[TRANSCRIPTION] “Sur la terre”, le podcast qui explore les solutions aux quatre coins du monde (par l’AFP)
Défis planétaires, podcast planétaire. L’Agence France-Presse (AFP) explore les solutions pour accompagner la transition écologique.
Pour Soluble(s), Michaëla Cancela-Kieffer, responsable de l’audio à l’AFP et réalisatrice de “Sur la terre” présente cette série de podcasts qui propose des immersions sonores et décryptages d’experts, du nord au sud de la planète.
Un format court “pour explorer d’autres points de vue et solutions à la crise climatique, notamment ceux des pays émergents et des populations autochtones”.
Transcription (automatisée)
Article source : “Sur la terre”, le podcast qui explore les solutions aux quatre coins du monde (par l’AFP)
Bienvenue dans cet épisode de Soluble(s) pour un nouveau numéro spécial découvert.
Vous le savez ici, on a à cœur de médiatiser les solutions et aujourd’hui, je veux mettre en avant une série de podcasts qu’ils explorent du nord au sud à travers la planète.
– Bonjour Michaëla Cancela-Kieffer.
– Bonjour Simon.
Tu es la responsable de l’audio à l’Agence France Presse et la réalisatrice de Sur la Terre.
Tu vas tout nous dire de cette série de podcasts, de reportages et d’éclairages.
On va voir ensemble que les réponses pour surmonter les grands défis planétaires existent, mais que les points de vue et leur mise en œuvre peuvent varier selon les terrains aux quatre coins du globe.
Mais d’abord, tu le sais, dans ce podcast, on veut toujours en savoir plus sur le parcours et la personnalité des invités et leur parcours professionnels.
Alors si je dis Kaboul, Bagdad, Bogota, Madrid, Washington, Paris, on peut dire que la Terre est un bon terrain d’exploration pour toi.
Oui, merci beaucoup, effectivement.
Tu es donc une journaliste.
Est-ce que tu peux nous décrire un peu ton parcours?
Avec plaisir.
En fait, moi, je suis franco-espagnole.
Donc la dimension internationale, elle commence dès l’enfance, même si c’est à petite échelle.
Et j’ai ensuite étudié en France.
Et effectivement, je suis partie travailler aux États-Unis assez tôt.
J’ai eu un lien direct avec les formats un peu plus longs qu’on explore dans Sur la Terre assez tôt aussi.
Puisque j’ai commencé ma carrière en tant que freelance, en faisant des magazines et des documentaires pour la télé.
Et en particulier, c’est ce qui me ramène aujourd’hui, c’est une espèce de boucle à Sur la Terre.
J’avais fait un sujet sur le réchauffement climatique en 1999.
Et comment les lobbies résistaient et manipulaient, y compris la Commission européenne, pour ne pas mettre en œuvre des solutions moins dommageables pour le climat.
Et c’était en 1999.
Donc c’est assez fou de se rendre compte que certaines choses continuent à être les mêmes.
Certains débats sont toujours là.
Voilà, c’est une poursuite inachevée d’un terrain qui m’intéresse depuis très longtemps, le réchauffement climatique.
Alors ce terrain, en effet, parlons du podcast donc Sur la Terre, deux épisodes inédits tous les débuts du mois jusqu’au printemps 2023.
Vous faites du journalisme de solutions, c’est-à-dire que quelque part, vous explorez les réponses pour mieux comprendre les problèmes.
c’est exactement ça, c’est-à-dire que le principe du journalisme de solution que tu connais aussi, Simon, c’est que, en fait, quand on parle des problèmes, si on ne parle pas des solutions, quelque part, on oublie la moitié de l’histoire.
Il ne s’agit pas de cacher les problèmes, mais le fait de ne pas mettre en avant les réponses, c’est presque une erreur journalistique, d’abord parce qu’en tant que journaliste, on a aussi le devoir d’explorer ces réponses, y compris avec un regard critique et rigoureux, comme celui qu’on peut avoir dans une agence de presse.
Alors, c’est un podcast, tu le disais, sur la transition écologique.
La transition écologique, c’est le mouvement de transformation qui est nécessaire pour surmonter les défis qui se présentent à la Terre, comme la crise climatique ou celle de la biodiversité.
La série de podcasts débute par un constat avec un épisode qui nous explique précisément comment les humains ont eu un impact sur la planète, comment ils ont transformé la Terre.
c’est important de commencer par là.
Oui, on commence véritablement même par la dimension physique, c’est-à-dire que pour la première fois, on a maintenant la preuve scientifique que l’homme a aussi modifié la géologie de la Terre.
c’est pour ça qu’on parle de l’entrée dans l’anthropocène.
