Entre 600 et 620 kg de déchets ménagers et assimilés par habitant et par an dans la Métropole Aix-Marseille-Provence ces dernières années, mais seulement 38 kg d’emballages et papiers triés : le bilan est lourd. Pour Soluble(s), Fiona Cosson, fondatrice de Zero Waste Marseille, partage son guide pratique pour réduire ses déchets sans culpabilité. On peut en produire « Tarpin moins ». Entre chiffres alarmants et solutions concrètes, l’association prouve qu’agir est possible, avec des bénéfices pour la planète, le portefeuille et la santé.
📄 Résumé
Transcription (automatisée)

Visuel issu de la Couverture du Guide « Tarpin moins » (Fiona Cosson – Zero Waste Marseille)
Introduction et état des lieux des déchets
– Simon Icard : Heureux de vous savoir à l’écoute et bienvenue dans un nouvel épisode de Soluble(s). Aujourd’hui, je me demande comment réduire la quantité de nos déchets. Et, il faut dire qu’en France, on produit autour de trois cent quarante millions de tonnes de déchets chaque année. Alors, tous flux confondus, les ménages, les entreprises, le bâtiment et mon invitée à choisir de vivre une vie zéro déchet.
Bonjour Fiona Cosson !
– Fiona Cosson : Bonjour !
– Simon Icard : Tu es la fondatrice de Zero Waste Marseille et je te reçois parce que tu publies « Tarpin moins’, un guide qui regorge de conseils et de bonnes adresses Zéro déchet pour ta ville Marseille, dans la métropole Aix-Marseille-Provence, où chaque habitant produit en moyenne six cent vingt-et-un kilos de déchets ménagers, ce qui est un peu au-dessus de la moyenne nationale, cinq cent cinquante kilos par habitant. Alors, on va parler dans cet épisode de ce qui alimente nos poubelles. On va tâcher de voir ce qu’on peut changer
selon toi, très concrètement, parce que tu as adopté des stratégies, des solutions que tu partages donc avec le public. Nos déchets sont le reflet, pas très ragoutant, de nos modes de vie, même si des efforts commencent à porter leurs fruits en matière de recyclage ou de lutte contre le gaspillage. Alors, tu nous diras si c’est suffisant et on verra si la vie zéro déchet est une utopie ou alors un cap motivant qui fait avancer les gens ? Mais d’abord, en début d’épisode, je m’intéresse toujours au parcours de l’invitée.
Le déclic : de la santé à l’écologie
Fiona, tu n’es pas née à Marseille si je suis bien informé. Qu’est-ce qui t’a conduit à t’engager sur ce thème dans la deuxième ville de France sous le soleil ? 8
– Fiona Cosson : Oui en effet, je suis arrivée à Marseille en 2013 donc ça fait un peu plus de dix ans.
Et comment j’en suis arrivée là ? ; ça m’a heurtée assez. Assez fort en fait, j’ai… Du jour au lendemain, je me suis mise à faire des allergies aux produits cosmétiques et ménagers. Une allergie aux conservateurs qui m’a beaucoup handicapée, pour laquelle j’ai cherché des solutions naturelles. Et à l’époque, on en était aux balbutiements du zéro déchet et du partage justement de de recettes à faire soi-même, etc. Et et c’est un peu comme ça que je suis tombée sur Zero Waste France en fait. Et donc moi au départ, ma motivation, c’était plutôt de chercher à améliorer le contenu des produits que j’utilisais sur mon corps. Et puis finalement, je me suis aussi questionnée sur le contenant et la problématique du plastique et des déchets en règle générale. Et donc voilà, ça fait un peu plus de dix ans que je suis adhérente et militante pour de Zero Waste France.
Comprendre l’impact de nos déchets
– Simon Icard : Dix ans d’actions et donc de de conseils, de tutos aussi que tu vas nous partager, un savoir-faire de terrain.
Les déchets, on en produit toutes et tous. Je parlais des chiffres de la métropole d’Aix-Marseille.
On est un peu au-dessus de la moyenne nationale en volume produit, et la France se situe plutôt dans la moyenne européenne pour les déchets par habitant. Vous pouvez lire tous les chiffres détaillés dans la description de l’épisode. Alors Fiona, parlons un peu d’abord de ce problème, de ce poids, de ces déchets.
Cette situation, elle raconte nos modes de vie, quelque part. Nos poubelles ont beaucoup de choses à nous dire ?
Si, si j’ose dire.
