[TRANSCRIPTION] Les poules d’ornement et de races anciennes ne sont pas avares en solutions !
Les poules d’ornement, ces volailles aux plumages magnifiques et aux allures excentriques, sont de véritables alliées pour un mode de vie plus écologique et économe.
Écouter plus tardAu-delà de leur esthétique, elles offrent de nombreux services écologiques et sociaux. Manuela Leduc, ancienne notaire reconvertie en éleveuse de poules d’ornement, de races rares et anciennes, détaille pour Soluble(s) les atouts de ses poulettes.
Elle nous répond depuis Cléré-les-Pins, en Indre-et-Loire, où est situé “Le Haut Montmartre”, son élevage qui agit depuis 2020 pour conserver des races françaises de poules d’exception pourtant menacées.
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Article source : Les poules d’ornement et de races anciennes ne sont pas avares en solutions !
– Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s). Aujourd’hui, je m’intéresse à ces animaux qui picorent dans les jardins et qui pondent des œufs délicieux. Et on va voir qu’ils ne sont pas avares en solutions écologiques, mais bien plus encore. Bonjour, Manuela Leduc.
– Bonjour Simon.
– Tu es éleveuse de poules d’ornement en Indre-et-Loire où tu as fondé en 2020 Le Haut de Montmartre, c’est ton élevage de poules de races anciennes et locales.
Mais elles sont menacées. Avec toi, on va tenter de tout savoir des atouts de ces gallinacées, de ces oiseaux sur pattes, stars des jardins. Mais d’abord, Manuela, tu le sais, ici, on veut toujours tout connaître du parcours de l’invité avant de détailler le sujet de l’épisode.
Avant de te consacrer à tes poulettes (comme tu les appelles) tu étais notaire. Comment es-tu passée du notariat à l’élevage de poules ?
– C’est plutôt comment je suis devenue notaire en fait, la vraie question. Pour moi, c’est un vrai retour aux sources. En fait, ma grand-mère paternelle était agricultrice d’un côté, fermière de l’autre. Donc en fait, j’ai toujours grandi les mains dans la terre et avec mes bottes et ça me passionnait. Mais j’avais peut-être pas encore tous les enjeux quand on est gamin, voilà, on en profite. Et puis voilà, la vie fait que j’ai fait mes études, que je suis devenue notaire, mais je crois qu’il fallait que je revienne à mes racines et ça me manquait.
– Ça te manquait. D’ailleurs, avant de lancer ton élevage, tu avais déjà cette passion pour les animaux et cette passion, mais tu étais déjà engagée au côté des poules.
Voilà, je n’ai pas découvert les poules avec l’élevage dans la mesure où, voilà, j’en avais eu gamine. Mais un jour, on m’a offert un bouquin, « L’atlas des poules ». Et là, quand j’ai vu les différentes, toutes les variétés, toutes les races, toutes les formes, les coloris, je suis tombée dedans, comment on tombe dans le pot de confiture et je me suis dit, voilà, c’est pas possible, ça me plaît. Donc j’ai commencé par des races que je trouvais par chez moi, à élever en titre amateur. J’ai pas forcément commencé par les plus faciles, j’ai commencé par les chabots qui sont de fines races un peu compliquées à élever, mais tellement jolies, toutes petites.
Et puis, voilà, à force de rencontrer des gens en expo, d’y aller de voir de nouvelles races, petit à petit, on en a de plus en plus, de plus en plus. Puis rester amateur une + d’une dizaine d’années, parce que 15 ans. Et puis, avec toujours l’idée, de franchir le cap à un moment où un autre.
– Allez, j’en viens donc à ce qui t’occupe, à ton plan, à ton travail, d’élevage. Nous sommes dans un podcast de solutions et nous allons donc être très concrets et poser aussi des questions pratiques dans une seconde partie de l’épisode, mais pour commencer, décris-nous un peu ton élevage. On parle de poules d’ornement et de races anciennes, késako ?
