[TRANSCRIPTION] Basilic, un podcast engagé pour rendre la vie écolo accessible et désirable – Avec Jeane Clesse
Pour faire le premier pas et ceux d’après. Depuis 2017, Jeane Clesse consacre son podcast, Basilic – L’écologie à petits pas, à la mise en lumière d’initiatives positives et de personnes engagées dans la transition écologique. Un programme qui a déjà séduit plus de deux millions d’auditeurs qui se voient proposer “un nouveau récit” et des clés pour agir.
Écouter plus tardJuriste en droit de l’environnement, précurseuse dans le format du podcast en France, Jeane Clesse est devenue une podcasteuse professionnelle.
Des petits gestes au changement de système, Basilic s’attelle à “démontrer qu’il est possible d’être heureux en adoptant un mode de vie écolo”, un remède à l’éco-anxiété.
Pour Soluble(s) Jeanne Clesse détaille l’approche “éthique et engagée” de Basilic, un positionnement éditorial pensé pour permettre au public “d’y puiser les clés dont il a besoin pour mener à bien sa transition écologique”.
Transcription (automatisée)
Article source : Basilic, un podcast engagé pour rendre la vie écolo accessible et désirable – Avec Jeane Clesse
Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Vous le savez ici, on pense que les médias font partie de la solution.
Et aujourd’hui, je m’intéresse à un podcast précurseur sur l’écologie.
Et ce programme ne manque pas de saveur.
Bonjour, Jeane Clesse.
Bonjour Simon.
Tu es la créatrice de Basilic, un podcast qui se consacre à l’écologie et aux initiatives positives.
Depuis 2017, tu ouvres ton micro aux gens qui façonnent le monde de demain.
Et justement, on va voir qui sont ces gens qui agissent.
Pourquoi tu as décidé de te lancer dans le format du podcast à une époque où ils étaient assez confidentiels en France.
On va parler de ton média éthique et engagé, de tes coulisses aussi.
On va mieux percevoir grâce à ton témoignage la percée du thème de l’écologie dans le quotidien des gens, car depuis 7 ans, ce thème progresse, mais tu nous diras d’ailleurs, si cela va assez vite, selon toi, mais d’abord, on veut en savoir plus sur toi sur ton parcours.
Comment une jeune juriste expatriée en Asie, s’est-elle retrouvée à devenir une podcasteuse écolo et en faire son métier, raconte nous un peu ton cheminement, ça provenait d’un élan intérieur.
Oui, oui, oui, ça provenait d’un élan intérieur, tu as tout à fait raison.
Avant d’être podcasteuse, j’étais donc juriste en droit de l’environnement, comme tu l’as dit.
J’étais même en fait journaliste juridique, plutôt j’ai fait mon alternance, j’ai fait un master en alternance, parce que à l’époque, 2014-2015, il y avait peu de masters en droit de l’environnement, et moi, j’ai fait du droit pour faire du droit de l’environnement.
Donc, il y avait un master à l’image, et il y en avait pas beaucoup d’autres, et pour plein de raisons, j’ai pas pu aller à celui de l’image, donc j’ai fait un master en alternance à Paris, et pendant cette alternance, j’étais, je travaille pour une revue qui s’appelle « Revue, la revue du droit de l’environnement », pour laquelle j’avais vraiment une approche juridique, mais l’idée, c’était quand même de vulgariser des sujets juridiques autour de l’environnement, pour un public de lecteurs lectrices qui était majoritairement des fonctionnaires, des employés municipaux, etc.
Et donc, ça m’a peut-être mis un petit peu le pied à l’étrier, et en parallèle, moi, j’ai quand même grandi dans une famille très engagée, avec des parents qui consommaient bio depuis toujours.
Mon père a une marque de cosmétique bio depuis plus de 35 ans, fabriqués en France.
J’ai quand même baigné dans ce milieu-là.