– Fiona Cosson : oui, oui, c’est vrai. Et puis c’est un C’est un sujet qui est en effet pas très glamour. Quand on jette notre poubelle, on n’a plus envie d’y penser. Et pour autant, il se passe quand même plein de choses après, selon le traitement qu’on leur qu’on leur inflige, que ce soit l’incinération ou l’enfouissement.
Et tout ça a énormément de conséquences sur l’environnement. Mais en fait, quand on parle de déchets, en effet, ça raconte nos modes de vie. Ça raconte aussi ce qu’on produit et ce qu’on consomme. Et en fait, la problématique des déchets ne se cantonne pas juste au traitement des déchets, mais c’est un peu tout le chemin qu’il faut revoir, de l’extraction de matières premières au transport, à la fabrication, etc. Et tout ça a un coût environnemental très élevé. Donc, c’est à la fois problématique de surproduction, de surconsommation et de traitement des déchets.
– On va s’attarder un peu sur ça, la production et le traitement des déchets.
C’est aussi un sujet, donc « climat ». Ça représente environ quatre pour cent des émissions de gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement climatique. Réduire nos déchets, tu le disais, c’est agir contre aussi la pollution, l’épuisement des ressources naturelles aussi. On pense alors même au pétrole, au bois, évidemment à l’eau, ces matières premières qui servent à fabriquer nos objets, nos biens de consommation ou nos bâtiments. C’est aussi limiter la pollution de l’air, des sols, des eaux.
Réduire à la source : la première étape
Tu nous disais tout à l’heure qu’il fallait avoir le sujet de façon globale.
On peut penser évidemment à trier ses déchets. On va en reparler dans un instant. Mais il y a aussi le point de ce qu’on appelle, dans le langage un peu technique, les déchets à la source. Les réduire à la source, c’est-à-dire quelque part une invitation à consommer moins ou produire moins ?
– Oui, tout ça, tout ça en même temps, c’est déjà, je pense, commencer par regarder, analyser ce qu’on ce qu’on consomme, nous, en tant que citoyen et essayer de de faire une petite autopsie de sa poubelle si on peut pour comprendre qu’est-ce qu’on produit le plus comme déchets. Et en effet, après il y a plein de choses à mettre en place, et puis il faut le faire à son rythme mais et doucement pour pouvoir petit à petit réduire, réduire à la source nos déchets dans tous les aspects de la vie quotidienne. Parce que ça s’applique à la maison, ça s’applique au travail, ça s’applique dehors, en vacances, tout le temps.
– Réduire nos déchets à la source au quotidien. En tout cas, avoir cette réflexion, cette conscience quelque part, que nos déchets en bout de chaîne commencent aussi à l’examen, peut être du besoin. Et on va aller dans les détails des solutions dans un instant.
Le contexte marseillais et l’évolution des comportements
Je vous donne encore quelques chiffres, notamment sur l’échelon local, municipal et et les choses qui avancent, qui progressent aussi. L’Union européenne s’était fixée l’objectif de cinquante-cinq pour cent de recyclage de déchets municipaux à la fin de l’année 2025. Alors, il est encore trop tôt pour évaluer où on en est précisément, mais ce sont des paliers progressifs. Pour le recyclage, soixante pour cent de nos déchets devront être recyclés en Europe en deux mille trente, soixante-cinq pour cent en deux mille trente-cinq. on comprend que nous nous sommes donnés des objectifs et pourtant, au quotidien, c’est un sujet qu’on ne débat pas trop. On peut, pour le tri sélectif, se retrouver face à son, à ses différents bacs de couleurs. Est-ce que tu as l’impression, dans tes échanges quotidiens, que ce sujet est assez pris en compte par la, j’allais dire par la population, le sujet de la bonne gestion de ses déchets ?
Je dirais que oui parce qu’à Marseille, c’est peut-être un cas particulier aussi, mais on en parle quand même régulièrement des déchets à Marseille. La problématique de la saleté de nos rues, des déchets sauvages, des grèves récurrentes, des services de collecte de déchets. Donc c’est un sujet qui est qui est très présent ici dans la ville, mais qui qui justement, je pense, génère beaucoup de frustration, de colère de la part des habitants et de méfiance aussi envers le.
Envers le service public. En tous cas, on peut dire assez facilement que le service public de la Métropole Aix-Marseille n’est pas n’est pas à la hauteur de cette.
