[TRANSCRIPTION] Surinformé.e ? Ce kit de survie pourrait vous intéresser ! Avec Anne-Sophie Novel
Attention. Les canaux d’information se multiplient et notre capacité d’attention est sursollicitée, conséquence un nombre croissant de citoyens limite leur flux d’informations quand ce n’est pas pour l’arrêter, tout simplement.
Quelles sont les solutions pour mieux s’informer ?
Soluble(s) a posé la question à Anne-Sophie Novel. Cette journaliste, spécialiste des alternatives écologiques et des médias, propose un “kit de survie pour y voir plus clair dans le monde de l’information”. Une démarche essentielle, car l’accès à l’information est un maillon indispensable du vivre ensemble dans une société démocratique.
Écoutez.
Transcription (automatisée)
Article source : Surinformé.e ? Ce kit de survie pourrait vous intéresser !
Bienvenue dans Soluble(s) pour le premier épisode d’une série consacrée aux médias constructifs.
Aujourd’hui, je veux tenter d’y voir plus clair et de savoir comment survivre dans la jungle de l’information.
– Bonjour, Anne-Sophie Novel.
– Bonjour, Simon.
Tu es une journaliste spécialiste des alternatives écologiques et des médias.
On va parler des solutions que tu proposes pour que les citoyens interrogent leur rapport à l’info, leur manière de la consommer, comme on dit, et de ne pas sombrer dans le burnout informationnel, car ce mal-être touche un nombre grandissant de personnes.
On verra pourquoi c’est important de mieux s’informer selon toi.
C’est d’ailleurs le titre de ton petit guide pratique paru aux éditions Actes Sud.
Mais d’abord, vous le savez ici, on est curieux et on veut toujours tous avoir du parcours de nos invités.
Et Anne-Sophie, est-ce que tu peux nous dire comment tu es devenue journaliste?
Il me semble que tu as bifurqué professionnellement.
C’était pas ton premier choix?
Oui, j’ai bifurqué durant ma thèse d’économie.
En fait, j’ai fait une thèse en économie du terrorisme entre Sciences Po et un laboratoire de Paris School of Economics.
Mon parcours académique, avec la chance que j’ai eue, m’a permis de décortiquer un peu le système commercial et financier et de comprendre à ce moment-là la notion de justice sociale, d’inégalité et de faire le lien avec les questions tout simplement écologiques.
En parallèle de ma thèse, j’ai commencé à monter un projet associatif pour favoriser l’accès à l’information sur ces sujets, alors qu’il y avait quelques initiatives, mais pas dans les grands médias.
Une fois ma thèse soutenue, et je l’ai indiqué en préambule de ma thèse, je dédierais ma carrière à ces questions d’écologie.
Et le journalisme était quelque chose qui m’attirait, mais je ne pensais pas y venir si tôt.
Mais de fait, ayant écrit nombre de billets de blog, mettant en liste, et en parlant de ma thèse, une fois mon diplôme en poche, je me suis lancée en tant que pigiste.
Du coup, j’ai terminé à travailler avec une tendre d’action très différente, avec cette volonté de mettre ces questions à la Une et de réfléchir au moyen d’intéresser les gens et de montrer que c’était la priorité à laquelle on devrait répondre.
On va voir ensemble les détails de tes travaux et les solutions que tu proposes.
Alors, pour qu’on comprenne bien, Anne-Sophie, tu dis que comme il y a de la malbouffe, il y a de la mal-information, pour filer la métaphore de l’alimentation, nous allons parler peut-être de la carte, de la recette du régime et pourquoi pas des bonnes tables que tu pourrais nous conseiller.
Mais c’est quoi au juste le problème avec l’information?
Peux-tu nous expliquer pourquoi on parle de fatigue informationnelle?
Tout a commencé de l’enquête que j’ai débutée en 2014 avec cette question, de savoir pourquoi elle était si compliquée de parler de d’écologie dans les médias.
Et en fait, pour répondre à cette question, il a fallu que je décortique un autre rapport à l’information, mais aussi que je décortique la fabrique informationnelle et les conditions de travail des journalistes.
Donc je me suis très vite confrontée à la logique systémique dans laquelle on utilise des deux parties de la relation.
Donc là, je me suis dit, on a un problème et ça, c’est un premier obstacle à franchir, parce que si on n’arrive pas à bien s’informer, je ne comprends pas comment on pourra s’atteler à comprendre les enjeux du monde et à essayer d’y répondre dans un cadre de débat public serein avec une santé démocratique préservée.