Alors, ce qu’on appelle poules d’ornement, ce sont souvent des poules plus petites, qui sont de toutes les couleurs, avec des formes un peu originales ou des crêtes particulières, des qui n’ont pas de queue, des qui ont un pétard sur la tête. Donc ça, c’est la partie ornement. Moi, j’aime bien parce que, c’est souvent des poulettes plus petites, donc plus faciles à avoir dans les petits jardins, parce qu’on adapte la taille des poulettes et le nombre, à la taille du jardin, et non l’inverse. Et donc, ça, elles pondent toutes ça, c’est vraiment le truc que je veux dire, car des fois, on me dit : je veux pas de poules d’ornement, parce que ça ne pond pas, mais si elles pondent simplement, on va heureusement pour elles, des œufs proportionnels à leur taille, c’est quand même mieux. Et donc, j’ai cette partie purement d’ornement. Et puis, j’ai une partie de races plus classiques, nos races anciennes de fermes, que j’ai déc… Enfin, je connaissais, mais c’est vrai que c’est pas forcément les poules vers lesquelles j’allais. Et quand je me suis rendu compte que sur les 46 races en France, reconnues de poules, il y en a 45 qui sont en effectifs réduits. Je me suis dit qu’il était grand temps de faire quelque chose, d’ours blancs, c’est bien, mais on a un boulot énorme à faire.
– Oui, je le disais en l’introduction, elles sont menacées, elles sont menacées, parce qu’elles ont peu de reproductions finalement, elles ont été un petit peu délaissées…
– Alors, elles ont été délaissées lorsqu’on a créé la poule rousse. L’homme s’en est encore mêlé à créer une poule hybride qui fait 350 œufs en 18 mois et qui est en gros faite pour être mangée au bout de 18 mois. Et ça, ça date des années 50-60, la productivité à outrance, ç’a sonné le glas de nos races anciennes. Par exemple, la Coucou de Rennes, il a fallu monter à conservatoire des races dans les années 80 à Rennes pour sauver des races. Aujourd’hui, dans nos races anciennes françaises, la seule qui n’est pas menacée, c’est la poule de Bresse et la poule de Bresse, pourquoi elle n’est pas menacée, parce qu’on la mange…
– Oui parce que les poules dont on parle n’ont pas pour fonction d’être mangées, mais plutôt domestiquées, d’être des compagnons du jardin et plus encore, ton élevage est basé en France, non loin de la ville de Tours, c’est dans le Centre, le département de l’Indre-et-Loire, tu as donc à cœur de vouloir préserver ces races anciennes, tu as des centaines de poules ?
– Oui, au meilleur de la saison, je peux avoir jusqu’à 3, 400, 500 poulettes. En fait, je produis vraiment de façon artisanale, c’est-à-dire que je respecte la nature et le bon vouloir de ces dames, c’est-à-dire que quand ça pond, ça pond, quand ça pond pas, ça pond pas. Il n’est pas question de les mettre sous lampe, il n’est pas question, les doper pour qu’elles pondent plus. Donc en fait, je commence ma saison quand elles veulent bien pondre, donc c’est février, mars. Ensuite, par contre, je ramasse mes œufs parce que sinon, c’est trop compliqué pour gérer les éclosions dehors parce que les petits poussins se font manger par les prédateurs et tout le monde. Je récupère mes œufs que je note tous les jours en mettant le nom de la race et la date de ponte. Je mets en couveuse, et ensuite, une fois que c’est éclot, je vends grosso modo à trois mois quand les poulettes sont sexables, quand on sait que c’est un coq ou une poule, et qu’elles sont vraiment totalement autonomes pour partir dans leur nouvelle maison.
– Je me suis rendu compte que les Français sont particulièrement adeptes de la consommation d’œufs et adeptes aussi des poules quelques chiffres et chaque français a consommé en moyenne 224 œufs en 2023 des œufs du commerce, mais aussi dans les préparations, près de la moitié de ces 224 œufs, ont été achetés tels quels, vous les appelle des œufs coquilles, et si c’est une tradition ancienne, il semble bien que l’adoption de poulettes connaît aussi un regain d’intérêt depuis quelques années, 10 % des Français élèvent des poules. Alors sur ton terrain, sur le terrain, est-ce que tu constates ce nouvel attrait et quelles en seraient les raisons selon toi ?