De cette grande ville-là. Et donc oui, on en parle beaucoup. Après, moi, j’ai quand même l’impression, là, en huit ans de de Zero Waste Marseille, que les comportements évoluent et que oui, il y a des gens qui s’intéressent très concrètement à leur consommation. Alors, certaines fois, pour des raisons économiques, mais il n’y a pas de mauvaises raisons de repenser sa sa consommation.
Et euh. Et je pense qu’il y a aussi beaucoup de gens qui mettent déjà en place des actions de réduction de leurs déchets au quotidien, sans s’en rendre compte, forcément, sans le verbaliser comme tel. Et ces gens-là, je trouve que c’est très intéressant aussi d’aller euh ben voilà, mettre en lumière ce qu’ils font déjà et les encourager à aller plus loin. Je pense notamment aux gens qui ont, je ne sais pas, une gourde qui se tournent vers la seconde main pour acheter des vêtements, etc. Pour des raisons économiques souvent. Pour autant, c’est un geste aussi qui est très bon pour la planète. Donc voilà, c’est un peu les arguments de de la démarche zéro déchet de dire que réduire ses déchets à la source, c’est bon pour la planète, c’est bon pour mon portefeuille et c’est bon pour ma santé.
Moi, j’en suis la preuve. On en a parlé au début ! Mais. Mais oui oui.
Bon, c’est un sujet qui évolue. En tout cas, les discussions qu’on a avec nos différents publics tout au long de l’année sont différentes, sont différentes, elles évoluent beaucoup.
Il y a eu aussi l’avant, l’après Covid, tout ça.
– Beaucoup, beaucoup d’actions aussi de sensibilisation sur le terrain. On voit ces mouvements citoyens de collecte, de dépollution de lieux, de collecte de déchets sauvages, évidemment, de sensibilisation dans les écoles. 66
« Tarpin Moins » : le guide et la méthode
Allez, j’en viens à « Tarpin moins ». Ce guide au nom très marseillais qui regorge de solutions et de retours d’expériences. Alors tarpin en marseillais, ça veut dire très, trop ou dans ce cas : beaucoup. Avec ce guide, tu entends démontrer qu’on peut faire beaucoup mieux. Alors par où commencer pour avancer vers cet objectif du zéro déchet ? C’est la prise de conscience dont tu parlais le plus important ou des actions du quotidien à mettre en place.
Par où commencer ?
– Alors, tu fais bien de parler d’objectif de réduction. Déjà, je pense que c’est important de dire que faut pas avoir peur du terme zéro déchet, on ne vise pas le zéro, c’est inatteignable. On le sait et c’est une direction, c’est une direction. On vise une, on vise le zéro sans pour autant y aller tête baissée.
Après, comment on rentre dans cette démarche ? Justement, c’est propre à chacun. Déjà les arguments. Le déclic va se faire différemment d’une personne à l’autre et on va commencer à un endroit plutôt qu’à un autre. C’est un peu tout le travail qu’on fait avec Zero Waste Marseille depuis huit ans maintenant, puisqu’on a créé l’association en 2017, de proposer chaque année des événements, des ateliers, des conférences à différents formats pour sensibiliser les gens et pour atteindre certains publics, puis avec tel format, en atteindre un autre. En fait, il y a différents points d’entrée dans cette démarche et tout notre travail de sensibilisation, c’est de trouver quel est le point d’entrée de la personne, là, qui est en face de moi.
Le bon argument, le bon accompagnement. – Dans ton cas, c’était au tout début, un besoin, un besoin de santé qui t’a qui t’a fait aller vers cette réflexion. Tu disais il peut y avoir aussi des bon évidemment, une volonté d’agir contre la pollution et de participer à l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre, évidemment. Mais il y a aussi peut-être l’argument économique d’une consommation plus responsable aussi. Donc, on sent, on entend dans ce que tu dis qu’il y a plusieurs portes d’entrée.
Des solutions concrètes et locales
Les lecteurs du guide Tarpin moins vont être servis, car il y a deux cent adresses marseillaises.
Un index de deux cent adresses, Des adresses locales, évidemment. Des tutos. Des recettes. Alors le public de Soluble(s) n’est pas que marseillais ! On va essayer de prendre des exemples qui parlent à tout le monde. Est-ce que tu peux nous donner quelques exemples justement d’adresses, d’initiatives qui peuvent illustrer l’ambition de ce guide zéro déchet ?