Et ça me permet d’ailleurs de vous dire que là, dans les jours qui viennent, tout bientôt, on va, un groupe de scientifiques qui travaillent sur le sujet depuis des années, vont désigner le lieu sur Terre, qui est le plus emblématique de l’entrée dans l’anthropocène.
Et comment ça se passe?
Et bien tout simplement parce que les scientifiques, dans différents endroits dans le monde, prennent des mesures géologiques, des mesures des sédiments par exemple, et vont rechercher les traces de l’activité humaine dans ces sédiments.
Et si vous écoutez sur la Terre, vous en saurez plus sur ce sujet et ce lieu.
L’anthropocène, donc cette nouvelle ère, l’ère, tu viens de l’expliquer, dans laquelle l’humain, va quelque part commencer à payer les conséquences de sa propre action, de ses activités, l’industrie, ses modes de vie, l’urbanisme.
Comment avez-vous choisi les sujets que vous traitez dans cette série?
Alors d’abord sa part, je le lui dois et je me dois de le mentionner, sa part d’un projet, justement, de reportage et de série de sujets, d’un de mes collègues à l’AFP qui s’appelle Marlowe Hood.
Il faut savoir que l’AFP a une grosse équipe qui couvre les questions climat.
Et donc Marlowe Hood, qui est vraiment notre super expert, ça fait une vingtaine d’années qu’il couvre ces sujets-là, nous a parlé de cette histoire de l’anthropocène.
Alors on se dit, tiens, c’est intéressant.
Et c’est comme ça qu’on s’est dit, en fait, c’est un bon point de départ.
On part de cette idée que désormais l’homme est même un facteur de modification de la géologie de la Terre.
On décortique ce mot anthropocène qui veut en fait dire ère époque de l’humain, anthropos humain.
Et on va aller réfléchir à comment est-ce qu’on peut finalement inventer un bon anthropocène.
Est-ce que c’est possible ça?
Et du coup, dans la série, on va à la fois explorer des solutions très globales, par exemple l’éducation, et des choses beaucoup plus concrètes autour des neuf limites planétaires.
Parce qu’en fait, une fois qu’on a défini le concept d’anthropocène, il y a un deuxième concept qui aujourd’hui est plus ou moins accepté par beaucoup de scientifiques.
c’est l’idée des limites planétaires.
c’est un chercheur, je crois qu’il est suédois, Johan Rockström , qui a défini ce cadre des limites qu’il ne faut pas dépasser.
Et c’est une sorte de guide pour que dans la transition écologique, justement, on sache où mettre les priorités.
Donc, les limites planétaires, c’est bien évidemment, par exemple, l’atmosphère saine, l’effet de serre.
Mais c’est aussi la disponibilité en eau potable.
c’est aussi l’équilibre de la biodiversité.
Il y en a neuf et on va essayer de les explorer toutes en expliquant quelles sont ces limites, pourquoi il ne faut pas les franchir, où on en est aujourd’hui.
Mais aussi en montrant les solutions et le débat sur les solutions.
Parce que le fond de quelque part la ligne éditoriale de Sur la Terre, c’est de dire qu’il est indispensable qu’on réfléchisse aux solutions de manière globale.
Parce que trop souvent encore aujourd’hui, les solutions, elles sont mises en avant par le nord, si je puis le permettre, en oubliant parfois les conséquences sur le sud Global.
Et en oubliant que peut-être le Sud Global a d’autres solutions qui pourraient tout à fait nous inspirer.
Oui, parce qu’on comprend.
Alors vous allez sur le terrain, les équipes de l’AFP, toi-même, je crois, en réalisant ce travail et les épisodes de Sur la Terre, on comprend la dimension internationale de votre enquête est importante.
On ne peut pas faire la transition écologique à New Delhi comme à Paris.
Et c’est ce que vous voulez aussi vérifier sur le terrain?
Exactement.
En fait, le grand sujet aujourd’hui, depuis déjà des années, mais qui se pose de manière de plus en plus aiguë, c’est le constat.
Il est partagé sur la nécessité d’une transition écologique.
Mais qui l’a fait, à quelle vitesse, et comment tenir compte des réalités locales?
C’est-à-dire qu’on peut difficilement demander les mêmes efforts, de la même manière, à des pays qui sont encore en train de tenter de s’extraire de la pauvreté.
Comment on leur offre des alternatives pour peut-être, par exemple, pouvoir abandonner les énergies fossiles plus rapidement, mais sans que la population soit affamée?
Puisque c’est des vecteurs de développement.
Aujourd’hui, on voit bien en Afrique des potentiels champs pétroliers très importants.
Évidemment, les pays veulent récupérer la manne financière que ça va entraîner.
