acheté ensemble.
Comment on fait?
Quelle forme de société?
On a lu des bouquins, on a quand même besoin de mieux comprendre pourquoi on ferait le choix entre une coopération d’habitants, une STI, une SCIC ou autre.
Donc ça c’est une grosse partie.
Et l’autre forme d’accompagnement qu’on propose, c’est peut-être au début, de plus en plus maintenant ces gens le font ça au début et c’est une très bonne chose.
Avant, c’était plutôt quand ils habitent déjà sur place, c’est aussi travailler sur l’aspect humain, justement des projets.
D’avoir un tiers accompagnant, c’est toujours utile.
Et pour travailler sur plusieurs aspects à la fois, les aspects on va dire, plutôt d’organisation, donc les questions de gouvernance, par exemple, comment est-ce qu’on distribue des rôles?
Comment est-ce qu’on prend des décisions, etc.
Mais aussi sur comment est-ce qu’on prend soin de nos relations?
Comment est-ce qu’on crée une culture du vivre ensemble?
Comment est-ce qu’on prend soin finalement de ce nous qui est encore récent et qu’il faut aider à faire grandir?
Donc il y a beaucoup d’outils maintenant, d’études qu’on a développées.
Je peux dire qu’entre maintenant et il y a dix ans, sur le volet humain, on a énormément évolué.
C’est-à-dire que même les gens ont une posture différente.
On est passé d’une posture assez dogmatique.
Il y a encore quelques années que des outils qui étaient un peu miraculeux, qui visaient à une espèce d’idéal d’un truc tout horizontal, on est passé maintenant à des visions beaucoup plus articulées entre cette dimension totalité qui est nécessaire pour vivre ensemble, pour créer de la confiance, et aussi des dimensions un peu plus verticales parce qu’on se rend compte qu’il y a des formes de leadership qui sont nécessaires parce qu’il y a des compétences dans un groupe, parce qu’il y a besoin d’efficacité par moments.
Ces articulations entre ces différents schémas de gouvernance, c’est une grosse avancée des dernières années.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
C’est un chemin.
Alors, je le disais en introduction, votre mission est notamment d’accompagner la création d’écolieux.
Dites-nous en quelques mots sur quoi votre accompagnement est le plus recherché.
Donc, trouver le lieu de ces rêves n’est sûrement qu’un début.
Et vous venez de le dire, il y a eu une réflexion préalable.
Mais quand on vient, vous trouvez sur quel point concret, on a besoin d’avancer en général.
Oui.
Alors, en fait, c’est vrai que créer un projet, ça demande beaucoup de compétences parce que c’est des questions juridiques, financières, d’urbanisme, d’architecture, des questions évidemment de gouvernance, de gestion des relations.
Voilà, de communication extérieure et au sein du groupe, etc.
Donc, il y a un gros travail à faire.
Les deux thématiques, en fait, qui sont les plus importantes entre lesquelles nous, on accompagne principalement les groupes, c’est que créer une Oasis, ça revient quand même déjà un petit peu à créer une entreprise, même si ce n’est pas forcément une entreprise dans sa façon d’être au quotidien.
Mais c’est souvent effectivement une société qui veut acheter un lieu en commun avec des parts sociales où les personnes vont mettre de l’argent, il va falloir rembourser des emprunts, etc.
Et donc toute la dimension de gestion juridique et fin de soi du projet, c’est là où on apprend à la plupart des groupes.
C’est souvent .. notamment juridique où les gens peuvent parfois paniquer un peu parce qu’il y a plein de formats juridiques possibles.
Il ne faut pas faire n’importe quoi.
On sait maintenant que si les problèmes sont mal montés, ça peut coûter très cher plus tard.
Donc de prendre ce temps de bien concevoir son modèle au départ en travaillant bien sur ses valeurs parce que le modèle juridique s’adapte finalement aux valeurs du groupe et pas l’inverse.
Donc ça, c’est vraiment l’ultra majorité des accompagnements, c’est des gens qui viennent vers nous en disant ben voilà on est dix personnes, on a trouvé un petit château à la campagne à rénover qu’on aurait bien acheté ensemble.
Comment on fait?
Quelle forme de société?
On a lu des bouquins, on a quand même besoin de mieux comprendre pourquoi on ferait le choix entre une coopération d’habitants, une STI, une SCIC ou autre.