– Alors oui, je constate tous les jours, et ça, je suis ravie, déjà, première chose que je constate, c’est déjà que les gens sont curieux, et quand ils m’appellent, voilà, pour me parler de poules rousses, et que je leur dis que j’en fais pas, et que je leur explique pourquoi, et qu’à côté de ça, en prenant des races anciennes, on peut sauvegarder la biodiversité. J’aime beaucoup parce que j’ai très très peu de gens qui disent, non, non, moi, je veux, de la pondeuse. Donc il y a déjà une vraie prise de conscience sur le fait que, ok, une poule ça fait des œufs, mais qu’en plus de faire des œufs, on peut faire une bonne action, et chacun contribuer au maintien de la biodiversité. Donc ça, c’est génial. Deuxième point que je constate, c’est que les gens, ou au moins ma clientèle, ont un vrai souci du bien-être animal. C’est-à-dire que, vraiment, quand on en discute, moi, je demande toujours aux gens, qu’est-ce que vous avez comme surface à leur accorder, quelle est la taille du poulailler, est-ce que vous avez déjà des poules, et ensuite, on adapte. Et ça, je trouve ça sympa parce que les gens sont à l’écoute. Intégrer une poule naine toute seule au milieu d’un groupe de six grosses poules, c’est perdu d’avance, elle va se faire massacrer par ses copines. Donc les gens sont très à l’écoute, et sont très curieux. Et ensuite, ce que je trouve génial, c’est que parfois, on a des gens qui débutent, qui savent pas trop, mais qui sont vraiment soucieux de bien faire. Moi, je les accompagne aussi, au fur et à mesure, de l’adoption et de l’intégration chez eux. Et très souvent, ce sont des gens qui disent, bon, j’en prends deux, et puis, 6 mois après, me rappellent en disant, j’en prends deux autres. Là, je me dis que j’ai rempli ma mission, parce que, parce que la sensibilisation est faite, et que c’est quand même vachement mieux d’aller ramasser ses œufs dans le pondoir que d’en acheter en grande surface.
– Oui, alors qui dit « poule » dit « œuf », ces poules pondent donc bien, tu l’as rappelé. À quoi s’attendre en termes de production ?
Alors, je rebondis sur ce que tu disais tout à l’heure, c’est intéressant de savoir que les gens, que chacun de nous mange, 224 œufs par an, sur des poules traditionnelles de fermes, c’est grosso modo, ce qu’elles font, par an. On va passer de la poule naine d’ornement, les toutes petites, qui vont faire 100, 150 par an, des un peu plus grosses, 180, et nos races classiques de ferme autour de 200-250. La différence avec la poule dont on parlait les tout à l’heure, c’est que ces poulettes-là, elles vont faire cette production-là pendant 4-5 ans. C’est-à-dire qu’elles vont pondre progressivement au début, ça va se maintenir pendant 2, 3 ans, 4 ans, et ça va baisser progressivement. Donc oui, elles ne font pas 380, 350 par an, comme une poule trafiquée, sauf que la poule trafiquée, quand elle a mangé son capital, elle ne peut plus en faire. Et alors que nos poules, on va les avoir sur une durée beaucoup plus longue.
– Des poules qui ne sont pas trafiquées. Alors, elles sont des alliés d’un mode de vie plus écologique. Quels sont leurs atouts dans la vie d’une maison par exemple ?
– C’est un vrai “couteau suisse”, la poule. Donc, on a dit, ça fait des œufs. Ça mange les déchets de table. Aujourd’hui, quand on voit le gaspillage alimentaire qui existe.. Grosso modo, on dit que chaque français gaspille 150 kilos de déchets alimentaires par an. Grosso modo, c’est ce que mange une poule.
Donc déjà, je trouve que le cercle est très vertueux. Ensuite, bien sûr, les fientes, toute la litière des poulettes, ça va dans votre jardin. C’est pas non plus l’ennemi du compost parce que parfois, on dit ah non non, mais si j’ai des poules, je pourrais plus rien mettre dans le compost. Mais bien sûr que si, les poulettes, ce qu’elles aiment, c’est les restes de table, elles sont gourmandes. Par contre, toutes vos épluchures, ça va beaucoup moins les botter et autant mettre les épluchures dans le compost, donner les restes de table aux poulettes. Et enfin, accessoirement, la poule, qu’est-ce qu’elle fait toute la journée, elle grattouille. Elle nettoie votre jardin des petits parasites. Quand on a des arbres fruitiers, elles vont manger éventuellement les bestioles. Elle peut manger aussi les frelons asiatiques quand ils sont à stagnation devant les ruches. Non, non, c’est un vrai “couteau suisse” la poulette.