Comment on leur propose des alternatives viables et un soutien financier?
Ce qu’on aime tous en écoutant les podcasts, je crois pouvoir le dire, c’est qu’on y entend souvent l’intime et l’universel.
Alors, un des premiers épisodes de Sur la Terre est consacré à un message adressé par les Kogis, un peuple amérindien qui est établi dans le nord de la Colombie.
c’est un message universel.
Quel est-il en quelques mots qu’il s’adresse à la Terre?
Il s’adresse à la Terre en fait, il s’adresse aux petits frères parce qu’en fait, donc les Kogis, c’est un peuple qui vit dans une chaîne de montagnes côtières, qui monte à plus de 5000 mètres d’altitude.
On dit d’ailleurs que c’est la plus haute chaîne de montagnes côtières du monde.
Et donc les Kogis s’étaient retirés très haut dans les montagnes quand les conquistadores sont arrivés.
Et dans leur vision du monde, dans leur cosmovision, comme on dit, en fait, ils vénèrent la terre-mère et ils sont très en contact avec les éléments naturels.
Et ils ont du coup cette connaissance à la fois intuitive, orale, transmise de génération en génération, mais très très précise des écosystèmes.
Et donc les Kogis qui vivaient plus tôt dans l’isolement jusqu’à une quarantaine d’années, ont commencé à voir sur leur territoire à quel point la terre se dégradait.
Et comme ils se considèrent les gardiens de la terre, ils ont estimé qu’ils devaient aller voir les petits frères, donc le reste de l’humanité entre guillemets, c’est comme ça qu’ils nous appellent, pour nous dire attention, ça ne va pas, il faut absolument que vous changiez votre manière de vivre, il faut que vous renonciez à l’extraction qui endommage la nature.
Et donc ils ont commencé à prendre leur bâton de pèlerin, même si l’expression n’est pas vraiment idéale concernant les Kogis, mais à venir nous voir et à nous expliquer qu’il fallait vraiment qu’on change notre manière de vivre, qu’on se souvienne qu’en fait on fait partie de la nature et qu’on ne doit pas être dans la domination de la nature, mais au contraire on doit négocier avec elle et en prendre soin.
Et donc ils sont venus à Paris et vous écouterez, enfin pour les auditeurs qui auront la gentillesse d’aller écouter sur la terre, vous écouterez une, j’espère qu’elle vous paraîtra aussi intéressante, qu’elle m’a paru intéressante, cette rencontre entre des entrepreneurs de la tech, arrivés de plein de pays du monde et trois Kogis, pour échanger sur l’avenir de l’humanité, ce qu’il faut faire et comment ils nous voient nous, comment ils voient Paris.
C’est tout l’intérêt de ce travail, des faits, des reportages, de l’humain, mais aussi une mise en perspective.
Ce projet est mené en partenariat avec The Conversation France, qui est un média en ligne indépendant et sans but lucratif.
Comment tout cela s’articule-t-il?
c’est génial.
En fait, on était déjà en discussion avec The Conversation.
On avait envie de travailler ensemble parce qu’il y a plusieurs points qui nous rapprochent.
D’abord, le fait que The Conversation travaille avec de véritables experts, des gens qui ont fait des recherches.
Donc, la notion de rigueur et d’expertise propre à The Conversation et à l’AFP converge complètement.
La deuxième chose, c’est que The Conversation, en fait, c’est une publication qui est née en Australie et qui est en fait un réseau global.
Donc, ils ont aussi The Conversation aux États-Unis, en Amérique latine, en Afrique.
Et du coup, ils ont aussi ce réseau international.
Donc, on s’est dit, pourquoi pas travailler ensemble et imaginer ce format qui est bimédia, c’est-à-dire qu’on fait les podcasts, on travaille ensemble, on réfléchit ensemble aussi aux thématiques.
Ça nous permet de…
Moi, ça me permet aussi de découvrir certains experts.
Et on publie ça ensemble.
Et véritablement, en fait, comme on a fait ce travail en amont éditorial, ces articles qui sont publiés dans The Conversation sont vraiment faits par rapport au podcast, en lien avec le podcast.
c’est vraiment un produit d’immédiat, entre guillemets, où c’est pas juste je vous mets un lien dans l’affiche de description.
c’est vraiment une poursuite pour approfondir.
Voilà et tu le disais, on a fait chaque épisode.
Proposons donc un lien, un article d’approfondissement à découvrir d’où tu es, sa plateforme d’écoute du podcast préféré.
Alors on reste dans ces plateformes de podcasts.
Et justement, l’un des podcasts d’actualité francophones les plus écoutés s’appelle Sur le fil et c’est aussi un des podcasts de l’Agence France Presse, l’AFP.