Et comment j’en suis venue à lancer mon podcast, je pense que c’était avant tout pour mettre en avant des belles initiatives, parce que c’était pas longtemps après la COP, tu vois, c’était en 2017, il y avait plein de belles initiatives qui émergèrent, il y en avait depuis des années, mais ça restait assez confidentiel, et pour en connaître quand même une bonne majorité, on se retrouvait sur les salons bio qui étaient très confidentiels avec un public assez restreint finalement, et on parlait qu’à une certaine partie de la population, qui était presque considérée comme marginale à ce moment-là.
Et donc moi, je me suis dit, mais attends, il faut qu’on fasse découvrir ces initiatives à un plus grand nombre, et c’est la raison pour laquelle j’ai créé basilic, et effectivement à l’époque j’habitais à l’étranger, ce qui m’a sûrement facilité la transition vers le podcast, puisque j’ai découvert les podcasts natifs en 2014-2015, et j’ai vraiment commencé à les écouter de manière quotidienne en 2016 pour me lancer en 2017 finalement, tu vois, et ça me paraissait être le plus simple.
Je ne me voyais pas du tout lancer une chaîne YouTube, pourtant je suis une grande fan de YouTube et je consomme pas mal de contenus YouTube, mais je me voyais pas du tout lancer une chaîne YouTube, j’avais pas envie de me filmer, j’avais pas envie qu’on me voit, je voulais vraiment juste qu’on entend de la voix de mes invités, quoi.
Donc voilà, je me suis lancé comme ça.
7 ans après, dans plus de 200 épisodes de ton podcast basilique, alors il a pour sous-titre l’écologie à petits pas, on va parcourir les thèmes de ton programme dans un instant, mais démarrons sur ça l’écologie à petits pas, c’est une manière de nous dire sans doute, avant même le début de l’écoute, que vivre dans un meilleur respect de l’environnement peut être accessible à tout le monde, mais cela commence peut-être forcément par un premier pas, en quelque sorte, le plus dur c’est de se lancer c’est ça?.
Exactement, exactement, c’est tout à fait l’idée et en fait, moi, l’idée avec basilic, c’est un podcast qui est généraliste, c’était volontaire pour que chacun puisse aller puiser les clés dont il a besoin.
Donc peut-être que toi tu vas entrer dans l’écologie et adopter un mode de vie plus durable et plus résilient parce que tu t’intéresses au sujet de l’alimentation et puis peut-être qu’un ami se sera parce qu’il s’intéresse au sujet de la mode et d’autre à la finance.
Et en fait, tout ça peut t’amener à l’écologie et peut t’aider à mener à bien ta transition et puisque je veux rappeler aussi aux auditeurs et auditrices en disant l’écologie à petits pas, c’est qu’adopter un mode de vie plus responsable, ça rend plus heureux, mais il faut aussi garder en tête qu’il y a plein, plein, plein de choses qui sont complètement indépendantes de notre volonté qui sont des problématiques plus systémiques, ce dont on se rend compte si on fait une fresque du climat, par exemple, et donc c’est aussi d’avoir une certaine bienveillance et indulgence en vers soi-même.
Je suis pas du tout dans un discours moralisateur, en tout cas, j’espère pas, j’essaie vraiment de ne pas l’être ni de venir culpabiliser l’auditeur ou l’auditrice, c’est pas du tout l’idée de basilique.
On va dérouler, déplier tout ça autour de ces mots-clés que tu viens de donner, je te reçois, dans le cas d’une série spéciale du podcast Soluble(s), consacrée aux médias constructifs, il faut bien constater que le thème de l’écologie n’est pas toujours traité sous un jour favorable par nos confrères, je veux dire par là, qu’il est souvent question de chiffres et de données scientifiques pour alerter sur l’urgence écologique, alors c’est indispensable, mais cela va être aussi assez anxiogène, parfois même culpabilisant, tu le disais, je perçois à l’écoute de ton programme, qu’avec basilic, tu as choisi une toute autre approche, alors allons dans le détail, et depuis le début, tu souhaites faire changer les regards, cela consistait en quoi de vouloir faire changer les regards sur l’écologie.
