Mémo de vie : tout savoir sur la plateforme qui aide les victimes de violences répétées

Fabienne Brégy, chef du produit Mémo de vie chez France Victimes, explique dans un épisode de Soluble(s) comment cette plateforme numérique gratuite et sécurisée accompagne les victimes de violences répétées grâce à un coffre-fort numérique et un journal thérapeutique.

Écouter plus tard

: Copyright: DR

1. Pourquoi Mémo de vie a-t-il été créé ?

L’outil répond à un constat douloureux dans le parcours des victimes. “Il y a trop souvent un manque de preuves, un isolement qui est profond et une peur de parler. Un quotidien qui est fragmenté« , explique Fabienne. Mémo de vie est né « de la grande consultation citoyenne lancée par Make.org en 2017 » pour « offrir un espace sûr, confidentiel, gratuit à chaque personne victime pour qu’elle puisse se documenter à leur rythme et sans pression« .

2. Que peut-on stocker dans le coffre-fort numérique ?

La plateforme permet de sauvegarder tous types de preuves. « On peut y déposer des certificats médicaux, une main courante, un dépôt de plainte, des captures d’écran, des SMS, des vidéos, autant de médias illustratifs sous différentes formes audio, vidéo, notes, images« , détaille Fabienne. Ces éléments peuvent « potentiellement être convertis en preuve dans le cas où la personne effectivement déciderait d’entamer des démarches« .

3. Comment Mémo de vie garantit-il la sécurité des utilisateurs ?

La sécurité est prioritaire avec plusieurs niveaux de protection. « Les données sont hébergées sur des serveurs certifiés et en Europe, chaque utilisateur peut consigner des faits via une adresse mail, un mot de passe et un code sécurisé à six chiffres« , précise Fabienne. L’outil « ne laisse pas de traces dans l’historique de navigation » et dispose « d’un bouton ‘Vite, je quitte’ pour quitter la plateforme en un clic” en cas de danger.

4. En quoi l’écriture aide-t-elle les victimes ?

Le journal personnel a une dimension thérapeutique cruciale. On appelle ça nous : “l’écriture de soi’, de mettre des mots sur ce qu’elle peut vivre et de mieux prendre conscience de ce qu’elle vit au quotidien« , explique Fabienne. Cette pratique peut être « aidante, réparatrice, amener la personne à cheminer pour, ensuite, mieux se réparer et mieux sortir des violences« .

5. Comment les proches peuvent-ils utiliser Mémo de vie ?

L’outil s’ouvre aux témoins avec une entrée dédiée. « À la connexion, il y a un choix qui est fait entre ‘je suis une personne victime’ et une autre entrée qui est pour les proches témoins« , indique Fabienne. Les proches « ont accès à un journal, à un coffre-fort numérique et peuvent consigner ce qu’elles peuvent entendre ou voir quand la personne n’est pas prête à engager des démarches« .

6.Quels sont les chiffres d’usage de Mémo de vie ?

La plateforme affiche une adoption significative. « Plus de 7 000 comptes sont actifs en ce moment même, 60 000 témoignages ont été recensés et déjà 5 000 prises de contact effectuées pour sortir de cet isolement« , révèle Fabienne. Ces chiffres témoignent de l’efficacité de l’outil pour « entamer une reconstruction« .

7. Comment les professionnels s’approprient-ils l’outil ?

Mémo de vie développe un écosystème professionnel solide. « On fait énormément de diffusion via des kits de communication à travers les différentes disciplines juridique, l’accompagnement social et la santé« , explique Fabienne. L’équipe organise « des ateliers de prise en main et de prescription à l’outil, régulièrement, tous les 15 jours, en visio ou parfois en présentiel« .

8. Comment soutenir le projet Mémo de vie ?

Au-delà des dons financiers, chacun peut agir concrètement. « En parlant de l’outil, en prenant cette question effectivement des violences à cœur et en ayant un regard bienveillant« , encourage Fabienne. L’objectif est de « diffuser aussi cet outil-là au plus grand nombre » et de « s’en saisir et de le partager pour que ce soit effectivement utilisé par un plus grand nombre« .

9. Quel est l’impact de Mémo de vie sur le parcours judiciaire des victimes ?

Mémo de vie aide à constituer un dossier solide. « Les victimes peuvent historiser les faits vécus, mettre en lumière des preuves de violence pour commencer ce cheminement vers la sortie des violences« , explique Fabienne. La plateforme facilite les démarches judiciaires en permettant aux victimes d’arriver avec un dossier plus complet et étayé.

10. Quelles ressources d’accompagnement Mémo de vie propose-t-il ?

La plateforme va au-delà du simple stockage de documents. “C’est un véritable outil d’accompagnement qui propose des ressources d’aide, des associations locales, des lignes d’écoute« , précise Fabienne. Les utilisateurs peuvent accéder au « 116 006 qui est la plateforme d’écoute de France Victimes » et être réorientés vers « les associations France victimes partout sur le territoire national » selon leur localisation et leurs besoins spécifiques.

Simon Icard (résumé avec IA)

POUR ALLER PLUS LOIN

Voir : www.memo-de-vie.org
Le 116 006 : numéro gratuit français ouvert 7 jours sur 7, 365 jours par an. Il permet à toute personne qui s’estime victime d’une infraction ou d’une catastrophe naturelle d’être aidée par un professionnel, en temps réel dans le respect de son anonymat.
Le 3919 (Violences Femmes Info) et sur Internet : arretonslesviolences.gouv.fr

En cas d’urgence en France : téléphonez au 17 pour joindre la police et la gendarmerie, le 114 (En remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques).

Connaître :

112 – Les services d’urgence – numéro européen

15 – Les urgences médicales (SAMU)

18 – Les pompiers

>> Voir aussi : Comment l’association Un abri qui sauve des vies aide-t-elle les personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales ?

S’abonner sur LinkedIn

Simon Icard