– Alors, je me demande, si on peut parler d’animaux de compagnie au sujet des poules, tu vas nous dire, mais à ce qui est certain, c’est qu’elles sont domestiquées, et semblent avoir d’autres atouts, que les atouts écologiques, des atouts sociaux. Sociétaux, même parfois, pour le lien en social, si je peux dire. D’ailleurs, tu le constates aussi en travaillant avec des établissements pour personnes âgées, des écoles ou des entreprises, quels sont ces bénéfices observés par l’adoption de poules dans des lieux comme ça ?
– Alors, déjà, ce que je trouve génial, bien sûr, c’est du vivant. Donc, en fait, la nature vous rend ce que vous lui donnez. Donc, si vous passez du temps avec, il n’y a pas de raison qu’elle ne soit pas sympa. Après, voilà, ça reste du vivant. Elles ont chacune leur caractère et leur personnalité, c’est aussi ce qui est sympa. Et on peut en effet avoir des vraies races qui sont très proches de l’homme. L’Araucana, c’est une commère qui vient regarder tout ce que vous faites.
La Padoue, elle se laisse attraper, parce qu’elle aime bien être dans les bras des enfants dans les familles.
Et que ce soit dans les écoles ou les maisons de retraite, le lien est génial, parce que, déjà, ça fait notamment pour les résidences seniors.
Ça fait une sortie pour les résidents. C’est aussi un moyen de leur donner des tâches et des responsabilités.
Je vois la maison de retraite avec laquelle je bosse. Il y a un résident qui est chargé de regarder le niveau d’alimentation, l’autre qui est chargé de leur donner les restes de table. On fait des ateliers autour des poulettes, où j’emmène des grains, et puis il faut retrouver la nature des grains. Il y a tellement, c’est un super vecteur de communication.
Pour les enfants, je trouve ça génial, je suis intervenue, il n’y a pas très longtemps, dans une école. Quand il faut expliquer la biodiversité, la perte de biodiversité, c’est compliqué pour des petits. Déjà, on se rend compte qu’ils sont très sensibilisés, donc ça, c’est génial. Et quand on leur explique que les poules en France, c’est comme l’ours blanc, il y en a de moins en moins, et qu’il faut les sauver, la prise de conscience, elle est géniale. Quand on voit des petits bouts, vous dire « Ah mais oui, nous on peut faire quelque chose pour sauver les poules ».
Je trouve ça génial. Et en entreprise, c’est aussi un super moyen de mettre en place les démarches RSE. C’est-à-dire que ça paraît la démarche RSE, surtout sur le pilier environnemental de l’entreprise.
Pour beaucoup, c’est une usine à gaz, ça semble être, déjà tout le monde ne se sent pas concerné, ça semble être très difficile à mettre en place, et peut-être pas forcément utile. Et soit par des ateliers, soit par des team building, on se rend compte que la poule est un super vecteur de prise de conscience, de biodiversité, et notamment par exemple dans les entreprises où il y a des cantines où ça joue le jeu de la réduction des déchets, du développement durable.
– Une prise de conscience et l’initiation d’actions locales, chez soi, dans son entreprise ou dans ces résidences seniors.
Parlons des questions pratiques qui vont intéresser celles et ceux qui souhaitent se lancer et adopter donc des poules.
Je vais te demander des conseils très concrets, sur le budget, sur les équipements nécessaires, mais d’abord une évidence, il faut un extérieur,
mais est-ce que c’est forcément un jardin ?
Je veux dire, est-ce qu’il faut forcément un sol avec de la terre ?