En fait, l’idée, c’est que l’écologie soit perçue comme tu le disais quelque chose de positif, mais en fait quelque chose qui façon vit, qui contribue à nous rendre plus heureux et heureuse, et moi, j’ai beaucoup quand j’étais plus jeune, je te le disais, j’ai grandi sur les salons bio, j’ai vraiment fait mes premiers pas là-bas, etc, parce que forcément mon père est travaillé, donc on était amenés à y aller assez souvent, et en fait j’ai quand même assez vite été confrontée à des gens qui œuvraient pour un monde plus résilient, mais qui du coup étaient perçus comme des marginaux, et à côté de cela, des militants assez extrémistes, notamment L214, qui fait un très très bon travail, mais qui peut être assez choquant, et où je voyais bien que leur message n’était pas forcément reçu comme il aurait pu l’être pour certaines personnes, c’était trop violent, et donc ça générait du rejet de la frustration.
Et moi, je me suis dit, mais attends, il y a quand même plein de façons de faire, et je voulais aller interviewer des personnes comme toi et moi, des gens du quotidien, qui ne sont pas Cyril Dion qui ne sont pas Eva Joly, qui ne sont pas toutes les figures un peu emblématiques de l’écologie dont on parlait en 2015, 2017, mais qui sont des gens qui ont juste décidé de faire un petit peu différemment, et c’est ce que je mettais en avant dans le podcast, c’est ce que je mettais toujours en avant, parce que je me disais que si les auditeurs et auditrices parvenaient à s’identifier à mes invités, et bien peut-être qu’ils se diraient, moi aussi je peux passer à l’action, et j’en ai eu la preuve des dizaines, des centaines de reprises avec les messages que j’ai recevais de mes auditeurs auditrices qui me disaient maiss Jeane : Merci.
Grâce à toi, j’ai pu discuter avec le responsable RSE de mon entreprise.
On a mis en place un système de compost, par exemple, dans l’entreprise.
J’avais eu aussi un cas où une personne avait suivi une formation sur l’écologie au sein de son entreprise.
Tu vois, ça a généré plein de choses et ça a semé plein de petites graines et moi, je suis persuadé qu’il vaut mieux 60 combien sommes-nous en France aujourd’hui, 67 millions, ou à pleine plus.
Ouais, ouais, ouais.
D’écolos imparfaits, que 10 000 écolos parfaits parce que déjà, ça n’existe pas les écolos parfaits.
Alors, les thématiques de la vie quotidienne, de la santé sont bien représentées dans les épisodes de basilic.
Tu as aussi pas mal de sujets sur ce que tu appelles la consommation écoresponsable.
Comment tu choisis tes sujets et tes invités ?
Bonne question, j’ai tendance à dire que je les choisis avec le cœur, c’est-à-dire que si je découvre un projet, tu vois, j’ai une liste là, j’ai mon carnet, j’ai une liste, j’ai il doit y avoir.
6 ou 7 pages, manuscrites de noms potentiels pour le podcast.
Et j’essaie de les choisir en me disant, cette initiative, elle me semble pertinente.
Alors, il y a un vrai travail de recherche en amont pour être sûr qu’on soit sur une initiative qui est réellement engagée parce que tu le sais, puisque tu travailles dans ce domaine.
Mais il y a quand même beaucoup de greenwashing et puis on surfe sur la vague verte et écolo.
On surfait surtout beaucoup, un peu moins maintenant, mais on a beaucoup surfé sur cette vague-là parce que ça faisait vendre, parce que ça permet à la marque de donner une belle image d’elle, etc.
Donc, il y a un vrai travail de recherche.
Et moi, j’ai jamais vraiment cherché à avoir les profils les plus… avec la plus grande notoriété, les plus populaires, évidemment, il y en a eu dans le podcast, mais ça n’a pas été mon approche.
Mon approche, mon approche, c’était vraiment de mettre en avant l’initiative, de mettre en avant le projet.
Et si le projet qui était porté, il était sincère, il était authentique, pas forcément parfait parce que on parle pas de perfection et puis de toute façon à partir du moment où on consomme, on peut aussi s’interroger sur tout ça.
Mais voilà, l’idée, c’était celle-ci et je pense que j’y suis plutôt parvenue.