Et donc, ça fait quelques années, qu’on parle de cette fatigue informationnelle.
Mais ce qui m’inquiète plus cette année, c’est le fait que l’on parle même d’évitements informationnels.
On a vu qu’il y a eu des confinements, avec l’accélération du monde, le conflit en Ukraine et plein d’autres nouvelles.
Maintenant, je crois que les gens veulent se préserver.
Et c’est trop lourd à porter.
Et donc, des symptômes qui étaient déjà là avant le confinement, qu’on a pu voir aussi émerger au moment des Gilets jaunes, là se sont accru.
Et moi, ça me génère une certaine inquiétude parce qu’il y a très peu de personnes qui s’informent.
Il y a les 10-11 % de la population qui s’informe bien et qui arrivent à contrôler ça et à s’intéresser à ça.
Le reste, ce sont des gens qui vont avoir une oreille attentive.
Mais pour certains, ça va les laisser indifférents.
Pour d’autres, ça va les laisser dans une angoisse profonde.
Et puis, il y a tous ceux qui n’arrivent pas à gérer et qui coupent le flot.
Moi, je parlais déjà de “Médianorexie” lors du début de mon enquête.
Et là, je crois qu’il y a aussi, dans cette ère de post-vérité, une espèce de crise de foi.
Voilà, on a beau s’informer, on ne s’est pas crié.
Tout ça génère un certain nombre d’émotions et de sentiments très variés.
Et au-delà du travail qu’on peut faire dans la rédaction, à sensibiliser les journalistes, il y a beaucoup de volonté dans le métier aujourd’hui de progresser et d’intégrer en meilleur traitement notamment des questions écologiques.
Mais il y a tout un travail à faire avec le public pour essayer d’expliquer que les médias ne sont pas uniformes et qu’ils peuvent reprendre la main sur ce régime ou ce petit lien de ne-s’-en-faire.
Alors de l’infobésité comme on a pu dire, je t’entends parler d’anorexie informationnelle, c’est-à-dire qu’on passe du trop-plein pour certaines personnes à un abandon, à se détourner des questions de l’information.
Alors, on sait, l’information produite par des journalistes est quand même importante pour le débat démocratique, pour s’accorder autour des faits.
Tu parlais de l’ère de la post-vérité, c’est ça, c’est sur la préservation des enjeux démocratiques que tu travailles, c’est pour ça que tu as voulu t’adresser aux lecteurs qui sont des citoyens.
En fait, je suis surtout partie d’une souffrance, parce qu’en fait, c’est pas un sujet de conversation en rapport à l’information.
Il y a surtout des gens et surtout des femmes qui sont du mort en disant qu’au bout de la confidence de la société, j’ai arrêté de m’informer comme si c’était une honte.
Il y a ceux qui l’assument pleinement, on est vraiment dans une posture de rejet.
Et je leur ai dit oui, mais vous n’êtes pas obligé.e de subir.
En fait, ce n’est pas automatique et ce que vous ressentez, c’est légitime.
Il y a plein de choses qui ont été mal faites dans le métier, il faut y travailler.
Et voilà, sachez qu’il y a une partie de la profession qui s’y attelle.
Mais voilà, moi, je vais vous raconter une histoire.
Je vais vous montrer tout ce qui se fait dans le métier et tous les types de support.
Et c’est limite du coaching informationnel en 20 minutes.
Je peux savoir quels sont vos besoins, quel est le temps, quel est l’argent que vous voulez dépenser pour bien vous informer.
Et on peut faire un petit tour de panorama.
J’essaie d’ouvrir des outils un peu ludiques, décalés, jolis, pour essayer d’intéresser à ce sujet.
Mais là où il y a aussi du malaise, c’est des personnes que j’ai rencontrées qui, lors de repas de famille ou avec des amis, se rendent compte que certains de leurs proches sont devenus comme autistes et que toute discussion sur des sujets de société devient très compliquée, tendue et génératrice de conflits.
Et c’est là qu’il y a un combat à mener.
Avant même d’être dans la santé démocratique, c’est aussi dans la santé de nos échanges.
Là, où aujourd’hui, tout le monde s’enferme dans sa bulle, avec ses écrans, avec ses sources d’information, on n’a plus de rendez-vous commun autour de l’info et de l’actualité.