Quel a été l’objectif de l’AFP en investissant autant le terrain des plateformes d’écoute et le podcast depuis, je crois, 2021?
Ce serait juste, merci Simon, d’avoir aussi bien enquêté sur nous.
Il est évident que le podcast est un des moyens d’information aujourd’hui qui a le plus de succès, en particulier auprès des nouvelles générations.
Et donc, même si l’AFP normalement s’adresse à d’autres médias, c’est-à-dire que les contenus de l’AFP sont rarement à destination du grand public, mais à destination d’autres médias qui les réutilisent en texte, en photo, en vidéo, etc.
Il nous a paru important d’explorer ce format du fait de son succès.
Et c’est aussi un moyen pour nous, donc on a quand même certains produits, entre guillemets, qui sont à destination du public.
Par exemple, on a une chaîne YouTube, on a un blog.
Mais ça nous paraît à part-tout quand même d’avoir ce contact direct avec les auditeurs, avec les audiences, pour voir ce qui les intéresse.
Et donc, c’est comme ça qu’est né sur le fil.
En même temps aussi qu’une playlist de Spotify qui se créait, qui s’appelait Mondaily, avec des infos et de la musique.
Donc, on s’est dit, on va tester.
Ça va nous donner plein d’informations sur les choix des auditeurs.
Ça va aussi permettre de faire connaître l’AFP et nos journalistes, notre réseau de 1700 journalistes dans le monde.
c’est une grande fierté pour moi de me dire, sur le fil est un podcast qui se fabrique avec 1700 journalistes dans le monde.
c’est pas une petite équipe, hein?
Voilà.
Et de mettre en valeur leur travail parce que très souvent, en fait, à l’AFP, les journalistes sont parfaitement anonymes, travaillent de longues heures pour vérifier l’information et sont totalement inconnus du grand public.
Ils ont souvent des histoires fabuleuses à raconter.
Tous ces journalistes sur le terrain de quatre coins du monde.
Alors évidemment, je mets donc les liens selon la formule consacrée en description de cet épisode, les liens du podcast Sur la Terre, une série dont on vient de parler abondamment et donc de Sur le Fil, un podcast quotidien.
Sur la Terre, vous tapez sur la Terre dans votre appui préféré.
Aussi bien, c’est facile, hein?
Mais il y aura les liens et puis vous retrouvez là-bas l’équipe de Michaëla Cancela-Kieffer.
Michaëla, merci d’être passée dans Soluble(s).
Merci infiniment de vous être intéressée pour notre travail, de t’être intéressée pour notre travail.
Avec plaisir.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet : csoluble.media.
À bientôt !
POUR ALLER PLUS LOIN
“Sur la terre”, une série de podcasts réalisée par l’équipe de “Sur le fil”, le podcast d’actualité de l’AFP est à retrouver, gratuitement, chaque mois jusqu’au printemps 2024, sur toutes les plateformes d’écoute et sur ce site internet :
https://shows.acast.com/64c3b1758e16bd0011b77c44
- Lire les articles « Environnement » proposés par The Conversation France
https://theconversation.com/fr/environnement
[A DEROULER] 🧵
Le lac Crawford au Canada a été choisi comme site de référence mondial du commencement de l’Anthropocène, nouvelle époque géologique caractérisée par l’impact de l’humanité sur la Terre, que des scientifiques tentent de faire reconnaître officiellement #AFP 1/5 ⤵️ pic.twitter.com/T0XDZJvedr— Agence France-Presse (@afpfr) July 12, 2023
- Lire : Quelles sont les 9 limites planétaires, alors qu’une sixième vient d’être franchie (29 avril 2022 )
- Et aussi : découvrir « Sur le fil« , le podcast d’actualité de l’AFP (cité dans cet épisode).
TIMECODES
00:00 Introduction
00:50 Le parcours international de Michaëla Cancela-Kieffer
02:33 « Sur la terre », un journalisme de solutions
03:52 La série débute en parlant de l’ère de l’anthropocène
06:15 Les sujets d’exploration du podcast
07:23 Écouter les solutions imaginées au sud de la planète
09:14 Le message des Kogis aux « petits frères »
12:05 Des articles d’experts pour approfondir avec The Conversation France
13:36 L’AFP propose depuis 2021, « Sur le fil » un podcast quotidien d’actualité
16:17 Merci à Michaëla Cancela-Kieffer !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
Cet épisode est le premier d’une série d’épisodes du podcast Soluble(s) consacrée à l’information et à la mise en lumière d’une sélection non exhaustive de médias constructifs. Surveillez votre application de podcasts pour voir si la suite est publiée… 😉
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