[TRANSCRIPTION] “Toit à moi” achète des appartements pour loger des sans-abri
“Il faut 120 personnes qui donnent 20 euros par mois pendant cinq ans pour financer l’emprunt qui permet d’acheter un appartement”.
L’association “Toit à moi” en a déjà acheté 62 à travers la France.
Un financement participatif est en cours pour acquérir un troisième logement dans la ville de Marseille.
Pour Soluble(s), Julie Nicol, la directrice de l’antenne marseillaise de l’association, détaille l’action de ce mouvement citoyen, fondé en 2007, qui accompagne durablement des personnes sans-abri pour “les aider à changer de vie”.
Depuis 2007, l’association Toit à moi reloge et accompagne des sans-abri dans de véritables appartements qu’elle achète grâce à des campagnes de financement participatif solidaire. Des dons ponctuels ou réguliers qui ont déjà permis d’aider 150 personnes à sortir de la rue et retracer leur avenir.
Dans cet épisode, nous faisons le point sur l’ampleur de la crise du logement en France et à Marseille en particulier.
Dans son 28e rapport sur l’état du mal-logement en France, la fondation Abbé Pierre comptait 330.000 personnes sans domicile fixe dans le pays et constatait une saturation des places d’hébergement d’urgence.
Un contexte d’autant plus alarmant qu’elle relevait une baisse des mises en chantier de logements sociaux en parallèle d’un nombre record de demandes.
Transcription (automatisée)
Article source : “Toit à moi” achète des appartements pour loger des sans-abri
Bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s).
Aujourd’hui, je vais te parler d’un mouvement citoyen qui aide concrètement des personnes sans abris à changer de vie.
Ça commence par se loger, mais ça ne s’arrête pas là.
– Bonjour Julie Nicol
– Bonjour.
Tu es la directrice de l’antenne marseillaise de l’association “Toit à Moi” Toit T-O-I-T, comme le toit qui manque à des personnes sans abris que vous relogez dans de véritables appartements.
On va parler de cette démarche qui est financée par la générosité des citoyens dans le but d’acheter des logements.
Tu nous diras qui peut en bénéficier, comment on peut aider si on le souhaite.
On va aussi tenter d’aller au-delà des idées reçues qui peuvent persister autour de la crise du logement, un sujet majeur quand on sait que chaque soir, plus de 8000 personnes dont 2 400 enfants se retrouvent sans hébergement d’urgence en France.
Mais d’abord, les auditeurs assidus de ce podcast le savent, on veut toujours en savoir un peu plus sur notre invité.
Julie, on peut dire que ton engagement solidaire en général et pour le logement en particulier, sont au cœur de ton parcours.
Comment tu t’es retrouvée à agir sur ce sujet ?
J’ai travaillé dans les quartiers en politique de la ville auprès de bailleurs sociaux et l’idée, c’était de travailler sur des projets à l’échelle d’un quartier avec les habitants, en premier lieu les associations, la ville, les bailleurs sociaux pour améliorer le cadre de vie, mais aussi la vie complètement des personnes qui étaient logées.
Et puis, je me suis du coup recentrée sur mon travail sur un programme d’Housing First, qui est le logement d’abord.
Le logement d’abord, c’est une politique qui a été mise en place il y a peu de temps et j’ai fait partie de l’expérimentation qui a été testée en France à partir de 2020.
Avec le programme “Un logement d’abord” et là, c’était vraiment de travailler avec personnes qui à la fois étaient à la rue depuis très longtemps, ne s’en sortaient pas et avaient aussi des troubles psychiques avérés.
Donc, ce sont des personnes qui ont des normes de difficulté à rentrer dans les dispositifs d’aide d’urgence qui reprennent généralement à la rue ou les problématiques psychiques sont intensifiées avec la rue.
C’est un travail qui a été fait et mené avec une équipe pluridisciplinaire, avec du médico-social.
En fait, on a pu rentrer que c’était possible de loger ces personnes, de les accompagner, de permettre leur rétablissement et de vivre avec des troubles psychiques en appartement et de sortir de cette précarité.
En fait, avec cette expérience-là, qui s’est aujourd’hui institutionnalisée en France, avec l’association Toit Amour, j’ai voulu reproduire ces bonnes pratiques, et notamment à Marseille.
On va parler de tout ça en détail, mais on poursuit un petit peu aussi sur la compréhension de ce problème.
Sans être trop naïf, on sait globalement les grandes difficultés du logement.