Et je pense que c’est urgent d’en faire un sujet de débat, de conversation, de prise de conscience, comme on l’a fait sur les questions alimentaires dans les années 80, où en ce moment, il y avait de la mal-vu.
Là, c’est pareil, il y a de la mal-information, il y a de la désinformation.
Et si on n’est pas au courant, en ce cas, bon.
Et c’est trop lourd à porter.
Et donc, des symptômes qui étaient déjà là avant le confinement, qu’on a pu voir aussi émerger au moment des Gilets jaunes, là se sont accru.
Et moi, ça me génère une certaine inquiétude parce qu’il y a très peu de personnes qui s’informent.
Il y a les 10-11 % de la population qui s’informe bien et qui arrivent à contrôler ça et à s’intéresser à ça.
Le reste, ce sont des gens qui vont avoir une oreille attentive.
Mais pour certains, ça va les laisser indifférents.
Pour d’autres, ça va les laisser dans une angoisse profonde.
Et puis, il y a tous ceux qui n’arrivent pas à gérer et qui coupent le flot.
Moi, je parlais déjà de “Médianorexie” lors du début de mon enquête.
Et là, je crois qu’il y a aussi, dans cette ère de post-vérité, une espèce de crise de foi.
Voilà, on a beau s’informer, on ne s’est pas crié.
Tout ça génère un certain nombre d’émotions et de sentiments très variés.
Et au-delà du travail qu’on peut faire dans la rédaction, à sensibiliser les journalistes, il y a beaucoup de volonté dans le métier aujourd’hui de progresser et d’intégrer en meilleur traitement notamment des questions écologiques.
Mais il y a tout un travail à faire avec le public pour essayer d’expliquer que les médias ne sont pas uniformes et qu’ils peuvent reprendre la main sur ce régime ou ce petit lien de ne-s’-en-faire.
Alors dans ton guide, tu le disais, tu invites l’électeur, l’électrice à se saisir des outils que tu leur proposes.
Alors évidemment, il faut aller le lire.
Mais tu nous invites à nous questionner sur notre propre rapport à l’information.
Mais finalement, c’est quoi une bonne information pour soi?
Et est-ce qu’une bonne information pour soi et une bonne information pour la société?
C’est une petite démarche d’introspection que je propose.
Il y a toujours ce bilan informationnel.
Est-ce que vous avez déjà décortiqué la façon dont l’actualité vient à vous?
Et puis ensuite, à partir de là, comment vous vous sentez avec ça?
Est-ce que vous l’avez vraiment choisi?
Et puis ensuite, en fait, c’est quoi vos besoins?
Est-ce que c’est au quotidien, savoir quoi faire, comment vous divertir?
Pouvez des services à côté de chez vous?
Est-ce que c’est dans le cadre de votre métier?
Est-ce que c’est dans le cadre de vos hobbies ou de vos engagements associatifs, si vous en avez?
Est-ce que voilà, et finalement, c’est très personnel.
Je n’ai jamais eu aucune sorte de jugement.
Mais j’explique aussi qu’on peut ouvrir les chakras et aller lire des choses qui font du bien.
La bonne information, c’est celle qu’on arrive à digérer correctement, qui nous nourrit.
C’est celle dont on est sûr qu’elle est de bonne qualité aussi.
Donc, on peut apprendre à déjouer les pièges de la désinformation, les pièges des biais cognitifs, faire preuve d’esprit critique.
Et l’esprit critique, ça se muscle, ça se travaille.
Ce que je trouve aujourd’hui, on a un certain nombre d’infox qui travaillait de plus en plus avec des intelligences artificielles.
Donc, débusquer, en fait, la vérité devient de plus en plus floue.
Et c’est important de savoir y voir clair dans ce flou.
C’est pas facile, même pour les journalistes.
Donc, c’est d’utilité publique, je crois, que d’apprendre à s’armer pour avoir une forme d’autonomie et ne pas se faire avoir.
Parce qu’en fait, derrière ça me gêne, c’est que certaines personnes savent très bien faire de la propagande ou de la manipulation informationnelle.
Et on a pu voir que quand les gens ne s’informent plus, ils vont juste suivre ce qu’on leur envoie via des réseaux sociaux, type WhatsApp ou ce type de messagerie.
Et ça a des conséquences en vrai, sur certains résultats d’élections, sur certains types de comportements, sur des violences, sur certains types d’achats.
Et donc on se fait duper.