C’est des thématiques qui me parlent.
Après, je veille quand même dans la diffusion des épisodes.
Y a quand même, je porte une attention assez particulière à l’équilibre de mes épisodes et des thématiques abordées.
C’est-à-dire que si je parle d’alimentation au mois de septembre, je vais essayer de pas retraiter le sujet tout de suite derrière, pour que quelqu’un qui n’est pas forcément sensible à de ces thématiques d’alimentation puisse quand même trouver du plaisir dans l’écoute du podcast et donc dans un autre sujet qui lui parlerait davantage.
Donc j’essaie quand même de mettre toujours à la place des auditeurs et auditrices, même si c’est pas facile.
Oui, on sent à l’écoute de tes épisodes cette empathie et une approche moins journalistique au sens de l’actualité mais plus liée à la vie quotidienne.
Parfois même aux émotions, j’ai entendu donc tu plonges dans les sujets avec tes invités.
Évidemment, en toile de fond, il y a cette crise d’écologie, cette crise de la biodiversité, ce dérèglement climatique.
En cours, face à cela, la France et l’Europe, notamment, se sont engagées et tu le disais dans une transition écologique.
C’est donc tout le sens de tes épisodes, de donner des clés pour effectuer cette transition qu’on perçoit que de plus en plus, à mesure qu’elle se concrétise, que l’adhésion de citoyens à la transition écologique est indispensable, mais elle n’est pas encore totale.
Tu animes ce podcast sur l’écologie depuis maintenant 7 ans, je le disais, tu as construit une communauté, d’auditrices et d’auditeurs, comment tu perçois ce sujet de l’adhésion à la transition et surtout de la mise en action en clair.
Qu’est-ce que la société n’a pas encore fait évoluer pour entraîner plus de monde selon toi ?
Alors, il y a différents sujets.
Déjà, il y a toute une partie de la population pour laquelle… s’intéresser et c’est des sujets que j’adresse aussi dans le podcast.
Tu vois, les sujets de justice sociale me tiennent beaucoup par cœur parce que, je considère qu’on a assez ce chanceux de pouvoir s’intéresser aux sujets de la crise écologique, même si ça touche tout le monde.
Mais j’ai bien conscience que je peux m’y intéresser parce que j’ai cette disponibilité de temps.
Dans ma journée, à la fin du mois, je sais que le mois prochain, j’aurais encore assez d’argent pour manger, etc.
Quand on est dans une urgence, c’est pas forcément aussi facile.
Donc, il y a cette chose-là et en même temps, ces sujets de justice sociale pour moi, ils sont hyper importants.
J’ai beaucoup de compassion, d’admiration pour toutes les personnes qui essaient de se bouger se motiver et c’est souvent celles qui sont plus actives, alors même qu’elles n’ont pas beaucoup de temps, elles ont peu de moyens, etc.
J’ai beaucoup moins de compassion pour les ultra-riches qui continuent de polluer sans aucune gêne et sans aucune remise en question.
Et ça, pourquoi je te disais ça ?
Je ne sais pas, parce que dès que je peux taper sur les ultra-riches je le fais.
Non, je ne sais plus pourquoi je te disais ça, ce qu’elle était la question ?
C’est-à-dire que sur le sujet de l’adhésion, tu mets en avant la question de la justice sociale.
Oui, parfois on peut percevoir des différentes différences et tu le relies à la question aussi, évidemment, des moyens et donc des modes de vie.
Ça nous permet d’arriver à ce sujet de la culpabilisation ou de la culpabilité, je vois perçois ça dans ce que tu dis, c’est-à-dire que ce n’est pas aussi difficile pour chacun selon ces modes de vie.
Clairement, et tu parlais tout à l’heure aussi d’anxiété, moi je parle même d’éco-anxiété pour beaucoup en discuter avec mes auditeurs et auditrices, qui en fait se retrouve complètement tétanisé, qui culpabilise énormément et qui se disent, on a là presque tout est de ma faute, tu vois, et un point énorme repose sur leurs épaules et ils vont avoir tendance à être mortifiés s’ils sont amenés à prendre la viande.