Ce chiffre, ce nombre, 330 000 sans domicile fixe en France, selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, un nombre record de demandes de logements sociaux en France.
Même si, du côté de l’hébergement d’urgence, il y a aussi une augmentation du nombre de places, mais on a l’impression que ce problème est insoluble.
Alors, on est dans un podcast de solutions.
On voit qu’il y a des actions et tu viens d’en parler, mais sur le terrain de là où tu es, qu’observes-tu de l’ampleur de ce phénomène?
Alors, Marseille, sans vouloir tout le temps dire que Marseille est spéciale, mais en fait, finalement dit, est une ville très ségréguée.
C’est un nom qui est très fort, mais c’est vrai qu’il y a une vraie fracture entre une partie très aisée et une partie très pauvre de la population.
On a un record de personnes à la rue à Marseille qui est de 14 000.
Alors, selon un dernier recensement, on est à 14 000.
On pense qu’en réalité, on s’approche plus des 16 ou 17 000 personnes à la rue.
C’est des personnes qui ont des profils de plus en plus divers.
On retrouve beaucoup de femmes seules, de femmes avec des enfants.
On est loin de cette image de la personne SDF, d’un homme âgé, etc.
Les gens meurent à la rue très jeune.
On n’a qu’une difficulté pour appeler le 115 et obtenir un hébergement d’urgence.
Ces hébergements-là ne sont pas suffisants à l’interne de place.
On a à peu près 1 200 places d’hébergement en Marseille.
On fait le ratio.
Tous ces dispositifs sont complètement saturés.
Les personnes sont nombreuses, sont à la rue et cette pauvreté s’ancre.
On essaie de trouver avec les acteurs du logement, de l’accompagnement social, pour trouver des solutions qui soient durables.
Il y en a plein.
On est une parmi tant d’autres, on reste très humble.
Si on fait un dispositif de qualité, on n’a pas encore cette quantité, on a l’ambition.
On a vraiment besoin de développer cette solution dans la durée, avec le concours des pouvoirs publics, des associations, mais aussi de tous les acteurs du territoire.
Par exemple, les entreprises et les citoyens sont des acteurs sur lesquels nous, on s’appuie beaucoup.
Allez, parlons justement dans le détail de cette solution à l’association de toi.
Moi, c’est un réseau national qui compte 62 appartements.
On va explorer donc son fonctionnement à partir de ce que tu coordonnes à Marseille, on l’entendait, et je le disais, tout commence par l’achat de véritables logements.
Explique-nous pourquoi cette démarche.
Vous en avez déjà deux depuis votre création à Marseille en 2022, Marseille, deuxième ville de France.
Alors deux logements et puis nous sommes en train de construire une campagne de crowdfunding pour le troisième.
Alors c’est très simple, on se dit que c’est le mouvement qui est parti de cette idée, un mouvement de citoyens et d’entreprises qui chacun, chacune à son échelle, donne pour justement acheter collectivement ces logements.
Donc on dit généralement que si 120 personnes donnent 20 euros par an, 20 euros, qui sont 5 euros après défiscalisation, pendant 5 ans, on peut en fait rembourser totalement un entrain pour un appartement d’à peu près 120 000, 130 000 euros.
Donc en fait, on se dit 120 personnes, ce n’est pas beaucoup.
Alors pendant 5 ans, on n’est pas obligé de donner pendant 5 ans, mais ça peut être donc plus de personnes qui donnent pendant un plus pour 10 ans.
Mais le principe est là, c’est de se dire en fait, c’est cette solidarité de donner un petit peu qui peut permettre d’acheter ces appartements.
Pourquoi on ne louerait pas?
Pourquoi on décide d’acheter des appartements?
En fait tout simplement parce qu’on se dit qu’en achetant, on pérennise notre action.
C’est-à-dire qu’une fois que ces logements sont terminés d’être financés, on a la possibilité de faire entrer des familles, des personnes, des ménages qui sont en très très grande précarité, de les accompagner le temps qu’il faut.
Ces logements sont des tremplins et dès que ces personnes ont un projet et peuvent voler de leurs propres ailes, on réintègre une autre famille à notre ménage.
Un financement participatif, solidaire, donc la propriété des logements est à l’association.
Comment vous choisissez ces appartements parce que c’est un sacré budget en effet, même si a 120 personnes, on peut y parvenir.
Alors, je m’entoure de gens qui ont envie d’aider.
Alors, ça peut être, c’est des bénévoles.
