[TRANSCRIPTION] Ces filets interceptent in extremis nos déchets qui polluent gravement les océans
80 % des déchets en mer ont une origine terrestre. Il est possible d’en intercepter la majeure partie qui passe par les réseaux hydrauliques avec “une solution d’urgence”, la pose de filets et de paniers collecteurs, fixés à des points stratégiques.
Écouter plus tard
“Si les chaluts peuvent attraper des millions de tonnes poissons alors, on devrait pouvoir utiliser ce principe pour intercepter des déchets”, Stéphane Asikian a développé cette approche sur la base d’une réflexion nocturne qu’il s’est faite.
Depuis 12 ans, ses filets et paniers anti déchets se déploient sur près de 4000 points clés des réseaux d’eaux pluviales et déversoirs d’orages.
Pour Soluble(s), le cofondateur de Pollustock, Stéphane Asikian remonte le parcours de ces déchets et appelle à une couverture la plus large possible de leurs points d’entrée dans l’océan, car, à partir de ce moment-là, il devient quasiment impossible d’agir efficacement.
Transcription (automatisée)
Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, on va voir comment intercepter des déchets in extremis avant qu’ils ne se retrouvent dans nos océans.
C’est un défi de poids quand on sait que pour le seul plastique, plus de 8 millions de tonnes finissent dans la mer chaque année.
Bonjour Stéphane Asikian.
Bonjour Simon.
Tu es le cofondateur de Pollustock.
C’est une société basée dans le sud-est du pays, en France, entre Cannes et Mandelieu, sur les deux localités.
Ta société est spécialisée dans le développement de solutions permettant de réduire ou d’annuler l’impact négatif des activités humaines sur les milieux naturels.
Et avec toi, nous allons parler d’une de tes solutions.
Je pense aux filets anti-déchets qui permettent donc de les intercepter à la sortie des réseaux pluviaux.
Je vais chercher à tout savoir de ce que tu repêches.
On va remonter leur parcours, chercher à comprendre ce que cela raconte de nos modes de vie.
Et je te demanderai aussi pourquoi tu espères que dans une dizaine d’années, on n’ait plus besoin de ce type de dispositif.
Mais d’abord, vous le savez, dans cette émission, j’ai toujours envie d’en savoir plus sur le parcours de l’invité.
Stéphane, dis-nous comment tu t’es retrouvé à entreprendre dans le domaine de l’environnement à partir de 2009.
Alors, c’est une histoire de potes qui se sont unies pour essayer de répondre à des problématiques environnementales.
Alors, il faut bien comprendre qu’en 2009, 2010, on est très précurseurs.
On parle des sujets environnementaux, mais on n’est pas encore, Simon, dans la préoccupation environnementale.
Ce sont des sujets qui sont abordés de façon très superficielle.
Et nous, on se dit qu’en tant qu’être humain, on doit pouvoir jouer un petit rôle pour que les choses changent, pour que les choses aillent dans le bon sens.
Alors, très rapidement, moi, je suis issu du bâtiment.
Pendant des années, on nous a fait bosser dans de l’ancien.
Et un jour, on nous répond qu’en fait, on était tout simplement dans des milieux extrêmement dangereux puisqu’en fait, on travaillait l’amiante sans le savoir tous les jours.
Et là, j’ai eu une prise de conscience.
C’est de là que tout est parti, en fait.
Je me suis dit, amiante, risque humain, sanitaire, risque environnemental.
Et j’ai commencé à chercher, à essayer de comprendre.
Et ça a tracé la voie de Pollustock.
Dans ton milieu, dans ton environnement, avec ces menaces, ces dangers, on va en parler pour ce qui concerne les milieux marins.
Allez, j’en viens donc à ce filet anti-déchets.
C’est la solution sans doute la plus médiatisée parmi celles que propose ton entreprise.
Plus de 700 équipements ont déjà été installés.