Si ils ne peuvent pas changer de banque, etc.
Et en fait, j’aime pas tellement cette façon qu’on a parfois et qu’on les médias parfois de taper sur les citoyens et citoyennes, parce que, à partir du moment où tu t’engages dans cette transition, que tu fais ton mieux.
Mais oui, tu vas être assaillie de pensées moralisatrices, tu vas culpabiliser alors que c’est déjà génial de faire, ne serait-ce qu’un tout petit peu pour l’écologie et pour moi le plus important, c’est d’être heureux dans ce qu’on fait.
En fait, tu dis à des amis qui ont l’habitude de prendre la viande, etc.
Et moi, je prends encore l’avion de temps en temps, je m’en cache pas, je veux dire des auditeurs et auditrices le savent, ça m’arrive.
Si tu leur dis, j’ai passé des trop bonnes vacances, je suis allé en Italie, en train, c’était incroyable, on a fait ça, ça, ça, mon gamin, il a adoré, etc.
Tout de suite, tu crées un nouveau récit, par contre, si tu leur dis, ben non, m’attends, prends pas l’avion pour aller à Rome, tu te rends compte, tout ce que tu vas polluer nan nan nan.
Voilà, en fait, t’es juste dans le discours moralisateur et la personne, elle a, soit elle a plus envie de discuter avec toi, c’est à la braque, soit tu l’as fait culpabiliser.
Et donc moi, c’est pas du tout l’idée, l’idée, c’est vraiment d’écrire, je sais ce qu’on appelle les nouveaux récits.
Décrire ces nouveaux récits pour ça, j’admire le travail de Sandrine Rudo, notamment, ou encore de son mari Yannick Rudo, mais je trouve qu’ils ont une vision qui nous permet de contribuer à l’écriture de ces nouveaux récits et nous dire un autrement des possibles.
Et ça, c’est hyper chouette et c’est ce vers quoi j’ai envie d’embarquer les auditeurs et auditrices.
Et j’espère que les auditeurs et auditrices de basilic ne restent pas avec moi pendant 7 ans, moi c’est un podcast, c’est transitionnel, t’écoutes quelques épisodes, et puis après t’écris ta propre histoire, tu vois, tu construis ton nouveau récit avec cette dimension écologique.
Ça, c’est mon rêve le plus ultime et que à chaque fois il y a une nouvelle génération ou une nouvelle, un nouveau cycle d’auditeurs et auditrices qui arrivent et qui débarquent sur le podcast, qui n’ont pas été forcément sensibilisés.
Et c’est là où ç’est assez compliqué et je veux bien avoir ton retour là-dessus, parce que c’est compliqué finalement d’aller chercher des auditeurs et auditrices, qui n’ont pas du tout été sensibilisés à ces sujets-là, parce que même si moi j’essaie de rendre les choses positives, entraînantes, accessible à toutes et à tous, il y a quand même encore et toujours une appréhension.
Et c’est difficile de changer les mentalités là-dessus ?
Oui, je constate qu’il y a, en effet, peut-être deux camps, si on voulait les ranger les classer dans 2 catégories, il y a ceux qui sont déjà convaincus, mais qui ont besoin de clés et ceux qui ont besoin d’informations et qui ont besoin de savoir pourquoi.
Une transition, et encore, moi je me place plutôt dans cette deuxième catégorie, dans un podcast d’actualité, d’information, qui inclut assez systématiquement le thème de l’écologie dedans, systématiquement ça rime avec systémique, tu l’employais, je tiens à rappeler que dans ton podcast dans tes épisodes avec tes invités, il n’y a pas que le côté des petits pas, des petits gestes, il est question aussi des sujets dont la solution est politique et systémique, qu’est-ce que tu as appris au fil de tes épisodes, tu évoquais par exemple l’alimentation, on sait aussi à l’industrie de la mode, bref à tous nos modes de vie, qu’est-ce que tu as, qu’est-ce qui est m’a le plus surpris dans cette investigation auprès de tous tes invités ?