Donc ça c’est une grosse partie.
Et l’autre forme d’accompagnement qu’on propose, c’est peut-être au début, de plus en plus maintenant ces gens le font ça au début et c’est une très bonne chose.
Avant, c’était plutôt quand ils habitent déjà sur place, c’est aussi travailler sur l’aspect humain, justement des projets.
D’avoir un tiers accompagnant, c’est toujours utile.
Et pour travailler sur plusieurs aspects à la fois, les aspects on va dire, plutôt d’organisation, donc les questions de gouvernance, par exemple, comment est-ce qu’on distribue des rôles?
Comment est-ce qu’on prend des décisions, etc.
Mais aussi sur comment est-ce qu’on prend soin de nos relations?
Comment est-ce qu’on crée une culture du vivre ensemble?
Comment est-ce qu’on prend soin finalement de ce nous qui est encore récent et qu’il faut aider à faire grandir?
Donc il y a beaucoup d’outils maintenant, d’études qu’on a développées.
Je peux dire qu’entre maintenant et il y a dix ans, sur le volet humain, on a énormément évolué.
C’est-à-dire que même les gens ont une posture différente.
On est passé d’une posture assez dogmatique.
Il y a encore quelques années que des outils qui étaient un peu miraculeux, qui visaient à une espèce d’idéal d’un truc tout horizontal, on est passé maintenant à des visions beaucoup plus articulées entre cette dimension totalité qui est nécessaire pour vivre ensemble, pour créer de la confiance, et aussi des dimensions un peu plus verticales parce qu’on se rend compte qu’il y a des formes de leadership qui sont nécessaires parce qu’il y a des compétences dans un groupe, parce qu’il y a besoin d’efficacité par moments.
Ces articulations entre ces différents schémas de gouvernance, c’est une grosse avancée des dernières années.
C’est comme si j’ai l’impression que, après pas mal de projets qui ont testé pas mal de choses, on arrive aujourd’hui à une forme de maturité sur ce qui fait qu’un projet réussit ou échoue.
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore des choses à en apprendre, encore sans doute plein, mais là, on a tellement de projets en France qui ont réussi pour avoir un bon retour sur l’expérience.
Vous pensez qu’il y a la place pour un développement plus large encore des écolieux où vous avez, sur cette période de dix ans, rassemblé les plus déterminés?
Il y a un énorme développement possible aujourd’hui.
On disait à peu près 1000 projets.
En gros, ça veut dire entre 15 et 20 000 personnes.
Ce n’est pas beaucoup à l’échelle de la France.
Il y a beaucoup plus de gens qui aspirent à ce mode de vie.
Parfois, sans même savoir que ça existe déjà.
Donc oui, il y a à développer ce mode de vie, à le démocratiser, même si ça reste, des projets compliqués.
On ne peut pas demander à Bouygues de construire des Oasis clés en main.
Il y a un cheminement humain qui est aussi important que le cheminement technique dans ces projets.
Mais on est dans l’idée de démocratiser et de soutenir toutes celles et tous ceux qui veulent vivre comme ça.
Et ça devient une nécessité pour des questions sociales, écologiques, économiques.
Par contre, nous, on est dans cette phase où on est quand même assez sûrs que ce n’est pas un mode de vie et qu’on vient à tout le monde aujourd’hui.
Ce n’est pas fait pour tout le monde.
Notre éducation, notre personnalité, ça ne peut pas convenir.
Donc, tout l’intérêt, c’est que ces lieux soient au cas où de ne pas non plus prétendre qu’il faudrait que tout le monde vive en Oasis.
Parce que je pense qu’on peut créer une société écologique sans que tout le monde vive comme ça.
Et donc, l’idée, c’est comment ces Oasis s’articulent avec le reste de la société.
On voit très bien aujourd’hui que des lieux un peu aboutis sur les territoires, ils recréent de la vie locale et donc quelque part, ils aident des communes à faire une transition.
Il y a beaucoup de projets, nous, on dit qu’ils s’archipélisent, c’est-à-dire qu’après avoir réussi, il y a sacré plein d’autres projets autour.
Moi dans l’éco-hameau où j’habite, autour de ce projet, c’est constitué aussi une école Montessori, un café associatif, une pizzéria bio, des maraîchers qui sont installés, il y a une maison seniors qui est en train de se construire à côté, etc.