– Ben déjà, ce qui est important de savoir, je pense, sur le contenu de Tarpin moins, c’est qu’il y a dix chapitres thématiques qui sont autant d’aspects de notre vie quotidienne, l’alimentation, la mode, la vie professionnelle, les animaux, etc. Et dans chacun, on va trouver des conseils vraiment très concrets sur comment réduire les déchets dans ma cuisine, dans ma salle de bain, etc. Et en effet, on va donner des adresses près de 200, en effet, marseillaises, mais pas que. Il y a aussi beaucoup de sites internet, beaucoup de solutions plutôt en ligne et qui sont donc valables pour aussi les non marseillais. pour voilà pour aller se faire aider, pour découvrir des commerces. L’idée c’est un peu de redonner le pouvoir aux citoyens sur sa consommation et lui faire voir un peu la ville différemment. Et je le disais tout à l’heure, les déchets c’est un sujet pas glamour. Mais pour autant, je trouve que quand on parle de déchets à Marseille en tout cas, on raconte aussi plein de belles choses sur toutes les belles initiatives qu’il y a, tous les commerces qui nous aident à réduire nos déchets, etc. Donc voilà, là-dedans, on va retrouver tout un tas d’adresses très différentes. Ça va des ressourceries aux friperies, euh aux commerces qui proposent des produits d’occasion, euh du vrac, des services de location, de mutualisation, en passant aussi par tous les artisans qu’on n’a pas pu énumérer dans le livre, sinon ce serait trop trop long. Mais on a un peu oublié aussi ces savoir-faire là. Du cordonnier, du tapissier, du couturier qui vont aussi nous aider à allonger la durée de vie de nos objets du quotidien. Ce qui est aussi un exemple très concret de ce qu’on peut faire pour réduire ses déchets.
La mode et la fast-fashion : les alternatives
– Alors des initiatives, notamment autour des vêtements, de la réparation de la seconde main. Donc c’est cette économie qui se développe quand même, et notamment dans une ville comme Marseille, à l’échelle de quartiers, souvent à taille humaine. On sait que la fast-fashion, ces vêtements très bon marché, qu’on porte peu et qu’on remplace vite, pèsent lourd dans notre bilan, y compris en termes de déchets.
Est-ce que ça, c’est une porte d’entrée ? Justement, les vêtements, pour bien réduire le poids de ses déchets et aller vers des solutions alternatives, lesquelles marchent le mieux ? Tu parlais de friperies, de ressourcerie, qu’est-ce que tu conseilles pour essayer d’alléger son son poids en déchets de vêtements ?
– Ça va dépendre un peu de comment tu aimes t’habiller. Mais en effet, la seconde main se développe énormément dans le secteur du vêtement et c’est une très très bonne nouvelle. Au départ, en effet, les friperies, parce que il y avait, il y a cette mode du vintage et de te chercher des vêtements d’une autre époque qu’on remet au goût du jour. Maintenant, il y a aussi les clients changent, il y a. Il y a aussi vraiment un réel besoin d’aller trouver les vêtements à meilleur prix.
Il y a vraiment une raison économique derrière. Mais je pense aussi que ces derniers temps, on a énormément parlé de la fast fashion et c’est très bien.
Nous, on s’est mobilisés aussi. Tout le réseau Zero Waste le fait depuis quelques années sur ce sujet-là et je pense que ça marche, que les gens se rendent compte de ce que c’est. Quels sont les impacts concrets de la fast fashion et du fait qu’on produit et on vend plus de cent milliards de.
Enfin, on vend cent milliards de vêtements chaque année dans le monde. C’est immense.
On a de quoi habiller des générations entières. Là, même si on s’arrête demain de produire des vêtements, on a de quoi habiller des générations entières ! Et donc je pense que voilà, les gens prennent, prennent en compte ça petit à petit et et voilà, il y a les friperies en effet. Donc pour les vêtements plutôt vintage et puis des ressourceries, des dépôts-vente, des associations type la Croix-Rouge, Emmaüs, etc. Où on va trouver aussi des vêtements de très bonne qualité mais plus plus basiques peut-être, ça dépend en fait. Il faut aimer, il faut aimer chiner et chercher des petits trésors cachés dans ces boutiques.
C’est ce que j’aime beaucoup faire !
– Et ne pas négliger la réparation des vêtements, des chaussures. Évidemment, les couturières, les cordonniers sont sont restés très largement dans nos villes, donc je sais que le public les rencontre régulièrement.
