Les soins comme la chimiothérapie nécessitent le plus souvent de se dévêtir faute de vêtements adaptés. Un inconfort qui s’ajoute à la difficulté de la situation qu’il est possible de lever, sans perdre le style en chemin.
Cofondée par Hélène Nal-Martin, la marque Grenobloise Qi-Bô propose des vêtements adaptés aux besoins spécifiques des patients en chimiothérapie, tout en alliant praticité et style.
Découvrez son histoire dans ce nouvel épisode de Soluble(s).

Une histoire humaine et une rencontre

Hélène Nal-Martin, infirmière libérale depuis 22 ans, a elle-même été touchée par un cancer du sein en 2019. C’est au début de sa maladie qu’elle a rencontré Michiko, une patiente atteinte d’un cancer métastatique. Ensemble, elles ont partagé leur passion pour la couture et leur désir de créer des vêtements adaptés aux besoins des patients en chimiothérapie. Un premier patron a été dessiné sous le crayon de Michiko. Hélène accomplira cette première création aujourd’hui disponible à la vente.

Des vêtements pratiques et stylés

Les vêtements de Qi-Bô sont pensés pour être à la fois pratiques et esthétiques. Par exemple, le pull « MICHI » est asymétrique et possède une ouverture rabattable, permettant un accès facile à la chambre implantable, le petit boîtier qui est placé sous la peau de la patiente ou du patient pour injecter son traitement, l’astuce permet de ne pas devoir se dévêtir complètement. Les matières utilisées sont douces, légères et chaudes, comme une maille grattée en coton et polyester, fabriquée au Portugal et une popeline intérieure conçue à Villefranche-sur-Saône dans le département du Rhône (69).

Pourquoi c’est important

La chimiothérapie est un traitement du cancer qui est suivi chaque année en France par près de 350 000 patients. Les vêtements traditionnels ne sont souvent pas adaptés aux besoins spécifiques de ces patients.
Froid lors des soins, peau sensible, ventre ballonné, les conséquences de l’administration des traitements peuvent faire intervenir les vêtements pour les atténuer dans une certaine mesure.

L’importance pour le moral

Au delà de la pudeur et de la facilité d’accès à leur corps, les patients peuvent avoir besoin de style et de couleur, revêtant ainsi l’espoir. « On avait envie d’aller en traitement, mais avec des vêtements très sympas, qu’on nous dise : ‘Oh la la, tu es bien habillée aujourd’hui !’« , explique Hélène Nal-Martin.

Une communauté de soutien

Qi-Bô ne se contente pas de vendre des vêtements ; la marque véhicule également des messages de soutien et d’espoir. Les t-shirts, par exemple, portent des inscriptions comme « You are perfect » ou « Fuck cancer« , devenant ainsi des porte-étendards pour la communauté des patients.

Ces messages permettent de revendiquer la maladie et de dire : « Oui, on est malade, mais on est aussi bien plus que cela » explique Hélène Nal-Martin qui constate que le t-shirt “Fuck cancer” est très demandé depuis sa mise en vente.

Financement participatif

Pour développer de nouvelles collections, notamment pour les hommes, Qi-Bô prévoit de lancer une campagne de crowdfunding sur Ulule. Cette initiative permettra de financer la production de nouveaux modèles et de répondre à la demande des patients masculins et de leurs proches.

Malgré le peu d’offres disponibles sur ce marché, la demande est là. Au-delà des patients en traitement pour un cancer, à l’agenda du développement de la marque grenobloise est déjà inscrit la conception de vêtements adaptés aux patients diabétiques, aux hémodialyses et aux enfants.
De quoi lever une “barrière aux soins qui pèse sur les petits, car ce n’est pas si évident que ça, pour les enfants, d’être déshabillés, d’être touchés, d’être manipulés pour recevoir leur traitement” fait valoir Hélène Nal-Martin qui est déjà sollicitée par de nombreux parents.

POUR ALLER PLUS LOIN

• Voir le site de la marque Qi-Bô.
• Le lien vers le site de la campagne de financement participatif pour homme sur Ulule.

Lire aussi:

• Sur Marcelle : Les vêtements Qi-Bô, adaptés aux chimios
• Le magazine RoseUp également cité dans l’émission.

Écouter plus tard

TIMECODES

00:00 Introduction
01:24 Hélène est infirmière libérale
01:44 La chimiothérapie est administrée par injection (le plus souvent)
03:41 L’histoire d’Hélène Nal-Martin et de sa rencontre avec Michiko
05:56 Les obstacles à lever grâce aux vêtements adaptés
10:42 L’accueil réservé par le monde médical à Qi-Bô
14:00 Revêtir l’espoir : des messages et de la couleur
17:24 Des projets pour les hommes et les enfants & un financement participatif
20:33 La fabrication en France et au Portugal
21:26 Les canaux de distribution de Qi-Bô
22:25 En japonais, KiBo = Espoir
Merci à Hélène Nal-Martin !
Fin

Propos recueillis par Simon Icard.

Crédit photos : Antoine Lapras

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