Face à l’ampleur des violences intrafamiliales et répétées, Mémo de vie offre un soutien crucial. Pour Soluble(s), Fabienne Brégy, de France Victimes, dévoile cette plateforme sécurisée pour documenter les faits et accompagner la reconstruction.
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Violences répétées : un besoin urgent d’accompagnement
En France, les violences intrafamiliales représentent une part majeure des agressions : en 2024, plus de la moitié des 450 100 victimes de violences physiques recensées par la police et la gendarmerie l’ont été dans ce cadre (54 %). 122 600 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées (+7 % sur 2023). En 2023, les forces de sécurité ont dénombré 271 000 victimes de violences conjugales, touchant majoritairement des femmes (85 %).
![Photo de la main d'une femme en position défensive bras en avant au niveau de son visage qui est masqué sous cet angle de vue. Texte infographie sur l'image : Titre : ENJEU DE SOCIÉTÉ MAJEUR EN 2024, 450 100 VICTIMES DE VIOLENCES PHYSIQUES EN FRANCE 54% DANS LA SPHÈRE FAMILIALE [CONJOINT(E), MINEUR(E)S…]](https://csoluble.media/wp-content/uploads/2025/06/02-Solubles-podcast-Memo-de-vie-_-coffre-fort-numerique-pour-aider-les-victimes-de-violences-repetees-1024x1024.jpg)
Pourtant, seulement 14 % des victimes portent plainte, et beaucoup de démarches n’aboutissent pas, souvent faute de preuves. « Les victimes vivent un quotidien fragmenté, marqué par la peur de parler« , explique Fabienne Brégy, responsable du produit Mémo de vie. Lancé en 2020 suite à une consultation citoyenne Make.org, Mémo de vie aide spécifiquement à documenter ces faits répétés et à briser l’isolement.
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- Photo : pexels-mart-production
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Un coffre-fort numérique ultra-sécurisé
Mémo de vie, plateforme gratuite, permet de stocker des preuves en toute confidentialité. « On peut y déposer des certificats médicaux, des captures d’écran, des vidéos« , détaille Fabienne Brégy. Les données, cryptées et hébergées en Europe, sont protégées par un mot de passe et un code à chiffres, sans traces dans l’historique.
Un bouton « Vite, je quitte » ferme l’outil instantanément en cas de danger.
« On a vraiment conçu le dispositif comme un coffre-fort numérique discret, voire invisible si nécessaire« , précise la responsable. Le journal intime favorise « l’écriture de soi« , qui « permet de mettre des mots sur ce qu’elles vivent », soutient Fabienne, aidant à la reconstruction.
Comment utiliser mémo de vie ?
Accessible gratuitement sur smartphone, tablette ou ordinateur, Mémo de vie s’utilise avec une adresse e-mail. Les victimes créent une chronologie des faits, stockent des documents (mains courantes, SMS, etc.), et consultent des ressources : numéros d’urgence ou de prise en charge (le 116 006), guides juridiques, ou contacts associatifs. Les proches peuvent consigner des observations via un accès dédié.
« C’est un accompagnement global qui redonne confiance« , insiste Fabienne Brégy. « Chaque victime mérite plus qu’un outil. Elle mérite une main tendue et un accompagnement global. »
Les données, sous contrôle de l’utilisateur, sont partageables uniquement avec son accord.
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Un outil déployé pour les victimes et les professionnels
Mémo de vie compte 7 000 comptes actifs, 60 000 témoignages, et 5 000 prises de contact pour briser l’isolement. Soutenu par le ministère de la Justice, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et le secrétaire d’État à l’égalité hommes-femmes, l’outil est promu via des ateliers bimensuels pour former juristes, soignants et travailleurs sociaux.
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« Nous organisons des événements pour diffuser la plateforme« , précise Fabienne Brégy.
Partagez largement www.memo-de-vie.org autour de vous.
Écoutez l’épisode complet de Soluble(s) pour tout savoir et tout comprendre.