Je trouve que j’ai la chance d’avoir dans cette équipe un conseiller immobilier qui connaît extrêmement bien Marseille et qui nous a aidés à rechercher un logement.
Donc voilà, c’est très bien que le marché immobilier est très tendu.
On rentre toute la France, Marseille n’y échappe pas.
Mais on va aller chercher des opportunités.
En vérité, on a réussi à trouver des logements qui n’avaient pas forcément énormément besoin de travaux parce que ça fait aussi partie de notre touche, notre expertise, c’est de dire qu’on achète des logements, mais on les rénove de manière à ce que ces logements soient dignes, décentes.
On lutte aussi contre la précarité énergétique.
Donc, on va vraiment travailler sur ces questions-là.
On sait à quel point c’est important.
Donc, on va aussi travailler sur la qualité des logements.
Donc, on cherche, on cherche longtemps, mais on trouve et on rénove ces logements.
Finalement, vous les achetez au prix du marché.
Si quelqu’un en train d’écouter et qui est vendeur et il peut vous contacter?
Alors, on aura forcément un budget qui est défini avec le 3 mois au siège.
On va aussi développer du mécénat de compétences avec des entreprises qui peuvent venir nous aider sur des travaux, des bénévoles qui ont des appétences, des compétences pour venir nous donner un coup de main.
Et ça, ça facilite grandement l’amélioration, la qualité dans le logement.
Ça accélère aussi l’entrée dans les lieux de famines qui sont en besoin.
Alors, je t’entendais dire, c’est un tremplin, c’est en quelque sorte une porte d’entrée pour des bénéficiaires de ces logements.
À qui ces appartements sont-ils destinés?
Alors c’est des personnes en grande précarité, qui la plupart du temps sont à la rue ou dans le système d’hébergement d’urgence, le foyer d’hôtel, une personne sans domicile fixe.
C’est une personne qui va faire des allers-retours à la rue et dans des logements temporaires de l’hébergement.
On se met en lien avec des associations qui sont de première ligne.
Ce que j’appelle première ligne, ce sont des maraudes qui travaillent au quotidien, ont des accueils de jour dans des foyers qui sont en lien direct avec cette personne.
Il y a donc un système de dossier de candidature.
Malheureusement, on est obligé de travailler comme ça.
L’idée, c’est que la personne ait bien compris le dispositif, parce que c’est un dispositif de logement, mais c’est aussi un accompagnement très intensif.
Donc, il faut que cette personne ait envie d’être accompagnée.
Très régulièrement, on vient au moins deux fois par semaine dans le logement.
On l’accompagne aussi hors le logement, sur des rendez-vous.
C’est quand même un dispositif particulier.
Mais c’est un profil.
On peut accompagner des personnes qui sont des familles, des personnes seules, des gens avec des enfants.
On n’a pas de critère précis, sinon un minimum d’autonomie dans le logement, parce qu’on n’a pas cet accompagnement médical associé directement au logement.
Il faut quand même que la personne puisse être un minimum autonome.
Qu’elle ait envie d’avoir cet accompagnement.
Oui, on entend le mot autonomie.
C’est la finalité aussi de ce projet.
C’est de sortir aussi de ce dispositif et de reprendre le cours de sa vie.
On dit souvent que ce sont des accidents de la vie qui peuvent être à l’origine d’une situation qui pousse des personnes à se retrouver sans logement.
Tu parles d’un accompagnement durable.
C’est la deuxième jambe de ce projet qui avance.
Concrètement, est-ce que tu peux nous détailler un peu plus cet accompagnement au-delà du logement?
Tout à fait.
Le principe de l’accompagnement des personnes très précaires, c’est qu’il y a une multitude de facteurs pour lesquels ces personnes se sont retrouvées à la rue.
Donc, on parle du principe que cet accompagnement va être intensif, sur mesure, global, sur tous les plans de la vie.
Nous accompagnons sur tous les plans de la vie, mais ça va prendre du temps.
La phrase de toi, moi, et que j’aime particulièrement, et c’est pourquoi je me suis lancée et je me suis engagée dans ce projet, c’est aussi que c’est “le temps qu’il faudra”.
Alors, aujourd’hui, avec les 15 ans d’expérience de toi, moi, on sait qu’on accompagne sur à peu près deux ans et demi, trois ans, en moyenne.
Ça peut être plus, ça peut être moins.
On s’adapte vraiment à la situation du ménage.
Et donc, ça va être un accompagnement d’accès et de rétablissement des droits.
Donc, ça va être sur tout le volet administratif, les documents d’identité, un compte en banque concourant, parce que souvent, on est éloigné de ça.