– Oui, il faut un sol avec de la terre, une poule, qu’est-ce que ça fait à longueur de journées, ça gratte, ça crotte, ça mange. Donc en fait oui, il faut de l’herbe, mais il faut, et quand il n’y a plus d’herbe dans un poulailler, c’est qu’en fait, il y a trop de poules, c’est surpeuplé. Donc ça, c’est vraiment des choses à regarder, la nature, c’est du bon sens, c’est de l’observation.
– Quelle est l’espace nécessaire pour assurer le bien-être de ses propres poules ?
– On dit, sur des poules de grande race, on dit, on va dire une quarantaine de mètres carrés. Entre 20 et 40 mètres carrés, c’est l’idéal.
Pourquoi, parce que justement, qu’est-ce que c’est une poule, comme on l’a dit tout à l’heure, ça gratte, ça crotte, ça mange. Et pour éviter le parasitisme, puisqu’à un moment, si elle a trop peu d’espace, elle va être, voilà, à même la terre battue ou quand il peut, quand il fait, n’étant comme actuellement, ça va être de la gadoue. Donc plus elles ont grand, mieux c’est, on va partir, ouais, sur les 40 mètres carrés, c’est l’idéal. Pour des grosses.
– 40 m² pour des grosses.
Un abri, un poulailler est indispensable, mais quelle est la fonction concrète du poulailler ?
– Alors, deux fonctions concrètes du poulailler, leur permettent de dormir à l’abri, alors à l’abri des prédateurs, puis à l’abri du mauvais temps. Donc, je suis pas super exigeante dans la taille du poulailler, parce que la nuit, les poules, elles dorment toutes serrées les une contre les autres. Je vais être un peu plus exigeante, parce qu’aujourd’hui, avec toutes les menaces de grippe aviaire, où, quand vous avez un copain qui vient avec un chien, si vous devez enfermer vos animaux, il faut quand même qu’elles aient de la place. Donc, il y a deux types de poulaillers. Il y a le poulailler qui est qu’une partie nuit, où elles rentrent, et il y a le poulailler où il y a la partie nuit, la partie grillagée. Je suis plus partante de ce type de poulailler, parce que ça permet de les enfermer, s’il y a un souci, voilà, de maladie ou quoi que ce soit. Mais si sûr que si elles ne passent leur temps dans le poulailler que pour dormir, elles n’ont pas besoin de grand, et il faut toujours raisonner en disant, je peux éventuellement devoir les laisser enfermer.
– On parlait tout à l’heure des déchets alimentaires, des biodéchets, ceux de la maison, qu’il faut-il prévoir pour l’alimentation des poules ?
– Alors, l’alimentation, une poule, ça reste un animal omnivore, donc il mange de tout, néanmoins, donc bien sûr, les restes de table, et quand même des graines, un mélange. Pas uniquement du blé, pas uniquement du maïs, mais plutôt un mélange équilibré. Ce que je conseille aussi, c’est plutôt des mélanges concassés, parce qu’il y a beaucoup moins de gaspillage, et au moins si vous avez des grosses poules et des petites poules, tout le monde mange pareil. Donc ça, c’est bien, et puis de temps en temps, un petit peu de vitamines, là, on est à la période, c’est la mue, donc ça leur tire un petit peu sur la couenne, elles ne sont pas très, très jolies. Donc, pour les aider, les rebooster un petit peu, un petit peu de vitamines dans ces périodes-là. Et la cerise sur le gâteau, c’est les petits, tout ce qui est ver de farine, des choses comme ça, pour les apprivoiser et pour les imprégner, pour qu’elles aient envie de venir vous voir, ça, c’est génial comme gourmandise et comme friandise.
– Côté entretien, quelles sont les étapes indispensables pour bien s’occuper de ses poules, alors sans rentrer dans les détails, mais c’est quand même un engagement, est-ce que c’est très prenant ?