Donc il y a des projets comme ça qui se développent, c’est-à-dire que pour moi l’Oasis, c’est un peu comme un point d’acupuncture qui permet après une meilleure santé du territoire.
Donc là, c’est justement l’idée, c’est d’arriver à mieux modéliser ça aussi pour sortir un peu de la petite taille de ces projets.
Et pour moi, il est important, un Oasis de 10 000 habitants, ça n’a pas de sens.
Mais en quoi est-ce que l’Oasis s’intègre encore mieux dans une vision de changement de la société plus globale?
C’est beaucoup de travaux sur lesquels on réfléchit en ce moment.
Avec l’idée que le mille Oasis pourrait passer à 10 000 dans les 5 ou 10 prochaines années.
Et on sent que de toute façon, il y a un élan.
Il y a tellement de gens qui sont attirés par ce mode de vie, parfois de façon un peu naïve, parfois un peu idéaliste aussi.
Mais de toute façon, dans les années qui viennent, il faut raccompagner ce mouvement.
Et aussi, on a la chance en France d’avoir beaucoup de lieux à la campagne, de assez grands, des patrimoines, que ce soit des fermes, des longères, des petits manoirs, etc., qui ne peuvent plus être la propriété d’une seule personne, sauf des gens très, très riches, bien sûr, et qui ont besoin d’être rénovés au niveau thermique, qui ont besoin d’être entretenus.
Et donc, quelque part, les Oasis, c’est aussi une réponse à tout ce patrimoine culturel en France.
Et nous, on le voit, même là, il y a quelqu’un au téléphone, c’est un grand moulin en Ardèche qui est en train d’être repris par un collectif.
Il y a plusieurs autres moulins en Ardèche qui font pareil.
C’est des lieux qui n’auraient pas trop de vocation, si ce n’est des lieux de vie collectifs.
Vous avez évalué votre impact, et notamment sur le plan carbone, mais vous disiez aussi en effet que tout le monde n’aspire pas à vivre dans une oasis.
Je voudrais parler avec vous de cet aspect laboratoire que représentent aussi en quelque sorte les oasis.
Selon vous, si on parle donc de mode de vie, d’habitat, de sobriété, quelles sont les solutions qui sont mises en œuvre dans les oasis, qui peuvent inspirer le reste de la société du point de vue écologique et de leur empreinte carbone?
Oui.
Déjà, il y a beaucoup de choses.
Je vais prendre quelques exemples, mais ce ne sera pas exhaustif.
En fait, les oasis qui roulaient, c’est des gens qui font un changement global dans leur mode de vie.
Ce n’est pas que l’habitat ou que l’alimentation ou que la mobilité, c’est une réflexion sur l’ensemble.
Mais on pourrait prendre de cette façon un peu isolée.
Par exemple, les oasis travaillent beaucoup la question de la rénovation écologique.
Ce ne sont pas les seuls.
Il y a plein de gens qui travaillent aussi là-dessus.
Mais les oasis sont un peu des laboratoires, des nouvelles façons de construire.
Dans mon écho à mots, il y a 13 maisons construites.
Ce sont toutes des maisons quasi passives, en pâles ou autres.
En fait, les maisons étant différentes, ça montre plein de techniques un peu différentes de construction.
Je ne sais pas, même au niveau des toilettes sèches, toilettes sèches à litière, à séparation, avec des cules, etc.
En fait, ces lieux servent un peu de démonstrateurs aussi de ces techniques.
Moi, ma propre maison en paille, quand je l’ai construit, il y a eu une grosse partie des habitants du village d’à côté qui sont venus la visiter.
Ils se sont rendu compte de ce que c’était, monter des murs en briques de terre crue, faire une isolation paille, un enduit terre, etc.
Toutes ces choses-là, c’est des choses que les gens peuvent découvrir grâce à ces lieux qui souvent se visitent.
Sur l’aspect alimentaire, je dirais que ce que les oasis innovent surtout, au-delà de design par .. ou ce genre de choses, c’est aussi l’idée de refaire des jardins partagés.
Ça peut exister en dehors d’une oasis.
Le fait de cultiver un potager entre quatre ou cinq voisins, justement que quand je pars en été deux semaines, quelqu’un d’autre peut arroser mes pieds de tomates, c’est tout bête, mais il faut arriver à trouver des moyens de s’organiser.