Et ça, c’est très important de ne pas se faire avoir.
Alors, il y a parfois et souvent des lanceurs d’alertes très utiles.
Mais globalement, quand même, les médias sont la première et meilleure source d’information fiable.
Mais comment reconnaître un média, en fait?
Ben là, c’est marrant parce que, voilà, j’ai rencontré beaucoup, nous.
Mais c’est vrai que quelqu’un qui est devenu un ami, parce qu’il a vraiment fait un énorme travail sur son régime informationnel.
On a beaucoup échangé et on a conçu le jeu pédagogique, la Médiaventure ensemble.
Un jour, il dit, mais tu sais, il y a des blogueurs, des influenceurs très connus qui ne sont pas des journalistes et ce sont pas des, on ne peut pas les assimiler.
Il dit, ah bon, mais je ne pensais pas, c’est quoi la différence?
Ben, je lui dis, voilà, un journaliste, il est entouré d’autres professionnels, on est censé pouvoir confronter dans le cadre d’une rédaction ce qu’on a fait, avoir la relecture des pairs, une décision commune autour d’une ligne editoriale, un journal, voilà, il y a un choix qui peut être fait, il y a peut-être des points qui sont un peu différents, il y a un sérieux avec lequel on le fait.
Ça ne veut pas dire que l’influenceur ne va pas être sérieux, mais on n’est pas dans la même optique.
Il faut savoir discerner une opinion, une présentation de fait, l’engagement que certains médias, journalistes peuvent avoir.
Souvent on ne sait pas en quoi ça consiste et ce n’est pas grave, mais on va avoir conscience en nous aussi parfois questionner ses propres croyances et ses propres réflexes et à la fin proposer l’outil.
C’est pour ça que la déontologie à laquelle les journalistes sont soumis, qui n’est parfois, en effet, pas respectée, mais elle est importante pour expliquer qu’on a une exigence de présenter les choses, d’en chercher du contradictoire, en vérifiant bien les sources, en allant s’assurer que c’est exact.
Tous les influenceurs ne le font pas.
Ou ne le font pas correctement.
Cette question de la confiance est très importante.
Il ne faut jamais hésiter à questionner l’influenceur ou le journaliste pour savoir aussi comment ils travaillent.
Et à l’inverse, quand on est lecteur, si je peux me permettre ce conseil, sauf pour les infos super exclusives, mais c’est de faire confiance aussi au pluralisme, de lire plusieurs articles ou voir plusieurs reportages ou écouter des podcasts, par exemple.
Oui, aussi, c’est l’information, en effet.
Une question subjective.
Quelles sont les bonnes tables de l’information?
Alors impossible d’en faire la liste, mais est-ce qu’elles sont forcément payantes?
Non, pas vraiment.
Du cas d’un média indépendant ou un bon média peut aussi faire des erreurs, ça faut le dire, ça arrive à tout le monde.
Mais il y a des médias de services publics qui offrent aujourd’hui une très bonne couverture informationnelle.
Je pense notamment, voilà, si vous allez sur le site de France Info, le site, c’est une sorte d’information au quotidien qui nous prend l’être de qualité.
Et ça, on en dit trop peu souvent.
Il y a plein de supports que l’on peut consulter.
Après, la bonne table de l’info, je veux dire, moi, je peux donner mes bonnes tables, elles sont très nombreuses, mais c’est très personnel et j’apprends souvent beaucoup des gens avec qui j’échange.
Mais c’est pour ça que j’ai dessiné cette carte très subjective du paysage médiatique français pour dire, voilà ce que je vois circuler au milieu du paysage, dans ce grand fleuve que tout le monde consulte.
Mais regardez tout ce qu’il y a à côté.
Voilà, je devance ta prochaine question !?
Alors, c’est une formidable transition, mais pour qu’on comprenne bien, comme tu es une exploratrice du monde de médias, en bonne exploratrice, tu as eu besoin de t’orienter.
Et en 2020, tu as voulu cartographier le paysage médiatique français en proposant au sens littéral du terme une carte sous la forme d’une infographie, illustrée.
Et trois ans après, tu actualises ce travail en lançant une campagne de financement participatif pour la publier.
Que montre cette carte dont tu commençais à nous parler?
Y a-t-il des évolutions en trois ans seulement?
