
Les poules d’ornement et de races anciennes ne sont pas avares en solutions !
Les poules d’ornement, ces volailles aux plumages magnifiques et aux allures excentriques, sont de véritables alliées pour un mode de vie plus écologique et économe.
Écouter plus tardAu-delà de leur esthétique, elles offrent de nombreux services écologiques et sociaux. Manuela Leduc, ancienne notaire reconvertie en éleveuse de poules d’ornement, de races rares et anciennes, détaille pour Soluble(s) les atouts de ses poulettes.
Elle nous répond depuis Cléré-les-Pins, en Indre-et-Loire, où est situé “Le Haut Montmartre”, son élevage qui agit depuis 2020 pour conserver des races françaises de poules d’exception pourtant menacées.
- Chabo frisée – Copyright : Le haut Montmartre
- Photo : DR
“Tombée dedans comme dans le pot de confiture”
Manuela Leduc a quitté le notariat après plus de 25 ans de carrière pour se consacrer à sa passion : l’élevage de poules d’ornement et d’exception. Installée à Cléré-les-Pins (37), elle élève entre 300 et 500 poules de races anciennes et rares. Son objectif est de sauvegarder ces races menacées de disparition, dont 45 des 46 races référencées en France sont en danger, car elles sont à effectif réduit. C’est après avoir reçu un livre sur les poules que Manuela est “tombée dedans, comme on tombe dans le pot de confiture”.
Depuis, elle transmet sa passion et sensibilise le public à l’importance du maintien de la biodiversité, qui passe aussi par les poules.
Des poules d’ornement : qu’est-ce que c’est ?
Les poules d’ornement ne sont pas destinées à l’alimentation. Elles sont élevées pour leur beauté et leur rareté. Elles produisent également des œufs de qualité, souvent avec des coquilles de couleurs variées. Leur période de ponte s’étale sur quatre à cinq ans, plus longue que celle de la poule rousse. Le volume de production dépend des races. “On va passer de la poule naine d’ornement, les toutes petites, qui vont faire 100, 150 œufs par an, à des poules un peu plus grosses, 180, et nos races classiques de ferme qui en produisent autour de 200-250” observe Manuela Leduc.
Manuela Leduc élève une vingtaine de races, dont certaines sont très locales comme la Géline de Touraine, la Coucou de Rennes. Ces races anciennes sont à effectif réduit, et leur préservation est essentielle pour maintenir la diversité génétique.
Les poules des alliées écologiques
Les poules offrent de nombreux services écologiques. Elles participent à la réduction des déchets en mangeant les restes de nourriture et les épluchures. Une poule mange en moyenne 150 kg d’aliments par an, elles peuvent être nourries par les restes de repas, réduisant ainsi les conséquences du gaspillage alimentaire et celles engendrées par le volume de nos déchets alimentaires à traiter. De plus, elles aèrent et fertilisent le sol en grattant la terre, ce qui est bénéfique pour les jardins.
Des bénéfices sociaux
Au-delà de leurs services écologiques, les poules peuvent apporter des bénéfices sociaux. Dans les résidences seniors où Manuela Leduc intervient, elles créent des moments de convivialité et de partage. Les résidents peuvent s’occuper des poules, ce qui leur donne un sentiment de responsabilité et de bien-être. Les poules peuvent également rappeler des souvenirs d’enfance et favoriser les échanges entre les résidents. Lors d’interventions en école, les plus petits sont sensibilisés à la notion de préservation des espèces qui “ne concerne pas seulement l’ours blanc” leur rappelle ainsi l’éleveuse, poule en mains.
Un budget et des équipements accessibles
Pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’élevage de poules d’ornement ou de races anciennes, il est important de prévoir un budget pour l’achat des poules et des équipements nécessaires. Une trentaine d’euros pour les races classiques, jusqu’à 60 euros pour les plus chères qui sont les Brahma. Il faut aussi investir dans un poulailler adapté, de la paille ou “mieux des copeaux qui absorbent beaucoup plus les fientes” selon l’éleveuse. Prévoyez aussi des mélanges équilibrés de graines de blé et de maïs à mettre dans leurs mangeoires et de l’eau pour leurs abreuvoirs.
Agir en entreprise avec les poules
Manuela Leduc est convaincue que chacun peut contribuer à la sauvegarde des races anciennes et à la biodiversité en adoptant des poules. Elle organise des actions originales et ludiques pour sensibiliser les salariés d’entreprise aux enjeux du développement durable et de la sauvegarde des races. Des actions à portée de jardin pour les politiques RSE des entreprises ou des actions de “team building”.
Et pourquoi pas faire de “la poulitique” en développant l’agriculture urbaine, sourit Manuela Leduc en l’écrivant sur son blog !
POUR ALLER PLUS LOIN
- Voir le site de l’élevage ‘La haut Montmartre » (37)
- Lire : « Oh les poulettes ! » Par Manuela Leduc (Collection Beaux Livres, Éditions de Borée)
Suivre Manuela Leduc sur : LinkedIn & l’élevage sur Instagram
🐣
TIMECODES
00:00 Introduction
01:01 Le parcours de Manuela Leduc
02:49 Poules d’ornement, races anciennes : késako ?
04:59 Une production artisanale (Haut Montmartre)
06:34 L’engouement des Français pour les poules
08:12 Quelle production d’œufs ?
09:08 Écologie, lien social : “la poule est un vrai couteau-suisse”
13:07 Série de questions pratiques pour adopter une poule
18:27 Merci à Manuela Leduc !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
_






























Ecouter aussi
L’adoption des coraux : une solution pour préserver les écosystèmes marins
Tortues marines menacées : les soigner et les préserver avec Florence Dell’Amico
E-commerce à impact : anti-crise et contre le gaspillage alimentaire, Willy anti-gaspi à la manœuvre
Précarité : un chèque alimentation durable de 50 euros testé en Seine-Saint-Denis
Vous préférez garder le contact avec Soluble(s) grâce à Google Actualités ?
C’est possible >> SUIVRE <<