Plus de 3500 paniers anti-déchets qui sont des déclinaisons de ce dispositif ont été installés depuis environ 14 ans.
Donc, on voit que c’est du solide et que c’est des solutions qui ne datent pas d’hier.
C’est avec tout ce recul que je vais t’interroger.
Mais d’abord, peux-tu nous les décrire ces filets?
On imagine des mailles aux allures de filets de pêche.
Alors, l’idée, tu as mis le doigt dessus.
L’idée vient effectivement une nuit.
J’ai une révélation.
Je vois ces filets de chalutiers.
Je me dis, mais si on est capable d’attraper, de pêcher des tonnes de poissons avec ces filets de chalut, on est capable quand même d’intercepter des tonnes de déchets.
C’est aussi simple que ça dans l’idée, en tous les cas.
Dans la réalité, c’est beaucoup moins simple parce que, comme tu l’as compris, on est autodidacte.
On ne connaît pas grand-chose dans les réseaux hydrauliques.
On apprend, on apprend, on apprend, on se trompe, on commet des erreurs, des échecs, on les surmonte.
Et effectivement, le filet de chalut est bien loin du filet Hydro-rescue qu’on connaît aujourd’hui, qui est un filet hors norme, qui est complètement adapté à sa fonction, à sa mission.
Et c’est des années de développement.
Et on est encore en développement.
On est au stade de l’adolescence aujourd’hui encore.
Alors le nom commercial de ton filet, tu le disais, se prononce en anglais.
Il est libellé ainsi Hydro-rescue.
Le but est donc de voler au secours du milieu naturel, en l’occurrence les océans.
Quels sont les types de déchets interceptés?
Alors ce qu’il faut bien comprendre très, très rapidement, sur les plus de 12, 15 millions de tonnes de déchets qui finissent dans les mers, les océans chaque année, et non pas 8, je t’explique pourquoi.
C’est parce que toutes les études sont menées sur les déchets flottants.
Et je vais resituer le cadre.
Il faut savoir qu’uniquement 2% des déchets qui finissent par atteindre les mers océans vont flotter.
98% des déchets coulent, ne sont plus visibles, ne sont plus quantifiables.
Ça, il faut bien le comprendre.
Et il faut savoir que 70% de ces déchets vont transiter par les réseaux hydrauliques.
Ça, c’était la grande découverte.
Alors, c’est une mauvaise nouvelle, bien évidemment, mais en même temps, c’est une très bonne nouvelle.
Parce qu’à partir du moment où tu as compris le cheminement de ces déchets, tu peux imaginer des solutions.
Et là, on a imaginé une solution qu’on va mettre à la sortie des réseaux hydrauliques, donc les réseaux qui vont récupérer les eaux de pluie, mais pas que.
Il y a des déversoirs d’orage, on pourra y revenir plus tard.
Et là, en fait, c’est un énorme fil qui va laisser passer l’eau et retenir tous les déchets.
Donc, quels déchets?
Tous les déchets du quotidien.
Tous les déchets, donc le plastique, les lingettes, les mégots, les briquets, tout ce qui nous sert dans notre quotidien, les emballages alimentaires, vont finir dans les réseaux d’eau hydraulique, ils vont finir en mer et dans les océans.
Et ça, c’est un énorme problème.
Alors, comment sont choisis les endroits où les filets sont installés?
Alors, tu disais évidemment, ça passe par les réseaux hydrauliques, mais c’est immense.
Il doit y avoir des endroits particulièrement stratégiques, on imagine.
Comment vous faites ce choix avec les clients de la société qui sont des collectivités locales, par exemple?
Tu as deux axes d’action.
J’ai évoqué ce sujet-là.
Tu as les déversoirs d’orage.
Les déversoirs d’orage, en fait, c’est les systèmes de sécurité des stations d’épuration qui vont à une station dimensionnée pour un certain volume à traiter.
