[TRANSCRIPTION] Le mobilier de bureau reconditionné, une solution d’avenir ?
Voilà un autre sujet que le Covid a bousculé. Sujet important pour la vie de l’entreprise, l’aménagement des espaces de travail peut inclure une dimension écologique. Essor du télétravail, boom des solopreneurs, le marché du mobilier de bureau reconditionné se fraye aussi un chemin dans de nouveaux espaces.
Écouter plus tardOn n’y pense pas tous les jours, mais connaître ce chiffre peut faire changer de perspective. La France jette chaque année 250 000 tonnes de mobilier de bureau, seule une petite partie est recyclée.
Transcription (automatisée)
Article source : Le mobilier de bureau reconditionné, une solution d’avenir ?
Bienvenue et merci d’écouter un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je m’intéresse à une solution pour réduire l’impact écologique des bureaux et à l’essor du mobilier de seconde main.
– Bonjour Christophe Cote.
– Bonjour Simon.
Tu es le fondateur de l’entreprise Adopte Un Bureau qui s’est donné pour mission de reconditionner l’ameublement professionnel.
On va parler du marché sur lequel tu évolues depuis 2015.
Voir à quel problème cette solution de réemploi répond concrètement.
Mais d’abord, vous le savez, tous ici, on aime connaître l’histoire de nos invités.
Est-ce que tu peux nous dire en quelques mots quel était ton parcours avant de lancer ton entreprise?
Moi, j’ai fait une école de commerce.
Après, j’ai passé huit ans dans les études de marché et le conseil en stratégie.
Et au bout de huit ans, j’avais envie de donner un peu plus de sens à ma carrière.
Et le marché du mobilier de bureau est arrivé un peu par hasard.
Comme mon dernier employeur a changé de mobilier de bureau, tout est parti à la benne.
C’est comme ça que j’ai mis le doigt dedans et que j’ai commencé à réfléchir et à lancer Adopte Un Bureau.
Alors, en effet, on ne mesure pas forcément lorsque l’on n’est pas un responsable d’achat ou une chef d’entreprise, mais le mobilier de bureau est un sujet qui compte à plus d’un titre dans la vie d’une société, d’une collectivité, d’une administration publique.
C’est un marché important.
Oui, alors le marché professionnel du mobilier de bureau, c’est un milliard d’euros par an.
En termes de déchets, c’est 250 000 tonnes par an de mobilier qui sont mis sur le marché.
Et une bonne partie de ce mobilier par à la benne.
Et pour comparaison, le marché personnel du mobilier, c’est à peu près 9 milliards d’euros.
C’est sur ces 250 000 tonnes, quelque part, que ta société va venir agir dans Soluble(s).
On s’intéresse à l’impact de nos modes de vie, de nos activités.
Et je lisais, en effet, ce chiffre qui paraît impressionnant.
C’est chaque année autant de bureaux jetés.
C’est une petite partie seulement qui est recyclée.
On est sur quelle échelle?
Tout à fait.
Alors, on mesure.
Alors, il y a deux choses.
Il y a réemployé et recyclé.
Et ensuite, ne pas valorisé.
Donc, sur ce marché, en fait, les chiffres officiels qu’on a, c’est Valdelia qui les collecte, qui est l’organisme en charge de ce marché.
Il y a 3,6 % de réemploi de mémoire sur les derniers chiffres.
Après, le marché est encore assez peu organisé.
Donc, il est probable que ce soit un peu plus élevé que ça.
Après, la mission de Valdelia, c’est justement s’assurer que ce mobilier parte dans des filières où le mobilier puisse être recyclé.
Mais au vu de l’urgence climatique, le recyclage, c’est du nice to have, mais le vrai enjeu, c’est d’être réemployé, de faire durer le plus longtemps possible pour ne pas devoir produire de nouveaux mobiliers.