Le Défi Familles Zéro Déchet
Évidemment sur ton terrain, donc à Marseille, plus largement aussi à travers la France, le réseau Zero Waste propose différentes actions, notamment auprès des familles, organise des Défis Familles Zéro Déchet, comment ça marche concrètement et qui peut y participer ? 120
– Oui, c’est un super projet. Le défi des familles, merci d’en parler, qui existe depuis plusieurs années et qui peut être mis en place par des collectivités, par des associations, par qui qu’il veut. En fait, c’est un format assez répandu et en effet, on est. Il y a beaucoup de groupes locaux, de Zero Waste qui se sont emparés de ce projet-là et nous, nous y compris, ça fait quatre ans qu’on organise ça en partenariat avec la Métropole Aix-Marseille Provence pour le coup. Et donc chaque année, on accompagne cent foyer à la réduction des déchets des habitants venus de toute la métropole Aix-Marseille Provence.
Il n’y a pas vraiment de de critères. On leur demande juste d’être motivés, évidemment, à réduire leurs déchets et d’être disponibles, de se rendre disponibles pour ce projet-là. Et donc nous, on travaille un an entier sur sur chaque édition, mais les familles, on les accompagne vraiment sur six mois, donc on leur demande d’être disponible sur six mois et pendant six mois, on leur demande de peser leurs déchets, évidemment au début, à la fin, pour qu’on puisse avoir des données et montrer que cette démarche fonctionne. Et on va leur proposer pendant ces six mois des ateliers, des visites de centres de tri, de centres de tri textiles, etc. C’est un projet un peu de, oui, d’accompagnement mais en accéléré quoi.
C’est très très intense pour ces familles-là. Mais chaque année, on a cent foyers volontaires, même plus. On a des listes d’attente aussi, donc on sent et on voit que ça marche.
Et puis surtout, on a des résultats. Nous, chaque année, on a en moyenne trente pour cent de réduction des déchets de la part de ces familles-là, de ces foyers-là. Et c’est une moyenne, hein, Il y en a qui font beaucoup plus, il y en a qui font un peu moins. En tous cas, en tous cas, les retours sont hyper positifs, à la fois sur le volume de leurs déchets, mais aussi tout ce qu’ils ont pu changer dans leur quotidien. Et encore une fois, l’aspect portefeuille est observé chez ces familles-là. En tout cas, elles nous le disent qu’elles ont vu une différence déjà en six mois sur sur leur budget mensuel.
Donc oui, c’est un très beau projet. On adore !
Avancer sans culpabiliser
– Tu le disais, je te le faisais un peu dire aussi parce que zéro déchet, ça peut faire un peu peur aussi parce qu’on peut se dire on n’a rien à jeter. Donc ça veut dire qu’on n’a rien en amont ou très peu de choses, qu’on se départit de beaucoup de choses de son quotidien. On comprend que c’est un objectif motivant, mais pas pas l’aboutissement absolu d’avoir zéro kilo de déchets. Sur quels critères tu mesures ton évolution dans cette transition que tu as eu depuis depuis huit ans. Si j’ai bien retenu ce que tu disais au début de l’épisode, entre ta vie d’avant, cette prise de conscience et aujourd’hui très investie.
Est-ce que c’est en kilos de déchets que tu le mesures ou autrement ?
– Je l’ai fait. Il y a eu une époque où moi j’ai pesé mes déchets aussi. La première fois qu’on a organisé un défi des familles en deux mille dix-huit. Je l’avais fait avec eux pour voir et j’en produisais très peu, donc c’était, c’était chouette.
Depuis, j’ai arrêté de faire ça. Après, disons que je le mesure un peu à l’œil. C’est-à-dire que j’ai. Je regarde quand même les emballages que je produis parce que j’en produis encore à certains moments.
Donc je vais le voir comme ça. Et puis oui, ça a énormément changé. Puis il y a des phases, il y a des phases où on est très motivé, on a.
On a fait ensuite d’autres, d’autres moins. Donc encore une fois, moi, mon meilleur conseil, c’est vraiment de prendre le temps et de ne pas de ne pas se culpabiliser quand ça ne fonctionne pas. On a aussi des On vit, chacun et moi, la première, des changements dans nos vies, des déménagements, des changements de travail, de régime alimentaire, etc qui font qu’à certains moments ce n’est pas toujours compatible. Euh en voyage ou dans certaines villes, là c’est à Marseille, il y a énormément d’alternatives et je conçois que dans d’autres, dans d’autres villes ou villages, c’est plus compliqué. Donc voilà, il faut, il ne faut pas trop se culpabiliser là dessus. Moi en tout cas, j’y vais progressivement, j’ai encore des efforts à faire au bout de dix ans, je pense que ça va, c’est très raisonnable ce qu’il me reste à accomplir, mais voilà.