Si ce volume est dépassé, en fait, il y a une sorte de bypass qui fait qu’avant la station, tout le flux va partir dans le milieu naturel et qui dit tout le flux, dit tous les déchets.
Donc ça, c’est un axe prioritaire.
Et ensuite, tu as les réseaux hydrauliques.
Donc là, l’étude va être simple, c’est tout va dépendre du passé inversant.
Si par exemple, j’ai une zone d’activité commerciale, énormément de commerce de bouche, des restaurants, là, tu sais que tu vas devoir agir.
Un exutoire toit de pluvial sur un quartier résidentiel entre toi et moi, ça ne sert pas à grand-chose.
Donc aujourd’hui, on sait où on doit agir parce qu’on n’a plus vraiment le temps d’attendre.
Il faut aller vite, il faut être très efficace.
Donc, on sait accompagner nos clients sur ces enjeux.
De plus en plus de villes adoptent une signalétique sur les berges, sur le bord des fleuves aussi ou au niveau de certains avaloirs sur la chaussée avec des inscriptions qui indiquent ici commence la mer, on les a plus ou moins tous vus dans nos villes et même très loin de la mer justement.
Peux-tu nous expliquer justement ce qu’il se passe?
Alors, je vais appeler ça une bouche d’égout, mais c’est vrai que c’est une idée reçue et je voulais creuser ce sujet avec toi, car les bouches d’égout que l’on voit finissent dans la mer la plupart du temps.
Comment on distingue ça avec ce que j’appellerai un avaloir d’eau pluviale?
Alors, effectivement, tu as raison Simon, les mots sont très importants.
En fait, dans l’inconscient collectif, bouche d’égout, ça veut dire que quand tu vas jeter quelque chose dans un avaloir d’eau pluviale, qui est le même contenant finalement, ce qui va être clair, c’est un contenant, et bien en fait, les gens vont se tromper.
Qui dit bouche d’égout dans l’inconscient dit qu’en fait, ça va aller dans une station d’épuration ou dans un centre où on va récupérer les déchets, ce qui est faux.
Et donc, on voit beaucoup de gens qui vont jusqu’à la grille d’avaloirs volontairement pensant bien faire pour jeter leur plastique, pour jeter leur mégot.
Et en fait, ce mot bouche d’égout, il faut le faire disparaître.
Il faut l’enlever du vocabulaire.
Il ne faut parler que d’avaloir d’eau pluviale.
Et qui dit eau pluviale, on comprend tous.
Ça va finir dans un ballon, dans une rivière, dans un fleuve.
Et on comprend très vite à ce moment-là qu’il n’y a pas de station d’épuration, qu’il n’y a pas de centre de connexion au bout de ce réseau.
Pour qu’on comprenne bien, c’est dans 100% des cas que ça finit à la mer, où il y a parfois une dérivation dans certaines grandes villes vers un système de traitement même inadapté.
Donc c’est vraiment très important à avoir en tête pour la suite de ce que l’on va se dire.
Tu as démarré ton activité en Méditerranée où le problème de la pollution est immense.
La pollution par les déchets, c’est l’une des mers les plus impactées à travers le monde.
On compte en moyenne 39 macro déchets flottants par kilomètre carré.
Contre moins d’un objet par kilomètre carré sur les autres façades de l’Hexagone.
Ce sont des chiffres publiés par l’IFREMER.
’IFREMER, c’est l’Institut français de recherche qui est dédié à la connaissance de l’océan.
Alors en réduisant le volume de déchets rejetés à la mer, le but est bien de protéger la vie dans l’océan.
Explique-nous en quelques mots, alors on a noté que tu n’es pas un biologiste, mais explique-nous en quelques mots pourquoi il y avait urgence à agir.
Et en quelque sorte, pourquoi cette urgence demeure?
Alors il y a urgence à agir, pourquoi?
Parce qu’en fait, la problématique du déchet, au sens large du terme, c’est que quand il va finir dans le milieu naturel, il sera difficilement récupérable.