POUR ALLER PLUS LOIN
- Voir : www.memo-de-vie.org
- Le 116 006 : numéro gratuit français ouvert 7 jours sur 7, 365 jours par an. Il permet à toute personne qui s’estime victime d’une infraction ou d’une catastrophe naturelle d’être aidée par un professionnel, en temps réel dans le respect de son anonymat.
- Le 3919 (Violences Femmes Info) et sur Internet : arretonslesviolences.gouv.fr
En cas d’urgence en France : téléphonez au 17 pour joindre la police et la gendarmerie, le 114 (En remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques).
Connaître :
112 – Les services d’urgence – numéro européen
15 – Les urgences médicales (SAMU)
18 – Les pompiers
>> Voir aussi : Comment l’association Un abri qui sauve des vies aide-t-elle les personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales ?
TIMESCODES
00:05 – Introduction
01:03 – Avertissement important : L’épisode aborde des sujets sensibles.
01:31 – Le parcours de Fabienne Brégy.
02:53 – Pourquoi Mémo de vie ? : Né d’un constat simple et douloureux.
03:35 – Des chiffres éloquents des violences en France.
06:05 – Le coffre-fort digital : Protéger documents et témoignages.
06:49 – Gratuit et sécurisé : Inscription facile, données protégées.
04:47 – Accès universel : Disponible sur ordinateur, tablette, smartphone.
08:06 – Le journal intime : Écrire pour prendre conscience et se réparer.
05:48 – Cheminement vers la sortie : L’écriture, un outil réparateur.
09:04 – Contre la surveillance : Des fonctionnalités pour la discrétion.
09:33 – Rompre l’isolement : Accéder à l’aide des professionnels.
13:33 – Proches et témoins : Documenter les faits pour aider autrui.
14:06 – Une autre entrée : Espace dédié pour les proches et témoins.
15:37 – L’impact de Mémo de vie : 7 000 comptes actifs, 60 000 témoignages.
16:14 – Comment aider ? : Parlez de l’outil autour de vous.
16:57 – Remerciements : Fabienne Brégy, merci pour ce témoignage.
17:49 – Fin
Propos recueillis par Simon Icard
CITATIONS
En direct de Fabienne Brégy, responsable produit Mémo de Vie (France Victimes)
– Sur son engagement :
« Très vite, j’ai eu besoin de sens, d’engagement, et de me diriger vers des projets qui pouvaient véritablement aider une cause. »
– Sur la raison d’être de Mémo de vie :
« Mémo de vie est né d’un constat simple et douloureux dans le parcours des victimes de violences : il y a trop souvent un manque de preuves, un isolement profond et une peur de parler. »
– Sur l’objectif de la plateforme :
« Notre but est d’offrir un espace sûr, confidentiel et gratuit à chaque personne victime, afin qu’elle puisse se documenter à son rythme et sans aucune pression. »
– Sur le pouvoir de l’écriture :
« Grâce à ce que nous appelons ‘l’écriture de soi’, la plateforme permet aux personnes de mettre des mots sur ce qu’elles vivent et de mieux en prendre conscience. »
– Sur la sécurité des utilisateurs :
« La sécurité est une priorité absolue sur ce dispositif. Chaque détail a été pensé pour protéger pleinement la personne qui l’utilise. »
– Sur la fonction d’urgence :
« En cas de danger immédiat, un bouton ‘Vite, je quitte’ permet de quitter la plateforme en un seul clic. »
– Sur la vocation de Mémo de vie :
« C’est un véritable outil d’accompagnement, bien plus qu’un simple coffre-fort ou un journal intime comme certains le nomment. »
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Ecouter aussi
The Sorority, l’appli d’entraide pour se protéger contre les violences sexuelles
La Maison des femmes Marseille Provence – Un cocon pour se réparer et rebondir après les violences
Un abri qui sauve des vies face aux violences conjugales et intrafamiliales
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Simon
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