En tout cas, je ne m’analyse plus trop maintenant. Je l’ai fait beaucoup au début. Là maintenant, je me laisse, je me laisse un peu vivre sans culpabiliser. Et ce que je regarde surtout, c’est ce que ce que je fais maintenant, comment je me suis investie dans le sujet au delà de chez moi. Parce que c’est ça aussi qui a motivé la création de Zero Waste Marseille. C’est une fois que j’avais mis ça en place dans mon quotidien. J’ai eu envie de le partager, de rencontrer des gens qui partageaient les mêmes valeurs et les mêmes convictions que moi. Et depuis, je suis très investie dans Zero Waste France, dans Zero Waste Marseille. Et voilà ma fierté, elle est. Elle est surtout à cet endroit-là de de partager toute cette expérience du zéro déchet dans la ville, notamment à travers Tarpin moins.
Conclusion et ressources
– « Tarpin moins ». Donc ce guide qu’on peut retrouver dans des canaux de vente particuliers. C’est un livre, c’est un ouvrage autoédité. Est-ce que tu peux nous dire comment se le procurer ?
– Oui oui en effet. Donc c’est auto-édité par Zero Waste et tous les bénéfices de la vente reviennent à Zero Waste Marseille. Je précise aussi là pour le moment il y a trois boutiques partenaires dans Marseille qui vendent ce livre et évidemment des boutiques qui sont citées dans Tarpin moins et qu’on aime beaucoup. Donc c’est aussi l’occasion d’aller découvrir des boutiques chouettes qu’on conseille vivement. Et puis après, on a mis aussi en ligne une petite boutique en ligne pour l’acheter directement auprès de nous et le récupérer sur un de nos événements ou directement dans nos locaux, ou se le faire envoyer, même si on essaye de limiter les envois. Mais en fait, on se rend compte depuis quelques jours qu’on a énormément de ventes en dehors de Marseille, même en dehors de la région.
Donc ça nous fait très plaisir. En effet, ce livre, il marche aussi très bien dans d’autres villes. Tous les conseils sont valables pour tout le monde !
– Et la belle ville de Marseille intéresse aussi beaucoup de gens sont attachés à cette ville, et moi le premier. Fiona Cosson, fondatrice de Zero Waste Marseille était dans Soluble(s). Je mets toutes ces adresses dont tu viens de parler, ce lien dans la description de l’épisode. On retrouve aussi facilement sur internet l’association et on te retrouve aussi sur les réseaux sociaux facilement.
– Oui oui, on essaye d’être partout. C’est aussi une façon de sensibiliser aussi sur les réseaux. 174
Donc en effet, Facebook, YouTube, Instagram, LinkedIn, on est partout !
– Fiona Cosson merci d’être passée dans Soluble(s) !
– Merci beaucoup à toi Simon !
– Voilà, c’est la fin de cet épisode. Si vous l’avez aimé, notez-le, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre site internet, csoluble point media.
À bientôt 😉
POUR ALLER PLUS LOIN
- Lire : Tarpin Moins par Fiona Cosson – Zero Waste Marseille.
En vente dans trois commerces marseillais :
📌Chez Okjö, 106 Corniche Kennedy (7ème)
📌Chez M’ Ton Vrac, 5 rue Granoux (4ème)
📌Chez Les Flamants Verts, 6 rue Marengo (6ème) et sur commande sur la boutique en ligne de l’association.
- Le site web de l’association : www.zerowastemarseille.org
TIMECODES
00:00 Introduction et chiffres clés
01:51 Le parcours de Fiona
03:38 Pourquoi nos poubelles racontent nos modes de vie
05:14 La réduction à la source : faire « l’autopsie » de sa poubelle
07:16 La situation spécifique à Marseille
08:56 Le trio gagnant : bon pour la planète, le portefeuille et la santé
10:00 Le « Zéro Déchet » est une direction, pas une perfection inatteignable
12:19 Le contenu du guide : 10 thématiques et 200 adresses locales
14:07 Focus Mode : l’impact de la Fast-fashion
17:02 Le « Défi Familles Zéro Déchet »
19:20 Déculpabiliser
22:06 Où se procurer le guide « Tarpin Moins » (autoédition)
23:18 Merci à Fiona Cosson !
24:14 Fin
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