Alors en soi, ce n’est pas un désordre visuel.
Bien sûr que ça nous dérange de voir ces déchets échouer sur les plages, etc.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que tout plastique, puisqu’on ne parle que du plastique, contient des adjuvants.
On parle de produits chimiques, des retardateurs de flammes, des assouplissants, des anti-ultraviolets, etc.
Et quand le plastique va se fragmenter, donc il va devenir un objet qui va se transformer en poussière, pour que les gens comprennent bien, en fait il va relarguer, c’est bon.
Et quand il va relarguer tous ces produits chimiques, il va déstabiliser le milieu naturel.
Alors quand c’est 10 déchets, ce n’est pas grave.
Quand c’est des millions de tonnes de déchets, là ça devient un vrai enjeu.
Et la problématique, c’est que les gens ne comprennent pas, c’est que la surface des mers et des océans subit le bombardement solaire, et là il y a une évaporation.
Et c’est pour ça qu’aujourd’hui on dit il pleut du plastique.
En fait, du plastique, il y en a de partout.
Parce que la première couche des mers et des océans est tellement saturée que ces nanoparticules vont partir dans l’atmosphère.
Et voilà, aujourd’hui c’est à la fois un problème écologique, environnemental, mais également un problème sanitaire.
Oui, ce plastique, c’est vraiment le point noir de cette pollution, même s’il y a d’autres déchets qui sont aussi captés par ces filets.
Alors, tu disais, on retrouve du plastique dans les airs, on les retrouve aussi tout au fond de l’océan et aussi de façon désintégrée.
Tout finit et tout arrive à la mer ou tout commence à la mer, même lorsqu’il est question d’eau.
Je voudrais parler un peu avec toi de la Seine.
Ce fleuve est très médiatisé en ce moment avec les Jeux olympiques de Paris et les Jeux paralympiques où des épreuves de triathlon et de nage en eau libre sont prévues.
Il y a aussi la perspective de rouvrir la Seine à la baignade pour le grand public à partir de l’année 2025.
C’est une baignade qui est interdite pour cause de pollution depuis plus de 100 ans.
Les choses s’améliorent.
Mais comment perçois-tu la situation actuelle?
Tu agis également sur ce fleuve avec des solutions de pollustock?
Comment je perçois la solution avec quelques années aujourd’hui de parcours dans le monde de l’environnement, c’est-à-dire qu’on avance dans le bon sens, calmement, pas suffisamment vite.
Se baigner dans la scène, pourquoi pas?
C’est un challenge.
Je pense qu’on n’est pas encore arrivé à ce stade.
Je pense qu’on a encore un petit peu imaginé que c’était possible.
Mais pour moi, ça ne l’est pas encore.
Mais de gros, gros efforts sont faits.
Il faut le dire, Simon.
Et je pense que oui, dans cinq ans ou dans dix ans, si vraiment on s’en donne les moyens, on pourra effectivement se baigner dans la Seine, dans la Marne, dans le Rhône.
Et j’ai aucun doute là-dessus, mais on n’en est pas encore là.
Oui, parce qu’il y a la qualité des eaux de baignades sur le plan microbien, mais il y a aussi les déchets.
Cela continue d’être diversité.
Tu le constates dans la Seine?
Ah oui, oui, bien sûr, bien sûr.
Alors après, il y a quelques collectivités qui sont hyper actives, comme la métropole de Rouen-Normandie, qui est une des premières métropoles à avoir installé des filets auto-intercepteurs sur ces gros déversoirs d’orages.
Mais encore, c’est des engagements qui sont isolés.
Il y a encore du chemin.
Tout le monde n’a pas bien pris conscience des enjeux.
Tout le monde n’a pas encore fait le choix de l’action.
Il faut encore pousser.
Alors il y a l’incivisme, quand ce ne sont pas des jets volontaires, de vélo ou des choses comme ça.