Ce que j’ai appris indéniablement, c’est que, en 2017 quand j’ai lancé le podcast, moi j’avais bossé à l’époque dans une startup qui s’appelait La Maisouna qui fabriquait des cosmétiques solides, on pensait qu’on allait pouvoir changer le monde avec, j’exagère un peu, mais c’était l’idée quand même en changeant les modes de vie et de consommation.
Et au fur et à mesure de mes épisodes, j’ai quand même pris conscience que c’était bien plus compliqué que ça, ou si on en a plus parlé, tu vois, à l’époque, même nous, en droit de l’environnement, pourtant j’ai quand même fait pas mal d’heures sur le sujet, mais on avait peu cette approche systémique, on l’a eu de plus en plus, et donc, moi ce que j’ai appris et ce que je retiens de mes épisodes, c’est que, on ne peut pas opposer les petits pas au politique, on ne peut pas opposer les citoyens à l’associer des civils dans laquelle ils inscrivent, etc.
On est tous partie prenante d’un engrenage, d’un écosystème, et on a tous un rôle à jouer, mais moi j’essaie d’informer les auditeurs et auditrices pour qu’il puisse, quand l’occasion se présente, comme ça a été le cas en juin dernier, voter en conscience, voter pour des programmes qui leur parlent, pour des choses qui leur tiennent à cœur, et du coup, avoir aussi ce pouvoir-là.
Évidemment que, avec notre argent, on dit souvent que le pouvoir de l’argent est énorme et que ça représente presque un vote, c’est vrai, mais on a aussi et quand même devoir dans nos démocraties, de défendre les idées pour lesquelles on croit et donc d’aller voter, et c’est toujours ce que j’essaie de mettre en parallèle, en disant si on traite d’un sujet sur la mode, par exemple, évidemment, qu’on va parler de l’action qui a été mise en place par l’invité que je reçois, mais on va aussi aborder, prendre un peu de hauteur sur notre sujet, tu vois, et parler des politiques qui sont mises en place, pourquoi il n’y a pas…
Est-ce qu’il n’y a pas d’interdiction pour la vant de produits du Traface Station, pourquoi, comment est-ce qu’on peut procéder, etc.
Et j’essaie toujours d’avoir un peu cette prise de hauteur et effectivement, il y a des épisodes qui sont beaucoup plus détachés d’action individuelle liste et d’action individuelle et qui sont des épisodes où on va adopter un regard un peu plus macro, ce qui me plaît beaucoup aussi, mais j’ai pas du tout envie de traiter uniquement ce type d’épisode là parce que ce qui donne envie de passer à l’action, la sensation de pouvoir le faire.
Et si toute la journée tu entends des gens te dire à quel point il existe une urgence climatique qui est réelle, évidemment.
Et ça te tétanise plus que autre chose, par contre si tu entends quelqu’un te dire « mais toi, tu peux faire quelque chose, tu peux simplement aller dans une asso de quartier et te connecter à des gens et tisser du lien ».
Et bien tout de suite ça change de paradigme.
D’ailleurs on entend souvent l’expression faire sa part.
Alors sur un plan factuel, les petits gestes, les actions individuelles ont un poids considérable mais pas majoritaire.
Si on pense au bilan de carbone mais considérable, c’est à dire indispensable, c’est plus d’un quart des objectifs carbone qui reposent sur les actions individuelles, donc dans le sens de ce que tu évoques, c’est-à-dire que c’est…
On est obligé de le considérer aussi avec une réflexion et une réforme du système et c’est là que tout le débat politique se positionne et va grandir dans les années à venir.
Alors parcourons un peu encore dans les coulisses de ton podcast mais aussi sur une thématique que tu déploies dans une série épisodique sur le monde du travail avec un angle de vue qui résonne aussi avec des enjeux écologiques.
Ce sont les changements d’orientation, les bifurcations de certains travailleurs.
Alors parle-nous un peu de JOB pour J’ai Osé Bifurquer, c’est une série qui met en lumière, c’est gens qui ont changé de trajectoire professionnelle.
Là c’est la question de l’alignement à ces valeurs qui est au centre pourquoi avoir voulu lancer ce projet.