Alors, en effet, réemployé, c’est-à-dire lui donner une seconde vie, lui donner un autre destin que la benne ou le recyclage pur et dur, il est possible de sauver certains meubles, de les remettre dans le circuit.
C’est là que Adopte Un Bureau intervient.
Quel type de meubles sont concernés par ton activité?
On reprend vraiment tout type de mobiliers de bureau, avec la condition que ce soit des volumes suffisamment importants.
Donc, en général, on intervient à partir d’une vingtaine de postes de travail.
En dessous, c’est dur de trouver un équilibre économique.
Et ça, c’est pour la partie rachat, du coup.
Et pour la partie débouchée, en fait, on a deux activités.
Notre activité principale, c’est l’aménagement de bureaux bas carbone pour les entreprises qui permettent de réduire de 50 à 80 % son impact environnemental.
L’activité restante, c’est une boutique en ligne qui est surtout axée pour les particuliers petites entreprises qui vont acheter notamment des sièges ergonomiques pour le télétravail.
Alors, la loi vous a donné un coup de pouce pour favoriser l’économie circulaire dans votre secteur.
Est-ce que tu peux nous expliquer ce qu’il est prévu et en quoi ça change la donne?
Oui, tout à fait.
La loi AGEC, donc la loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, a en fait donné l’obligation à tous les acteurs publics de faire au moins 20 % de leurs achats, peu mobiliers de bureaux et d’autres catégories en mobiliers reconditionnés.
Donc c’est clairement un gros coup de pouce.
Et même si tout le monde ne s’est pas encore mis en ordre de marche pour le faire, les acteurs les plus avancés y vont.
Et ça va être un mouvement de fond qui pourra, je pense, à terme aussi, à terme, toucher également les entreprises privées.
Parlez-nous un peu du parcours d’un mobilier qui passe entre vos mains.
Vous le rachetez.
Et qu’est-ce qui se passe pour le réhabiliter?
C’est des travaux manuels en France?
Oui, tout à fait.
Alors en fait, le chemin qu’il faut imaginer, effectivement, c’est qu’il a racheté sur un site client.
Donc, on travaille avec des logisticiens.
Ils viennent démonter le mobilier, si nécessaire, le mettre dans leur camion.
Ça arrive ensuite dans notre dépôt et notre atelier de rénovation à Antony, de 1900 m².
On a une équipe de 7 personnes dédiées à la rénovation.
Et en fonction des catégories, suivis de différents traitements, la catégorie sur laquelle on fait le plus de travail sont les sièges ergonomiques, puisqu’on les teste, on les vérifie.
On fabrique avec tous les fabricants européens de mobilier de bureaux et donc on peut changer les pièces détachées avec les pièces détachées fabricantes.
Donc les sièges vont être testés, ils vont être nettoyés, ils vont être repeints quand c’est nécessaire et ils seront garantis au minimum 18 mois.
Alors, tu l’évoquais tout à l’heure avec la nécessité pour les administrations publiques d’acheter un matériel sur cinq au minimum, en reconditionnés.
Je voudrais aborder ce que tu présentes comme l’un des plus grands chantiers d’aménagement en mobilier reconditionnés.
Prenons un exemple.
Vous avez obtenu ce marché.
C’est à Paris que ça se passe.
C’est dans le 15e arrondissement.
Quel a été ce chantier?
Ce projet s’appelle Paris Santé-Campus qui est un très gros projet public autour de l’innovation dans tout ce qui est médical et autour de la santé.
Et en fait, on a réalisé un aménagement de 750 postes.
Donc on a fourni tous les bureaux, toutes les chaises de travail, les caissons, les armoires.
Et c’était un chantier vraiment emblématique parce que c’est le plus gros chantier à date, à ma connaissance, en tout cas, en mobilier reconditionné.
Et c’était un gros challenge aussi, à la fois de notre côté, pour sourcer suffisamment de mobilier qui correspond à leurs besoins.