– Alors non, ce n’est pas très prenant, parce qu’une poule, elle peut rester 2 jours, alors, elle peut rester deux jours sans voir de l’humain. Après, quand on part en vacances une semaine, il faut quelqu’un passe, parce que ça, c’est impératif, elles peuvent renverser leurs gamelles d’eau au bout d’une journée. Mais, au niveau d’entretien, en fait, ce que je conseille surtout, c’est pas de paille, mais des copeaux, ce qui permet un entretien beaucoup plus facile du poulailler et puis qui absorbe beaucoup plus les fientes de poules, qui va aussi bien dans le compost que dans la paille. C’est vraiment, c’est un petit entretien, mais c’est du bon sens, en fait, quand c’est ça, je ne peux pas dire, je ne peux pas nettoyer tous les jours, il faut… Voilà, on regarde son poulailler, mais une fois encore, ce qu’on dit tout à l’heure, la nature, c’est du bon sens, on regarde le poulailler, si on trouve ça sale, j’imagine qu’elle doit le trouver aussi. – Voilà, être quand même proche, pas trop loin, trop longtemps, ou, évidemment, faire intervenir quelqu’un en son absence.
– Peux-tu nous donner des ordres de grandeur en termes de budget pour se lancer, alors disons pour une famille, prenons l’exemple d’un couple avec 2 enfants, un petit jardin, en ville ou dans une zone péri-urbaine, et donc, dans le cas, de poules d’ornement ou de races anciennes.
– Donc moi, dans mes tarifs de poules, je suis entre une trentaine d’euros pour les races classiques, jusqu’à 60 euros pour les plus chères qui sont les Brahma, parce que c’est des poules, je vends mes poules à partir de 3 mois, sauf que la Brahma, pour que ça ressemble à quelque chose, faut les vendre à 6 mois, parce que c’est une très grosse poule qui met beaucoup de temps à grandir. Donc moi, je suis dans un budget de 30 à 60 euros, pour les races pour lesquelles, il y a beaucoup, beaucoup de boulot de sélection et de recherche autour de 40 euros.
– Parmi les questions qui fâchent, il y en a parfois une au sujet des voisins qui peuvent voir, enfin, d’un mauvais œil, arriver de poules près de chez eux, alors. Chacun jugera s’ils ont raison ou pas, mais si on utilise pour cet exercice le terme de nuisance, quelle nuisance éventuelle, faut-il prendre en compte avant de se lancer, est-ce qu’on parle d’odeur de bruit peut-être ?
– Alors, le bruit, c’est le coq, donc si vous n’avez pas de coq, je ne vois pas en quoi le gloussement d’une poule peut déranger, voilà, ça va me toucher, profondément, je ne vois pas encore. Voilà, une poulette fait toujours beaucoup moins de bruit qu’une mobylette, ou la tondeuse, donc voilà, le bruit ça peut être ça, et de même que les odeurs, si ce n’est pas surpeuplé, si c’est entretenu, il n’y a pas d’odeur.
C’est vraiment… Quand on en vient à des nuisances de ce type-là, c’est que le bien-être de l’animal n’est pas sûr.
– Elles n’ont que des avantages, et on entend ton attachement aussi à ces poulettes, Manuela, tu es fondatrice de l’élevage, le haut de Montmartre, c’est à Cléré-Les-Pins en région Centre Val de Loire, près de la ville de Tours, je mets le lien de ton site internet dans la description de cet épisode, on peut aussi prolonger cet intérêt pour les poules en te lisant, te retrouvant en librairie avec ton livre « Oh les poulettes », c’est un bel ouvrage paru aux éditions de Borée, je mets aussi les références dans la description, merci, Manuela Leduc d’être passée dans Soluble(s), merci d’être passée dans cette émission.
– Merci Simon, c’était un plaisir.
– Voilà, c’est la fin de cet épisode. Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous. Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet, csoluble.media . À bientôt !
[Musique]
POUR ALLER PLUS LOIN
- Voir le site de l’élevage ‘La haut Montmartre » (37)
- Lire : « Oh les poulettes ! » Par Manuela Leduc (Collection Beaux Livres, Éditions de Borée)
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TIMECODES
00:00 Introduction
01:01 Le parcours de Manuela Leduc
02:49 Poules d’ornement, races anciennes : késako ?
04:59 Une production artisanale (Haut Montmartre)
06:34 L’engouement des Français pour les poules
08:12 Quelle production d’œufs ?
09:08 Écologie, lien social : “la poule est un vrai couteau-suisse”
13:07 Série de questions pratiques pour adopter une poule
18:27 Merci à Manuela Leduc !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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