Ça va être pour des formalités, ça va être accompagner sur l’entrée dans les lieux, s’approprier son logement, savoir de nouveau habiter un lieu.
Les personnes ont parfois des difficultés à se retrouver entre quatre murs.
On peut le dire, ça prend du temps.
C’est aussi pouvoir acheter un petit meuble, mettre de la décoration, toutes ces petites choses qui permettent de se sentir sécurisé dans son logement et de se sentir bien.
On va travailler sur un projet.
Quand on signe la convention de bail, on signe aussi un contrat d’accompagnement.
Alors, ça a l’air formel dit comme ça, mais ça permet en fait de voir quelles sont les priorités dans la vie de la personne.
Ça va être de savoir s’il y a des questions de santé qui sont très importantes.
C’est souvent le cas.
Donc, on va généralement se focaliser là-dessus s’il y a besoin de faire des examens.
S’il y a besoin, on a une personne qui doit se faire opérer du genou parce qu’elle vit à la rue, dans sa voiture.
Et ça, ça permettra de mettre en place son projet d’invitation professionnelle qui est déjà presque tout tracé.
Cette personne avait déjà une idée très précise, notamment d’être éducateur canin.
Voilà, c’est accompagner aussi la personne dans son projet d’insertion professionnelle.
Ça va être aussi de se projeter sur où est-ce qu’on a envie de vivre.
Parce que, effectivement, trois mois, c’est un … de trompeur.
Ce ne sera pas le lourd définitif.
Mais c’est de se dire où est-ce que j’ai envie d’habiter, comment j’ai envie d’habiter, et de faire vraiment ce projet-là.
Ça va être aussi de travailler sur un volet psy, besoin d’aide.
C’est souvent beaucoup de traumas à traiter.
Et donc, tu as besoin de travailler sur le rétablissement en santé mentale.
C’est quelque chose pour lequel la collègue est formée, par exemple.
Et puis, ça va être aussi de retrouver sa famille, de retrouver les liens, les repères affectifs et sociaux, notamment avec l’équipe NMR.
Alors, l’association Toit à Moi existe depuis 2007, à Marseille depuis 2022.
Donc, au global, c’est déjà 150 personnes qui ont été aidées, 62 appartements dont deux à Marseille et bientôt trois.
Si les fonds arrivent, c’est bien l’un des enjeux aussi de ton travail, de ton activité, c’est de faire connaître cette initiative et de lever des fonds.
Alors, concrètement, comment ça se passe pour aider?
Chacun, chacune.
Et on sait très bien qu’en ce moment, ça peut être particulièrement difficile de donner aux autres, d’être solidaire.
Mais il suffit finalement d’une petite participation.
Ça peut être un don spontané ou un don mensualisé.
Il y a toujours pour les particuliers cette défiscalisation de 75 %.
Donc, on ne donne pas un euro.
Finalement, on ne donne que 5 euros par mois.
Ça nous aide énormément.
On a des événements collectifs qui concluent l’année et qui permettent de participer solidairement.
Là, on est en train d’organiser une course.
C’est “Courir pour Toit” au niveau national.
La possibilité pour les entreprises de s’investir avec leurs collaborateurs, de créer des équipes et d’aller relever un défi, un challenge, de 500 km ou 20 000 points.
On a une application qui fait podomètre et qui met en lien toutes les équipes en France.
C’est un challenge assez chouette parce qu’il y a des défis, parce qu’il y a une émulation rare.
C’est une adhésion de 10 euros pour pouvoir lancer une équipe.
C’est le genre de choses qui nous aident particulièrement.
C’est vrai, j’étais en train de revendre sur ce challenge.
C’est un engagement collectif et individuel, mais c’est aussi une façon d’alerter sur un problème de société annuel puisque cette course challenge correspond à une période de temps et une date qui est critique en matière de logement en France.
Je veux parler de la trêve hivernale, car chaque année en France du 1er novembre au 31 mars, il y a dans la majorité des cas une suspension des possibilités d’expulsion des locataires de logements et notamment pour cause de loyers impayés.
Alors, vous avez choisi cette période de temps à l’approche du printemps pour alerter aussi en même temps que recueillir des fonds, ou je me trompe?
C’est exactement pour ça que le challenge de Courir pour Toit, c’est du 15 mars au 31 mars 2024.
L’idée, c’est de dire que cette trêve hivernale s’arrête, ce qui veut dire qu’il y aura une hausse des expulsions locatives.