Et de l’autre côté, c’était également une manière de travailler un petit peu différente pour les clients finaux, d’être un petit peu plus souple que quand on s’achète du neuf où ils veulent tout parer, tout identique.
Mais là où le challenge a été relevé, c’est qu’avec une logique d’étages et de zones, en fait, on a fait un bâtiment complètement homogène.
Dans un espace, on a du mobilier identique.
Quand on passe dans un autre espace, on a du mobilier qui est légèrement différent, mais dans les mêmes tons, avec le même style.
Et donc, au final, on réussit à partir de plusieurs chantiers de rachat de faire un améagement complet de 650 postes qui montrent bien que l’économie circulaire est déjà capable de faire des très grosses choses.
L’économie circulaire, dans cette notion, il y a l’économie, alors sans rentrer dans les détails, on suppose que c’est moins cher pour les personnes qui s’équipent et les organismes qui s’équipent en mobilier de seconde main.
Est-ce que tu as des fourchettes à nous présenter?
Le mobilier en général est 30 à 50 % moins cher que le mobilier 9.
Et il a l’avantage d’être disponible plus rapidement.
Puisque le mobilier 9, en général, c’est fabriqué sur commande et les délais vont entre 4 et 6 semaines.
Ils sont allés jusqu’à 8-10 semaines pendant les périodes de Covid.
Donc il y a un avantage au niveau des coûts et mais aussi au niveau des délais de la disponibilité.
Parmi les évolutions du monde de l’entreprise et du travail, le boom des solo-preneurs, le développement aussi du télétravail depuis la pandémie, tu évoquais le Covid tout à l’heure.
A-t-elle amené une nouvelle clientèle vers vous, des gens qui étaient déjà sensibilisés à l’achat de seconde main, mais peut-être du côté particulier?
Est-ce que c’est un débouché pour vous?
Effectivement, notre boutique en ligne avant le Covid était vraiment peu développée.
Ça représentait 5-6 % de notre chiffre d’affaires.
Et le chiffre d’affaires de notre boutique en ligne a été multiplié jusqu’à fois 9 pendant le Covid.
Avec effectivement beaucoup d’entrepreneurs et de télétravailleurs qui s’équipaient chez nous avec du mobilier de très bonne qualité à des conditions plus abordables.
Donc ça, c’était effectivement un tout nouveau débouché.
Et tu as raison de souligner que la vague des entrepreneurs et des sous-entrepreneurs fait qu’aujourd’hui notre boutique reste très active.
Et effectivement, on voit beaucoup de gens encore aujourd’hui s’équiper pour leur travail, pour leur maison.
Et effectivement, comme ils sont beaucoup plus proches de l’univers du particulier, ce sont des habitudes qu’ils ont beaucoup plus.
Le travail, les entreprises, c’est une grande part de notre temps.
Et donc là aussi, évidemment, ça évolue vers plus de prise en compte de l’enjeu environnemental, mais aussi économique, de façon plus pragmatique, à Christophe Cote.
Donc je rappelle, fondateur, Adopte Un Bureau, merci d’être passé dans Soluble(s).
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site Internet csoluble.media
À bientôt 😉
Écoutez l’épisode complet. (Seul le prononcé fait foi)
POUR ALLER PLUS LOIN :
- Le site de l’entreprise Adopte un bureau
- La loi Agec expliquée sur le site du ministère français de l’Écologie
TIMESCODES
00:00 Introduction
00:49 Le parcours de Christophe Cote
01:28 Le mobilier de bureau, un marché à 1 milliard d’euros
03:21 Quels types de meubles sont repris ?
04:13 Que dit la nouvelle loi pour les acheteurs publics ?
05:04 Le parcours d’un meuble à reconditionner
06:22 L’exemple de ParisSanté-Campus
08:42 L’effet multiplicateur du Covid sur les ventes
09:32 Merci à Christophe Cote !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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A bientôt,
Simon
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