C’est aussi des laboratoires sur des questions un peu plus récentes et encore moins développées que les questions de mobilité.
Par exemple, là, on teste en ce moment des systèmes de véhicules partagés.
Pour avoir moins de voitures, est-ce qu’on ne peut pas avoir une application qui permet de réserver un des véhicules communs dans le groupe, ou pas par exemple une famille avec deux adultes et toujours deux voitures?
Voilà, peut-être une voiture par famille et puis quelques véhicules qu’on a besoin de temps en temps.
Donc ça, c’est des exemples.
Aussi, même la mutualisation dans les Oasis, je ne sais pas, d’une buanderie ou d’une salle polyvalente, on peut l’imaginer aussi à l’échelle d’une co-propriété, à l’échelle d’un immeuble, on peut même avoir une salle de jeu pour les enfants en commandant un immeuble.
Et là où les Oasis finalement, pour tout ça, là où les Oasis sont vraiment des laboratoires intéressants, c’est plutôt dimension humaine.
C’est-à-dire tous ces éléments techniques, pour qu’ils marchent, il faut certains prérequis humains, il faut, je le donnerai tout à l’heure, ces questions de gouvernance, de confiance, de créer des accords.
Et donc ça, les Oasis, quelque part, expérimentent beaucoup là-dessus, parce que c’est pas toujours facile et que du coup, on teste des choses pour qu’elles soient le plus simple et le plus fluide possible.
Ces expériences-là peuvent être très facilement transmises dans des situations différentes, dans un café à souci, dans un village, dans un tiers-lieu, entre-voilà, dans un immeuble ou dans un lotissement plus classique.
Donc je pense qu’il y a beaucoup à en apprendre, mais je reste quand même convaincu que l’avantage de l’Oasis est justement cette idée de travailler toutes ces transitions de façon un peu globale.
Voilà.
Et finalement, vous savez, en permaculture, on dit souvent que si un système est trop énergétique, dépense trop d’énergie, il faut sans doute faire un nouveau design.
Si votre poulailler est trop loin de chez vous, passez beaucoup d’énergie, allez ouvrir les poules le matin, allez refermer le poulailler le soir, allez prendre les oeufsmidi, peut-être rapprocher le poulailler de chez vous.
C’est un peu ça, c’est-à-dire que l’Oasis, on travaille vraiment sur un design d’un lieu qui nous permettra sans trop d’efforts, sans dépenser trop d’énergie ensuite, d’avoir un mode de vie écologique derrière.
C’est ça qui est important aujourd’hui, c’est de retravailler en s’affranchissant de tous nos conditionnements, de retravailler notre mode de vie, pour trouver ce qui nous convient vraiment.
Merci pour cette découverte et de nous avoir en détail exposé et donc fait se projeter dans ces Oasis pour toutes celles et ceux qui se sont intéressés, et notamment d’en savoir plus.
Je mets l’adresse de votre site en description.
J’ai noté, vous le disiez, que parfois des séjours de découverte peuvent être mis en place pour être forgés, son idée et plus loin, aller avec vous de rendre en accompagnement.
Mathieu Labonne, merci d’être passé dans Soluble(s).
Merci.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet www.csoluble.media.
A bientôt.
Écoutez l’épisode complet. (Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Le site de la Coopérative Oasis
https://cooperative-oasis.org/ - Le Bilan Carbone de la vie en écolieu
https://cooperative-oasis.org/decouvrir/lobservatoire-des-oasis/ - L’essai de Mathieu Labonne: “Servir le monde – Plaidoyer pour une écologie spirituelle” paru aux éditions Tana
TIMECODES
00:00 Introduction
01:01 Le parcours passionné par l’écologie de Mathieu Labonne
03:17 La mutualisation et le principe des Oasis écolieux collectifs
07:34 Profils types, motivations : c’est fait pour qui ?
12:03 Comment s’organise la vie en commun ?
17:59 Créer son écolieu demande beaucoup de compétences – l’accompagnement de la coopérative Oasis
19:48 « Il y a la place pour multiplier par 10 les écolieux en France »
23:31 Un laboratoire de solutions qui peuvent inspirer le reste de la société
27:58 Merci à Mathieu Labonne !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
Ecouter aussi :
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ETRE: le réseau d’écoles des métiers de la transition écologique