Du coup, cette période est particulière parce qu’effectivement, les personnes peuvent se retrouver à la rue de manière plus importante.
Mais effectivement, on pense beaucoup à l’hiver, le froid est source de très grande anxiété pour les personnes à la rue.
Mais on meurt aussi à la rue dans les périodes d’été, notamment par les fortes chaleurs, de déshydratation, etc.
Et donc, c’est de dire en fait, oui, à cette crête hivernale, mais du coup, nous avons finalement la solidarité, c’est toute l’année.
Et on veut marquer ce moment spécifique pour nous, pour dire, aidez-nous à pouvoir sortir des personnes de la rue avec cette course.
Puisque du coup, les fentes qui vont être récoltées vont permettre d’accompagner d’autres personnes.
Et pour financer ces accompagnements et au final aussi le fonctionnement, puisqu’on disait, il n’y a pas que l’achat de l’appartement au début, il y a aussi une autre initiative que vous mettez en place, inspirée, je pense, des fresques du climat.
Vous sensibilisez dans les entreprises ou les institutions publiques aux questions du logement.
Alors, vous dites que c’est pour aussi aller au-delà des idées reçues sur le logement, ça s’appelle la fresque des personnes sans abris.
En deux mots, quelles sont les principales idées reçues qu’il fallait lever autour de ces fresques?
Ça permet en fait de définir, de construire ensemble un parcours d’une personne qui se retrouve à la rue.
Donc les causes, les conséquences et surtout, c’est très important, les solutions.
Cette fresque est un outil qui permet effectivement de sensibiliser sur cette question.
Voilà, il n’était pas d’apporter des nouvelles un peu flambantes, mais de se dire qu’il y a la possibilité, et encore une fois, chacun a son échelle, de pouvoir faire quelque chose sur cette question.
Par exemple, on ne sait pas, mais il y a un quart des personnes sans abri qui travaillent, 25 %.
C’est énorme et c’est en plus un exploit, puisque quand on est à la rue, travailler, en plus c’est très compliqué, c’est épuisant.
Voilà, on a 40 % de femmes qui vivent à la rue.
Souvent, on pense qu’il y a un gros déséquilibre, il y a beaucoup d’hommes, et en fait, on est sur un ratio 40-60 %.
Et les femmes sont en plus présentes à la rue, elles sont plus invisibilisées.
On les voit moins, elles se cachent aussi, mais parce qu’il y a aussi tout un volet violence sexiste, sexuelle, qui est très très important.
On le sait pas forcément, mais c’est quelque chose d’assez terrible.
C’est ce genre de chose où on va se dire quels sont justement ces visages multiples du sans-abrisme, et comment on peut arriver à aider, mais de manière pérenne, de manière durable.
C’est ça qui nous intéresse, c’est durabiliser, sortir définitivement de la rue et d’avoir un projet durable.
Des solutions sont là.
Merci Julie Nicol d’avoir exploré, nous avoir permis d’explorer les solutions de l’association Toit à moi, dont tu es la directrice de l’antenne marseillaise.
Je mets les liens de l’association dans les notes de cet épisode, aussi les liens directs de contribution.
Si les auditeur(ice)s qui nous écoutent souhaitent participer, on a compris qu’il y a donc l’objectif pour Marseille de ce troisième logement à acquérir et ce financement participatif.
C’est aussi un réseau national, vous verrez sur le site internet, il y a pas mal d’antennes près de chez vous, sûrement, si vous nous écoutez en France.
Julie, merci d’être passée dans Solubles.
Voilà, c’est la fin de cet épisode.
Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet, csoluble.media.
À bientôt !
POUR ALLER PLUS LOIN
La page du financement participatif pour l’achat d’un troisième appartement de “Toit à moi” à Marseille
- Le site national de l’association Toit à moi et la liste des villes en France
TIMECODES
00:00 Introduction
01:18 Le parcours de Julie Nicol
04:25 L’ampleur de la crise du logement en France et à Marseille
07:28 Pourquoi acheter des logements plutôt que de les louer ?
12:01 Qui peut bénéficier des appartements de Toit à moi ?
14:39 L’accompagnement est intensif et durable sur tous les plans de la vie
18:32 Comment participer ?
21:18 La fin de la trêve hivernale au 31 mars en France
23:08 “La fresque des sans-abris” pour déconstruire les idées reçues
25:06 Merci à Julie Nicol !
Fin
Propos recueillis par Simon Icard.
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Note le 5 étoiles, stp ICI
Simon
❤️