Donc j’allais dire, le gros du trait, évidemment, il y a des comportements très inadaptés, mais il y a aussi des erreurs.
Il y a aussi des accidents qui font que même par le vent, parfois, des poubelles peuvent déborder, se retrouver dans la mer.
Ce problème paraît insoluble, mais tu as tout de même bon espoir, et notamment avec les solutions que tu as imaginées, d’en venir à bout, en tout cas que la société puisse en venir à bout.
Et tu sais, ici dans ce podcast, de nombreux auditeurs se demandent sur quoi peuvent-ils agir et comment les problèmes que nous évoquons dans Solubles peuvent progresser, régresser, même, je dirais, d’après toi, d’après ton expérience, sur quels autres leviers seraient-ils le plus pertinent d’accélérer pour contrer la pollution des océans par les déchets en particulier?
Nous, souvent, nous présentent comme étant des urgentistes.
Il y a une situation d’urgence, on doit mettre en place les solutions qui permettent de couper le robinet des déchets de la terre vers les milieux aquatiques.
Donc, ça, c’est la première des étapes.
On connaît, comme on l’a dit, tous les réseaux qui sont à risque.
On doit équiper tous les réseaux à risque de solutions qui permettent d’intercepter ces déchets.
Ça, c’est la priorité.
Après, bien évidemment, il y a d’autres leviers, le levier comportemental.
Il faut sensibiliser, il faut avoir énormément de pédagogie, mais tous les jours, pas une fois, tous les deux ou trois mois.
Parce que beaucoup, beaucoup de gens ne sont pas des pollueurs.
Ce n’est pas pareil, il y en a qui s’en foutent, il faut le dire très clairement, cela, on aura du mal à les faire changer.
Mais beaucoup, beaucoup ne polluent pas volontairement.
Ils ont juste besoin de comprendre et changer leurs habitudes.
Donc ça, c’est le deuxième volet.
La sensibilisation, la pédagogie, c’est un axe essentiel.
Après, bien évidemment, mais c’est beaucoup plus complexe.
Il faut changer nos modes de consommation.
Mais ce n’est pas le consommateur qui va changer, c’est les industriels.
On doit leur faire comprendre qu’on a besoin de leur aide pour que tout le modèle se remette en question.
Pollustock seul ne sauvera pas le monde.
Pollustock n’est qu’une partie de la solution.
Et d’ailleurs, les citoyens européens et les Français qui nous écoutent ont vu progressivement des changements de réglementation avec la volonté de réduire à la source la quantité de déchets, notamment plastique.
On connaît de façon progressive un abandon des plastiques à usage unique, comme les couverts, les bouteilles, les pailles, les cotons tiges.
Autant de déchets en moins à attraper dans les filets.
Oui.
Alors après, si tous nos filets ont révélé certaines pollutions qui étaient passées sous les écrans radar, je vais parler de la lingette.
Tout le monde sait que je suis en guerre contre la lingette.
C’est vrai que c’est un produit de consommation entre toi et moi qui est quand même inutile.
Il suffit de prendre une éponge, un chiffon humide et ça fait largement l’affaire.
Autant éliminer le plastique, on sait que c’est un sujet très complexe.
C’est une pollution protéiforme.
Il faudra du temps, mais la lingette, aujourd’hui, elle est inutile.
70 milliards de lingettes sont utilisées.
En Europe, combien de millions, de centaines de millions de lingettes sont collectées dans nos filets?
Aujourd’hui, on n’a même plus à le calculer.
Donc, je pense qu’il y a des axes qui seront plus ou moins simples, plus ou moins rapides pour pouvoir changer de trajectoire.
C’est connu, on ne va pas le détailler, mais il y a aussi ce fléau des mégots de cigarettes qui finissent dans la mer.
Les mégots, les chiffres donnent le vertige.
Une récente étude a attesté que 31 milliards de mégots sont jetés au sol chaque année en France.