Exactement, ça me fait plaisir que t’en parle parce qu’il n’y a pas beaucoup d’épisodes dans les séries de jobs pour l’instant et pourtant c’est une série qui me tient à cœur.
Pourquoi avoir voulu la lancer tout simplement pour répondre ?
J’avais l’impression que ça pouvait répondre aux besoins de mes auditeurs et auditrices parce que je recevais beaucoup de messages de gens qui me disaient « Je ne peux pas quitter mon boulot du jour au lendemain ».
Je ne peux pas faire ça, ça, etc.
Et je le conçois tout à fait.
Je veux dire si on est maman, solo, avec des enfants, on sait qu’on est précaire, on sait qu’on est en difficulté.
Et donc évidemment qu’on ne peut pas transitionner du jour au lendemain et je voulais vraiment, vraiment, vraiment mettre en avant des profils et des gens qui nous parlent en toute transparence de comment ça s’est fait pour eux.
Et alors oui, parfois aujourd’hui gagne moins d’argent, parfois ça a été possible parce qu’à un instant T, ils ont eu une opportunité professionnelle, un licenciement économique qui leur a permis un petit sursis grâce au chômage.
Et en fait, je voulais que ce soit hyper transparent parce que c’est facile de glorifier la réussite, de projet, qu’il soit engagé ou non et c’est facile de occulter toutes les difficultés qu’on a pu rencontrer les doutes aussi dont on a été assailli au moment de transitionner.
Et donc j’ai vraiment eu envie de mettre ça en avant avec des profils très variés.
D’ailleurs j’ai lancé un appel à témoignage, il n’y a pas longtemps là sur LinkedIn pour celles et ceux qui voudraient témoigner.
La seule condition pour ces épisodes jobs, parce que pour moi pour qu’ils aient du sens, s’il fallait que ce soit des projets qui soient viables, c’est-à-dire des projets qui permettent à la personne de vivre aujourd’hui.
Alors de se rémunérer, même si c’est une autre forme de rémunération, mais il fallait qu’elle puisse se rémunérer quand même et assurer sa vie au quotidien.
Je ne peux pas mettre en avant des profils de quelqu’un qui me dirait, je n’ai pas besoin de travailler parce que je suis rentier ou rentière, par exemple parce que là du coup j’aurai l’impression d’être déconnectée par rapport à mon audience.
Et donc je veux mettre en avant ces profils-là, donc j’ai essayé de caper à trois ans d’existences pour les projets, parce que je pense que c’est un peu la clé pour avoir un projet qui tient la route et qui permet d’être rémunérateur.
Et c’est des formats que j’adore, on n’entend pas du tout les questions que je pose, c’est vraiment du format témoignage, on est plongé dans l’intimité de mon invité.
Et pour l’instant, j’ai eu que des femmes au micro de job, donc je lance un appel, s’il y a des hommes qui veulent témoigner, qui ont bifurqué, et la bifurcation, elle peut être radicale, c’est-à-dire que j’ai eu le cas de Marion Sarley qui travaillait dans une agence de pub, je crois, en Argentine, et qui est devenue maraichère dans le Gers.
Mais on peut aussi avoir des bifurcations dans son entreprise, on peut avoir des bifurcations en interne, et c’est super aussi, en fait, c’est tous ces profils là que j’ai envie de mettre en avant.
Elle est en mode de ta présence sur les réseaux sociaux, car tu es podcasteuse, tu as aussi entrepreneuse, mais on peut aussi dire que tu es une créatrice de contenus, c’est un mot qui parle beaucoup aujourd’hui, on est ton témoignage sur ce sujet particulièrement, sur Instagram, je me demande comment tu procèdes pour porter ta thématique, de l’écologie, on sait que les algorithmes peuvent faciliter plutôt des sujets négatifs ou des influenceurs qui se mettent en scène dans des modes de vie qui sont assez opposés à ce pays.
C’est pas facile, je dois avouer, c’est de plus en plus compliqué, parce que Instagram change, sans cesse, c’est des algorithmes, et n’aime pas tellement qu’on aborde des sujets politiques, sauf que, moi, dans tout ce que je traite, il y a forcément un angle politique, ça va de soi.