La première fois, il y a trois ans, on a publié cette carte sur Internet, en open source, avec l’idée de raconter une histoire et impulser notre imaginaire autour du monde des médias en disant qu’il y a la très bonne carte d’ACRIMED et du Monde Diplo qui montre qui possède quoi, mais il n’y a pas que ces médias-là dans la vie.
Comment donner à voir aussi le reste sans caricaturer?
Il y a des médias qui appartiennent à des gros actionnaires qui arrivent quand même à faire du bon travail.
Ce n’était pas aussi simple que ça.
Et cette carte a rencontré un grand succès.
On a eu énormément de commentaires qu’il a fallu prendre en compte pour améliorer notre approche.
On a eu beaucoup de demandes de personnes désireuses de l’imprimer, qui nous fait d’ailleurs sans nous attendre, mais qui voulaient qu’on leur vende une version imprimée.
Et puis des personnes qui s’en sont emparées pour des ateliers d’éducation médias qu’ils nous ont envoyés, en l’ayant décalquée, en les ayant …, en nous expliquant ce qu’ils en faisaient.
Et donc du coup, on s’est dit qu’il faut qu’on intègre tout ça.
Ça nous oblige un peu.
Donc avec Natacha Bigan, qui est la graphiste avec qui je travaille là-dessus, je lui ai dit, écoute, il faut qu’on fasse quelque chose de plus exhaustif.
On a un produit avec plus de nuances.
Et du coup, elle a décidé de le dessiner à la main.
Donc ça a pris du temps.
Et d’en faire une version qui est vraiment faite pour être vue en grand format papier.
On veut que ce soit un bel objet, qui s’affiche aussi dans des couloirs, dans des bureaux, des salles d’attente, dans les écoles de journalisme ou autres, pour montrer cette diversité et montrer à quel point on a de la chance, tout ce qui est en France, d’avoir ce types de supports.
Là, on mène la campagne de prévente et on l’accompagne d’un kit pédagogique, mais quand la campagne de présente sera terminée, je pense qu’on mettra aussi cette nouvelle carte en ligne.
Il n’y a aucune raison pour qu’on la garde comme ça de l’une côté.
Donc, elle sera mise en ligne également.
Et donc, trois ans après, est-ce qu’il y a des évolutions qui traduisent quelque chose de notre société?
Est-ce qu’il y a plus de médias digitaux d’environnement, plus de médias d’opinion ou parfois même classés à l’extrême droite?
Est-ce que les perceptions qu’on peut avoir comme ça de l’extérieur, est-ce qu’en les ayant cartographiées, ça se retrouve?
C’est une carte qui n’est pas exhaustive.
Elle sera toujours personnelle et elle est personnelle.
Il y aura toujours des manques pour les uns et les unes et les autres.
On a rajouté des choses qu’on avait mises comme la presse scientifique, la presse sportive, la santé.
On a fait la différence entre les féminins et les supports féministes.
On a rajouté les collectifs des journalistes, on a fait figurer les GAFAM aussi, les réseaux sociaux.
On a différencié les médias de divertissement des médias satiriques.
On a mis à jour la base de données des médias et on a fait des petites blagues aussi.
On faisait en figurer certains actionnaires de manière différente.
On a mis un gros paquebot pour le yacht de Bolloré par exemple.
Et puis, on a un petit tas de fumier aussi, de presse qu’.
on estime être un peu nauséabonde dans laquelle on n’a pas hésité cette année à mettre “Touche pas à mon poste”.
Parce qu’on estime que ça lamine par le bas ledébat public.
Voilà, il y en a qui n’apprécieront pas, qui nous traiteront de gauchistes, je ne sais quoi.
Mais l’idée, c’est aussi de stimuler la conversation autour de ça.
Et de dire que c’est important d’en parler.
On a le droit de pas être d’accord, mais voilà, faisons de ce rapport à l’information un objet de débat.
En parler, parler de l’information, parler des médias eux-mêmes et de notre façon de la consulter et de la recevoir.
Ça nous amène à ce troisième élément important de ce kit de survie que tu proposes.
C’est le jeu dont tu as dit un mot tout à l’heure, le jeu Mediaventure.
Donc là, on est dans ce qu’on pourrait appeler le ludique plus plus puisque c’est un jeu.
Mais en quoi ça consiste en fait?
Alors c’est un jeu en six séquences que j’ai élaboré avec deux Loic.
Loic Chabrier qui est un artiste qui était venu me voir en m’interrogeant justement parce qu’il faisait une grosse enquête sur son propre rapport à l’information.