On ne parle que de la France.
Un mégot pollue entre 500 et 800 litres d’eau.
Un mégot.
C’est pour ça, d’ailleurs, qu’on a inventé des solutions plus spécifiques, qui sont les paniers filtrants, qu’on va mettre sous les grilles d’Avaloire, dans la mission numéro un, et d’intercepter les mégots.
C’est un fléau.
Tu as raison, Simon, il fallait le souligner.
Allez, un dernier mot géographique.
Je disais, tu interviens avec tes installations, pas que dans le sud-est de la France, mais tout récemment, au mois de juin, trois nouveaux filets ont été installés dans ta ville, je crois, ta ville d’origine, Mandelieu la Napoule.
Est-ce que tu peux nous décrire le système qui est mis en place, parce que là, il y a un nombre conséquent de filets, plus d’une trentaine de filets dans la ville.
Quels sont les résultats et comment ça s’opère, tout cela?
Alors, il faut savoir qu’aujourd’hui, nous avons nos championnes et nos champions, bien évidemment.
Donc, Mandelieu la Napoule fait partie d’une des communes les plus actives de France.
Mais on pourrait citer la ville de Cannes, la ville de Saint-Tropez.
Saint-Tropez, c’est plus de 150 paniers installés.
Mandelieu, on va dire qu’on est plus près des 50 dispositifs aujourd’hui, que ce soit filet ou panier.
Et évidemment, comme on l’a expliqué, l’installation ne s’est pas faite n’importe comment et n’importe où, vraiment sur des sites qu’on a estimés comme étant à risque environnemental.
Et là, on est tout simplement en train de contrôler une situation.
C’est ça, on ne pourra pas contrôler une situation avec un filet ou un panier.
Il faut un maillage intelligent.
Et là, effectivement, on va pouvoir stopper ce flux de la Terre vers les milieux aquatiques et notamment Mandelieu, où il y a un lien avec l’eau qui est très fort.
Et la Méditerranée nous fait tous traverser.
Si vous avez donc bien suivi cet épisode, notez en priorité l’histoire des avaloirs.
Ce n’est pas une poubelle, même si vous pensez bien faire.
Ça finit directement à la mer.
On va suivre toutes ces évolutions en te suivant, si on le souhaite, sur les réseaux sociaux.
Je vais mettre dans la description de cet épisode les liens utiles.
Je sais que tu prends souvent la parole sur le réseau social LinkedIn.
Oui, on est très présents sur LinkedIn.
On a beaucoup de gens qui nous suivent.
Je les remercie parce qu’on a vraiment besoin de votre soutien.
Aujourd’hui, on ne pourra changer de trajectoire que avec le soutien de tous.
C’est une affaire collective, c’est une mission collective.
Stéphane Asikian, entrepreneur du sud de la France, entrepreneur dans le développement durable et le cofondateur de Pollustock.
Merci d’être passé dans cette émission.
Merci à toi, Simon.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet www.csoluble.média.
À bientôt !
POUR ALLER PLUS LOIN
- Voir le site de la société Pollustock
- Suivre Stéphane Asikian sur LinkedIn
- Lire aussi cet article de Nice-Matin : « En voilà, une belle initiative »: Trois nouveaux filets antidéchets posés à Mandelieu, une zone commerciale privée équipée pour la première fois en France
TIMECODES
00:00 Introduction
01:31 Le parcours de Stéphane Asikian
03:09 La description du filet Hydro-rescue
04:14 Les déchets et leurs parcours
07:24 L’avaloir d’eaux pluviales, porte d’entrée de la mer
09:18 L’urgence à agir
10:58 La Seine
13:33 Les leviers d’actions
15:33 Le problème des lingettes de nettoyage
16:14 Le Fléau des mégots
17:00 Focus sur Mandelieu-la-Napoule, Cannes et Saint-Tropez
18:57 Merci à Stéphane Asikian !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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