Donc comment je fais, j’essaye de proposer des contenus qui soient ludiques, qui permettent d’aborder des sujets un petit peu léger, tout en renvoyant à des épisodes que j’ai pu faire, qui sont, pour le coup, beaucoup plus approfondis, beaucoup plus détaillés, et je pense qu’il y a une place pour la légèreté sur les réseaux sociaux qui permet juste de semer une petite graine.
Ah tiens, elle propose de partir en train en Italie avec son enfant.
Ok, trop bien, peut-être que pour mes prochaines vacances, je vais me renseigner.
Ah, j’ai envie d’en savoir plus, je vais aller écouter ces épisodes, tu vois ce que je veux dire, et donc l’idée, c’est celle-ci, c’est de se dire, on va pouvoir grâce à des contenus, légers.
divertissants, attirer les gens, et donc les auditeurs et auditrices potentielles, néanmoins, je ne me prie pas de sujets plus profonds quand j’en ai envie sur Instagram.
Pendant deux ans, j’ai eu une alternative qui est absolument fantastique, qui s’occupait de la partie Instagram de Basilic.
C’était quand même fantastique.
Elle est partie, enfin son contrat s’est terminé il y a un an, depuis un an, je suis toute seule aux manettes de tout, et je t’avoue que mon compte Instagram a pris un peu des vacances, parce que je n’arrive pas à tout gérer de fond.
Et en effet, c’est un vrai travail évidemment, déjà plus de 2 millions d’écoutes sur ton podcast que l’on retrouve dans toutes les applications d’écoute, on retrouve aussi donc sur les réseaux sociaux, toutes les informations dans la description, mais de toute façon, c’est facile, on t’a un peu Basilic et on ajoute le mot podcast, on peut même t’écouter sans application directement sur ton site internet.
basilicpodcast.com, merci, Jeane Classe d’être passée dans cette émission, merci d’être passée dans Soluble(s).
Et bien merci infiniment Simon, merci pour le travail que tu fais, on a besoin de médias engagés, on en a besoin, il n’en aura jamais assez, alors si vous nous écoutez, vous avez envie de vous lancer, lancez-vous aussi, moi je pense que même si on parle à 30, 100 ou 30 000 personnes, il y a une place pour tout le monde et on a besoin de personnes pour écrire ces nouveaux récits ensemble.
Et Simon, tu as fait partie avec ton podcast, certes d’actualité mais qui contribue à ça aussi.
Merci, c’est avec plaisir, à très vite.
À très bientôt.
Voilà, c’est la fin de cet épisode, si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet, c’est www.csoluble.media,
à bientôt!
[Musique]
POUR ALLER PLUS LOIN
- Écouter “Basilic – L’écologie à petits pas” dans toutes applis et sur son site Internet.
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TIMECODES
00:00 Introduction
01:23 Le parcours de Jeane Clesse
04:38 Basilic donne des clés pour faire sa transition écologique
06:38 Nouveau récit : donner envie de vivre une vie plus écolo
09:12 Des invités engagés et des sujets choisis avec le cœur
12:22 La justice sociale et l’écologie
14:13 Un média face à l’éco-anxiété
18:07 Ne pas opposer les “petits pas” au changement systémique
22:16 J.O.B : “J’ai osé bifurquer” une série spéciale sur le sens et le travail
25:35 Instagram et les sujets écolos
27:13 Merci à Jeane Clesse !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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Cet épisode fait partie d’une série du podcast Soluble(s) consacrée aux médias constructifs car nous pensons que les médias font partie de la solution !
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La fresque du climat, l’atelier viral qui crée un déclic en jouant
Comment l’association « Toit à Moi » aide-t-elle les sans-abris à Marseille ?
Précarité : un chèque alimentation durable de 50 euros testé en Seine-Saint-Denis
Enfants et adolescents : les protéger des écrans. Oui, mais comment ?
Des solutions pour régénérer le cycle de l’eau avec Charlène Descollonges
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