Et Loïck Rauscher Laurenceau qui lui est surtout bénévole chez Un bout des Médias.
Et donc Un bout des Médias est le partenaire de ce jeu et l’idée est de proposer un parcours en six étapes dans lequel on va décortiquer dans un premier temps son propre rapport à l’information et discuter avec d’autres pour voir en quoi mon régime diffère.
Ensuite, on va proposer d’observer le paysage, voilà de comprendre ce que signifie une concentration, une indépendance pour la presse avant de se pencher sur les différents types de journalisme.
Parce que, voilà, sur la notion de journalisme, il y a plein de pratiques différentes.
Et ensuite, on va se pencher sur les pièges dans lesquels on peut tomber, la désinformation, la mésinformation, la mal-information.
On va faire un point sur les biais cognitifs.
Souvent on ne sait pas en quoi ça consiste et ce n’est pas grave, mais on va avoir conscience en nous aussi parfois questionner ses propres croyances et ses propres réflexes et à la fin proposer l’outil.
Donc c’est un jeu qui peut se faire en une heure, une heure et demie avec des proches.
C’est un jeu qui peut servir à des profs désireux, dans leur classe, de prendre le temps et chaque séquence peut faire une heure par exemple de cours.
Donc il y aura différents types de GR.
On va mettre des gommettes pour indiquer qu’il est possible de le faire en une heure ou en plus de temps si on le souhaite et on va travailler avec d’autres assos pour l’enrichir.
Ça me fait penser un petit peu aux ateliers du type de la fresque du climat.
C’est un peu dans sa tête et à l’esprit.
Loic Chabrier, au départ, m’a essayé et si on essayait de faire une fresque du climat, des médias pardon, et cette fresque existe.
Et nous, enfin moi, j’anime des fresques du climat, donc j’aime ce format et en même temps, je m’en lasse un petit peu.
Là, on voulait que ce soit aussi un espace de conversation.
On a des cartes, on a fait en sorte qu’elle soit belle aussi, mais ça va être aussi sous forme de quiz, de jeu, parce qu’on voulait mettre un peu de ludique dans tout ça, mais ça reste un jeu pédagogique.
Mais voilà, ça s’est inspiré de ça, mais on s’en vient un petit peu des faits aussi.
“Mieux s’informer, je passe à l’acte”.
C’est le titre de ton dernier ouvrage, d’édition Actes Sud.
Anne-Sophie Novel, on te retrouve sur KissKissBankBank et surtout “le kit de survie pour y avoir plus clair” par ce que tu proposes en précommande.
Donc, c’est différents outils qu’on peut se procurer séparément ou en ..
cofret.
Voilà, merci de chercher le mot.
Que l’on peut se procurer en coffret.
Eh bien, je pense qu’on a fait le tour.
Je pense aussi qu’on peut quand même, avec modération, te retrouver sur les réseaux sociaux.
Oui, oui, oui.
Alors là, j’ai coupé un peu cet été.
Mais sur Twitter, sur LinkedIn, si les gens souhaitent me contacter, c’est avec grand plaisir que je leur répondrai.
Anne-Sophie, merci d’être passée dans Soluble(s).
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet csoluble.media
À bientôt !
Écoutez l’épisode complet. (Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN
- Visiter le site : https://lesmediaslemondeetmoi.com/
- Consulter l’étude “Les Français et la fatigue informationnelle” (Obsoco – Fondation Jean Jaurès-Septembre 2022)
- Suivre l’actualité d’Anne-Sophie Novel et la liste de ses réseaux sociaux sur son site : https://demoinsenmieux.com
TIMECODES
00:00 Introduction
01:09 La bifurcation d’Anne-Sophie Novel vers le journalisme
03:09 La fatigue informationnelle
06:24 Une souffrance ou une honte qui conduit au rejet de l’information
07:03 Un guide pour donner des outils
08:43 Un bilan à faire par soi-même
10:52 Un média, c’est quoi au fait ?
13:05 Payant ou gratuit ?
14:28 La carte du paysage médiatique
18:19 Le jeu “Mediaventure”
21:10 Merci à Anne-Sophie Novel !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
Cet épisode est le prologue d’une série d’épisodes du podcast Soluble(s) consacrée à l’information et à la mise en lumière d’une sélection non exhaustive de médias constructifs. Surveillez votre application de podcasts pour voir si la suite est publiée… 😉
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